Reporters sans frontières (http://www.rsf.org)
14.01.2010

Communiqué de presse + vidéos
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Français (http://www.rsf.org/Le-directeur-du-site-Taqadoumy,36103.html)
English (http://www.rsf.org/Website-editor-still-held-three.html)
Arabe (http://arabia.reporters-sans-frontieres.org/article.php3?id_article=31632)

MAURITANIE

Le directeur du site Taqadoumy détenu arbitrairement depuis trois semaines

Condamné le 19 août 2009 pour "atteinte aux bonnes mœurs" et devant être libéré le 24 décembre 2009 après avoir purgé sa peine de six mois d'emprisonnement, Hanevy Ould Dehah est toujours maintenu en détention à la prison de Dar Naim à Nouakchott. Seule bonne nouvelle : le directeur du site Taqadoumy a cessé, sous la pression de sa famille, la grève de la faim qui menaçait gravement sa santé. Le 14 janvier 2010, la Cour suprême s'est prononcée sur le pourvoi en cassation introduit par le Parquet. Hanevy Ould Dehah est renvoyé devant un juge d'instruction pour un nouveau procès dont la date n'a pas encore été annoncée.

"Ce maintien en détention est totalement inacceptable et scandaleux. Les autorités n'ont aucun droit de garder ce journaliste en détention après la fin légale de sa peine. Leur silence face à cette situation ne fait que prouver l'illégitimité de leur refus de libération. Nous leur demandons énergiquement de libérer immédiatement Hanevy Ould Dehah, sans quoi elles risqueraient de se mettre à dos la communauté Internet mondiale, les défenseurs des droits de l'homme et certains partenaires internationaux", a déclaré Reporters sans frontières.

Dans un entretien avec Reporters sans frontières, le 13 janvier 2010, l'avocat de Hanevy Ould Dehah, Me Brahim Ould Ebety, a annoncé qu'il comptait porter plainte devant la Cour suprême contre le procureur de la République, le procureur général de la Cour d'appel, le directeur de la prison et le régisseur de la prison, qu'il estime responsables pénalement de cette détention arbitraire. De même, il engagera une action disciplinaire devant le Conseil de la magistrature si le juge n'ordonne pas la remise en liberté du directeur du site. Si ces actions n'aboutissent pas, il est prêt à saisir, entre autres, la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. 

Devant l'illégalité de cette détention, les autorités mauritaniennes restent scandaleusement muettes et se désistent une à une de leur responsabilité, ne cherchant pas même à se justifier de leur inertie volontaire. Le ministre de la Justice s'est dit dépassé et n'être "pas au courant" de cette affaire pourtant très médiatique et grave au regard des libertés fondamentales.

L'avocat de Hanevy Ould Dehah a tenté de lui rendre visite le 7 janvier alors que ce dernier était à la fin de sa deuxième semaine de grève de la faim, mais la prison bloquait les visites durant toute la durée de la grève de la faim.

Me Brahim Ould Ebety considère que le président de la République islamique de Mauritanie, Mohammed Ould Abdel Aziz, est le responsable direct de ce maintien illégal en détention, évoquant "un règlement de comptes contre ceux qui osent s'exprimer". Il dénonce "une première détention arbitraire de la sorte et de surcroît d'un journaliste". Pour lui, c'est "un problème national très grave", qui ne sera résolu que par "une action externe très importante". "Seules les pressions internationales peuvent amener le Président à reculer. Il faut faire appel à l'Union européenne", a-t-il conclu.

Plus de renseignements sur Hanevy Ould Dehah : http://www.rsf.org/Le-directeur-de-publication-du,34247.html?var_mode=calcul et http://www.rsf.org/Le-directeur-du-site-Taqadoumy,35519.html

Voir l'interview donnée à Reporters sans frontières, le 8 janvier 2010, par Hacen Ould Lebatt, webmaster de la page française du site Taqadoumy (http://www.rsf.org/Le-directeur-du-site-Taqadoumy,36103.html)

Voir l'interview de l'avocat de Hanevy Ould Dehah, Me Brahim Ould Ebety, le 13 janvier 2010 à Reporters sans frontières (http://www.rsf.org/Le-directeur-du-site-Taqadoumy,36103.html)

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MAURITANIA

Website editor still held three weeks after completing prison sentence

Hanevy Ould Dehah, the editor of the website Taqadoumy, continues to be detained illegally in Nouakchott’s Dar Naim prison although he should have been freed on 24 December on completing a six-month sentence on a charge of “offending public decency.” The good news is that, under pressure from his family, he has abandoned the hunger strike that was threatening his health. An appeal by the prosecutor's office was considered today by the supreme court, which ruled that Dehah's case should be sent back to an investigating judge for a new trial on a date to be determined.

“It is scandalous and completely unacceptable that Dehah has not been freed, “Reporters Without Borders said. “The authorities have no right to keep this journalist in detention after he completed his sentence. Their silence on the subject just proves that they have absolutely no grounds for refusing to release him.”

The press freedom organisation added: “We urge them to free Dehah at once or risk incurring the wrath of the world’s Internet community, human rights defenders and some of their international partners.”

Dehah’s lawyer, Brahim Ould Ebety, yesterday told Reporters Without Borders he intends to bring a complaint before the supreme court against the attorney general to the court of appeal, state prosecutor, prison governor and prison assistant governor accusing them of criminal responsibility for Dehah’s arbitrary detention. If the judge in charge of the case refuses to order Dehah’s release, he intends to bring a disciplinary action against him before the Council for the Judiciary. If all these initiatives fail, he is also ready to take the case to the African Court on Human and Peoples’ Rights.

The Mauritanian authorities have one by one all declined to comment on the situation or defend their refusal to take action. The justice minister went so far as to claim that he was “unaware” of the case although this serious violation of fundamental freedoms has been widely reported in the media.

Dehah’s lawyer tried to visit Dehah on 7 January, at the end of the second week of his hunger strike, but the prison authorities refused to allow any visits as long as the hunger strike continued.

Ebety said he held President Mohammed Ould Abdel Aziz directly responsible for his client’s illegal detention, describing it as “a reprisal against those who dare to express their views.” He said it was “the first case of arbitrary detention of its kind and, to crown it all, it involves a journalist.

Calling it a “very grave national problem” that will only be resolved “by a very significant external action,” he added: “Only international pressure will force the president to back down. An appeal must be made to the European Union.”

More information about this case: http://www.rsf.org/Website-editor-gets-six-months-in.html

Watch a Reporters Without Borders interview (In French) with Hacen Ould Lebatt, the editor of the French section of the Taqadoumy website, on 8 January (http://www.rsf.org/Website-editor-still-held-three.html)

Watch yesterday’s Reporters Without Borders interview (in French) with Dehah’s lawyer, Brahim Ould Ebety (http://www.rsf.org/Website-editor-still-held-three.html)

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Ambroise PIERRE
Bureau Afrique / Africa Desk
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