En intervenant à la télévision nationale, le vendredi soir, le président du=2
0Haut conseil islamique, l’Imam Mahmoud Dicko a laissé entrevoir l’extinction d’une bombe qui était prête à exploser, si le nouveau code de la famille était promulgué. Le leader religieux a ordonné la suspension jusqu’à nouvel ordre, de toute la batterie de mesures qui étaient envisagées.
C’est avec un grand soulagement que le message du Haut conseil islamique a été accueilli tard le soir du vendredi 28 août par tout Malien épris de paix et soucieux de la stabilité du pays.C’est pour un devoir de rendre compte et de reconnaissance aux musulmans qui se sont posés en rempart de nos valeurs sociétales, que le président du Haut Conseil islamique du Mali, l’Imam Mahmoud Dicko, accompagné de ses camarades, était ce jour sur le plateau de la télévision nationale.
L’ampleur de la mobilisation des musulmans à l’appel du Haut conseil islamique et la responsabilité avec laquelle tous les manifestants sont rentrés chez eux après le meeting du 22 août au stade du 26 mars, méritaient que le leader religieux salue le courage et la détermination de ses pairs.
L’Imam Dicko a souli
gné la grande humilité du chef de l’Etat qui a été réceptif à leur message. Le président de la république a renvoyé le code à l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture, mais aussi, il a dit aux leaders religieux lors de sa rencontre avec eux le mercredi 26 août, qu’il ne le promulguera qu’après avoir obtenu leur adhésion au texte.
C’est dire qu’en ce qui concerne ce dossier, l’Assemblée nationale travaillera en étroite collaboration avec le Haut conseil islamique, et ce n’est qu’après la prise en compte des préoccupations des associations islamiques qu’ATT, au nom de l’unité nationale et la cohésion sociale, promulguera le nouveau code des personnes et de la famille.
Mais les associations islamiques se réservent le droit de remettre ça, au cas où cette promesse ne serait pas tenue, et il n’y a aucune raison de croire qu’elle ne le sera pas.
Appelant les musulmans du Mali à reconnaître la grandeur d’esprit du président de la république, l’Imam Dicko les a, par la même occasion invité à « surseoir à l’organisation de toute manifestation en rapport avec le projet de Code des personnes et de la famille, et ce, jusqu’à nouvel ordre ». Ainsi, toutes les dispositions envisagées,=2
0y comprises celles qui étaient prévues dans les mosquées, les vendredis et jours ordinaires, à Bamako et à l’intérieur du pays, sont suspendues.
Le président du Haut conseil islamique a également ordonné la « suspension de la mise en application des mesures prises lors du meeting du 22 août 2009 au Stade du 26 Mars ». Ce meeting avait réuni 60 000 personnes autour des associations islamiques, des Imams, Érudits et responsables religieux dans le plus grand stade du Mali, contre le nouveau code.
Intervenant à la télévision nationale, le leader religieux, l’Imam Dicko a rappelé que le Mali est un pays de paix grâce aux liens familiaux, les relations de parentés et la fraternité qui existent entre nous, au sein de la famille et dans la société, chacun sachant la place et le rôle qui lui reviennent de jouer. « Quelque soit la situation et le problème, nous sommes à mesure de nous parler et de nous entendre », parce que notre société est telle que ces liens qui existent constituent un ciment et font nos valeurs sociétales.
Et c’est pour protéger ces valeurs, sans lesquelles, il n’y a pas de paix, qu’il y a eu ce soulèvement, selon le guide religieux. « Ce n’est pas le fait d’un parti politique, nous=2
0ne voulons ni être maire, ni être député et ce n’est pas pour renverser un pouvoir », a-t-il précisé, tout en avisant qu’ils ne resteront pas assis chaque fois qu’on essayera de saboter les principes de la religion, comme par exemple ceux relatifs à la succession, ainsi que les valeurs de notre société, a-t-il indiqué.
Cette intervention de l’Imam Dicko a été suivie de la lecture par le Secrétaire général du Haut conseil islamique, de la déclaration de l’organisation islamique, que nous publions.
Haut Conseil Islamique du Mali : Déclaration du Haut Conseil Islamique du Mali relative au réexamen du projet de code des personnes et de la famille Considérant la décision prise le 26 août 2009 par le Président de la République de renvoyer le projet de Code des personnes et de la famille à l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture ;
Considérant également les assurances données par Son Excellence Amadou Toumani Touré, président de la république, chef de l’Etat, lors de sa rencontre, le 26 août 2009 à Koulouba, avec les membres des organes nationaux et régionaux du Haut conseil islamique du Mali et d’autres personnalités religieuses, en faveur d’un Code des personnes et de la famille respectueux de nos valeurs sociétales et religieuses&nbs
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Nourrissant l’espoir que les amendements, de tout temps, formulés par les organisations islamiques à l’occasion des différentes concertations et cadres de réflexion sur le projet de Code des Personnes et de la Famille, seront désormais pris en compte car visant uniquement la préservation de nos valeurs sociétales et religieuses ;
Soucieux de la préservation et du renforcement de la paix et de la cohésion sociales ;
Le Haut Conseil Islamique du Mali :
1- Salue le courage, la hauteur d’esprit et le dépassement de soi dont a fait montre le président de la république pour sauvegarder l’unité nationale ;
2- Réaffirme sa disponibilité à participer à l’effort d’élaboration d’un Code des personnes et de la famille pour les Maliens et les Maliennes ;
3- Remercie tous les Maliens et toutes les Maliennes pour la promptitude avec laquelle ils ont, pacifiquement, exprimé leur refus de troquer leurs valeurs contre d’autres ;
4- Demande aux Imams, responsables religieux et à toutes les associations islamiques de surseoir à l’organisation de toute manifestation en rapport avec le Projet de Code des Personnes et de la famille, et ce, jusqu’à nouvel ordre ;
5- Suspend la mise en application des mesures prises lors du meeting du 22 août 2009 au Stade du 26 Mars.
Que le Tout Puissant Allah Bénisse le Mali !
Fait à Bamako, le 28 août 2009
Le Haut Coneil Islamique du Mali
Boukary Daou
Le Républicain du 31 Août 2009.
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