l'Essor n°16552 du - 2009-10-21 08:00:00
 Tous les spécialistes de la filière coton sont d’accord : l’avenir de la production cotonnière dans notre pays passe par l'émergence d'une véritable industrie de transformation locale. Celle-ci favorisera d’une part la croissance forte et durable de la filière et d’autre part la création de la valeur ajoutée.
Notre pays s’emploie donc autant que possible à valoriser les matières premières locales. Le coton occupe de ce point de vue une place privilégiée dans la politique de développement industriel prônée par les pouvoirs publics. D’où la présence du président de la République, Amadou Toumani Touré, lundi à l'inauguration de l’unité de transformation de la fibre de coton de Maseda Industrie. Une belle initiation saluée par le monde des opérateurs économiques et industriels qui ont fait le déplacement en nombre. La cérémonie s’est aussi déroulée en présence de membres du gouvernement, du directeur du Fonds de solidarité africain, Jean–Marie Vianney Nyirimihigo. Le promoteur de Maseda Industrie, Mamadou Seyba Daou, a remercié le chef de l'Etat pour son engagement dans la promotion du secteur privé. Maseda Industrie ambitionne de couvrir les besoins en coton hydrophile, serviettes hygiéniques, cotons-tiges du marché local et de la sous-région. L’usine a été réalisée avec un capital social de 100 millions de Fcfa détenus entièrement par des opérateurs économiques nationaux et un investissement total de 2,2 milliards de Fcfa en équipements allemand et suisse de dernière génération. Sa capacité nominale de production est de 4,8 millions de pièces par mois. Le patron de Maseda industrie a profité de l’opportunité pour exposer les difficultés qui freinent le développement d'une jeune entreprise. Il s'agit notamment de la concurrence déloyale et de l’application de la valeur de référence sur les produits de l’entreprise. Le directeur du Fonds de solidarité africain, Jean–Marie Vianney Nyirimihigo, a précisé que son institution est partie prenante à la réalisation du projet Maseda à travers la garantie qu’elle accorde au pool des banques maliennes. Par cette garantie, le FSA s’engage à rembourser aux banques toutes les échéances que la société Maseda n’aurait pas pu régler jusqu’à concurrence de 704 millions de Fcfa soit 80 % des financements octroyés par ces banques. "Sans cette garantie, Maseda n’aurait peut être pas pu mobiliser ces fonds et donc cette belle initiative n’aurait pas vu le jour", a indiqué le financier avant de féliciter le promoteur pour son sens aigu des affaires. Pour le ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo, la création de cette entreprise suscite l’espoir dans la valorisation de la production cotonnière nationale. Il a souhaité que le projet serve d’exemple à d'autres promoteurs. Depuis des décennies le coton malien voyage chaque année pour rejoindre la technologie. Cette économie de traite s’est essoufflée. Avec Maseda, c’est la technologie qui a fait un seul voyage pour rejoindre le coton sur ses terres, afin de le transformer sur place et vendre les produits finis de par le monde, a-t-il relevé. Le président Amadou Toumani Touré a félicité le promoteur pour sa détermination. "Je suis fier et très content d’assister à l’inauguration de cette usine ultramoderne qui participe à la concrétisation du PDES dont l’ambition est le développement d'une industrialisation rapide et soutenue sur la base de la production agro-sylvo-pastorale", a commenté le chef de l’Etat qui a invité d’autres opérateurs économiques à s'inspirer du modèle Maseda Industrie. Doussou Djiré |