Les choses sont devenues plus claires en Guinée en ce début de semaine : Dadis, sauf cataclysme, ne retournera plus au pouvoir. Plus personne, en tout cas, ne parierait sur la communication à la Goebbels du très « dadisien » Cherif Idrissa, ministre porte-parole de la junte, désormais sommé de se taire, en attendant certainement la disgrâce. D’ailleurs, l’enjeu n’est plus qui remplacera Dadis donné tantôt pour végétatif, tantôt pour guéri, mais vraisemblablement prisonnier de ses médecins pour encore un temps.
S’il a évité de s’installer au Camp Alpha Yaya, le Général Sekouba Konaté sait que c’est lui que les balles de Toumba ont propulsé à la tête du pays. Il sillonne les casernes, teste la loyauté des troupes, joue aux rassembleurs.
La Guinée n’en est pas atterrée et l’extérieur est en extase : les Américains l’applaudissent le nouvel homme fort et les Français, totalement innocentés par le Premier ministre Komara voient en lui l’homme providentiel. Même les forces vives mettent de l’eau dans leur vin, et si ce n’est pas encore la lune de miel entre le nouveau chef de la junte et l’opposition radicale, ce n’est plus les jours de fiel qui ont marqué récemment les rapports entre celle-ci et le président désormais empêché.
Pourquoi Sekouba Konaté qui fut un moment l’ombre de Dadis aura-t-il été aussi facilement adoubé par la communauté internationale, voire par les Forces vives ? L’explication est relativement simple.
Avec Dadis, le point de blocage était atteint. La victime de Toumba était plus dans les starting blocks que sur la touche pour la présidentielle qu’il devait arbitrer et contrairement à ses promesses du 23 décembre dernier. Et puis, si Dadis n’était pas le coupable des tueries, il en était, au moins, le premier responsable.
Konaté n’a pas encore montré une telle ambition et de plus on dit de lui qu’il avait fortement désapprouvé les événements du 28 septembre.
Reste pour lui à faire en sorte à conjurer, pour de bon, ce syndrome et à passer la main au président civil qui sera élu à l’issue des futures présidentielles. Lesquelles ne peuvent plus se tenir en janvier prochain, c’est le moins qu’on puisse dire.
En attendant personne ne semble consterné de dire au revoir au capitaine en soins à Rabat. En revanche, tout le monde est aux petits soins pour le Général de Conakry.
Adam Thiam
14 Décembre 2009.
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