Recognizing the contribution of women in development. Translation & summary by Haruna.
Commerce import-export : LES FEMMES PÉNÈTRENT LE CERCLE FERMÉ
l'Essor n°16388 du - 2009-02-20 08:00:00


Elle est la seule femme transitaire à opérer sur nos frontières àKoury (Mali-Burkinafaso) et à Diboli (Mali-Sénégal )
Elles commencent généralement par le petit commerce avant de devenir de grandes opératrices économiques
They generally begin with petit trading before becoming great entrepreneurs.
La pauvreté, dit-on, a un visage féminin dans notre pays. "Pauvres parmi les pauvres",

Poverty in Mali, we're told has a female face. "The Poor among Poor".

les femmes rurales et leurs soeurs urbaines sont pourtant des actrices du développement. Le dénuement des femmes révèle de multiples aspects au plan économique, social ou politique.

Rural women and their urban counterparts are reliable participants in development. They have evolved in the various facets of development, economic, social, and political.
Dans notre pays, les femmes sont très actives dans le secteur informel. Elles sont de plus en plus nombreuses à embrasser le commerce transfrontalier. Le commerce est considéré comme un levier de développement. Il contribue à la croissance économique des pays, à la création des richesses. Mais les retombées ne semblent pas bénéfiques aux femmes qui s’activent dans le commerce informel transfrontalier. Malgré leur main-mise sur ce secteur, leur apport n’est pas pris en compte dans les chiffres officiels. Ces activités sont généralement peu rémunératrices, peu gratifiantes et irrégulières. Il s’agit souvent aussi d’activités ayant pour seul objectif la survie.
In Mali, women are very active in the informal sector. They more readily embrace transnational commerce thereby creating wealth and augmenting national GDPs. Women however have not been the ultimate beneficiaries of the dividends of their toil. Despite their contributions in this sector of Mali life, they have not been adequately acknowledged in official circles. Their activities have been less remunerated, less appreciated, subsistent and irregular.

L'INFORMEL TRES DEVELOPPE. Le secteur informel est un pan entier de l’économie où les femmes sont dynamiques. Elles sont vendeuses de condiments, de produits maraîchers. Elles sont commerçantes de tissus et autres objets. Elles vendent des produits d'utilisation féminine et les petits articles d’usage quotidien. Elles y mènent toutes sortes d’activités rémunératrices. Elles pratiquent le commerce en détail, l'artisanat, l'agriculture, l'élevage, la restauration, l'hôtellerie, la coiffure, le management. Elles participent de façon active à la vie économique du pays. Mais il est difficile de comptabiliser tous les résultats de ces initiatives.

From merchandising to trading in provisions and clothing to artisanship, agriculture, ranching, hospitality and beauty, women are an integral part of the daily economy of our nation. They are industrious and dynamic but it is hard to track their unique contributions to the GDP. 
Le commerce a été souvent un refuge pour celles qui se retrouvent dans les milieux urbains. Ces femmes occupent les abords des grandes voies. Elles vendent des fruits et des légumes. Elles gèrent des kiosques à café ou des mini-restaurants. Elles sont remarquables dans les marchés où elles réussissent à s’octroyer de petites boutiques à côté des hommes.
L'entreprenante Ramatou Diallo est commerçante de tissus au Grand marché de Bamako. «J’ai commencé par la vente de tissus «Fancy» confectionnés par la COMATEX. Par la suite, j’ai intégré le collectif des vendeuses de pagnes «Wax» du Grand marché de Bamako. Aujourd’hui je suis dans le circuit des importateurs de tissus Wax de la Chine et de la Hollande», a témoigné Ramatou Diallo.

For women, commerce is generally viewed as the repository for their urban counterparts, occupying the borders of boulevards selling fruits and vegetables, tending kiosks, bistros, or small restaurants. In the shopping centers and markets, they could be seen as owners of small boutiques next to their male competitors. Entrepreneur Ramatou Diallo is a clothing store owner at the Grand Market of Bamako. "I began by selling Fabric from COMATEX. Then incorporated all the women vendors of Wax Fabric in the market. Today, I am one of the importers of Wax from CHina and Holland" says Ramatou. 
Selon elle, la promotion économique des femmes passe surtout par le secteur informel. «Beaucoup d’entre nous ont commencé par l’informel, mais aujourd’hui Dieu merci, nous sommes nombreuses à intégrer le monde des grands commerçants importateurs», se réjouit cette opératrice économique.

According to her, the economic evolution of women has been via the informal sector to become bigger players in the import sector (comment: Haruna - I know it has become fashion to aspire to becoming an IMPORTER.  hope an equal effort will be placed on food self-sufficiency and Export of foodstuff and goods manufactured in Mali).
Certaines femmes comme Assan Kouma de la société «Kouma et Frères» ont intégré le secteur privilégié des grands importateurs de céréales. Elle figure parmi les 5 plus grands importateurs de produits céréaliers. Comme les autres femmes opératrices économiques, elle a aussi commencé par l’informel. Mme Assan Kouma attribue son succès au travail et à la persévérance. «Possédant les mêmes capacités intellectuelles que les hommes, les femmes peuvent aussi réussir dans le commerce. Il suffit d’être disponible, ce qui n’est pas facile pour les femmes surtout les mères de famille», témoigne Mme Assan Kouma.

Some women such as Assan Kouma of Kouma & Brothers are part of the large importers of Cereals. She is among the 5 largest. Like other businesswomen, she also began in the informal sector. She attributes her success to hard work and perseverance. "Having the same intellectual capacity as men, women can also succeed in commerce. It requires some industry which is not easy for women who must tend to their children" Kouma adds.

Sur les axes routiers internationaux, les commerçantes sont perçues comme des reines. Elles sont des milliers à emprunter, chaque jour, les routes des pays frontaliers du Mali. Parfois elles vont acheter leurs marchandises aux ports de Lomé (Togo), d’Abidjan (Côte d’Ivoire) ou d’Accra (Ghana).
L'économiste Oumar Diallo pense que l’informel aide les femmes à assimiler les notions de la gestion du commerce. « Les femmes ne sont pas généralement initiées aux principes élémentaires de gestion et de comptabilité. Elles sont limitées dans la conduite de leurs entreprises. L’informel permet aux femmes de piloter des affaires plus ambitieuses. Elles agissent dans l’informel parce qu’elles ne peuvent pas s’adapter à l’évolution de leurs activités et ne parviennent toujours pas à mettre en place les structures adéquates. Pourtant, ces femmes pour peu qu’elles soient encadrées pourraient conduire avec succès de grands projets».

On the transnational highways, the queens ply from the ports of Lome'(Togo), of Abidjan(Ivory Coast), or of Accra(Ghana). Economist Oumar Diallo thinks the informal sector prepares women well for the nuances of the more formal sector and it accomodates their limitations(family & household) in accounting and general dispensability. When those limitations are overcome, women generally succeed in large undertakings. (comment:Haruna - it will be interesting to compare the rates of success of women start-ups as against men start-up in similar industry. An engagement for a business student). I vill be back later.Haruna.

LES PESANTEURS SOCIOCULTURELLES. Les femmes opérant dans le commerce informel transfrontalier traînent une réputation non méritée dans notre pays. Ces braves femmes sont traitées de tous les noms. Femmes légères, frivoles, infidèles selon les méchantes langues. Ce manque de respect est la rançon du dynamisme de cette catégorie de femmes. Elles ont choisi de s'affranchir du besoin et de s’épanouir par le commerce.
Contrairement à ces jugements bêtes et méchants, les commerçantes sont des femmes dynamiques. Elles sont en majorité des femmes veuves, célibataires ou en situation difficile. Elles n’ont pas le temps de se doucher trois fois par jour. Elles n'ont ni le temps de se faire des manucures ou des pédicures. Elles n’ont pas non plus le temps de critiquer gratuitement les autres.
Mme Diawara Fatoumata Sylla est commerçante. Elle fréquente l'axe Bamako-Accra depuis 10 ans. Mariée et mère de 5 enfants, Mme Diawara importe les tissus et les chaussures. «Au Ghana, j’achète des pagnes de fabrication ghanéenne et des chaussures venant de la Chine, des sacs pour femmes et quelques petits articles sur commande. Je suis gênée par tout ce qu’on raconte sur les femmes commerçantes. Chaque femme de ce pays a reçu une éducation. Chacune représente une culture et une famille. Il appartient à chaque femme d’utiliser cet héritage à sa manière», argumente notre interlocutrice.
Oumar Traoré est conducteur sur l'axe Bamako-Lagos. Il est le témoin privilégié des femmes commerçantes. "Les commerçantes ne sont pas des prostituées. Elles cherchent honnêtement leur quotidien à travers ce commerce. Mais ce métier exige beaucoup de sacrifices. Elles font souvent une semaine sans rentrer dans leur famille. La société ne tolère pas ce comportement indépendant d'une femme. Leur travail mérite autant de considération que celui des autres femmes travailleuses des autres secteurs", confesse le chauffeur.

LES DERIVES . De plus en plus les commerçantes sont impliquées dans les trafics illicites. Les narcotrafiquants internationaux se servent des femmes pour faire passer les produits illicites entre les mailles des filets des services de répression. Elles sont malheureusement nombreuses à avoir succombées à la tentation de l’argent facile.
«Dans notre pays, la femme est très respectée. À cause de ce respect, les forces de sécurité ne nous soumettent pas à certaine fouille corporelle. La nouvelle génération de commerçantes, âpre au gain, profite de cette considération pour servir de passeurs aux réseaux de trafics de stupéfiants", déplore Mme Soumaré Coudeïdja Doucouré.
Certaines jeunes filles transportent de 5 à 10 kg sous leurs vêtements sous forme de ceinture autour de la taille et du buste. Elles cachent des dizaines de boulettes ou de briquettes dans leurs sacs à mains et parfois dans leurs parties intimes ou dans des glacières truquées. Ces aventurières reçoivent une somme considérable pour acheminer les produits prohibés. “Les audacieuses sont convaincues qu’elles ont toutes les chances de passer inaperçues car elles ne passent que des petites quantités”, explique un douanier.
Malheureusement la conjoncture économique difficile et la recherche de l’argent facile poussent de plus en plus de jeunes filles-commerçantes à s'adonner aux pratiques peu honorables comme la prostitution et la fréquentation des réseaux mafieux sans se faire trop prier.
Doussou DJIRÉ

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AMINATA DAOU, Mme LA TRANSITAIRE COURAGE

Elle fait l'unanimité de son entourage par son abnégation et sa disponibilité dans un milieu totalement masculin

Les filles d'aujourd'hui ne manquent pas de référence parmi les héroïnes de l'émancipation féminine au Mali. L'Histoire, la grande, distingue notamment la sage-femme émérite, Awa Kéita, première femme députée, la magistrate Manassa Danioko, la première femme gouverneur de région, Mme Sy Kadiatou Sow, la médiatrice de la République, Diakité Fatoumata N'diaye. En plus de ces exemples frappants, notre pays recèle beaucoup de "nyéleni" anonymes.
Aujourd'hui, les femmes ont pris d'assaut et investi presque tous les bastions réservés aux hommes. Comme le transit. Singulièrement le transit en zone frontalière. Pendant longtemps, ce sont les hommes qui officiaient aux frontières. La dynamique Aminata Daou a cassé ce monopole en devenant transitaire et déclarante en douanes. Elle est la seule femme transitaire à opérer sur nos frontières à Koury (Mali-Burkina Faso) et à Diboli (Mali -Sénégal).
Le travail des transitaires et déclarants en douanes de frontières est complexe. Ces agents contrôlent l’entrée et la sortie des marchandises. Ils assurent les démarches douanières. Cette activité de terrain demande beaucoup d'énergie. Aminata Daou dite Ami n'est pas une femme qui recule devant les difficultés. Elle est chef d'agence de «Matrans» au poste frontalier de Diboli. Elle s’occupe de toutes les démarches douanières de son transit, du port de Dakar jusqu'à l'acheminement des marchandises à destination.
Au même titre que ses collègues masculins, Ami effectue aussi des gardes de nuit dans son bureau pour veiller sur les véhicules. «Je suis très à l'aise dans mon travail, même la nuit. J'aime mon boulot», témoigne-t-elle. Le travail de transitaire aux frontières exige une grande disponibilité et un grand sérieux. De jour, comme de nuit, les transitaires sont appelés à la tâche. Il n’y a pas de week-end ici, car le flux des véhicules de marchandises ne s'arrête jamais. Il faut beaucoup de courage pour travailler aux frontières. L'ouverture d'esprit est nécessaire. Être disponible et aimable. Le travail nous met au contact des chauffeurs et des commerçants de divers horizons. Ils sont parfois très nerveux du fait des fatigues accumulées pendant le voyage».
Les sages enseignent que «la valeur n'attend point le nombre des années». Cet adage peut s'adapter à la vie de cette jeune femme. En effet, Aminata Daou est âgée de 28 ans. Elle est la première fille d'une famille de 8 enfants. Après avoir obtenu le Diplôme d’étude fondamentale (DEF), elle intègre un centre de formation professionnelle et opte pour la douane et le transit. Après deux années de formation, elle fera son stage de perfectionnement, successivement au bureau secondaire de douane de Kourémalé et Koury. Son assiduité au travail lui a valu le poste de chef d'agence de "Matrans" à Koury, puis à Diboli.
Tous les transitaires, douaniers et transporteurs de Diboly constatent le sérieux d'Ami à la tâche. «Je respecte le courage d'Ami. Elle exerce correctement son travail de transitaire avec beaucoup de sérieux», atteste Bakary Ouattara, lui-même transitaire à Diboly.
Le chauffeur de camion citerne, Amadou Diarra, admire le courage de celle qu'il appelle «la dame de fer". Elle est plus rigoureuse que les hommes. Quand elle commence à traiter un dossier de transit, elle ne se repose pas avant de le boucler», commente le routier.
Les douaniers, principaux interlocuteurs des transitaires, sont séduits par la compétence d'Ami. «Chaque jour, elle vient défendre ses dossiers de transit au bureau. Ami est très attentive. Elle est un tantinet perfectionniste. Ces qualités sont essentielles dans l’exercice de ce métier», témoigne Famory Kéita, contrôleur des douanes à Diboli.
Malgré les faveurs offertes par son métier, tel le contact quotidien avec des hommes supposés riches, la jeune dame garde la tête froide. «Je suis issue d’une famille pauvre mais très conservatrice. J’essaie d'avoir avec les autres le comportement que me conseille mes parents. L’argent ne me trouble pas. Je travaille et je gagne assez pour survenir à mes besoins et aider mes parents. Vous savez, il n'est pas facile d'être la seule femme dans un monde d’hommes. Chaque jour, certains veulent te rappeler que tu n'es qu'une femme", témoigne cette héroïne. Elle demande à ses sœurs d’oser, car les femmes aussi peuvent prospérer dans le domaine.

D. DJIRÉ

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