Les hauteurs de pluie recueillies pendant la décade du 21 au
31 août ont été normales à excédentaires dans l'ensemble du pays à
l'exception de l'extrême sud des régions de Kayes, Koulikoro, Ségou,
Mopti, la région de Sikasso et la localité de Tessalit. C'est ce
qu'établit le dernier bulletin produit par le Groupe
interdisciplinaire d'assistance météorologique.
Le cumul des
pluies recueillies est donc supérieur à celui de l'année dernière
sauf dans les régions de Kayes et de Ségou, le nord-est de la Région
de Sikasso, l'extrême ouest de celle de Mopti et le nord de la
Région de Kidal. Au plan hydrologique, la décade a été caractérisée
par la poursuite de la montée des niveaux sur tous les cours d'eau.
Selon les experts, les niveaux décadaires sont supérieurs à ceux de
la moyenne à l'exception du Sénégal à Kayes et du Niger à Kirango.
Pour les cultures, la note indique que d'une manière générale,
les mil/sorgho sont au stade de montaison, le maïs à
l'épiaison-floraison tandis que le riz est au tallage. Le cotonnier
est quant à lui à la capsulaison-floraison. L'arachide, le niébé et
le fonio sont tous à la ramification-floraison. Toutefois les
opérations d'entretien se poursuivent pendant que le repiquage du
riz irrigué tire vers sa fin. L'état végétatif des cultures et
l'aspect général des champs sont bons.
Analysant la situation
phytosanitaire de la décade, le bulletin signale des infestations de
sauteriaux dans les jachères et les champs des régions de Kayes
(cercles de Nioro, Diéma, Kayes, et Yélimané), Koulikoro (Mourdhia,
Ballé et Nara) et Ségou (Macina).
A Mopti aussi (cercles de
Douentza, Koro, Bandiagara et Mopti), des dégâts foliaires légers à
sévères ont été observés sur les cultures de mais et de mil.
D'importantes populations de quéléa-quéléa ont été signalées à Mopti
et à Ségou où la stabilisation des dortoirs n'est pas encore
effective. Des chenilles défoliatrices ont attaqué et fait des
dégâts légers sur le riz à Ségou et à Mopti. Toutefois les
traitements chimiques sont en cours sur toutes les sites
infestations à travers le pays. La situation du criquet pèlerin
reste calme.
L'état des pâturages est jugé bon dans l'ensemble
exceptés les zones pastorales nord de la Région de Kidal. Les
disponibilités fourragères actuelles sont importantes et permettent
de couvrir l'essentiel des besoins alimentaires des animaux. Autres
bonnes nouvelles : les conditions d'abreuvement, l'état d'embonpoint
des animaux et les niveaux des productions animales sont bons. La
plupart des troupeaux transhumants sont actuellement dans les
pâturages et zones de concentration habituelles d'hivernage.
La
situation zoo-sanitaire a été marquée par la suspicion dans la
région de Kayes d'un foyer de pasteurellose bovine dans les communes
de Koréra-Koré et Sandaré et d'un autre foyer de dermatose nodulaire
contagieuse bovine à Bana, dans le cercle de Nioro. Les foyers
suspectés ont fait l'objet de prélèvement (sang, sérum, fèces) et
envoyés au Laboratoire central vétérinaire pour confirmation. Là
également des mesures de police sanitaire ont été prises.
La
végétation est luxuriante à travers tout le pays. Sur la bande
soudanienne, on constate la régénération naturelle d'espèces
forestières telles l'anogeissus, le karité, le zaban. Les crocodiles
ont envahis les mares et cours d'eau temporaires dans les cercles de
Diéma et de Niono. La pêche, elle, a baissé d'intensité sur
l'ensemble des bassins hydrologiques. Cette baisse est due à la
montée des eaux et à l'abondance des pluies qui perturbent la pêche
artisanale.
Durant la décade écoulée, les prix des céréales ont
connu plusieurs fluctuations mais ont été globalement en hausse sur
les marchés ruraux. Dans le District de Bamako, les prix au
consommateur couramment pratiqués ont été de 200 Fcfa le kg pour le
mil et le mais, 175 Fcfa pour le sorgho pilé, 375 pour le riz RM40
importé et le niébé. Le riz local Gambiaka s'est vendu à 400 Fcfa,
le fonio, à 450 Fcfa et le riz BB importé à 500 fcfa. Le riz étuvé
rouge a été acheté à Bamako à 550 Fcfa.
Sur les marchés, il y a
suffisamment de céréales pour satisfaire la demande. Le niveau des
prix des céréales sèches, bien qu'en voie de stabilisation par
rapport à la décade précédente dans les régions de Kayes, Sikasso,
Mopti, reste élevé. L'ouverture des stocks de proximité à travers le
pays (banques de céréales, greniers villageois) ainsi que l'offre
publique de vente de 10 000 tonne de mil-sorgho par l'OPAM ont
beaucoup aidé les populations en cette période de soudure. Le lait
est de plus en plus disponible chez les éleveurs avec la
régénération progressive des pâturages.
Synthèse de
A. M.
CISSÉ