L’avis des politiques maliens sur la crise guinéenne
The views of Mali politicians on the La-Guinea muders.
 
Face à la crise qui secoue la Guinée, pays voisin, l’Etat malien s’est tue comme une carpe. Quelles solutions de sortie de crise ? Réactions des acteurs politiques.
In the face of La-Guinea's murders by that country's military, Mali dies a million deaths. How to come out of this shame is the question on our politicians' minds.
 
Soumeylou Boubeye Maïga :« Il y a urgence à aider les Guinéens à faire le consensus Â»
Soumeylou Boubeye Maiga: "It is urgent to assist La-Guineans yield common ground"
 
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Les massacres survenus en Guinée sont inadmissibles et rien ne justifie de tels actes. Ce qui démontre l’urgence qu’il y a à aider les Guinéens afin de trouver un climat consensuel autour des grands objectifs propres à toute transition.
Il s’agit de l’organisation d’élections fondatrices d’un nouvel ordre politique, après un demi-siècle de régime marqué par des pratiques autoritaires. L’enjeu guinéen est un enjeu sous-régional qui, s’il n’est pas circonscrit peut avoir des effets pernicieux. Pour cela, il faut une adhésion massive des acteurs aux mécanismes de sortie de crise.
The massacres are unacceptable and unjustifiable. That is why it is urgent to assist La-Guineans toward serenity in transition. Organisation of elections must usher in a fundamentally new order. After a half century of authoritarian rule, the ripple-effects of La-Guinea delinquencies and depravities could consume the entire subregion. All partners in La-Guinea must train their comprehensive efforts to forestall this global malaise and turn the corner from the current crisis.
 
En regle générale, les autorités qui dirigent la transition ne sont pas parties prenantes aux élections pour changer l’ordre comme nous l’avons vécu au Mali en 1991-92. Si ce principe n’est pa s acquis, il est difficile de sortir de la crise et cette condition doit être acceptée par tous, à commencer par la junte. En plus de ce principe, les organes de transition, en particulier l’organe d’orientation, doivent comprendre toutes les composantes.
As a matter of common understanding, an authority which conducts and manages an election cannot be party to the same election that is undertaken to yield change from a status quo. Just as we have done in Mli in 91-92. If this principle of conflicts of interest is not adhered-to, it will be difficult to come out of La-Guinea's crisis and the Junta should be the first to accept the principle. In addition, the Transition committee or re-orientation organ must comprise all partners in La-GUinea.
 
La CEDEAO a désigné le président Compaoré, sous son autorité devront être mis en œuvre les principes démocratiques universels, l’organisation d’élections transparentes dont les résultats seront acceptés par tous les acteurs. La construction d’un État de droit en Guinée peut s’étaler sur une longue période. Nous devons amener les uns et les autres à un point de consensus, plutôt qu’à mettre en évidence ce qui divise.
Une fois le consensus intervenu, les Guinéens trouveront entre eux, les moyens de panser les bl essures et de construire un Etat de droit, ainsi que les questions relatives à la justice, aux reparations nécessaires dans le souci de la cohésion. Nous le devons parce que la crise en Guinée peut entrer la déstabilisation dans la sous région. Force d’interposition ? Sous l’autorité du facilitateur, les mécanismes nécessai res seront trouvés pour faire régner la paix civiles.
ECOWAS has appointed President Compaore and under his coordination, the universally accepted democratic principles will yield transparent elections whose results can then be widely accepted by all partners. The evolution of a lawful and an orderly state that may take some time, can emerge. This will facilitate consensus-building and the identification of points of departure and division. Once such an atmosphere emerges La-Guineans themselves can begin the arduous task of reconciliation and rebuilding the cardinal institutions of state without which the benign atmosphere cannot be maintained. We must accompany La-Guinea through all these phases because a delinquent La-Guinea is not in any neighbour's best interests. A mediating force under the authority of Compaore could maintain temporal order and peace. Later. Haruna.
Propos recueillis / par Boukary Daou
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Oumar Kanouté (secrétaire général du MPR) : « La CEDEAO trouvera certainement la solution Â»
Il est clair que ce qui s’est passé en Guinée le 28 septembre dernier est très regrettable. Nous le condamnons fermement. Cependant, ce qui est arrivé, était prévisible. D’un côté, le capitaine Dadis Camara qui cherche à être candidat, de l’autre, une opposition qui veut faire comprendre, contrairement à ce que certains veulent faire croire que ce n’est pas l’immense majorité de la population guinéenne qui est pour la présentation de la candidature de Moussa Daddis Camara. Donc, l’affrontement entre les deux camps était inévitable.
Si l’on ajoute à ceci, l’ultimatum de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO) qui demandait à Dadis de ne pas se présenter, les déclarations de certains leaders de l’opposition guinéenne qui traitaient la junte militaire de bande de voyoux et Dadis Camara de malade mental. Les déclarations sur les chaînes internationales aussi. Mais, ceci ne justifie en rien de l’ampleur de ce désastre. Car,=2 0même un mort est un mort de trop à plus forte raison plusieurs dizaines de personnes tuées.
La Guinée avec sa position géopolitique est très importante dans la sous-région, c’est pour quoi, il est impérieux que les pays de20la sous région s’emparent sans tarder du dossier pour que la situation ne dégénère pas. Je me réjouis déjà de la nomination du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré comme facilitateur et la proposition de la présidente du Lybéria qui a préconisé un sommet de la CEDEAO consacré à la question. A ce niveau là, très certainement, on trouvera des solutions.
Le Mali doit être attentif face à la question parce que tout ce qui concerne la Guinée, nous concerne aussi. Donc, il ne sert à rien de mettre de l’huile sur le feu par certains comportements et déclarations parce que la situation est déjà explosive et peut exploser à tout moment.
S’agissant de la venue d’une force d’interposition, j’ai un avis très réservé sur cette question. Car, généralement, c’est quand il y a des forces armées en présence, on sollicite une force d’interposition. Je m’interroger si les autorités actuelles pourraient accepter une force d’interposition entre l’armée et le peuple. Même si elles acceptaient, il ser a difficile de la mettre en route. Car, elle va prendre trop de temps. Ceci étant, je ne fait que m’interroger étant entendue que la classe politique guinéenne qui fait cette proposition connaît mieux les réalités du terrain.
En tout état de cause, la Guinée aujourd’hui a besoin de notre soutien et de notre accompagnement pour anéantir les démons de la division, du désordre et pour bâtir une société véritablement démocratique.
Propos recueillis / par Seydou Coulibaly Stagiaire
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Housseini Guindo, président de la Codem : « La solution ne viendra que des Guinéens eux-mêmes Â»
C’est une situation regrettable et condamnable en Guinée. C’est le cas partout où la lutte pour le pouvoir conduit à une telle situation. Conformément au communiqué de presse, que la Codem a produit, nous condamnons et prions pour le repos de l’âme des disparus. C’est une situation que le Mali a vécu en 1991. Les mères des soldats tués sont les meilleurs juges de la guerre, c’est pourquoi nous ne pouvons que condamner ce qui est arrivé.
Il faut que les Guinéens aient la sagesse de se mettre ensemble et de parler pour l’intérêt sup érieur de la Guinée. La solution ne viendra pas du Mali, de la Côte d’ivoire, du Burkina Faso, où d’un quelconque pays. Elle viendra des Guinéens eux-mêmes. Nous regrettons cette situation, car ce qui touche à la Guinée, touche aussi le Ma li.
Nous demandons au peuple et aux autorités guinéennes, de faire en sortes que les Maliens qui vivent en Guinée soient indemnes. Nous devons éviter que notre prise de position ne crée des problèmes à nos ressortissants, comme ce fut le cas en Côte d’ivoire. C’est pourquoi dans cette crise, nous ne pouvons jeter l’anathème sur personne, car en prenant position, on pourrait être amené à exposer nos ressortissants vivants dans ce pays voisin. J’en appelle à la sagesse de la classe politique malienne à ne pas prendre position.
Concernant la force d’interposition, je veux savoir, force d’interposition entre qui et qui ? Ils sont tous guinéens. Je peux le comprendre quand il s’agit d’une guerre civile ou d’une rébellion. Mais dans la situation actuelle ces forces vont s’interposer entre qui et qui ?
L’interposition suppose deux belligérants armés, mais, est-ce le cas en guinée ? A moins que les partis politiques guinéens ne soient armés. Ils ne sont pas en situation de guerre. A mon avis, il ne doit pas s8 0interposer entre le peuple guinéen.
Par rapport à la médiation de Blaise Compaoré décidée par la Cedeao, je salue toute initiative tendant à trouver un apaisement en Guinée. Mais, il faut que cette médiation soit menée d ans le sens de la résolution de la crise et non à mettre le feu en Guinée. Blaise est-il le médiateur le mieux indiqué dans cette crise ?
Propos recueillis / par Boukary Daou
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Younouss Hamèye Dicko, président du RDS : « Le Mali doit réagir face à l’agression de notre Ambassadeur Â»
De mon point de vu, la situation en Guinée est la plus grande catastrophe dans notre sous région concernant la mauvaise gouvernance. Je ne pouvais pas imaginer une telle sauvagerie, une telle brutalité, voire une telle cruauté venant d’une personne vis-à-vis de son peuple. Des gens qui sont dans un stade pour faire un meeting, vous les enfermez avec des militaires pour qu’ils tuent que ceux-ci tuent.
Je ne comprends pas que de militaires qu’on habille pour défendre les populations utilisent leurs armes contre ces même populations. C’est révoltant. Je ne sais pas comment qualifier cette situation. On a vu des militaires prendre le pouvoir ma is pas d’une telle façon. La Guinée est devenue un peuple martyrisé, humilié, des femmes violées par leurs propres soldats. Qu’est ce qui reste aux guinéens et même aux soldats comme dignité après ces viols ?
Quand ces gens ont pris le pouvoir en Guinée, j’avoue très sincèrement que je pensais qu’ils peuvent changer quelque chose dans ce pays. Mais depuis que Dadis a commencé ses bourdes à la télé, je me suis dit que ces gens ne valaient rien.
Des militaires au pouvoir, on ne peut plus accepter ça. Les peuples doivent se lever et interdire physiquement que les militaires prennent le pouvoir. Il n’y a pas de médiation dans cette situation. Les pays voisins, la CEDEAO et l’UA doivent chasser le capitaine Dadis et ses camarades du pouvoir. Qu’est-ce qu’on va négocier avec ces gens là ? C’est pour les maintenir au pouvoir ?
Le général De Gaule a dit « quand on sort de l’honneur, on n’y rentre plus Â». Ces gens sont sortis de l’honneur et ils ne peuvent plus rentrer.
Ils ne peuvent rien servir encore. Ils ne peuvent pas encore faire ce qu’ils ont déjà fait parce que le peuple guinéen ne va pas se laisser faire. Depuis 1958, le peuple guinéen vit sous des pouvoirs sanguinaires. Il n0y a qu’en Afrique qu’on voit ça.
Il est sûr qu’il faut craindre une guerre civile mais la situation dans laquelle les militaires ont laissé le pays il va être difficile de les réconcilier avec le peuple. La réconcili ation se fera avec qui et sur quelle base ? Pour éviter cette guerre civile, il faut écarter Dadis et ses camarades du pouvoir. Ils sont pour la plupart des bandes armées et la CEDEAO peut chasser ces gens sans aucune difficulté. Les Dadis là peuvent-elles aller s’asseoir avec les ATT pour parler maintenant ?
Même l’idée de la force d’interposition, je ne vois pas la nécessité. Cela se fait entre deux forces belligérantes. Quelle est la deuxième force belligérante ici ? Les civils désarmés ? Non.
Le capitaine Dadis et ses camarades doivent être jugés pour haute trahison. Ce qu’ils ont fait autant grave qu’un crime contre l’humanité. Comment peut-on avoir cette haine contre sa propre population pour la conservation d’un pouvoir.
Alors toute mission qui pourra aller en Guinée, c’est d’aller arrêter Dadis et le faire juger par le peuple guinéen et non la Haye. Tout ce que Dadis Camara est en train de dire maintenant c’est pour couvrir ses crimes prochains. La chose que j’ai encore en cœur, c est le traitement qu’on a fait de notre ambassadeur en Guinée. Il était dans son véhicule avec son drapeau. Il a été frappé par des militaires et son véhicule emporté. Une réaction des autorités maliennes est impérative.
Si c’est faux qu’on nous dit que c’est faux. Si c’est vrai, alors il faut que l’Etat nous fasse respecter. En Guinée on humilie notre ambassadeur et on le laisse à son sort. Même s’il a tord, il faut le défendre et le sanctionner après. Une réaction mais une réaction du Mali est impérative. La terre peut se renverser sur nous, si les médias étrangers ne nous informent, on ne sera au courant de rien. Il faut arrêter ça.
Propos recueillis / par Seydou Coulibaly
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Moussa Mara, maire de la commune IV : « La force d’interposition est une fausse bonne idée … Â»
La situation guinéenne doit particulièrement nous concerner en raison de la proximité des deux nations et du brassage existant entre elles. Je le vois tous les jours dans ma commune accueillant un grand nombre de guinéens et qui est d’ailleurs jumelle avec la commune de Matam. Je trouve que la situation est déplorable et très regrettable. Je pense que la sortie de crise doit être envisagée d’abord sur le plan des principes et ensuite de manière pra tique.
Aucun membre de la junte ni du gouvernement actuel ne doit prendre part aux prochaines consultations. Ce principe doit être réaffirmé avec force et je suis sûr que le facilitateur désigné Président COMPAORE le fera.
Sur le plan pratique, on doit aboutir à un consensus entre ceux qui sont au pouvoir et les forces vives sur l’arrêt de toute manifestation publique avant les campagnes et sur un cadre de collaboration national qui s’occupera de suivre les préparatifs des consultations en partenariat avec le groupe international de contact en vue de la sortie de crise et avec la facilitation du chef de l’Etat Burkinabé ayant maintenant une grande expérience en la matière.
Dans ces conditions il ne sera pas opportun d’envoyer une force d’interposition qui est une fausse bonne idée, compliquée à mettre en place et risquerait évidement de nous éloigner de la sortie de crise et surtout de ce qui est essentiel : des élections libres permettant l’arrivée d’une équipe acceptable aux affaires.
Propos recueillis / par Gnimadi destin
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Moussa Balla Diakité (PARENA) : « Il faut vite des élections libres et transparentes Â»
La situation en Guinée est vraiment inquiétante. Le Parena condamne fermement les tueries barbares perpétrées sur les populations civiles en Guinée. Le parti s’incline pieusement devant ces nombreux morts. Que la terre leur soit légère (Amen). La situation inquiète l’ensemble des démocrates africains. Réprimer dans le sang des revendications légitimes d’un peuple est vraiment condamnable.
La nomination d’un médiateur, le président Burkinabé, Blaise Compaoré est déjà un pas important, une bonne chose. Mais la communauté internationale ne doit pas s’arrêter-là. Elle doit s’impliquer afin de raisonner le capitaine Moussa Dadis Camara pour que des élections libres, transparentes puissent être organisées afin d’aboutir à l’élection d’un président démocratiquement élu.
C’est vrai avec la nomination déjà d’un médiateur, cela est de nature à amener les différents protagonistes à la table de discussion. Mais la pression doit continuer. Je proposerais qu’un envoyé spécial soit désigné par l’ONU pour être en place en Guinée afin de superviser le processus, veille à l’application des clauses qui seront conclues à l’issue de l’intervention du président Compaoré et afin que le processus puisse effectivement aboutir à l’élection d’autorités l gitime pour la Guinée.
Je crois que la force d’interposition est une solution possible Quand on écoute les élucubrations du capitaine Dadis, il est à craindre que ce qui s’est passé récemment avec la pression ne recommence.
Pour ce faire des dispositions utiles doivent être prises par la communauté internationale pour endiguer des réactions qui sont passées le lundi noir 28 septembre 2009 en Guinée. Mieux, une commission d’enquête internationale doit être mise en place afin d’élucider ce qui s’est vraiment passé, situer les responsabilités, punir de la façon la plus dure les auteurs de cette répression sanglante en Guinée.
Propos recueillis / par Fakara Faïnké
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Me Brahima Koné, président de l’AMDH et de l’Union Iner africaine des Droits de l’Homme : « Les auteurs de ces crimes ne doivent pas rester dans l’impunité Â»
Pour nous, la situation de la Guinée Conakry est une catastrophe vu le nombre de morts et de blessés sous les coups des armes. Nous, nous p ensons que les conditions de crime contre l’humanité sont réunies pour que les auteurs soient poursuivis et punis par la justice. Je veux parler de la junte avec à sa tête le capitaine Moussa Dadis Camara.
Nous sommes indigné par ces actes odieux perpétrés sur une population civile désarmée dont le seul tord est d’avoir revendiqué légitimement une gestion démocratique du pouvoir qui passe nécessairement par le départ de la junte et l’organisation d’élections libres et transparentes. Pour nous, la junte a déjà confirmé son incapacité à maintenir la stabilité d’autant plus que Moussa Dadis Camara lui-même a affirmé qu’il ne contrôlait pas les troupes.
Ensuite, vu le discours entretenu aujourd’hui par le chef de la junte en dépit de nombreuses pertes en vies humaines, la solution à cette crise se trouverait à d’autres niveaux. Il faudrait que la junte rende le pouvoir. Qu’un gouvernement de transition nationale soit constitué dont la mission sera l’organisation d’élections libres et transparentes.
Pour maintenir la stabilité, il faut aujourd’hui que la communauté internationale prenne ses responsabilités pour organiser l’envoi des troupes de la paix en Guinée Conakry. Je veux parler de la CEDEAO, de l’Union Africaine, des Nations-Unies et que l’o n fasse également pression sur la junte afin qu’elle accepte aussi le déroulement d’une mission indépendante d’enquête qui puisse enquêter sur ces crimes.
Nous, au niveau des organisations de défense des droits de l’homme, nous sommes unanimement d’accord que les auteurs de ces crimes ne doivent pas rester dans l’impunité. En conséquence, nous estimons qu’ils doivent être traduits devant la Cour Pénale Internationale étant entendu que la justice Guinéenne ne dispose pas de moyens adéquats pour organiser un tel procès.
Propos recueillis
par Birama Fall
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Déclaration de l’URD sur la situation en Guinée Conakry
Le Bureau exécutif national de l’union pour la république et la démocratie (URD) et l’ensemble des militantes et militants du Parti ont suivi avec une profonde indignation les évènements tragiques qui se sont déroulés en République de Guinée le 28 septembre 2009. L9URD condamne vigoureusement les actes de barbarie, ainsi que les violations massives des droits de l’homme et des droits civils et politiques les plus élémentaires perpétrées par des éléments des forces armées et de sécurité guinéennes contre les forces vives d u Pays et les populations de manière générale.
L’URD en appelle aux Organisations régionales africaines, aux Organisations internationales, aux Pays amis de la Guinée, ainsi qu’à toutes les forces démocratiques africaines pour aider ce Pays meurtri à trouver enfin les voies d’une démocratie véritable afin de pouvoir déveloper ses énormes potentiels physiques et humains au bénéfice de tous ses enfants et prendre la place qu’il mérite dans le concert des nations.
Bamako, le 30 septembre 2009
Pour le BEN
Le 3e vice-président
Abdoulaye KOITA
Chevalier de l’Ordre National
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Déclaration du RDS : Le massacre de Conakry
Le 28 Septembre 2009, la capitale guinéenne, Conakry, a connu la plus grande sauvagerie et la plus horrible barbarie perpétrées, à jamais, en Afrique de l’Ouest !
Les militaires au pouvoir à Conakry, avec le Capitaine Moussa Dadis Camara, ont élaboré, planifié et exécuté le massacre inqualifiable de leurs compatriotes innocents, désarmés et enfermés dans le stade du 28 Septembre où ils tenaient un meeting politique. Les militaire s ont tiré dans le tas, comme on tire sur du gibier, pour réaliser la performance ignoble de 157 morts et de plus de 1253 blessés !
En outre, pour intimider et punir le peuple de Guinée, pour lui ôter toute volonté de contester le pouvoir militaire en Guinée, Moussa Dadis lâcha ses hordes, dans Conakry, et qui procédèrent aux pillages et aux viols collectifs de leurs propres femmes, leurs compatriotes !
Qui peut imaginer de tels actes, dans un pays musulman, dans un pays membre de l’ONU, de l’UA et de la CEDEAO, au 21e siècle. Quelle honte éternelle et perpétuelle pour le régime militaire guinéen ! Où est donc l’honneur du soldat et où est la dignité de l’officier Moussa Dadis ? Que reste-t-il au Chef d’un régime de violeurs des femmes de sa propre nation, que de s’enfuir loin de cette nation, mais pour aller où ?
Pour couronner cette ignominie, Moussa Dadis et ses hordes s’en sont pris à l’Ambassadeur de la république du Mali, circulant dans son véhicule diplomatique, conduit par son chauffeur, arborant le drapeau du Mali, l’autre poumon du même corps (Mali-Guinée). Notre compatriote a été sauvagement agressé, pillé et même la voiture officielle a été volée par les hommes de Moussa Dadis !
Au vu de tant de sauvagerie d’un régime venu directement de la préhistoire, le RDS :
- Condamne avec la plus grande indignation le massacre du peuple guinéen.
- Condamne sans réserve le viol des femmes.
- S’indigne du traitement réservé à l’Ambassadeur du Mali à Conakry.
- S’étonne du silence assourdissant du Gouvernement malien en ce qui concerne le traitement fait à son représentant à Conakry. Du reste la nouvelle n’a été connue des Maliens que par les médias étrangers et le Mali, lui, se tait !
- Demande au Gouvernement malien de demander, sans délai, des comptes à M. Moussa Dadis Camara.
Considère que20le régime de Moussa Dadis est disqualifié et doit quitter le pouvoir en Guinée. Cela est un devoir impératif pour l’ONU, l’UA, la CEDEAO et tous les pays voisins.
Bamako le 1 er octobre 09
P/Le Comit=C 3 exécutif du RDS
Le président
Pr . Younouss Hameye Dicko
Le Républicain du 05 Octobre 2009.
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Guinée : "J’ai vu les soldats mettre le fusil dans le sexe des femmes"
Le visage encore tuméfié une semaine après le massacre de manifestants à Conakry, une Guinéenne soulève son boubou et dévoile ses bras et fesses meurtris : "J’ai 57 ans et ils m’ont mise à nue ! J’ai vu les soldats mettre les fusils dans le sexe des femmes quand ils me frappaient."
Le président de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH), Thierno Maadjou Sow, dispose déjà des témoignages "d’une trentaine de femmes violentées" par les militaires qui ont répr imé dans le sang, le 28 septembre, une manifestation de l’opposition.
"Nous sommes en train de constituer une association de femmes violées, afin que les victimes puissent porter plainte", annonce ce Guinéen de 77 ans, ancien vice-président d e la Fédération international des droits de l’Homme.
La foule s’était massée dans le plus grand stade de Conakry pour un rassemblement "pacifique" contre la probable candidature à la présidentielle du chef de la junte au pouvoir depuis neuf mois, le capitaine Moussa Dadis Camara.
"J’étais au stade. Un soldat avait un couteau, il a déchiré tous mes vêtements", dit la femme de 57 ans, militante du Front uni pour la démocratie et le changement (Fudec), qu’un proche a convaincue de venir témoigner devant des journalistes étrangers.
"Je leur ai dit je suis votre maman. Ils m’ont piquée la fesse avec un couteau, ils m’ont battue", poursuit-elle.
A son côté, une femme de 47 ans montre les larges contusions et plaies qui parsèment son dos. "Un militaire m’a frappée, m’a déshabillée, il m’a tapée sur la tête avec le fusil. Ils m’ont fait tomber par terre. Quelqu’un est venu mettre la main... Ils m’ont vi olée. Je suis sortie de là nue", confie cette mère de deux enfants.
Au total, l’OGDH a avancé le bilan de 157 personnes tuées et 1.200 blessées, dont ces femmes victimes de viols collectifs, en plein jour, aux yeux de tous : "un crime contre l’humanité" caractérisé, fait valoir M. Sow.
Mais du côté du pouvoir militaire, le ministre de la Santé, le médecin-colonel Cherif Abdoulaye Diaby a dit devant la presse : "je ne crois pas qu’il y ait eu des viols", en rappelant le bilan officiel de 56 civils tués.
"Il n’y a eu aucune plainte au niveau de l’hôpital. Mais je voudrais inviter toutes les dames qui ont été victimes de viol à s’adresser à l’équipe d’urgence de l’hôpital Donka", a ajouté ce ministre.
Les forces de l’opposition ont déjà collecté les témoignages de leurs militants pour monter des dossiers d’accusation contre les "bérets rouges" (garde présidentielle), intervenus sous le commandement d’officiers proches du chef de la junte.
L’ancien ministre des Affaires étrangères François Lonsény Fall, lui-même roué de coups par les militaires, assure qu’"ils se sont acharnés particulirement sur les femmes". "Ils n’étaient pas en possession de leurs moyens : certains disent qu’ils étaient drogués", ajoute-t-il.
Début 2007, des viols avaient déjà été commis par des soldats, au moment de la brutale répression de manifestations contre le régime du président Lansana Conté, décédé en décembre 2008. "Mais c’était dans des maisons" souligne M. Sow.
"Qu’il y ait viols, en public, par un nombre aussi important de militaires, c’est la première fois" en Guinée, assure le président de l’OGDH, neuf mois après la prise du pouvoir par de jeunes officiers de la garde présidentielle.
"Une femme qui avait été violée et mutilée vient de mourir, annonce-t-il. Il y a aussi des filles qui sont devenues folles, au moins trois. La haine qui a conduit à une telle cruauté, je ne sais pas comment l’expliquer".
CONAKRY (AFP) - lundi 05 octobre 2009 - 12h36
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