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Reporters sans frontières
Communiqué de presse

30 décembre 2008

Liberté de la presse : l’année 2008 en chiffres
Un mauvais climat, mais de meilleurs chiffres ; la répression se déplace sur Internet

http://www.rsf.org/article.php3?id_article=29793

En 2008 : 
  60 journalistes tués 
  1 collaborateur des médias tué 
  673 journalistes arrêtés 
  929 agressés ou menacés 
  353 médias censurés 
  29 journalistes enlevés

Et concernant Internet : 
  1 blogueur tué 
  59 blogueurs interpellés 
  45 agressés 
  1740 sites d’information fermés ou suspendus

A titre de comparaison, en 2007 : 
  86 journalistes tués 
  20 collaborateurs des médias tués 
  887 journalistes interpellés 
  67 enlevés 
  1511 agressés ou menacés 
  528 médias censurés

Reporters sans frontières a pris en compte les cas où le lien entre la profession de la victime et l’incident est soit établi, soit hautement probable. Les chiffres indiqués recensent les épisodes dont l’organisation a eu connaissance, ce qui ne prend pas en compte ceux pour lesquels les victimes ont volontairement gardé le secret, souvent pour protéger leur sécurité. Pour autant, le bilan présenté pour l’année 2008 est fondé sur la même méthodologie que les années précédentes, rendant possible une comparaison.

Vue générale

Les zones Asie-Pacifique et Maghreb-Moyen Orient sont toujours les plus meurtrières pour la presse. Après l’Irak (15 tués), le Pakistan (7 tués) et les Philippines (6 tués) sont les deux pays où les journalistes ont le plus perdu la vie cette année. L’hécatombe se poursuit au Mexique, où 4 journalistes ont été assassinés pour des raisons professionnelles. La baisse du nombre de morts en Afrique (3 en 2008, 12 en 2007) s’explique surtout par le renoncement de nombreux professionnels à exercer leur métier, prenant souvent le chemin de l’exil, ainsi que par la disparition progressive des médias en zones de conflit (en Somalie, notamment).

Les arrestations ou interpellations (au-delà de 48 heures de privation de liberté) sont particulièrement élevées en Afrique, où les commissariats sont un lieu de passage obligé pour de nombreux reporters ayant "dérangé" les gouvernements en place et franchi leurs lignes rouges. En Irak (31 arrestations), l’armée américaine continue de gérer la situation sécuritaire en faisant parfois incarcérer les collaborateurs de médias étrangers ou les journalistes locaux. En Chine (38 arrestations), l’année olympique a servi de prétexte pour de nombreuses incarcérations. En Birmanie (17 arrestations), le raidissement de la junte a été payé de leur liberté par de nombreux journalistes ou blogueurs critiques.

Réaction de Reporters sans frontières :

"Les chiffres sont certes moins élevés que l’année précédente, mais cette baisse masque mal une généralisation de l’intimidation et de la censure, y compris en Occident, ainsi qu’un raidissement des gouvernements les plus autoritaires. Si certaines situations se sont effectivement améliorées quantitativement, cela est parfois dû au découragement des journalistes eux-mêmes, qui prennent le chemin de l’exil ou renoncent à leur métier. Dans ce contexte, nous ne pouvons pas dire qu’une soixantaine d’assassinats, des arrestations par centaines et des actes de censure généralisés soient un motif d’optimisme."

La répression se déplace sur Internet

L’année 2008 a connu moins de journalistes des médias traditionnels tués ou arrêtés. Mais la situation de la liberté de la presse dans le monde ne s’est pas améliorée pour autant : désormais, à mesure que la presse écrite et audiovisuelle se transforme et que la blogosphère prend une envergure mondiale, la prédation s’exerce sur Internet.

A cet égard, les chiffres sont parlants. Pour la première fois, un homme a été tué en 2008, alors qu’il effectuait un travail de "journalisme citoyen" : l’entrepreneur chinois Wei Wenhua a été battu à mort par des officiers municipaux ("chengguan"), le 7 janvier, après qu’il avait filmé une altercation avec des manifestants dans la ville de Tianmen (province du Hubei). Des actes de censure sur le Web ont été recensés dans trente-sept pays, notamment en Chine (93 sites censurés), en Syrie (162 sites censurés) en Iran (38 sites censurés). Mais les démocraties ne sont pas en reste, en ce qui concerne la surveillance et la répression du Net : en Thaïlande ou en Turquie, les tabous du roi ou de l’armée sont si tenaces que la police surveille et punit de plus en plus les utilisateurs indélicats du cyberespace. Les sites de partage de vidéos, comme Youtube ou Dailymotion, ont été particulièrement visés par les censeurs officiels. Blocages ou filtrages sont de plus en plus courants, dès lors que l’un des contenus est jugé "offensant" pour telle ou telle autorité.

Cette réaction épidermique de certains gouvernements envers les sites "collectifs" commence à entraîner des phénomènes de "censure de masse", notamment des réseaux sociaux. La censure d’un site comme Twitter (en Syrie) ou Facebook (bloqué en Syrie et en Tunisie, filtré en Turquie et aux Emirats arabes unis) entraîne une cascade de blocages qui, s’ils étaient ajoutés aux mesures de contrôles habituelles, multiplieraient le résultat par dix.

La prison est, enfin, la réponse de plus en plus souvent apportée par les gouvernements aux critiques formulées dans les blogs. Dix cyberdissidents ont été arrêtés en Chine, 31 ont été agressés ou menacés, au moins trois condamnés par la justice. En Iran, Reporters sans frontières a recensé dix-huit arrestations, 31 agressions et dix condamnations. En Syrie (8 arrestations, 3 condamnations), en Egypte (6 arrestations) ou au Maroc (2 arrestations, 2 condamnations), la libre expression sur Internet est très problématique. La machine à broyer la liberté d’Internet a été particulièrement sévère en Birmanie, où la junte a fait condamner, dans des conditions honteuses, le blogueur et comédien Zarganar et le jeune cyberdissident Nay Phone Latt à des peines de prison incroyablement lourdes (59 ans pour le premier, 20 ans pour le second). Ces deux hommes ont rejoint les nombreux autres prisonniers politiques birmans, dont 16 journalistes.

Réaction de Reporters sans frontières :

"L’accroissement de l’influence et des potentialités d’Internet s’accompagne d’une plus grande vigilance de certains gouvernements, aux tendance sécuritaires déjà fortes. Les pays répressifs se dotent chaque année de nouveaux outils, permettant le traçage des données et la surveillance du Réseau. Ce dernier devient peu à peu le champ de bataille des citoyens au regard critique ou des journalistes censurés, et à ce titre représente une menace pour les puissants, habitués à gouverner selon leur bon vouloir et dans l’impunité."

Mauvais climat, meilleurs chiffres

Cette recrudescence de la répression d’Internet survient dans un contexte où les médias traditionnels, y compris dans les grandes démocraties occidentales, sont soumis à des pressions nouvelles. Les lois antiterroristes ou "post-11 septembre" placent les journalistes d’investigation dans des situations très délicates. Les envoyés spéciaux sont confrontés à une hostilité grandissante, s’ils sont issus de pays alliés à la "coalition antiterroriste" des Etats-Unis ou assimilés.

Toutefois, même si la situation est globalement mauvaise, les chiffres ne sont pas aussi alarmants que les années précédentes. La répression s’est déplacée et diversifiée. Quelques gouvernements autoritaires ont quitté le pouvoir. Il reste que 24% d’arrestations en moins ne signifient pas que l’envoi de la police dans une rédaction ou au domicile d’un reporter ne continue pas d’être trop fréquents, y compris en France. Des figures du journalisme ou de la liberté d’expression, comme Hu Jia, prisonnier "olympique" d’un gouvernement chinois toujours aussi intolérant, entament l’année 2009 en prison.

L’optimisme n’est pas de mise. Les assassinats de journalistes continuent, avec une légère décroissance (86 tués en 2007, 60 en 2008, soit 22% de moins), et se concentrent désormais dans des zones "chaudes" où les conflits armés, la violence politico-mafieuse ou le terrorisme frappent tous les civils (Irak, zones tribales pakistanaises, Philippines, Mexique). Les enlèvements, sources efficaces de revenus et d’assise politique, sont toujours très fréquents en Afghanistan (7 journalistes ou collaborateurs kidnappés), en Somalie (5 kidnappings), au Mexique (5 kidnappings) ou en Irak (4 kidnappings).

Enfin, la censure est un outil qui connaît certes une légère déflation (un tiers de moins entre 2007 et 2008), mais qui reste une arme quotidienne dans de nombreux pays, avec une répartition équitable sur tous les continents (Soudan : 4 médias censurés ; Guinée : 5 ; Somalie : 5 ; Iran : 27 ; Egypte : 10 ; Syrie : 11 ; Russie : 15 ; Belarus : 18 ; Turquie : 13 ; Birmanie : 85 ; Chine : 132 ; Pakistan : 19 ; Malaise : 25 ; Bolivie : 20 ; Brésil : 14 ; Mexique : 10 ; Venezuela : 7...).

Réaction de Reporters sans frontières :

"Il ne faut pas croire qu’une baisse des chiffres indique une meilleure situation. Le triste spectacle d’un journaliste menotté est quotidien, ou presque, sur tous les continents. La prison est la réponse la plus fréquente des gouvernements aux remises en cause. Et les assassinats, qui se comptent encore par dizaines et où l’implication des forces de sécurité est parfois plus que probable, ne font quasiment jamais l’objet d’un procès, que ce soit au Sri Lanka ou au Burkina Faso."

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Press Freedom Round-up 2008
Better figures despite a hostile climate and more Internet repression

http://www.rsf.org/article.php3?id_article=29797

In 2008 : 
  60 journalists were killed 
  1 media assistant was killed 
  673 journalists were arrested 
  929 were physically attacked or threatened 
  353 media outlets were censored 
  29 journalists were kidnapped

Internet : 
  1 blogger was killed 
  59 bloggers were arrested 
  45 were physically attacked 
  1,740 websites were blocked, shut down or suspended

For comparison, in 2007 : 
  86 journalists were killed 
  20 media assistants were killed 
  887 journalists were arrested 
  1,511 were physically attacked or threatened 
  528 media outlets were censored 
  67 journalists were kidnapped

Reporters Without Borders only counted cases in which a link between the violation and the victim’s work as a journalist was clearly established or very likely. The figures cover the violations the organisation learned about. They do not cover violations which the victims chose not to report (usually for security reasons). In other words, the same method was used to compile the figures as in previous years, making comparisons possible.

Overview

The Asia-Pacific and Maghreb-Middle East regions are still the deadliest for the press. After Iraq (with 15 journalists killed), the two countries with the highest death tolls are Pakistan (7 killed) and the Philippines (6 killed). The bloodshed continues in Mexico, where four journalists were murdered in connection with their work. The fall in the death toll in Africa (from 12 in 2007 to 3 in 2008) is due above all to the fact that many journalists stopped working, often going into exile, and to the gradual disappearance of news media in war zones such as Somalia.

The number of arrests (for periods of more than 48 hours) is particularly high in Africa, where it is almost routine for journalists to end up in police cells when they upset senior officials or cover subjects that are off-limits. In Iraq (31 arrests), the US military’s handling of the security situation often results in Iraqi journalists, including those working for foreign news media, being imprisoned. In China (38 arrests), many cases of detention were attributable to the Olympics. In Burma (17 arrests), outspoken journalists and bloggers were jailed in a crackdown by the military government.

Reporters Without Borders comment :

“The figures may be lower than last year’s but this should not mask the fact that intimidation and censorship have become more widespread, including in the west, and the most authoritarian governments have been taking an even tougher line. The quantitative improvement in certain indicators is often due to journalists becoming disheartened and turning to a less dangerous trade or going into exile. We cannot say that 60 deaths, hundreds of arrests and systematic censorship offer grounds for optimism.”

Repression shifts to the Internet

The fall in the number of journalists from the traditional media killed or arrested in 2008 does not mean the press freedom situation has improved. As the print and broadcast media evolve and the blogosphere becomes a worldwide phenomenon, predatory activity is increasingly focusing on the Internet.

In this respect, the figures speak for themselves. In 2008, someone was for the first time killed while acting as a “citizen journalist.” It was Chinese businessman Wei Wenhua, who was beaten to death by “chengguan” (municipal police officers) while filming a clash with demonstrators in Tianmen (in Hubei province) on 7 January. Cases of online censorship were recorded in 37 countries, above all China (93 websites censored), Syria (162 websites censored) and Iran (38 websites censored).

There are democracies that do not lag far behind in terms of online surveillance and repression. Taboos established by the monarchy in Thailand and by the military in Turkey are so tenacious that incautious Internet users are increasingly being monitored and punished by the police. Video-sharing websites such as YouTube and Dailymotion are favourite targets of government censors. It is becoming more and more common for sites to be blocked or filtered because of content that officials have deemed “offensive.” A visceral reaction from some governments towards participatory websites, especially social networking sites, is beginning to give rise to cases of “mass censorship.” The censorship of sites such as Twitter (in Syria) or Facebook (blocked in Syria and Tunisia, and filtered in Turkey and the United Arab Emirates) leads to massive amounts of content being blocked - an effect that is considerably compounded when combined with other standard methods of control.

Governments are increasingly responding with imprisonment to criticism by bloggers. In China, 10 cyber-dissidents were arrested, 31 were physically attacked or threatened, and at least three were tried and convicted. In Iran, Reporters Without Borders registered 18 arrests, 31 physical attacks and 10 convictions. Online free expression is also curtailed in Syria (8 arrests and 3 convictions), Egypt (6 arrests) and Morocco (2 arrests and 2 convictions).

Internet freedom has been crushed with particular severity in Burma, where the military government has arrested and tried blogger and comedian Zarganar and the young cyber-dissident Nay Phone Latt in a disgraceful manner and sentenced them to incredibly severe jail terms (59 years for the former, 20 years for the latter). These two men join Burma’s many other political prisoners, who include 16 journalists.

Reporters Without Borders comment :

“The growth in the Internet’s influence and potential is being accompanied by greater vigilance on the part of some governments with already marked security concerns. Every year, repressive governments acquire new tools that allow them to monitor the Internet and track online data. The Internet is gradually becoming a battleground for citizens with criticisms to express and journalists who are censored in the traditional media. As such, it poses a threat to those in power who are used to governing as they wish with impunity.”

Hostile climate, better figures

The upsurge in online repression comes at a time when traditional media, even in the leading western democracies, are coming under renewed pressure. Anti-terrorism and “post-9/11” laws put investigative journalists in very delicate positions. Foreign correspondents face growing hostility if they are from countries that are part of, or associated with, the US-led “anti-terrorist” coalition.

Still, even if the overall situation is bad, the figures are not as alarming as in previous years. Repression has shifted and diversified. Some authoritarian governments have been replaced. But even with 24 per cent fewer arrests, there are still too many police raids on news media and reporters’ homes, including in France. And there are leading journalists and free expression activists such as Hu Jia, the “Olympic” prisoner of a Chinese government as intolerant as ever, who are beginning 2009 in jail.

There are no grounds for optimism. The murders of journalists continue although the number has fallen slightly (by 22 per cent, from 86 in 2007 to 60 in 2008) and the deaths are now concentrated in “hot zones” - Iraq, Pakistan’s Tribal Areas, Philippines and Mexico - where civilians of all kinds fall victim to wars, political and criminal violence or terrorism. Abduction, an effective source of income and political affirmation, is still very frequent in Afghanistan (7 journalists and media assistants kidnapped), Somalia (5 kidnappings), Mexico (5 kidnappings) and Iraq (4 kidnappings).

Finally, there is a slight decline in the use of censorship (with a third fewer cases in 2008 than in 2007) but it continues to be a routine tool in many countries that are equally distributed in all the continents - Sudan (4 media outlets censored), Guinea (5), Somalia (5), Iran (27), Egypt (10), Syria (11), Russia (15), Belarus (18), Turkey (13), Burma (85), China (132), Pakistan (19), Malaysia (25), Bolivia (20), Brazil (14), Mexico (10) and Venezuela (7).

Reporters Without Borders comment :

“One should not conclude from a decline in the figures that the situation has necessarily improved. The sad spectacle of a journalist in handcuffs is an almost daily occurrence in all the continents. When governments are challenged, their most frequent response is imprisonment. And the dozens of murders, in which the involvement of the security forces is often almost certain, rarely lead to trials, whether in Sri Lanka or Burkina Faso.”

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Libertad de prensa : el año 2008 en cifras
Un mal clima, aunque mejores cifras ; la represión se desplaza a Internet

http://www.rsf.org/article.php3?id_article=29805

En 2008 : 
  60 periodistas asesinados 
  1 colaborador de los medios asesinado 
  673 periodistas detenidos 
  929 agredidos o amenazados 
  353 medios de comunicación censurados 
  29 periodistas secuestrados

Y en lo que se refiere a Internet : 
  1 blogger asesinado 
  59 bloggers detenidos 
  45 agredidos 
  1.740 sitios informativos cerrados o suspendidos

A título comparativo, en 2007 : 
  86 periodistas asesinados 
  20 colaboradores de medios asesinados 
  887 periodistas detenidos 
  67 secuestrados 
  1. 511 agredidos o amenazados 
  528 medios de comunicación censurados

Reporteros sin Fronteras he tenido en cuenta los casos en que o bien ha quedado establecida la relación entre la profesión de la víctima y el incidente, o bien es altamente probable. Las cifras indicadas censan los episodios que han llegado a conocimiento de la organización, lo que deja al margen los casos que las víctimas han mantenido voluntariamente en secreto, con frecuencia para proteger su seguridad. Sin embargo, el balance presentado del año 2008 se basa en la misma metodología que los de años anteriores, lo que hace posible establecer comparaciones.

Vista general

Las zonas de Asia-Pacífico y Maghreb-Oriente Medio siguen siendo las más letales para la prensa. Después de Irak (15 asesinados), Pakistán (7 asesinados) y Filipinas (6 asesinados), son los dos países donde más periodistas perdieron la vida en este año. La hecatombe continúa en México, donde asesinaron a 4 periodistas por motivos profesionales. El descenso del número de muertos en Africa (3 en 2008, 12 en 2007) se explica sobre todo por la renuncia de muchos profesionales a seguir ejerciendo su oficio, lo que con frecuencia les ha llevado a emprender el camino del exilio, así como por la progresiva desaparición de medios de comunicación en las zonas en conflicto (especialmente en Somalia).

Los arrestos y detenciones (más allá de 48 horas de privación de libertad) son particularmente numerosos en Africa, donde las comisarías resultan un lugar de paso obligado para muchos reporteros que « molestan » a los gobiernos establecidos, y franquean las líneas rojas trazadas por ellos. En Irak (31 detenciones), el ejército norteamericano sigue gestionando la seguridad, llegando en ocasiones a encarcelar a los colaboradores de medios extranjeros, o a periodistas locales. En China (38 detenciones), el año olímpico sirvió de excusa para muchos encarcelamientos. En Birmania (17 detenciones), muchos periodistas o bloggers críticos han pagado con su libertad la rigidez de la Junta.

Reacción de Reporteros sin Fronteras :

"Es cierto que las cifras son menos elevadas que el año anterior, pero el descenso oculta muy mal una generalización de la intimidación y la censura, también en Occidente, así como un endurecimiento de los gobiernos más autoritarios. Aunque, efectivamente, algunas situaciones han mejorado cuantitativamente, hay que tener en cuenta que a veces se debe al desaliento de los propios periodistas, que emprenden el camino del exilio o renuncian a su trabajo. En este contexto no podemos decir que cerca de sesenta asesinatos, cientos de detenciones y actuaciones de censura generalizadas, sean un motivo para sentirse optimistas."

La represión se desplaza a Internet

En el año 2008 mataron o detuvieron a menos periodistas de medios de comunicación tradicionales. Pero, sin embargo, eso no significa que haya mejorado en el mundo la situación de la libertad de prensa : ahora, a medida que se van transformando la prensa escrita y audiovisual y que la blogosfera adquiere una envergadura mundial, la predación se ejerce en Internet.

A este respecto, las cifras hablan por sí solas. Por primera vez, en 2008 mataron a un hombre cuando efectuaba un trabajo de « periodismo ciudadano » : al empresario chino Wei Wenhua le golpearon hasta matarle unos oficiales municipales ("chengguan") el 7 de enero, después de que grabara un altercado con manifestantes en la ciudad de Tianmen (provincia de Hubei). En treinta y siete países se han verificado actuaciones de censura en la Web, sobre todo en China (93 sitios censurados), Siria (162 sitios censurados) e Irán (38 sitios censurados). Pero tampoco las democracias se quedan cortas en lo que se refiere a la vigilancia y represión del Net : en Tailandia o Turquía, los tabúes del rey o el ejército son tan pertinaces que la policía vigila y castiga cada vez más a los usuarios poco delicados del ciberespacio. Los sitios de vídeos compartidos, como YouTube o Dailymotion, han sido uno de los objetivos preferidos de los censores oficiales. Cada vez son más frecuentes los bloqueos y filtrados en el momento en que tal, o cual, autoridad considera « ofensivo » alguno de sus contenidos.

Esa reacción epidérmica de algunos gobiernos hacia los sitios « colectivos » empieza a generar fenómenos de « censura masiva », sobre todo en las redes sociales. La censura de un sitio como Twitter (en Siria) o Facebook (bloqueado en Siria y Túnez, filtrado en Turquía y en los Emiratos Arabes Unidos) tiene como consecuencia una cascada de bloqueos que, si se añaden a las medidas habituales de control, multiplican el resultado por diez.

La cárcel es, en fin, la respuesta cada vez más frecuente de los gobiernos a las críticas formuladas en los blogs. En China detuvieron a diez ciberdisidentes, a 31 les agredieron o amenazaron y la justicia dictó condenas para al menos tres. En Irán, Reporteros sin Fronteras ha contabilizado dieciocho detenciones, 31 agresiones y diez condenas. En Siria (8 detenciones, 3 condenas), Egipto (6 detenciones) o Marruecos (2 detenciones, 2 condenas), la libre expresión en Internet resulta muy problemática. La máquina de triturar la libertad en Internet fue particularmente severa en Birmania, donde la Junta hizo que condenaran, en condiciones vergonzosas, al blogger y actor Zarganar y al joven ciberdisidente Nay Phone Latt, a penas de cárcel increíblemente graves (59 años para el primero, 20 años para el segundo). Estos dos hombres se han sumado a los muchos otros presos políticos birmanos, 16 de los cuales son periodistas.

Reacción de Reporteros sin Fronteras :

"El aumento de la influencia y las potencialidades de Internet va acompañado de una mayor vigilancia de algunos gobiernos, que ya tenían fuertes tendencias en materia de seguridad. Los países represivos se dotan cada año de nuevas herramientas que les permiten llevar a cabo la caza de datos y vigilancia de la Re, que poco a poco está convirtiéndose en el campo de batalla de ciudadanos con espíritu crítico o de periodistas censurados ; y justamente por eso representa una amenaza para los poderosos, acostumbrados a gobernar a su antojo, y con toda impunidad."

Mal clima, mejores cifras

Este aumento de la represión de Internet se produce en un contexto en que los medios de comunicación tradicionales, incluidos los de las grandes democracias occidentales, se ven sometidos a nuevas presiones. Las leyes antiterroristas, o « post-11 de septiembre », colocan a los periodistas de investigación en una situación muy delicada. Los enviados especiales tienen que enfrentarse a una hostilidad creciente si proceden de países aliados a la « coalición antiterrorista » de Estados Unidos, o equiparables.

Sin embargo, e incluso aunque la situación es globalmente mala, las cifras no son tan alarmantes como en años anteriores. La represión se desplaza y diversifica. Algunos gobiernos autoritarios ya no están en el poder. Hay que decir que el 24% menos de detenciones no significa que el envío de la policía a una redacción, o al domicilio de un reportero, no siga ocurriendo con demasiada frecuencia, incluso en Francia. Figuras del periodismo o de la libertad de expresión, como Hu Jia, preso "olímpico" de un gobierno chino siempre igual de intolerante, empiezan el año 2009 en la cárcel.

El optimismo no es oportuno. Siguen sucediéndose los asesinatos de periodistas, con un ligero descenso (86 en 2007, 60 en 2008, es decir un 22% menos), y ahora se concentran en zonas "calientes" donde los conflictos armados, la violencia político-mafiosa o el terrorismo, afectan a todos los civiles (Irak, zonas tribales paquistaníes, Filipinas, México). Les secuestros, eficaces fuentes de ingresos y presiones políticas, cada vez son más frecuentes en Afganistán (7 periodistas o colaboradores secuestrados), Somalia (5 secuestros), México (5 secuestros) o Irak (4 secuestros).

Finalmente, la censura es una herramienta que es cierto ha experimentado una ligera deflación (una tercera parte de diferencia entre 2007 y 2008), pero que sigue siendo un arma utilizada diariamente en muchos países, con similar reparto en todos los continentes (Sudán : 4 medios de comunicación censurados ; Guinea : 5 ; Somalia : 5 ; Irán : 27 ; Egipto : 10 ; Siria : 11 ; Rusia : 15 ; Bielorrusia : 18 ; Turquía : 13 ; Birmania : 85 ; China : 132 ; Pakistán : 19 ; Malasia : 25 ; Bolivia : 20 ; Brasil : 14 ; México : 10 ; Venezuela : 7...).

Reacción de Reporteros sin Fronteras :

"No hay que creer que un descenso de las cifras significa una situación mejor. A diario, o casi, asistimos al triste espectáculo de un periodista esposado, en todos los continentes. La cárcel suele ser la respuesta más frecuente de los gobiernos cuestionados. Y los asesinatos, que todavía se cuentan por decenas, en los que es más que probable la implicación de las fuerzas de seguridad, prácticamente nunca son objeto de un proceso judicial, tanto si ocurren en Sri Lanka como en Burkina Faso."

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Ambroise PIERRE
Bureau Afrique / Africa Desk
Reporters sans frontières / Reporters Without Borders
47, rue Vivienne
75002 Paris, France
Tel : (33) 1 44 83 84 76
Fax : (33) 1 45 23 11 51



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