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Reporters sans frontières (http://www.rsf.org)
Communiqué de presse

18 mars 2009

MAURITANIE

Un journaliste libéré et le site Internet Taqadoumy autorisé à réouvrir

Reporters sans frontières apprend, le 18 mars 2009, la libération de  
Abou Abbass Ould Brahim, journaliste, écrivain et responsable  
administratif du site Internet Taqadoumy, arrêté dans la capitale  
mauritanienne trois jours auparavant. Vingt-quatre heures après que  
le parquet de Nouakchott ait ordonné sa fermeture, le site Internet a  
également été autorisé à réouvrir.
"La fermeture d'un site Internet et l'arrestation de l'un de ses  
responsables constituent des faits sans précédent en Mauritanie.  
Cette affaire, particulièrement inquiétante car ouvrant la porte à  
tous les excès, a été rendue possible par le vide juridique entourant  
la presse électronique dans le pays. Il est urgent que les autorités  
compétentes s'emparent de la question et s'efforcent de légiférer  
pour réguler le secteur de l'Internet en respectant la liberté  
d'expression", a déclaré l'organisation.

Le 18 mars, dans la matinée, le Procureur de la République a annoncé  
la remise en liberté de Abou Abbass Ould Brahim et la réouverture du  
site d'informations en ligne Taqadoumy. La veille, la chambre  
correctionnelle du tribunal de Nouakchott avait ordonné la fermeture  
du site, pour publication d'informations "mensongères et  
calomnieuses". Selon le parquet, la fermeture du site avait été  
décidée "après avoir reçu des plaintes répétées de gens,  
d'établissements et de fonctionnaires à l'encontre desquels Taqadoumy  
a diffusé des informations mensongères". La justice accusait le site  
Internet de contribuer à violer la déontologie journalistique et à  
porter atteinte à l'unité nationale, à travers "la diffamation et  
l'incitation à la haine".

Le 15 mars, dans la soirée, les autorités avaient arrêté Abou Abbass  
Ould Brahim, alors qu'il se trouvait dans un café avec quelques amis.  
Professeur à l'université de Nouakchott, mais aussi journaliste et  
écrivain, il publie régulièrement ses textes, en arabe et en anglais,  
sur Taqadoumy.

Le lendemain, brandissant des pancartes "Contre le musellement de la  
libre expression" et "Non au recul de la liberté de la presse en  
Mauritanie", plusieurs journalistes avaient organisé, devant la  
représentation des Nations unies à Nouakchott, une manifestation de  
soutien à leur confrère arrêté. Ces derniers avaient été violemment  
dispersés par la police anti-émeutes, à coups de bâtons et de bombes  
lacrymogènes. Au cours des échauffourées, Hachem Sidi Salem,  
correspondant de la chaîne Al Hourra et de l'agence Reuters, Ahmedou  
Ould Wedia, du quotidien d'expression arabe Siraj, et Abdallahi Ould  
Etvagha El Moktar, de Sahara Media, avaient été brutalisés.

Au cours d'une conférence de presse, l'ancien ministre de la  
Communication et porte-parole du chef de la junte, Mohamed Ould  
Meine, avait "regretté" les violences commises à l'encontre des  
journalistes, mais n'avait pas fait de commentaire sur l'arrestation  
de Abou Abbass Ould Brahim ni sur la fermeture du site Taqadoumy.

En 2005, Reporters sans frontières avait apporté son expertise aux  
autorités mauritaniennes pour l'aménagement de l'ordonnance sur la  
liberté d'expression. Cette initiative avait notamment contribué à  
l'abolition de la censure. Dans le même état d'esprit, l'organisation  
se tient à la disposition des autorités et des professionnels des  
médias pour les aider à préparer un texte qui garantisse la liberté  
d'expression sur Internet.

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MAURITANIA

Journalist released, website allowed to reopen

Reporters Without Borders has learned that writer and journalist Abou  
Abbass Ould Brahim, the editor of the news website Taqadoumy, was  
released today after being held for three days in the Mauritanian  
capital and that the website was allowed to reopen 24 hours after the  
Nouakchott prosecutor’s office ordered its closure.

“The closure of a website and the arrest of one of its editors are  
unprecedented in Mauritania,” Reporters Without Borders said. “This  
development, which is particularly disturbing as it opens the way for  
all kinds of abuses, was made possible by the legal vacuum in which  
the electronic media operate in Mauritania. The relevant authorities  
must urgently address this issue and adopt legislation that regulates  
the Internet while respecting free expression.”

The prosecutor-general announced Brahim’s release and the website’s  
reopening this morning. A Nouakchott criminal court had ordered  
Taqadoumy’s closure yesterday at the request of prosecutors for  
posting “mendacious and defamatory” information. The prosecutor’s  
office said the order was issued “after receiving repeated complaints  
from people, establishments and officials that Taqadoumy had  
disseminated mendacious reports.” The court accused the site of  
violating journalistic ethics and undermining national unity by means  
of “defamation and inciting hatred.”

Brahim, a Nouakchott University professor who often writes articles  
in Arabic and English that he posts on the website, was arrested on  
the evening of 15 March while in a café with several friends.

A number of journalists staged a demonstration in support of Brahim  
the next day outside the United Nations office in Nouakchott,  
brandishing placards saying “Don’t gag free expression” and “No to a  
backward step for press freedom in Mauritania.” They were dispersed  
violently by anti-riot police using batons and teargas. Several of  
the journalists were roughed up, including Hachem Sidi Salem of Al  
Hourra TV and Reuters, Ahmedou Ould Wedia of the Arabic-language  
daily Siraj and Abdallahi Ould Etvagha El Moktar of Sahara Media.

Mohamed Ould Meine, the military government’s spokesman and a former  
communication minister, gave a news conference 24 hours later in  
which he said he “regretted” the use of violence against the  
protesting journalists but did not comment on Brahim’s arrest or  
Taqadoumy’s closure.

In 2005, Reporters Without Borders helped the Mauritanian authorities  
draft amendments to a law on free expression that led to the  
abolition of censorship. In the same way, the organisation stands  
ready to help the authorities and journalists draft a law  
guaranteeing online free expression.

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Ambroise PIERRE
Bureau Afrique / Africa Desk
Reporters sans frontières / Reporters Without Borders
47, rue Vivienne
75002 Paris, France
Tel : (33) 1 44 83 84 76
Fax : (33) 1 45 23 11 51
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