Lutte contre la pollution des ressources en eau : Le Principe du pollueur payeur, une arme efficace 






Le Plan National de la Gestion des Ressources en Eau (PAGIRE) adopté en Conseil des Ministres, en sa session du 9 avril 2008, est marqué par le principe du pollueur payeur. Celui-ci, selon les environnementalistes, constitue une solution pour réduire le degré de pollution des ressources en eau. Il constitue, également, un instrument économique de la GIRE. En ce sens que le fonds collecté à travers son application, contribuera à financer les stations d’épuration d’eau et encourager les industries à procéder au traitement des eaux usées qu’elles produisent avant de les injecter en surface. 
La mauvaise gestion des déchets solides et liquides, qu’ils soient d’origine domestique ou industrielle, entraîne la pollution des ressources en eau. Bamako génère chaque jour 74 874 m3 de déchets liquides. Pour lutter contre la pollution des ressources en eau, le gouvernement a inscrit au cœur de son Plan National de la Gestion Intégrée en Eau (PAGIRE) le principe du pollueur payeur. Lequel constitue, selon les environnementalistes, une solution pour réduire le degré de pollution des ressources en eau, en général et du fleuve Niger en particulier. Ce cours d’eau est extrêmement pollué. Pour preuve, dans le District de Bamako, il reçoit toutes les eaux usées.
En effet, les huit réseaux d’égouts classiques séparés et les trois réseaux d’égouts à faible diamètre de la ville sont dans un état catastrophique. Ils sont, en majorité, bouchés et les eaux usées ne sont pas traitées.
Dans la plupart des cas, ce sont les fosses septiques qui assurent le pré-traitement de l’effluent avant son rejet dans l’égout. L’effluent est acheminé au fleuve sans autre traitement. C’est le cas du réseau C du Centre ville qui dessert le Lycée Bâ Aminata Diallo (LBAD) le Grand Hôtel et l’IOTA.
Les réseaux A et B desservent le quartier de Badalabougou. Ils sont aujourd’hui bouchés et fonctionnent partiellement. Les eaux usées se déversent dans le fleuve Niger sans aucun traitement. Le réseau de la SEMA-GEXCO est bouché avec une conduite secondaire non fonctionnelle. Les eaux usées se déversent directement dans les caniveaux. La station de pompage prévue pour le refoulement de l’effluent jusqu’au réseau A de Badalabougou n’a jamais vu le jour.
Les eaux usées acheminées par les caniveaux sont déversées dans le fleuve sans aucun traitement.
Le réseau de la Base aérienne dessert les bâtiments de l’ancienne base aérienne, le Génie militaire et le Centre des handicapés physiques. A ce niveau, les conduites d’eau sont bouchées. Seul le tronçon Est est fonctionnel.
Certaines toilettes communes de ces établissements sont en très mauvais état, les effluents issus de celles-ci se déversent soit dans les caniveaux soit dans le collecteur après les fosses septiques. L’effluent de ce réseau aboutit au fleuve au niveau du CICB.
Le réseau de l’ancien aéroport de Hamdallaye dessert quelques bâtiments de l’ancien aéroport de Bamako. Les eaux usées sont collectées, après pré-traitement dans les fosses septiques. Finalement, elles sont rejetées dans un collecteur qui débouche dans le fleuve.
Le réseau de la cité du Niger est constitué de plusieurs conduites secondaires qui débouchent dans le fleuve. Les maisons raccordées à ce réseau possèdent des fosses septiques.
Ce réseau fonctionne normalement, mais les effluents sont jetés dans le fleuve sans aucun autre traitement.
Les eaux usées industrielles, dont la production est estimée à plus de 3 000 m3 par jour, sont déversées dans le fleuve Niger. Elles sont chargées en métaux lourds, sulfate, phénols, chlorures, nitrates et en matières organiques.
La quantité des eaux usées artisanales générée par les teinturières est de 1000 m3 par jour. La totalité de ces eaux sont rejetées dans les caniveaux, les marigots, sur le sol et aux abords des concessions, sans aucun traitement.
Eu égard à toute ces formes de pollution, on pourra dire que l’application du principe du pollueur payeur viendra à point nommé sauver le fleuve Niger et la santé des populations.
En plus, il faut souligner que le fonds collecté, à travers cette opération, contribuera à financer les stations d’épuration d’eau. La mesure encouragera, sans nul doute, les industries à procéder au traitement des eaux usées qu’elles produisent avant de les injecter en surface.
A rappeler que l’avantage "économique" du principe du pollueur payeur était, mardi 10 février, au cœur des échanges entre les participants à l’atelier de formation national des acteurs sur les "Instruments Economiques et Financiers de la Gire".
Le thème a été exposé par Dr Harouna Karambiri du Réseau Ouest Africain pour le renforcement des capacités en Gestion Intégrée des Ressources en Eau (Wa-Net). Il a soutenu que les taxes de la pollution peuvent être fixes ou variables en fonction des quantités et des concentrations d’effluents. "Il est nécessaire de disposer de normes de rejets appropriées pour fixer ces taxes" a-t-il déclaré.
Espérons que l’application du principe du pollueur payeur aura des effets positifs sur la protection des ressources en eau du Mali.
Abdoul Karim KONE
12 Février 2009
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