personnalités à Koulouba,
vendredi dernier, pour expliquer à la nation l'usage qui sera fait
des recettes issues de la vente des 51% de la Société des
télécommunications du Mali (SOTELMA). Immédiatement après le
discours du Chef de l'État, le ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, Lassine Bouaré
avait présenté le plan prévisionnel et la stratégie d'utilisation de
ces ressources exceptionnelles. Ce plan est composé de huit axes.
Le premier axe, selon le présentateur, vise l’amélioration du
cadre macroéconomique. Ce renforcement de potentiel se fera à
travers l’assainissement des finances publiques avec comme vecteur
le paiement de la dette intérieure. Les mandats du Trésor émis au
profit des opérateurs économiques seront payés. Les engagements
auprès des banques seront épurés.
Cette initiative a pour but de
libérer les possibilités de financement de ces banques et
d’améliorer la trésorerie des entreprises afin de mieux contribuer
au financement de l’économie nationale. Ainsi 40 milliards de Fcfa
dont 24 pour les opérateurs économiques et 16 pour les banques sont
dédiés à ce chapitre. Cet effort va compléter et renforcer ceux déjà
en cours à travers une meilleure mobilisation des recettes internes
et l’appui de certains partenaires au développement (comme le FMI)
aux pays UEMOA afin de faire face à la crise financière
internationale.
Le deuxième axe a trait aux activités sources
de croissance qui impliquent plusieurs secteurs à commencer par la
jeunesse, l’éducation et l’emploi. Ces domaines vont bénéficier au
total de 14 555 000 000 Fcfa. Ainsi, au titre de l'enseignement
supérieur 7,655 milliards permettront la construction
d’infrastructures universitaires à Bamako et à Ségou. L'enseignement
secondaire, la formation professionnelle, et l'emploi bénéficieront
de 6,9 milliards pour dérouler un programme de construction et
d’équipement de lycées techniques, d’établissements de formation
secondaire dans le domaine industriel , la création d’un fonds de
compétitivité pour la recherche et l’appui à l’Agence Pour l'emploi
des jeunes (APEJ).
Dans le domaine de la santé, 2,953 milliards
sont consacrés à la construction des hôpitaux de Mopti et de Sikasso
ainsi qu'à l’appui à l’assurance maladie obligatoire.
Le
troisième axe consacré aux infrastructures et aux équipements sera
financé à hauteur de 14, 610 milliards de Fcfa. Ces infrastructures
se répartissent entre les ponts, les routes, les communications et
les transports. Il prévoit le bitumage de la route Bafoulabé -Mahina
sur 6 km, la construction du pont sur le Baoulé entre Manancoro et
Tienfisso, le bitumage de 5 km dans la ville de Koulikoro pour
améliorer la voirie, le bitumage de 5 km à Kidal, la construction
des voies d'accès à l'Hôpital de Yirimadio et de Sikasso.
Le
quatrième axe. En matière de communication et de transport, la
capacité de couverture de l'ORTM sera renforcée à travers
l'acquisition d'équipements de reportage dont 1 car Régie et 12
caméras pour 1 950 000 000 de Fcfa; un car régie audio production et
reportage à hauteur de 150 000 000 Fcfa, 1 fly et accessoires sur
véhicule 360 000 000 Fcfa, la construction d'une station terrienne
d'émission à 1 200 000 000 milliards de Fcfa.
L'acquisition de
deux bateaux à fonds plat pour un montant de 3 milliards permettront
de faciliter l'approvisionnement de notre pays.
Le développement
rural et local figure en bonne place. Le Total retenu à ce chapitre
est de 15 milliards 900 millions de Fcfa. Ce montant contribuera à
réaliser des aménagements de proximité comme l'entretien des
infrastructures de l'Office du Niger. Il assurera la dotation d'un
fonds national de développement agricole à hauteur de 5 milliards
Fcfa. Le projet de valorisation de la production laitière
bénéficiera de 800 millions de Fcfa.
Le cinquième axe.
L'amélioration du cadre de vie avec 23,913 milliards aidera à la
dotation du Fonds national d'investissement des collectivités
territoriales à hauteur de 10 milliards de FCFA pour financer les
activités qui sont sous la maîtrise d'ouvrage de ces collectivités
et qui ont une incidence en terme d'amélioration du cadre des
activités économiques locales. Les casernes militaires, de leur
côté, seront réhabilitées pour 5 milliards de FCFA. La réalisation
du programme de logement sociaux coûtera 6,5 milliards ; 1. 613. 597
521 Fcfa au Diafarané KO et 800 millions de Fcfa à la construction
du monument du cinquantenaire.
Le sixième axe. Le financement du
développement des PME PMI bénéficie au total de 10 milliards de
FCFA. Il prévoit la création d'un fonds de garantie pour le secteur
privé, un fonds national d'investissement afin d'offrir aux
opérateurs économiques des sources de financement
Le septième
axe. Les réformes économiques et la gouvernance visent
essentiellement la réhabilitation de la Banque de l'Habitat du Mali
(BHM) en tant qu'outil stratégique de promotion de logement social
et de l' habitat en général à hauteur de 5 milliards de Fcfa et
l'appui au RAVEC (recensement administratif à vocation d'État
civil). Ce projet bénéficiera de 1milliard 900 millions afin de
pouvoir disposer d' une base de données fiables.
Le huitième et
dernier axe, concerne des investissements publics en partenariat
avec les bailleurs de fonds à hauteur de 36 milliards 556 millions
de Fcfa. A ce niveau, il faut retenir la création d'un pole de
technologie, le second pont de Kayes rendra fluide
l'approvisionnement de notre pays à travers l'axe Sénégal -Bamako.
L'aménagement et le développement du lac Faguibine constitue
également un second pole de développement agricole qui favorisera
l'autosuffisance alimentaire. L'aménagement du parc industriel de
Bamako est également envisagé ainsi que la mise en place d'un
cadastre moderne pour les villes de Kati et de Bamako une activité
potentiellement génératrice de revenus pour ces collectivités.
En
résumé, l'ensemble des activités financées portent essentiellement
sur des réalisations d'infrastructures et la création de valeurs
susceptibles d'améliorer la productivité de l'économie nationale et
locale. Ces recettes exceptionnelles doivent être utilisées pour des
activités exceptionnelles a souligné le ministre délégué au
Budget.
En ce qui concerne la stratégie d'utilisation, l'ensemble
des montants identifiés pour un exercice donné feront l'objet de
budgétisation pour cet exercice. En d'autres termes, ces montants
vont figurer dans les lois de finances relativement à chaque année
d'utilisation. A titre d'exemple l'apurement de la dette intérieure
et le plan social de la SOTELMA qui a coûté 15 milliards utilisés ou
appelé à être utilisés sur le budget 2009 sera soumis à l'Assemblée
pour collectif du budget 2009 .
L'ensemble des informations
relatives à ces ressources et à leurs utilisations vont figurer dans
les différentes lois de finances concernant les années
d'utilisation( 2009-2011). Ces informations peuvent être retrouvées
au niveau des données de la Banque Centrale ou dans le tableau des
opérations financières. Ce sont des éléments annexés aux différents
projets de lois des finances de chaque année.
F.
MAÏGA