English / Français Reporters Without Borders Press release 12 October 2005 SIERRA LEONE President Kabbah signals he is finally ready to amend draconian defamation law Reporters Without Borders voiced interest today at statements by Sierra Leonean officials that President Ahmad Tejan Kabbah is at last ready to amend a criminal defamation law included in the Public Order Act, which dates back to colonial times. The law's victims include For Di People editor Paul Kamara, who was unjustly sentenced to four years in prison in October 2004. "There is an urgent need for improvement in Sierra Leone," the organisation said. "We would clearly be pleased if the country were finally to conform to democratic standards of press freedom by overhauling its retrograde legislation. To show goodwill and facilitate a calm start to talks, the authorities should begin by freeing Kamara from Pademba Road prison, where he has just completed the first year of his sentence." Bernadette Cole, the head of the Independent Media Commission (which oversees the country's news media), announced on 7 October that she had received a letter from President Kabbah in which he called for the criminal defamation law to be amended. Her announcement came a day after a seminar on the role of the media which the United Nations Development Programme organised for government officials and privately-owned publications in the western city of Aberdeen. "My dear colleagues, whatever our differences or positions on the Public Order Act, we must seize this opportunity to have the draconian defamation laws repealed," Cole said at a news conference. At a meeting with journalists, presidential spokesman Alhaji Kemoh Kanji attributed the initiative to "President Kabbah's new way of thinking about freedom of _expression and the free press." Justice minister and attorney-general Frederick Carew, previously one of the law's leading advocates, said: "My office is open. Like the president, I am ready to cooperate with journalists to promote press freedom." Director of public prosecution Oladipoh Robin Mason said he was ready to proceed with the amendment as soon as he got the "green light." He stressed however that the amendments would only affect defamation and not the rest of the Public Order Act. Under this controversial 1965 law, which has repeatedly been condemned by national and international press freedom groups, the publication, distribution or possession of content likely to provoke "public disaffection" with the president or other officials is punishable by up to seven years in prison for the offenders and the closure of their news media. The Sierra Leone Association of Journalists has said it will not withdraw its petition to the Supreme court to have the act declared unconstitutional. Kamara was given two 24-month jail terms on 5 October 2004 as a result of an action brought by President Kabbah over an article published in For Di People on 3 October 2003 headlined, "Speaker of Parliament challenge! Kabbah is a true convict!" The article said a commission of enquiry found Kabbah guilty of fraud in 1968 when he was permanent secretary of Trade, and argued that it was unconstitutional of the parliamentary spokesman to claim that Kabbah now had immunity as president. Requests by Kamara's lawyers for his release on bail were turned down. For Di People acting editor Harry Yansaneh died of internal injuries on 28 July 2005, two months after being badly beaten by thugs allegedly acting on the orders of ruling party parliamentarian Fatmata Hassan Komeh. Although found guilty of homicide, Yansaneh's assailants were freed on bail. ------------- SIERRA LEONE Le président Kabbah se dit enfin prêt à réformer la loi liberticide sur la diffamation Reporters sans frontières a relevé avec intérêt les déclarations des autorités de Sierra Leone affirmant que le président Ahmad Tejan Kabbah était enfin disposé à modifier la loi sur la « diffamation criminelle », dite « Public Order Act », datant de l'époque coloniale, qui a valu au fondateur et directeur de publication du quotidien For Di People, Paul Kamara, d'être condamné, en octobre 2004, à quatre ans de prison. « Il est devenu urgent que la situation s'améliore dans ce pays, a déclaré l'organisation. Nous serions évidemment heureux que la Sierra Leone se soumette enfin aux standards démocratiques de la liberté de la presse en réformant en profondeur une législation rétrograde. Pour montrer sa bonne volonté et créer les meilleures conditions pour que s'ouvrent des négociations apaisées, le gouvernement devrait d'abord permettre la remise en liberté de Paul Kamara, qui, dans sa cellule de la prison de Pademba Road, vient de purger la première des quatre années de la peine abusive que la justice lui a infligée. » Au lendemain d'un séminaire entre le gouvernement et les principales publications privées de Sierra Leone sur le rôle des médias, organisé le 6 octobre 2005 à Aberdeen (Ouest) par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la présidente de la Commission indépendante des médias (IMC), Bernadette Cole, a annoncé avoir reçu une lettre du président Kabbah, dans laquelle il demandait une réforme de la loi sur la « diffamation criminelle ». Au cours de sa conférence de presse, la présidente de l'organisme sierra-leonais de régulation des médias a ajouté : « Mes chers collègues, quelles que soient nos différences d'opinions sur le Public Order Act, ( ) nous devons saisir cette opportunité de faire en sorte que les lois draconiennes sur la diffamation soient abrogées. » Au cours d'une rencontre avec des journalistes, le porte-parole du président, Alhaji Kemoh Kanji, a confirmé que cette démarche était motivée par « une nouvelle manière de penser du président Kabbah sur la liberté d'_expression et la liberté de la presse ». Le ministre de la Justice et procureur général, Frederick Carew, qui a été l'un des promoteurs les plus zélés de cette loi maintes fois dénoncée par les organisations internationales de défense de la liberté de la presse, a expliqué : « Mon bureau est ouvert. Comme la présidence, je suis prêt à coopérer avec les journalistes pour promouvoir la liberté de la presse. » De son côté, le chef du ministère public (« director of public prosecution »), Oladipoh Robin Mason, a affirmé qu'une fois le « feu vert » reçu par son service, il serait disposé à procéder à cette réforme. Toutefois, il a précisé que les modifications ne concerneraient que les dispositions légales sur la diffamation, et non pas le reste du Public Order Act. Cette loi controversée, datant de 1965, punit notamment d'une peine allant jusqu'à sept ans de prison et d'une possible suspension, la publication, la distribution ou la possession de contenu susceptible de provoquer la « désaffection du public » envers le Président ou d'autres officiels. L'Association des journalistes de Sierra Leone (SLAJ), qui a attaqué la loi devant la Cour suprême, a fait savoir qu'elle n'entendait pas renoncer. Paul Kamara a été condamné le 3 octobre 2004 à deux fois deux ans de prison dans un procès qui l'opposait au chef de l'Etat. Le président Kabbah avait attaqué le journaliste en justice, après la publication dans l'édition du 3 octobre 2003 de For Di People d'un article intitulé : « Speaker of Parliament challenge ! Kabbah is a true convict ! » (« Défi au porte-parole du Parlement ! Kabbah est un vrai inculpé ! »). Celui-ci rapportait qu'en 1968, une commission d'enquête avait reconnu l'actuel président de la République, alors secrétaire permanent au Commerce, coupable de fraudes. For Di People avait alors qualifié d'anticonstitutionnelle la position du porte-parole du Parlement, selon laquelle le statut du chef de l'Etat lui garantit l'impunité contre toute condamnation. Les demandes de mise en liberté provisoire déposées par les avocats de Paul Kamara ont été rejetées. Le 28 juillet 2005, le directeur par intérim de For Di People, Harry Yansaneh, a succombé à ses blessures, deux mois après avoir été sévèrement tabassé par les hommes de main de Fatmata Hassan Komeh, une députée du parti au pouvoir. Bien que reconnus coupables d'homicide, les agresseurs du journaliste ont été relâchés sous caution. -- ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤ To unsubscribe/subscribe or view archives of postings, go to the Gambia-L Web interface at: http://maelstrom.stjohns.edu/archives/gambia-l.html To Search in the Gambia-L archives, go to: http://maelstrom.stjohns.edu/CGI/wa.exe?S1=gambia-l To contact the List Management, please send an e-mail to: [log in to unmask] ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤