Presse













Nord Mali : Ansongo à feu et à sang





Ces affrontements ont eu lieu dans la commune de Tessit, notamment sur les sites d’Argou, Houraré, Fitili etTin Nornor. Ils font suite à ce que le représentant de la Communauté Peulh de Ansongo, l’ingénieur des Eaux et Forêts Abdel Aziz, appelle une expédition de vendetta et de razzia.

16 morts, 1200 vaches volées

Pour la razzia, le bilan des animaux enlevés, notamment des vaches est de 1200 têtes, affirme notre source. Pour ce qui est de la vendetta, les assaillants chercheraient, à venger le meurtre de 6 Touareg survenu le 12 juillet dans la commune de Tessit. Les Peulhs ne revendiquent pas cet acte. Contrairement aux 4 touaregs tués en août 2008 par le Mouvement Peulh Gandaiso à Karou, dans la commune de Ouatagouna. Cet incident avait, d’ailleurs conduit à l’arrestation de 32 éléments de Gandaiso dont son chef de file Amadou Seybou Diallo.

« Les Peulh sont, les uns sur les pâturages, et les autres au campement quand au petit matin, surgissent des chameliers touaregs habillés en tenue militaire et armés de kalachnikovs. Ils tirent à vue et tuent du coup 4 personnes. Les premières victimes sont Salamata Mikailou, Hamsatou Amadou. Allaye Hantarou et Loborou Alhadji », rapporte le chef de la Communauté Peul joint à Ansongo par notre rédaction hier en fin de matin=C
3e. Dans les heures qui suivirent, poursuit notre source, 12 personnes seront tuées. A ce bilan, il faut ajouter sept disparus.

Pourquoi la violence s’est-elle arrêtée le 27 juillet et avec l’intervention de qui ? « Personne, les communautés Peulh devant la violence de l’agression se sont dispersées ». Certains se seraient réfugiés à Markoye et Gorom au Burkina,Banibangou, Ayorou au Niger, ou près des communautés Sonrais des villages riverains comme Lelehoye-Gourma et Gounguel. Des ressortissants Peulh de Ansongo joints dans l’après-midi hier déclarent que tous ces réfugiés sont partis en laissant leurs biens sur place.

Le conflit Peulh-Touareg pour l’appeler ainsi n’est pas nouveau. On se souvient qu’il y a quelques mois, des ressortissants de Fafa, suite aux événements qui troublèrent cette localité en 2008, avaient rendu public l’inventaire des incidents survenus dans le cercle depuis 2005. Enlèvements de moutons particulièrement prononcés en 2005 et 2006, vols systématique de vaches, meurtres, tout cela avait été évoqué dans ce mémorandum.

Silence radio

Mais c’est avec les événements de la semaine dernière que les accusations peulh se précisent. Cette communauté s’estime agressée par des Touaregs faisant partie des unités méharistes des Cercles de Menaka et Ansongo. D’ailleurs, les communautés de Tessit, annonce le
représentant des Peulh, ont adressé jeudi une lettre au gouverneur de Gao, avec ampliation au président de la république et aux médias, « sur les graves faits survenus ». Cette lettre incriminerait très clairement les Unités Méharistes. Les Peulh ne les voudraient plus pour assurer la sécurité dans la zone car ils ne seraient pas neutres, selon nos interlocuteurs.

Le gouverneur de Gao a été saisi de cette demande, hier jeudi, a précisé Abdel Azziz qui a, par ailleurs, adressé au CICR une requête de prise en charge des refugiés (quelques centaines) et blessés (une dizaine). Que fait donc l’administration face au fléau ? Le Chef de Brigade, même pas le préfet - d’Ansongo s’est rendu à Timatel Wayel où les habitations Peulh auraient été systématiquement incendiées. Ce déplacement avait pour seul but de constater les dégâts, déplorent nos interlocuteurs.

Mercredi 29 juillet cependant, le tout nouveau gouverneur de Gao, le colonel Kalifa Keita s’est déplacé à Ansongo où il a tenu une réunion avec les cadres du Cercle sur la question sécuritaire. « Les communautés Peulh sont, en tout cas frustrées car elles se sentent marginalisées par les autorités dans cette affaire », estime leur représentant. Il est vrai que ces incidents particulièrement graves n’avaient été relayés par aucun média et ju
squ’au moment où nous mettons sous presse, n’ont fait l’objet d’aucun communiqué officiel. Nos efforts pour joindre le Gouvernorat de Gao afin d’avoir une idée des actions prévues par les autorités n’ont pas été payants. Contacté par notre reporter à l’Assemblée nationale, le député d’Ansongo, Abdoul Malick Diallo a qualifié ces évènements d’inquiétants.

« C’est un phénomène qui ne date pas d’aujourd’hui et qui mérite qu’on trouve une solution aujourd’hui », se lamente le député. Selon nos informations, de sources proches de l’Assemblée nationale, son collègue, le second député d’Ansongo serait dans la localité, depuis la semaine dernière. Rappelons cependant que l’an dernier, une forte délégation conduite par le général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration territoriale s’était rendue à Ansongo et Gao dans le but de désamorcer ce conflit qui tend à être passionnel.

De bons compromis semblaient avoir été trouvés et l’on se souvient que le Chef de l’Etat s’était en personne, impliqué pour la libération du chef du mouvement Gandaiso. Les événements en cours sont donc quelque peu surprenants. Gandakoy, le pendant Sonrai de Gandaiso, aurait fait circuler, hier après midi à Gao un tract convoquant une réunion
 de son mouvement face aux « événements » qui se déroulent dans la Région.

B. Daou
Le Républicain du 31 Juillet 2009.


Le Républicain du 31 Juillet 2009.













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