Colline du savoir : Tension autour des logements

En prenant la décision de doter la colline de Badalabougou d’une clinique sanitaire et de villas de passage pour les professeurs étrangers qui se proposent d’offrir gratuitement leur compétence à l’Université du Mali dans le cadre du programme Tokten (les échanges de professeurs itinérants), le professeur Amadou Touré, ministre des Enseignements Supérieur, Secondaire et de la Recherche Scientifique ne se doutait point un seul instant qu’il allait provoquer la colère de certains de ses cadres.

Minister of higher education and research, Hon. prof. Amadou Toure' considers rehabilitating 9 villas, previously used as residences by professors on Badalabougou drive, into a health clinic and transient housing for foreign visiting professors who offer teaching services to the university of Mali au gratis. The minister's projects have drawn the ire of union professors who stand to lose the privileges. They request more time to find alternative housing and threaten to deepen the divide between the minister and their union. Haruna.

Ledit projet est prévu pour être réalisé sur les neuf villas situées sur la colline du savoir et qui servent de logements administratifs depuis une dizaine d’années au Directeur de l’Enseignement Secondaire, à la Directrice de l’Académie, Rive Gauche, au Directeur général adjoint du Centre National des Œuvres Universitaires ; au secrétaire général de la Commission Nationale pour l’Unesco et à certains professeurs de l’Enseignement Supérieur.

C’est lors d’un conseil de cabinet que le ministre Touré aurait manifesté son intérêt pour ces deux projets. De source sûre, il aurait dit qu’il est incompréhensible et même inconcevable que la colline de Badalabougou qui abrite de milliers d’étudiants n’ait pas une structure sanitaire.

En outre, aurait-il ajouté, la prise en charge des professeurs étrangers qui exercent dans le cadre du Tokten grève considérablement le budget de son département. C’est pour corriger ces deux lacunes qu’il a ordonné aux cadres et professeurs occupants les neuf villas administratives de vider les lieux pour permettre la réalisation de ces deux projets.

Dans le cadre de ce projet, il est prévu de transformer deux villas en clinique sanitaire ; une villa pour loger le docteur en charge de la clinique et les six autres seront restaurées pour servir de villas de passage aux professeurs étrangers.

La réaction est venue des quatre hauts cadres du département qui, après avoir demandé un certain délai pour faire les bagages, ont entrepris depuis lors des démarches auprès de certaines autorités dont le Premier ministre, Modibo Sidibé.

Ces cadres qui n’entendent nullement se soumettre à ces mesures nouvelles ont décidé de saisir le syndicat national des enseignements supérieur. Ce syndicat qui n’est pas en bon terme avec le ministre Touré fait aujourd’hui de cette affaire une question d’honneur.

Qu’est-ce qui explique réellement l’attitude de ces hauts cadres de l’administration ? La gratuité du logement, de l’électricité et de l’eau ? On se rappelle les bras de fer entre les enseignants qui réclament en vain des indemnités de logement depuis des années ?

Birama Fall

16 Mars 2009