Souleymane Cissé primé en Angleterre : Consécration pour un grand professionnel du 7ème art
Le cinéma malien vient de frapper un grand coup en Europe à travers le réalisateur Souleymane Cissé à qui le jury de la 53ème édition du festival « British Film Institut Â» vient de décerner un « Award Â» pour son Å“uvre « Min yé Â». A 69 ans, cette prestigieuse récompense en rajoute à la liste déjà longue pour le cinéaste et inspire la jeune génération. Retour sur le parcours d’un grand homme de culture.
« Min yé Â» (dis moi qui tu es), c’est le dernier titre sorti sur les écrans de télévision du célèbre cinéaste malien Souleymane Cissé il y a mois de deux. Projetée en avant-première du Festival international de Nyamina, dont il est l’initiateur, cette Å“uvre cinématographie, qui se veut la somme d’une longue carrière, a été réalisée à plus de dix millions de francs CFA. Moins de deux ans après sa sortie officielle, le long métrage ravit déjà la vedette des écrans européens. En témoigne son succès au dernier Festival de Cannes en France (où il a été projeté en hors compétition) et «  New York Film Festival Â» tenu du 25 au 11 octobre dernier
A cette 53ème édition du festival « British Film Institut Â» de Londres en Angleterre (du 14 au 29 octobre derniers), l’œuvre a séduit les professionnels du cinéma, notamment les membres du jury qui viennent de lui décerner un « Award Â». Cette distinction, qui constitue l’une des plus prestigieuses récompense artistique et culturelle en Grande Bretagne, a été remise le mercredi dernier en présence du cinéaste. Pour l’Union des cinéastes et créateurs l’Afrique de l’ouest (UCECAO) dont il est le président, « il s’agit de la reconnaissance du mérite d’un grand professionnel Â».
Par cette distinction, Souleymane Cissé en rajoute à sa liste déjà longue. Double lauréat du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO), l’homme aura signé à 69 ans son entrée dans la légende du cinéma africain et mondiale.
Né à Bamako en 1940, Souleymane Cissé fait ses études à Dakar. A l’âge de vingt ans, il obtient une bourse pour poursuivre ses études dans une école de cinéma moscovite. De retour au Mali, influencé par l’idéologie marxiste et anticolonialiste, il tourne d’abord pour le ministère de l’Information des documentaires à vocation sociale et pédagogique. C’est ainsi que « L’Homme et les idoles Â» est réalisé en 1965, « Sources d’inspiration Â» en 1966, et « L’Aspirant Â» sorti en 1968. En 1974, il réalise son premier long-métrage de fiction. « Den muso Â» (la jeune fille)) devient le premier film malien en langue bambara. Il est aussi le premier film malien censuré.
Ce film, très critique retrace l’histoire d’une jeune muette, mère célibataire rejetée par sa famille. Perçue comme une vive attaque contre les mœurs de la société traditionnelle malienne, l’œuvre cinématographique ne bénéficiera pas, en sont temps, d’une forte adhésion populaire.
Les films suivants, qui font de lui un cinéaste de tout premier plan en Afrique noire, continuent à interroger les structures sociales de son pays comme dans « Barra Â» (le travail), ayant enlevé le grand prix du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Quelques années plus tard, en 1983, son Å“uvre « Finyé Â» (le vent) réalisé en 1983, qui relate l’opposition entre le pouvoir militaire et les étudiants, lui permet d’accéder pour deuxième fois à la haute manche du podium des lauréats du FESPACO. Dans l’histoire du FESPACO, après 21 éditions, jamais un cinéaste n’a encore enlevé deux fois le grand Prix « Ã‰talon de Yénnenga Â».
En 1987 Souleymane Cissé produit avec beaucoup de difficultés « Yeelen Â» (la lumière) qui se détourne des tourments du présent pour renouer avec les traditions africaines du récit, du conte et de l’oralité.
L’histoire d’un jeune homme à la recherche des pouvoirs magiques de son père donne l’occasion au réalisateur de mettre en scène la figure essentielle du griot et de construire le récit autour de la palabre et des légendes fantastiques bambara. Ainsi survient en 1995 « Waati Â» (le temps) où le réalisateur quitte le Mali pour filmer l’Afrique entière, du Sud aux tribus touareg du Sahara, à travers les tribulations d’une jeune femme.
Il semble qu’il revendique alors un retour vers le passé et les coutumes (son héroïne est docteur en anthropologie) fondement indispensable à ses yeux et seul capable de fonder une identité africaine supranationale.
En décidant alors de primer Souleymane Cissé, le jury de la 53ème édition du festival « British Film Institut Â» de Londres consacre la reconnaissance du mérite d’un grand homme de culture. Son engagement en faveur du septième art, son professionnalisme et sa rigueur dans le travail constitue autant d’atouts pour la nouvelle génération de cinéastes maliens et africains.
Issa Fakaba SISSOKO
L’Indicateur du Renouveau du 30 Octobre 2009.
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤ To unsubscribe/subscribe or view archives of postings, go to the Gambia-L Web interface at: http://listserv.icors.org/archives/gambia-l.html

To Search in the Gambia-L archives, go to: http://listserv.icors.org/SCRIPTS/WA-ICORS.EXE?S1=gambia-l To contact the List Management, please send an e-mail to: [log in to unmask] ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤