les plus défavorisés où il n'existe pas de système
d'adduction d'eau, ces bidons sont largement utilisés. Pour s'en
rendre compte, un tour dans nos familles suffit. Les personnes et
les bidons qui ont contenu des produits toxiques cohabitent
quotidiennement. Ces bidons sont utilisés dans nos familles pour la
conservée d'eau, pour le transport du lait, et d'autres aliments
liquides. Pourtant, ces emballages constituent un danger pour
l'homme et pour l'environnement. Car ils contiennent des symboles
corrosifs. Des restes des produits toxiques, inflammables ou
explosifs. Il y a aussi des sceaux de peinture, des bidons d’huile Ã
moteur, de batteries, de médicaments, des pesticides, des produits
cosmétiques, etc. Salif N'Diaye est vendeur de bidon au marché
Dibida. Il vit de ce métier depuis plusieurs années. Les bidons
qu'il vend sont généralement issus de produits importés. Ils
viennent d'un peu partout de la sous-région, confie Salif N'Diaye
qui vend généralement les bidons de 4 à 20 litres, appelés
couramment "emballage perdu". "Quand je reçois mes marchandises, je
prend le soin de les laver avec de l'eau de Javel, du savon et
souvent des désinfectants. Car ce sont généralement des bidons qui
ont contenu du savon liquide, de l'acide, du vin rouge, de l'huile
de moteur, etc.", explique Salif N'Diaye. Malgré les soins qu'il
apporte à ses marchandises, notre commerçant reconnaît qu'il ne
maîtrise pas leur propreté intérieure. Car c'est plutôt l'extérieur
des bidons qui est bien rincé pour attirer les clients qui se fient
à cette apparence. Malgré la mise sur le marché de matériels
appropriés par l'usine "Fofy industrie", les emballages perdus sont
les plus prisés par les ménagères à cause de leurs coûts
réduits.
Grand risque d'intoxication. Les
utilisateurs se soucient peu de la nuisance de ces emballages pour
la santé des personnes et pour le cadre de vie. Ils contiennent des
métaux lourds tels que le plomb ou le nickel qui peuvent provoquer
des maladies comme le cancer, les tumeurs pulmonaires et d'autres
pathologies congénitales, alerte Sidy Keïta, chef de la division
formation et recherche de la Direction nationale de
l'assainissement, du contrôle des pollutions et des nuisances
(DNACPN). Rappelons qu'une infime quantité d’un résidu domestique
dangereux peut provoquer des ennuis de santé. Par exemple, un litre
d’essence est suffisant pour rendre impropre à la consommation un
million de litres d’eau potable. En l’absence de collectes
spéciales, on estime que les deux tiers des résidus se retrouvent
dans les bidons et le reste dans les nourritures. Les résidus qui se
retrouvent dans la fosse sceptique d’un particulier peuvent détruire
la microflore vivant dans la fosse et responsible de la
décomposition des matières organiques et du bon fonctionnement de
toute l’installation. Ils peuvent aussi contaminer les boues et
empêcher leur utilisation comme des amendements agricoles. Sékou
Dembélé est ingénieur biologiste en contrôle de qualité et analyse
au Laboratoire national de la santé. Selon lui, les produits
obsolètes sont tout aussi dangereux. Quelque soit le procédé de
lavage, le risque persiste. Les risques d'intoxication sont grands.
Il y a deux sortes d'intoxication, explique l'ingénieur.
L'intoxication chronique résulte d'une consommation infime du
produit toxique. Son effet n'est pas immédiat. Quant Ã
l'intoxication aiguë, quelque soit la quantité consommée, elle
perturbe l'organisme et vous pouvez immédiatement tomber malade.
Cela dépend de la nature du produit initial qui se trouvait dans
l'emballage. Sékou Dembélé rappelle que son service n'a pas fait
d'étude de terrain, mais il reste convaincu que ces emballages ne
doivent pas être destinés à un usage domestique. "Quand il y a
contact entre le composant chimique du bidon et les aliments,
automatiquement, il y a un risque d'intoxication. Et il suffit
qu'une quantité pathologique soit atteinte pour l'intoxication",
précise Sékou Dembélé. Face au danger que représente le
phénomène, la DNACPN a entrepris des actions de communication et de
sensibilisation à l'endroit des populations. La gestion des
emballages de pesticides est devenue une prérogative de la
structure. En effet, des équipes ont été constituées pour collecter
ces emballages partout où ils traînent après leur usage. Ces efforts
n'ont pas donné de résultats probants. La pauvreté des populations
par exemple les poussent à l'utilisation de ce type de récipients
auxquels elles ont facilement accès. Aujourd'hui nous constatons une
prolifération anarchique des bidons plastics. L'autre danger
viendrait du fait que ceux qui commercialisent ces bidons ignorent
totalement le contenu et son danger sur l'homme, analyse les
spécialistes. Les emballages plastics peuvent néanmoins être
utilisés comme des poubelles, des matériaux de construction, etc.
Djouma Diabaté
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DORMIR SOUS LES ARBRES LA NUIT EST-IL DANGEREUX ?
En
ces temps de chaleur intense, il est tentant pour beaucoup de
s'abriter la nuit sous les arbres. L'abri de la végétation offre
plus de fraîcheur, donc plus de confort. Peu de gens savent
cependant que cette pratique peut s'avérer dangereuse sous certaines
conditions pour les hommes, comme pour les animaux, explique Adama
Sidibé, médecin généraliste à l'hôpital Gabriel Touré. Car dans sa
fonction chlorophyllienne, l'arbre rejette du gaz carbonique (CO2)
dans l'air. Ainsi, à moins de 1,50 mètre du sol, le CO2 dégagé par
l'arbre pendant la nuit peut causer des troubles respiratoires et
des risques d'asphyxie au pire des cas. Même si aucun cas fatal n'a
encore été enregistré au niveau des services hospitaliers, certaines
précautions s'imposent, avise le médecin. Professeur Fafré
Samaké, agronome et enseignant à l'Institut polytechnique rurale
(IPR/IFRA) de Katibougou, confirme lui aussi qu'une concentration
trop forte de CO2 dans un espace restreint, peut devenir dangereux
pour la santé. Le risque est grand surtout quand la végétation ne
dépasse pas 1,50 mètre de hauteur et que les plantes occupent
l'espace trop densément. Cet avis scientifique peut être
l'explication de certaines croyances traditionnelles d'antan selon
lesquelles les personnes touchées par le phénomène, seraient
victimes du mauvais sort des "djinns" ou d'autres esprits méchants
ayant élu domicile dans le feuillage des arbres. Le CO2 est
présent dans l'atmosphère à une proportion approximativement égale Ã
0,0375 % en volume. Il est produit lors de la respiration des êtres
vivants et des végétaux. Pour ces derniers, la photosynthèse piège
beaucoup plus de CO2 que sa respiration en produit. La concentration
peut être élevée sous l'arbre surtout pendant la nuit. Le professeur
Samaké ajoute que la photosynthèse est un phénomène complexe. Le
dioxyde de carbone est produit lors de tous les processus de
combustion. La déforestation augmente la possibilité de
concentration du CO2 dans l'atmosphère. S'il y a moins d'arbres, la
mise en réserve du gaz carbonique se fait de moins en moins et donc,
sa concentration dans l'atmosphère ne peut qu'augmenter. On ne peut
pas compter sur les plantes annuelles ou à cycle de vie court pour
un stockage efficace du gaz carbonique. Le recyclage est alors trop
rapide. Dans notre atmosphère, il existe un recyclage permanent
oxygène/gaz carbonique. Pour un développement durable, l'équilibre
devrait être maintenu pour le bien de
tous.
D.D. |