Transummary to come later. Haruna.
 
Guinée : Deuil national de deux jours
La junte au pouvoir a déclaré mercredi et jeudi "journées de deuil national" à la suite de la répression sanglante d’une manifestation de l’opposition lundi alors que le chef de la junte a affirmé "ne pas contrôler l’armée", tentant de minimiser sa responsabilité dans une déclaration mercredi à la radio française Europe 1.
"L’événement m’a débordé. Cette armée, je ne contrôle pas toutes ses activités (...). Dire que je contrôle cette armée, ce serait de la démagogie", a déclaré le capitaine Moussa Dadis Camara.
"J’ai hérité d’un héritage d’un demi-siècle, une armée où le caporal peut dire merde à un colonel, à un général", a-t-il insisté.
Les forces de l’ordre en Guinée sont accusées d’avoir tué au moins 157 personnes et de s’être livrées 0 des actes de barbaries lors de la répression d’une manifestation lundi à Conakry contre l’éventuelle candidature du chef de la junte à la présidentielle de janvier."Je déclare les journées mercredi et jeudi journées de deuil national", avait indiqué Moussa Dadis Camara, à la télévision nationale, mardi soir.
"Sur ce, tout regroupement de quelques natures que ce soit à caractère subversif est interdit", a-t-il ajouté, lisant un communiqué.
"J’invite le conseil religieux (regroupant responsables chrétiens et musulmans), les responsables des partis politiques, les organisations de la société civile et les mass médias à s’abstenir de propos et actes de nature à troubler l’ordre public et de nature à ébranler le fondement même de la nation guinéenne", a-t-il poursuivi."Les fauteurs de troubles et les commanditaires seront sévèrement punis", la junte "compte sur la maturité de notre peuple".
"J’invite chacun et tous à consacrer les journées de vendredi et dimanche prochains à des journées nationales de prières et de recueillement à la mémoire des victimes et pour manifester notre solidarité à l’endroit de leurs familles", a-t-il précisé.
Selon l’organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme, plus de 150 personnes ont été tuées et plus de 1.200 blessées lors de la répression par les forces de sécurité d’une manifestation pacifique de personnes hostiles à l’éventuelle candidature du chef putschiste à la présidentielle de janvier.
"Suite à des manifestations politiques, notre pays vient de perdre nombreux de ses fils et filles, des édifices publics ont été vandalisés", a souligné le chef de la junte. "Je m’incline devant la mémoire de ces innocentes victimes", a-t-il précisé.
"Le gouvernement par ma voix s’engage à venir au secours des familles des victimes, auxquels nous souhaitons un prompt rétablissement", a-t-il promis.
"Le gouvernement mettra tout en œuvre pour faire la lumière sur ces évènements tragiques qui sont de nature à troubler la quiétude sociale chère à notre peuple", a-t-il indiqué.
Dans le passé, les auteurs d’exactions au sein de l’armée ont toutefois bénéficié d’une impunité totale.
Le massacre de lundi, qui a soulevé une condamnation unanime de la communauté internationale, est un des plus graves perpétrés en une seule journée depuis un quart de siècle en Guinée.
CONAKRY (AFP) - mercredi 30 septembre 2009 - 9h45
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Toi aussi, Dadis ?
Les mois qui suivirent le 23 décembre dernier, avec beaucoup d’autres africains qui en voulaient pour leur continent longtemps humilié, nous avions salué ce que nous percevions comme le point de départ d’une gouvernance de changement en Guinée. Le Capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte de Conakry, avait alors, aligné les innovations : démocratie directe ici pour parler de la gestion opaque du secteur minier, audition télévisée par là des suspects du narcotrafic, pardon humblement demandé pour tous les charniers de la Guinée sanguinolente, langage d’humilité aux accents de sincérité.
Des gens plus avisés avaient appelé pourtant à la prudence. Selon eux, le nouvel homme fort de Guinée ne pouvait être l’officier immaculé et débonnaire qu’il prétendait. Mais nous avions délibérément omis les précautions d’usage pour nous empresser de saluer la jeune équipe de Conakry. Car il pouvait être important, sur le moment, d’encourager Moussa Dadis. Nous avions aussi20déploré et dénoncé que la communauté internationale utilise deux poids deux mesures dans sa politique africaine.
Et nous maintenons encore qu’il est malsain d’être complaisant envers certains pays et impitoyable envers d’autres. Nous ne pensions pas que ce qui se passait à Conakry, à savoir la candidature plausible de Dadis était moins grave que ce qui s’est passé hier à Nouakchott et Niamey. Mais depuis hier, la junte guinéenne a franchi les frontières de l’inhumanité et versé dans une bestialité qui nous ramène aux heures atroces de la guerre civile sierra léonaise et libérienne.
Et les propos du Capitaine Dadis, loin de convaincre, écÅ“urent. Les arguments du genre « les manifestants avaient volé des armes dans les commissariats, ou il y a eu bousculade, ou encore je n’étais pas sur les lieux et l’armée n’est pas contrôlable Â» sont d’une coupable vulnérabilité. Près de deux cent morts, des femmes violées et violentées, comme punition d’un ordre transgressé n’est pas digne du 21è siècle.
Ce n’est pas digne de l’Afrique. Ce n’est pas digne de la Guinée. Et les mesures traditionnelles de suspension de la coopération, les sanctions ciblées contre les membres du CNDD ne suffiront pas. Les cruautA 9s en cours en Guinée exigent une ferme mesure d’ingérence humanitaire, une commission d’enquête indépendante et des poursuites judiciaires contre tous les criminels impliqués dans les massacres.
Nous avons souvent honte pour l’Afrique mais aujourd’hui, du fait de Dadis, ce capitaine que nous avons adulé, nous avons encore plus honte. Pire, nous nous sentons profondément humiliés.
Adam Thiam
Le Républicain du 30 Septembre 2009.
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Après les massacres de Conakry : Le capitaine Moussa Dadis Camara doit jeter l’éponge
Avec les développements (tragiques) dans le dossier guinéen, le capitaine Moussa Dadis Camara apporte largement de l’eau au moulin de ses détracteurs. L’armée a tiré à balles réelles, lundi 28 septembre, sur des participants d’un meeting organisé par l’opposition, dans un stade de Conakry, tuant, selon un dernier bilan fourni par une source guinéenne, 137 personnes. Un premier bilan faisait état de 87 morts.
Au cours de l’assaut donné par les forces de l’ordre, des dirigeants de l’opposition, à l’image des anciens premiers ministres Sidya Touré et Celou Dalin Diallo ont été violemment pris à parti et bles sés. Des femmes ont été violées et torturées par les militaires. Ces événements marquent un tournant décisif dans le dossier guinéen depuis le putsch du jeune capitaine Moussa Dadis Camara, le 24 décembre 2008.
Devant cette tragédie, ce dernier n’a rien trouvé de mieux que de jouer à l’innocent, prétextant qu’il n’était pas sur le terrain, se confondant en excuses (je suis très désolé, très désolé…s’est-il contenté de déclarer sur les antennes de RFI). Et de continuer de laisser planer le mystère sur son éventuelle candidature à la présidentielle de janvier 2010, à l’origine du bain de sang de Conakry.
Alors qu’il serait plus sage de sa part de tirer leçon de ce massacre et tirer, sans jeu de mots, sa révérence à la chose politique et rentrer dans les casernes. Comme il en avait fait, au demeurant, la promesse le lendemain de son coup d’Etat et d’éviter ainsi à son pays de sombrer dans le chaos.
Au lieu de cela, ayant goûté aux délices du pouvoir, le jeune centurion semble plutôt vouloir s’y agripper, contre vents et marées. Et pourtant, à son arrivée, il n’avait pas manqué de susciter un certain espoir, après les vingt quatre années sombres du général Lansana Conté qui a dirigA 9 la Guinée d’une main de fer, en vrai despote ou plutôt en chef de village africain. Un long règne marqué par l’immobilisme, la misère, la corruption et les pratiques moyenâgeuses.
Un espoir suscité par sa promesse de remettre le pouvoir aux civils après une transition de dix-huit mois, période ramenée sous la pression des leaders politiques à six mois et, après différentes réunions avec les mêmes politiques et les couches vives de la nation guinéenne, la date butoir fut fixée à janvier 2010.
Espoir suscité aussi à cause des discours enflammés du jeune leader du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) qui ne sont pas sans rappeler, par moment, le style de Thomas Sankara, en moins théâtral et en plus réfléchi.
Il se promettait de s’attaquer aux maux de l’ancien régime vieillissant miné par la corruption, l’affairisme, le népotisme et le narcotrafic. Il jurait aussi de renégocier des contrats miniers bradés à des sociétés étrangères pour le prix de quelques pots-de-vin, d’emprisonner les criminels, de commander l’audit des ministères et de restructurer une armée déliquescente.
Avec le recul, tout ce discours apparaît, dans le meilleur des cas, comme du pur populisme et, dans le pire, comme venant de q uelqu’un qui n’est pas en pleine possession de ses moyens psychiques et intellectuels. A en croire, en tout cas, les détracteurs des fameux « Dadis show Â», Dieu sait s’ils sont nombreux en Guinée même.
Dadis est-il pris en otage par l’armée, comme il a l’air de le laisser entendre ? Il est vrai que, à la différence de nombre de pays africains, en Guinée, au lieu d’être républicaine, l’armée s’est plutôt négativement illustrée, plus d’une fois, à travers des actes de pillage, de viols, les militaires se comportant en de vulgaires brigands. Est-ce suffisant pour dédouaner le locataire du camp Alpha Yaya Diallo ?
Toujours est-il que face à cette situation très préoccupante, toute l’Afrique doit s’impliquer très fortement à la recherche des voies de sortie de crise. Car, la Guinée, un pays avec lequel le Mali partage beaucoup de choses aux plans historique, géographique, social, humain et culturel, un pays dont Sékou Touré disait que son sous-sol un scandale géologique, est une chose trop importante pour être laissée aux seuls Guinéens.
Ce serait une erreur impardonnable de laisser ce pays, qui aurait pu être une véritable perle perdue sur les côtes de l’Océan Atlantique admirée de tous, mais qui a toujours étC3 un pays martyr à cause de sa mal gouvernance politique et économique, s’installer dans la chienlit. Car c’est toute la sous-région, voire tout le continent, qui paierait un lourd tribut à sa déstabilisation.
Yaya SIDIBE
L’Indépendant du 30 Septembre 2009.
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