au maximum d'électeurs de retirer leurs cartes d’électeur a fait
ses preuves. Surtout à Bamako. C'est le constat général que l’on
pouvait faire en se rendant dans certains centres de distribution de
cartes du District de Bamako.
La mobilisation était grande.
Comme par exemple au centre principal de la mairie de la Commune VI
installé à Sogoniko. Ici, notre équipe de reportage a croisé le
ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Ibrahima
N'Diaye qui s’était rendu dans certains centres de distribution pour
non seulement s'enquérir des conditions de travail des agents de
distribution, mais aussi évaluer le niveau de mobilisation des
citoyens durant cette Journée d’engagement civique décrétée par le
gouvernement dans le but pertinent de permettre au plus grand nombre
d'électeurs de retirer leurs cartes.
Précisons que selon les
dispositions de la loi électorale, la distribution des cartes
d’électeur devait prendre fin hier.
L'affluence était grande
partout où nous nous sommes rendus. Très tôt le matin, les citoyens
sont sortis pour profiter de cette aubaine que représente la «
Journée d’engagement civique » qui a été chômée et payée sur toute
l’étendue du territoire national.
Dans certains centres de
distribution, c'était même la bousculade devant les tableaux
d'affichage des listes électorales. Des électeurs de tous âges,
s’affairaient à trouver leurs noms sur les listes. Et cela sous un
soleil matinal déjà accablant.
DES ELECTEURS
MECONTENTS : L’initiative a incontestablement accéléré le
rythme d’enlèvement des cartes en cette dernière journée de retrait
des cartes d’électeur, selon la loi électorale.
L'exercice n’est
pas aussi simple que l’on pourrait le penser. L’électeur doit
d'abord trouver son nom et le numéro de son bureau de vote sur la
liste électorale, avant de se présenter aux agents de distribution.
Le processus peut même paraitre fastidieux pour les citoyens moins
patients. Pour les personnes âgées, il est plus simple. Il revient
aux agents de distribution de faire tout ce travail.
Il y avait
de la tension dans certains centres de distribution. Des électeurs
mécontents de ne pas retrouver leur nom sur les listes repartaient
en récriminant.
Pour éviter ce genre de désagrément, la
Délégation générale aux élections (DGE) avait déployé dans les six
communes du District, des équipes d'appui aux agents de distribution
dans les mairies. Ces équipes avaient pour tâche d'assister le
citoyen qui n'arrivait pas à retrouver son nom sur les listes
électorales. Chaque équipe de distribution était constituée de 12
agents, dont 2 de la DGE. Ces derniers recherchaient les noms à
partir du matériel informatique qui avait été déployé sur le
terrain. Le personnel d'appui de la DGE assistait les agents.
Les équipes fixes étaient appuyées par une autre, mobile qui
sillonnait les différentes communes du District. Une autre (fixe
celle-là) était basée à la DGE.
L’ensemble du dispositif a
sensiblement contribué à faciliter le travail aux agents de
distribution et a permis au maximum d'électeurs de retrouver leurs
cartes.
Là où le dispositif n’était pas en place, l’on assistait
à de véritables scènes de dialogues de sourds entre les citoyens et
les agents de distribution. Les premiers se rabattaient sur les
seconds pour retrouver leurs cartes. Les disputes s'engageaient
entre les deux parties. Parfois, les forces de l'ordre déployées sur
le terrain étaient amenées à intervenir.
Autre problème que nous
avons constaté, comme par exemple au centre de distribution de
Daoudabougou en Commune V : la problématique de la possibilité du
retrait des cartes par de tierces personnes. Ce problème nous a été
signalé par Mamadou Seydou Badian Kouyaté, président par intérim du
centre. Dans l'entendement de certains citoyens, un chef de famille
devrait pouvoir retirer les cartes des autres membres de sa famille.
Or, la loi exige la présence physique du citoyen pour entrer en
possession de sa carte. Cette exigence de la loi est critiquée par
de nombreuses personnes rencontrées dans les centres de
distribution. Pour Mohamed Sissoko, un électeur de Daoudabougou,
cette méthode a montré ses limites. Lui, propose même de distribuer
les cartes dans les familles, comme c’était le cas il y a quelques
années.
AVEC LA CARTE D’IDENTITE : Il convient de
rappeler à ce propos que lors de la visite du Premier ministre,
Modibo Sidibé, dans certains centres de distribution lundi, des
citoyens avaient suggéré de permettre aux chefs de famille d'enlever
les cartes de tous les membres de leur famille avec le carnet de
famille.
Mais lors de la réunion de restitution organisée à la
Primature à l’issue de cette tournée, l’option n’avait pas été
retenue. Le ministre de l’Administration territoriale et des
Collectivités locales, Kafougouna Koné avait notamment attiré
l’attention sur les abus que certains pourraient commettre grâce à
une telle pratique.
Un autre problème récurrent a été signalé un
peu partout : des électeurs n’arrivaient pas retrouver leurs cartes.
Il arrivait que l'électeur ait son nom sur la liste d'émargement,
mais pas sa carte dans le lot de cartes entreposées. Les commissions
de distribution n'en savaient généralement rien sur ce qui est
arrivé avec lesdites cartes.
Cette situation avait été déjà
signalée au gouverneur du District, au ministre de l'Administration
territoriale et des Collectivités locales, et au Premier ministre,
lundi lors de la visite dans les centres de distribution des cartes.
Il avait alors été rappelé que les personnes qui n’arrivent pas
retrouver leurs cartes pouvaient voter avec leur carte d'identité.
Avec évidemment les témoignages d’autres électeurs.
La « Journée
d’engagement civique » a été utile à tout point de vue. Elle a
permis à beaucoup de travailleurs salariés de retirer leurs cartes.
Tous les électeurs rencontrés ont salué l'initiative. « Sans cette
journée citoyenne, je suis sûr que je n'allais pas voter », témoigne
un cadre qui sort de chez lui très tôt le matin, pour ne rentrer que
tard dans la soirée. C’est dire que la pertinence de l’initiative,
qui n’est pas une première dans le pays ne fait l’ombre d’aucun
doute.
A. O.
Diallo