planes in the barren desert towns. I haven't read the dossier yet but I know if its by Adam, it must be read. Later. Haruna.
 
Le Mali « desservi par des avions voyous d’Al Qaeda »
L’information a été révélée, avant-hier par Reuters dans un long article « Al Qaeda infiltre le réseau aérien avec des avions voyous », mettant à contribution ses correspondants au Mali, en Guinée Bissau et en Colombie et citant un rapport pour lequel, cette nouvelle menace constitue « l’utilisation la plus criminelle faite de l’aviation depuis les événements du 11 septembre 2001 ». Nous vous proposons cette synthèse.
En janvier 2008, un haut cadre du Bureau américain de la Sécurité Intérieure produit un rapport qui n’aura l’écho mérité qu’à la découverte, le 2 novembre au Nord Mali, de l’épave d’un Boeing 727. Dans ce rapport, l’officier dénonce la connexion entre Al Qaeda et les Farc de Colombie qui permettrait à plusieurs avions déclassés puis reconditionnés, des Boeing 727 notamment, de faire le va-et vient entre l’Amérique Latine et l’Afrique de l’Ouest.
Pays les plus incriminés : la Colombie naturellement où la cocaïne est produite ; le Venezuela de Chavez qui ne collabore pas avec l’agence américaine chargée de la lutte contre le narcotrafic, la Dea ; et puis des Etats ouest-africains cités comme instables : la Mauritanie, le Mali, la Guinée Bissau, la Sierra Leone.
« African connection »
Le trafic existait à une petite échelle déjà vers la fin années 1990 où le transport maritime était le mode le plus répandu jusqu’aux surveillances plus efficaces de ces dernières années.
Après l’Amérique Latine et le Sahara, la drogue est introduite en Occident, surtout en Europe, par des moyens et des routes encore peu connus des investigateurs. Ces pays africains ont en commun d’avoir plusieurs pistes d’aviation désaffectées, des terrains naturellement utilisables par les avions ainsi qu’un très faible système de surveillance radar.
La Guinée-Bissau, par exemple, poursuit la dépêche, n’est doté d’aucun système radar. Des bimoteurs classiques aux jets privés en passant maintenant par les réacteurs à grand tonnage, ce trafic de cocaïne déverserait depuis peu, selon les Nations-Unies citées dans la dépêche entre 30 et 100 tonnes de cocaïne dans le désert saharien où sont implantées des cellules d’Al Qaeda Maghreb se livrant également à « l’achat ou l’enlèvement d’otages » dans le but de monnayer plus tard ceux-ci contre de fortes rançons.
Les avions partent de l’Amérique Latine, chargés de cocaïne et de carburant -certains appareils ont été reconditionnés pour le re-fuelling en vol-, une technique mise au point, semble t-il, par les narcotrafiquants mexicains. Le plus souvent, les vols ne font qu’un ou deux stop carburant en Guinée Bissau, avec un équipage de trois personnes : le commandant de bord, son adjoint et un technicien pour assurer le re-fuelling de ces appareils qui ne sont pas automatiques.
Pour semer les contrôleurs aériens, ces avions porteraient toujours de fausses identifications et lorsque, pour des raisons techniques, ils ne peuvent plus décoller après une livraison, l’équipage a la consigne de les brûler simplement, ce qui rend difficile voire impossible la traçabilité de l’appareil.
Ainsi, selon Reuters citant les Nations-Unies, un de ces avions battant pavillon de la Croix-Rouge s’est-il posé à l’aéroport international Lungi de Freetown en 2008 ! Pour le reste, il s’agit de s’assurer que l’argent suit : le narcotrafic va de pair avec le cash et celui-ci est convoyé par des routes généralement sans surveillance policière ou militaire.
Les témoignages d’officiels américains et de ceux de trois de ces pays africains laissent croire Calvario Ahukarie, directeur national d’Interpol Guinée Bissau, interviewé par Reuters, est catégorique : « le problème est grave ».
Le cas malien
Il reconnaît que si Bissau n’est plus une destination privilégiée du narcotrafic, il reste une dizaine d’îles dans son pays où les avions se poseraient, selon les récits des habitants : Bubague, l’archipel de Bijagos. Les services de répression manqueraient cruellement de moyens et de plus, dans le cas de la Guinée Bissau, le narcotrafic bénéficie de soutiens dissuasifs.
Reuters rapporte, en effet, qu’en 2008, un avion de type Gulfstream avait été saisi avec à bord de la cocaïne pour une valeur de 50 millions de dollars, mais que l’appareil a été « libéré » plus tard par des militaires venus sur la piste pour menacer la police qui tentait de confisquer la marchandise !
Dans sa lancée, Reuters a interviewé à Tombouctou, Moulaye Haidara, un douanier qui s’est plaint que le narcotrafic par voie aérienne ait transformé la région en « dépôt industriel de la cocaïne ». Utilisant l’argent généré par leur business, les trafiquants se réclament d’Al Qaeda. « Ils portent des fusils automatiques et ont l’air déterminé ».
L’agent se demande si la loi sera appliquée ou si son application changerait quelque chose désormais. En tout cas, selon les autorités locales interviewées, les Toyota Pickup Suv capables de filer à 100km/heure et équipées de Gps ainsi que de téléphones satellitaires sont chose courante dans la région.
Et Reuters prête même au gouverneur de la Région, le Colonel Mamadou Mangara, d’avoir dit qu’il est certain que les narcotrafiquants ont même des tentes à air conditionné leur permettant de s’adapter au rigoureux climat saharien. Contrairement à l’armée qui manquerait d’équipement.
Le guide touristique Mohamed Ag Hamalek, s’émerveille : les narcotrafiquants « peuvent gagner entre 4et 5 millions Cfa juste pour une seule opération de transport de la marchandise alors que d’autres secteurs ne rapportent pas plus de 100 000 Cfa par mois ».
Le guide précise : « il y a une ligne rouge dans la région qu’on ne peut pas franchir, car c’est le repaire des narcotrafiquants. Si tu y vas sans moyens, tu n’en reviendras pas ».
S’agissant du Mali, Reuters rappelle que le long silence des officiels maliens sur la découverte de l’épave du Boeing de Tarkint a intrigué les occidentaux et révèle que jusqu’à présent, les seules arrestations par rapport à cette affaire concernent trois personnes relâchées par la suite. Il s’agit des trois Touareg qui cherchaient à découper des morceaux de l’avion pour un usage artisanal, précisera l’article.
Quant à l’affaire Touré, le Malien comparaissant actuellement aux USA pour narco-terrorisme, Reuters prévient, en effet, que pour certains spécialistes, cette affaire est une fausse piste tendant à exagérer le rôle du prévenu même si celui-ci a déclaré qu’il avait par le passé aidé des jihadistes à rejoindre l’Espagne et fait passer des quantités de drogue au Maghreb.
Enfin, la dépêche fait cas de la grande préoccupation des autorités américaines qui font le lien entre le narcotrafic et les activités salafistes au Sahel. Même conviction aux Nations-Unies à travers son agence spécialisée dans la lutte contre la drogue et le crime organisé dont le représentant ouest africain basé à Dakar estime qu’il est devenu urgent d’enrayer le phénomène.
L’auteur du rapport à l’origine du reportage de Reuters se dit lui simplement indigné que les menaces qu’il avait signalées il y a un an, ne soient prises au sérieux que maintenant, pendant qu’Obama n’en finit pas de déplorer les déficiences de ses services de renseignement.
Adam Thiam
Le Républicain du 15 Janvier 2010.

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