Non à une armée à la solde d’un individu quel qu’il soit. Oui à une armée républicaine et loyale au président élu. En revanche, tenez-vous bien vous les candidats, allez aux élections sans casser le pays ! Car cela, nous ne saurions le tolérer. Le nouveau patron que Sékouba Konaté vient de donner à l’armée a parlé. Et ce n’était pas pour déplaire aux candidats de Cellou Dallen Diallo à Sidiya Touré, et même Mohamed Touré, le fils d’Ahmed Sékou Touré, qui ont tous favorablement accueilli la sortie de Nouhoun Thiam. Si l’officier tient sa promesse, alors son pays se sera sorti d’un grand complexe.

Le complexe qui fera dire au célèbre écrivain Moussa Kanté, professeur guinéen de la diaspora « ces élections ne seront ni justes, ni régulières, ni transparentes, mais il faudra y aller. D’abord pour renvoyer définitivement l’armée dans les casernes. Ensuite pour mettre les civils devant leurs responsabilités. »

Le seul hic est que des élections qui ne seront ni justes, ni régulières, ni transparentes comme le pressent l’écrivain, seront acceptées des vaincus car, il ne faut pas l’oublier, il n’y aura qu’un vainqueur et ce ne sera l’autre que si c’est incontestablement lui.

Ce serait totalement irresponsable de croire que même en cas de scrutin catastrophique dû à des soupçons de bourrage d’urne massif, de fraude scientifique ou de parti pris de l’administration, que les candidats, malgré leur discours de rassemblement, se diront « je sais ce que tu as fait, viens pour un gros câlin et bonne présidence ».

La partie est bien plus chargée, extrêmement sensible et presqu’irréversiblement polarisée. Tout peut bien se passer, ce qui serait la fin d’une longue nuit pour la Guinée et une grande délivrance pour ses voisins. Et la communauté internationale aura vu juste. Mais le contraire n’est pas à écarter. Là encore la communauté internationale aura vu juste, car elle est tout simplement infaillible.

Adam Thiam

20 Mai 2010.