par Mamadou Cheikh Fall SUD QUOTIDIEN , samedi 22 novembre 2008
Les malades et le personnel médical de l’hôpital de la nouvelle région de Kédougou sont complètement désemparés. Et pour cause, la construction du laboratoire et d’un nouveau bâtiment de radiologie que devait prendre en charge la Banque islamique de développement est au point mort. Quant à la réfection de la maternité, des chambres de passage, d’une salle d’hospitalisation et de la salle d’accueil, ce sont des bâtiments en chantier qui refusent de progresser depuis plus de deux mois. L’ensemble de ces travaux devait coûter la rondelette somme de 115 000 000 Fcfa mais on a appris que l’Etat sénégalais en collaboration avec la Banque islamique de développement n’a pas versé sa contrepartie. Aujourd’hui, personnes malades et personnel médical en pâtissent.
Si tomber malade dans la nouvelle région de Kédougou est aujourd’hui synonyme de suicide, vouloir soigner un malade comme on le souhaite est une autre paire de manche. Le district sanitaire ressemble à un mouroir. Pour autant, les populations se rabattent sur l’infirmerie du camp militaire Fodé Bâ de Kédougou.
Déterminées, les blouses blanches de la nouvelle région le sont, seulement c’est le cadre qui ne sied pas car on a cassé les anciennes bâtisses telles que la maternité, les chambres de passage, les salles d’hospitalisation et d’accueil afin de les réhabiliter. En même temps, l’entrepreneur devait y construire deux bâtiments flambant-neufs qui devraient abriter le nouveau laboratoire et la radiologie alors que la Banque islamique de développement (Bid) devait s’adjuger de tous les frais . Un petit tour au district sanitaire de Kédougou nous met cependant en présence d’un décor désolant.
Des tas de gravats jonchent le sol, plus de six bâtiments sont complètement dénaturés car cassés. Ce qui empêche du coup les autorités médicales de consulter les malades convenablement et de les hospitaliser comme il se doit. Joint au téléphone l’entrepreneur Moustapha Mbaye nous fait comprendre qu’il n’était plus payé depuis un certain temps. « J’ai diminué mon équipe d’ouvriers qui étaient au district de Kédougou en attendant qu’on trouve une solution », nous a indiqué l’entrepreneur.
Les conséquences qui découlent de cette situation désastreuse sont nombreuses : la banque de sang nouvellement inaugurée par le ministre de la Famille,de la solidarité, de l’entreprenariat féminin et de la micro finance, Awa Ndiaye, est transformée en salle de consultations prénatales. La salle de réunion, elle, devient provisoirement la maternité d’hospitalisation et les locaux de l’ophtalmologie une salle d’accouchement.
En conséquence, l’équipe médicale tient maintenant ses réunions périodiques dans la grande salle du Cdeps de Kédougou et quand il y a un Crd, séminaire ou autres rencontres, les membres sont obligés de différer leurs rencontres. Ayant commencé les travaux depuis quatre mois environ, à en croire l’entrepreneur Mbaye, l’arrêt des ouvrages est arrivé presque deux mois après le démarrage des travaux.
Aujourd’hui, autorités médicales, populations et surtout malades se désolent de la situation car l’infirmerie des militaires ne suffit pas à elle seule et elle est un peu excentrée pour une partie des habitants de Kédougou.