In anticipation of La Guinea's half century birthday. Haruna.
Cinquantenaire de la Guinée
Les orientations du Ministre de la Réconciliation Nationale.
Dix jours nous séparent du 2 octobre prochain, la Guinée sera dans la
ferveur du cinquantenaire. 50 ans depuis que le peuple de Guinée a dit « NON » à
la colonisation et recouvré son indépendance. Aujourd’hui, pour commémorer ce
demi-siècle de liberté, de souveraineté nationale, le gouvernement s’active
pleinement dans les préparatifs du cinquantenaire. Dans cette optique, le
Ministre de la Réconciliation Nationale a convié le 12 septembre dernier, à la
villa 46, les acteurs sociaux de la nation à une première réunion de prise de
contact. A l’occasion, Monsieur BAH Oury, entouré de ses cadres a donné les
orientations, voire les grandes lignes des préoccupations du gouvernement
dans le cadre des festivités du cinquantenaire. Ont pris part également à cette
réunion, les quatre coordinations régionales du pays, le Conseil Chrétien, l’
Inter centrale Syndicale, la Société Civile, le Comité Civilo Militaire, l’
OGDH, l’AVCB (association des victimes du camp boïro) et l’ONG International
Alert.
Le gouvernement sous l’égide du Président de la République est actuellement
à pied d’œuvre dans le cadre de l’organisation du cinquantenaire de la
Guinée. Un demi-siècle d’indépendance, dont la commémoration permettra à la Guinée
de marquer un arrêt de réflexion sur son parcours et repartir sur des
nouvelles bases de développement. La période de ce cinquantenaire qui s’étendra
sur 12 mois (2 octobre 2008-2octobre 2009) devra permettre aux guinéens de se
réconcilier, afin de bâtir une Guinée unie et prospère. C’est dans cette
logique que le Ministre de la Réconciliation Nationale, de la Solidarité et des
Relations avec les Institutions a tenu, la semaine dernière une réunion de
concertation avec les acteurs de la société civile guinéenne en générale, les
sages à travers les coordinations régionales et le conseil Chrétien. Au cours
de cette rencontre fructueuse, M. BAH Oury, au nom du gouvernement donnera
les grandes orientations dans le cadre de l’organisation du cinquantenaire.
Ainsi, deux points de communication ont été inscrits à l’ordre du jour
notamment, la vision du gouvernement du cinquantenaire et le rôle que devrait jouer
les acteurs sociaux pour la réussite de cet événement. Entre gouvernement et
société civile y compris les autres organisations non gouvernementales,
chacun devra jouer sa partition pour tourner positivement la page de l’histoire du
pays et cultiver la paix et l’unité nationale. Ainsi, livrant le message du
gouvernement, le Ministre dans son exposé préliminaire donnera des
précisions par rapport aux festivités du cinquantenaire. Vu la situation économique
du pays, il dira que le cinquantenaire devrait se fêter sous le signe d’une
certaine « austérité », le gouvernement retient à cet effet le cap de
minimisation des dépenses. L’événement qui s’étendra sur un an, doit être une
période d’analyse, de réflexion et de prise de conscience des guinéens de tous
bords devant servir de socle pour un véritable changement. « Le gouvernement a
besoin d’actes concrets. Le début du cinquantenaire doit être le début d’un
véritable changement », a-t-il souligné. Pour atteindre cet objectif, M BAH
Oury ajoutera également que le gouvernement à lui seul ne peut « s’approprier
» du cinquantenaire, il faut une implication effective de tous les guinéens.
Sur le second point de communication, le Ministère sollicitera des
participants, des réflexions profondes sur la célébration du cinquantenaire. S’
agissant des activités de l’organisation il informera que le comité d’
organisation du cinquantenaire a choisi la journée du vendredi 3 octobre comme journée
de recueillement et de prière pour la paix et la solidarité nationale. M BAH
Oury, dira enfin que l’année du cinquantenaire doit être une année de
retrouvaille, de pardon et de convivialité pour garantir un lendemain meilleur aux
futures générations du pays.
Egalement, il faut noter qu’au cours de cette rencontre les participants
tout en exprimant leur adhésion à l’idée de l’organisation du cinquantenaire
ont émis un certain nombre de réserves. Par exemple, Hadja Rabiatou Serah
DIALLO de l’inter centrale syndicale a exprimé le souhait que rien ne soit mis
dans les oubliettes pendant cette période de réconciliation nationale. Elle
pense aussi que c’est l’occasion pour l’Etat de faire la lumière sur les
évènements de 2006 et 2007. Quant au président de l’association des victimes du
camp Boiro, la période du cinquantenaire, devrait servir à la réparation, en
rendant aux victimes un dernier hommage mérité. Mr Madani DIA pense que le
moment sera opportun pour enseigner aux guinéens l’histoire du pays. Pour
Monseigneur Gomez, il se réjouira d’abord de l’effort consenti par le Ministre BAH
Oury pour la restitution des corps des victimes de cosa. Quant à la journée
du 3 octobre choisie par le gouvernement comme une journée de recueillement
et de prière, il pense qu’il serait mieux de faire un petit décalage. Selon
lui, les chrétiens préfèrent faire cette prière le dimanche au lieu de
vendredi. Aussi, il dira que le cinquantenaire devrait permettre de lever un coin
du voile sur le passé. Monseigneur pense que l’Etat devrait reconnaître qu’
il y a eu des dérapages et qu’il faut désormais colmater le tissu social à
travers des actes novateurs.
Avant de tirer les rideaux sur cette réunion, le Ministre de la
Réconciliation Nationale avec un esprit de sagesse rassure nos acteurs sociaux en ces
termes : « La vision de l’Etat est une vision non exclusive. Rien ne sera
exclu. Mais nous devrons également éviter la loi du talion. Notre histoire est
déjà jalonnée de violences, nous devons donc ouvrir une nouvelle page de l’
histoire pour construire la Guinée », conclut BAH Oury.
Samory Keita
Ministère de la Reconciliation Nationale
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