quel autre scrutin, la vie des citoyens.
Notre pays
renouvelle dimanche ses 703 conseils communaux. Il s'agit
d’élections de proximité qui devraient se jouer sur les
préoccupations quotidiennes des citoyens. Depuis l’ouverture de la
campagne, les partis et candidats sont mobilisés pour séduire les
électeurs. Les stratégies de campagne se ressemblent dans la plupart
des cas mais diffèrent dans la mise en pratique sur le
terrain.
Le choix d'un maire et des conseillers municipaux obéit
à la fois à des critères de gestion locale mais aussi à des
jugements partisans influencés par le contexte politique. Cette
analyse est de Modibo Kouyaté du bureau exécutif du parti MPR. Dans
sa stratégie de campagne, cette formation encourage d'abord les
électeurs à aller retirer leurs cartes et les assiste même pour
cela.
Le MPR met en avant les femmes et les jeunes qui véhiculent
le message du parti. « Dans une campagne, les femmes et les jeunes
sont indissociables, même si parfois leur poids respectif varie
considérablement dans le temps et dans l’espace. Nous menons une
campagne axée sur le porte à porte pour expliquer notre vision de la
gestion de la commune. Nous ne tenons pas de fausses promesses. Il
faut être concret puisqu'il s'agit de la gestion de son entourage
immédiat. Nous présentons notre bilan dans les familles », poursuit
notre interlocuteur.
Le parti qui compte 45 conseillers Ã
travers le district de Bamako se dit confiant. « Nous ambitionnons
d'améliorer notre score de 2004 », ajoute Modibo Kouyaté.
Au CNID
Faso Yiriwa Ton qui était l’une des premières forces municipales
lors de la première législature de la IIIè République, on mesure
parfaitement les enjeux du scrutin.
La stratégie de campagne
adoptée par ce parti est axée sur les meetings et autres
manifestations populaires. Dans différentes localités, le parti
bénéficie aussi du soutien des jeunes qui se sont unis au sein des
différents clubs des amis de tel ou tel candidat et aussi des
notabilités. Selon le permanent du parti, on note la contribution de
chaque candidat non pas selon son poids mais selon sa situation. La
campagne privilégie aussi le porte à porte avec comme slogan "le
CNID, en toute confiance".
Au Miria, l’on dénonce le règne de
l’argent dans la campagne. « On ne construit pas une cité à coups
d'argent, mais à coups d'idées », indique Amdiatta Ouattara, le
secrétaire général du parti. Vu le caractère avant tout local de ces
élections, les électeurs, estime-t-il, se prononcent d’abord pour un
homme ou une femme qui est le plus proche de leurs préoccupations et
qui incarne pour eux, le mieux dans la gestion de leur cité.
Amdiatta Ouattara souligne que le parti de « l'étoile rouge »
s'abstient de faire une campagne publicitaire ou une campagne de
propagande. « Nous tenons des meetings et nous expliquons nos
objectifs avec les moyens du bord », explique un autre militant du
parti.
La Convergence pour le développement du Mali (CODEM) est
l’une des plus jeunes formations du pays. Ces municipales
constituent donc pour elle un grand test.
Kassoum Touré, un de
ses responsables, indique que le parti compte d'abord sur ses
propres forces et a axé sa campagne sur des thèmes d'actualité :
école, santé, autosuffisance alimentaire.
Le discours de
campagne de la Convergence se veut sobre. Mais son argumentaire
pourfend la gestion actuelle des maires qui font du moindre espace
un moyen de s'enrichir. "Il ne s'agit que d'un constat, pas d'un
pamphlet. Le monde paysan est laissé pour compte et affronte au jour
le jour l'angoisse de la vie", lance Allaye Ousmane Dicko, un membre
de la CODEM. "Nous allons tous converger vers le changement",
dit-il, avant de s'insurger contre les élus actuels, plus
préoccupés, selon lui, par leurs ambitions personnelles à la mairie
que par l’intérêt général.
Même s’ils ne sont pas aussi nombreux
qu’en 2004, les indépendants sont aussi en course pour la gestion
des municipalités. Ainsi la liste des indépendants de Kaoural mène,
en Commune IV, une campagne de porte à porte. GIE d'assainissement,
Kaoural va au domicile de tous ses clients et a même renoncé à faire
payer ses abonnés pour le mois dernier.
En plus, il a
gratuitement vidangé les puisards de différentes mosquées de la
Commune IV. "Dans les familles, nous expliquons notre vision de la
gestion de la cité. Dans notre stratégie aussi, nous travaillons
avec les artistes comme Koko Dembélé qui nous aide dans notre
stratégie du porte à porte. Nous tenons aussi des meetings et autres
manifestations. Nous ne distribuons pas des tee-shirts, nous nous
voulons concret dans notre campagne. La politique n'est pas le
mensonge, ni la tromperie", argumente Fousseyni Camara, membre du
GIE et candidat.
S.
BADIAGA