Médicaments essentiels en DCI : POURQUOI DES  RÉTICENCES ?
l'Essor n°16290 du - 2008-09-25  08:00:00       

Les  patients reprochent aux médecins de ne pas prescrire ces  médicaments. 
Question d'efficacité et de disponibilité, répondent  des praticiens 
 
"Il vaut mieux aller au boulanger qu'au médecin" : cet adage  en forme de 
boutade serait assurément approuvé par les malades dont  le portefeuille se 
trouve pressuré par une conjoncture  particulièrement difficile. Nombre de malades 
se plaignent, à juste  raison d'ailleurs, de la cherté des médicaments de 
spécialité. La  "petite" ordonnance qui vous dégringole sur le coin de la tête  
suffit pour s'en convaincre. Avec des spécialités hors de portée,  les malades 
peuvent cependant se tourner du côté des médicaments  essentiels, en 
dénomination commune internationale (DCI). 
Notre  pays a adopté une politique pharmaceutique qui vise à rendre les  
médicaments, géographiquement et financièrement accessibles, à tous.  Un des 
objectifs spécifiques de cette politique, est de développer  la diffusion des 
médicaments essentiels en DCI. Depuis des années,  des efforts sont déployés dans 
ce sens par de multiples  canaux.
Malheureusement les résultats ne suivent pas à l'allure  souhaitée et les 
praticiens font figure de principaux accusés aux  yeux des malades. Chacun a son 
explication sur la réticence des  médecins à prescrire systématiquement des 
DCI. Certains leurs  reprochent de subir la loi des firmes ou des laboratoires  
pharmaceutiques. Selon eux, ces laboratoires imposent leurs produits  aux 
médecins par le biais des délégués médicaux. Mme Sidibé Martine  Sacko rencontrée 
à l'hôpital Gabriel Touré au chevet d'un malade est  de cet avis. Cette dame 
vitupère sans cesse contre les prescriptions  en spécialité.
Les autres ne vont pas jusqu'à accuser les  médecins d'être de connivence 
avec les laboratoires. Ils reprochent  toutefois aux praticiens de ne pas 
prescrire assez souvent des  médicaments essentiels, notamment dans les centres  
hospitalo-universitaires (CHU). Une attitude d'autant plus  incompréhensible que 
les CHU disposent de pharmacies bien dotées en  médicaments essentiels en DCI. 
Question : les médecins  doivent-ils prescrire forcément en DCI ? Pour le Dr 
Mamby Keïta,  chirurgien infantile à l'hôpital Gabriel Touré, il s'agit d'une  
question d'habitude mais aussi de disponibilité. Toutes les  spécialités ne 
sont pas disponibles en DCI, explique-t-il en  reconnaissant toutefois que de 
1998 à nos jours, de gros progrès ont  été réalisés en terme de promotion de 
politique de médicaments  essentiels en DCI.
Le Dr Mamby Keïta rejette l'idée faussement  répandue qui veut que l'on 
prescrive de moins en moins de DCI dans  les CHU. Du moins pour ce qui concerne le 
service de chirurgie  infantile de Gabriel Touré où il officie.
Le Dr Harouna Sissoko,  médecin généraliste dans le même établissement 
hospitalier, pousse  l'analyse plus loin. Pour lui au-delà de la disponibilité, 
c'est la  problématique de l'efficacité des DCI qu'il faut poser. Ces  médicaments 
sont parfois moins dosés en principes actifs ou ne sont  pas simplement 
disponibles. Il cite à titre d'exemple, le Solumedrol  (un corticoïde) qui existe 
en DCI sous le nom de Dexamethosone.  Sissoko constate que beaucoup de 
pharmaciens ne commandent pas la  forme DCI. Le solumedrol en DCI serait-il moins 
efficace  ?
L'autre problème soulevé par le médecin généraliste de Gabriel  Touré, se 
pose en terme de sécurité des médicaments en DCI. Un  médicament exposé dans 
certaines conditions, comme c'est le cas  souvent des DCI, perd son principe actif 
et devient du coup sans  effet contre une pathologie donnée.
Un autre exemple, fourni par  le Dr Harouna Sissoko, concerne la 
ciprofloxacine ou "cipro". Ce  médicament dosé en 500 mg est, selon notre généraliste, 
plus  efficace en spécialité qu'en DCI où il n'est peut être dosé qu'à 300  mg. 
Ce qui ne peut avoir le même effet thérapeutique contre une  maladie donnée.
Les médicaments de spécialité sont soumis à un  mécanisme rigoureux de 
contrôle de qualité reconnaissent nos  interlocuteurs.
Ils n'hésitent pas, dans la continuité de ce  raisonnement, à incriminer 
certaines provenances de médicaments en  DCI. Ceux qui sont fabriqués au Nigeria, 
en Inde, en Turquie, entre  autres, ne sont pas efficaces parce que ne 
répondant pas aux normes  de qualité et de sécurité, estiment-ils. Par contre les DCI 
 provenant de Suisse, de Belgique ou d'Allemagne trouvent grâce à  leurs yeux 
pour être, selon le Dr Harouna Sissoko, normalement dosés  en principe actif 
et gardant la même efficacité que les  spécialités.
La déontologie et l'éthique médicale font que le  médecin n'a pas obligation 
de suivre une politique. A ce propos,  Harouna Sissoko précise que la 
médication relève de la seule  compétence du médecin. En d'autres termes, la décision 
thérapeutique  lui revient. Il doit suivre, comme le juge, son intime 
conviction  tout en tenant compte de l'accessibilité et de la disponibilité du  
médicament mais aussi du pouvoir d'achat du patient.
Rappelons  que les DCI sont des médicaments dont le brevet est tombé dans le  
domaine public, c'est-à-dire dans l'exploitation commune après  quinze ou 
vingt ans d'exploitation exclusive par un  laboratoire.
Le Dr Loseni Bengaly, pharmacien hospitalier à  l'hôpital du Point G, indique 
qu'ainsi les firmes et laboratoires  peuvent en fabriquer. Notre pharmacien 
s'empresse de souligner que  les antirétroviraux (ARV), ces médicaments qui 
permettent d'arrêter  l'évolution du Vih/Sida dans l'organisme, ont été, sous la 
pression,  rapidement disponibles en DCI. 
Le problème ne se pose dans les  Centres de santé communautaire où toutes les 
prescriptions se font  en DCI qui sont moins coûteuses pour les malades. Le 
prix moyen des  ordonnances ici ne dépassant habituellement pas 2 500 à 3 500  
Fcfa.
Un accompagnement plus empressé de la politique de DCI par  les praticiens, 
est aujourd'hui indispensable pour les malades. Ces  derniers doivent cependant 
comprendre que DCI, ne signifie pas  forcement efficacité.

B.  DOUMBIA




**************Looking for simple solutions to your real-life financial 
challenges?  Check out WalletPop for the latest news and information, tips and 
calculators.      (http://www.walletpop.com/?NCID=emlcntuswall00000001)

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
To unsubscribe/subscribe or view archives of postings, go to the Gambia-L Web interface
at: http://listserv.icors.org/archives/gambia-l.html

To Search in the Gambia-L archives, go to: http://listserv.icors.org/SCRIPTS/WA-ICORS.EXE?S1=gambia-l
To contact the List Management, please send an e-mail to:
[log in to unmask]
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤