PARTIS POLITIQUES : Quel avenir pour les alliances ?
Depuis
quelques semaines, ceux qui s’expriment sur l’actualité politique
guinéenne utilisent de plus en plus le terme "alliance", dans leurs
discours. Au lendemain du premier tour, derrière chacun des deux
finalistes, s’est constitué un bloc de partis politiques soutenant et
partageant le programme et la vision du parti leader...
Ainsi,
derrière Cellou Dalein Diallo, on retrouve Sidya Touré, Abé Sylla,
Moussa Solano, etc…qui ont décidé de fusionner leurs efforts respectifs
et leurs ressources au sein de l’alliance qu’ils ont appelée : Cellou
Dalein Président. De
l’autre côté, Lansana Kouyaté, Papa Koly Kourouma, Ousmane Kaba,
François Fall, Hadja Saran Daraba Kaba, et autres, ont constitué autour
du Pr. Alpha Condé, l’alliance à laquelle ils ont donné le nom : Arc-en-ciel.
La nécessité et la raison d’être de ces regroupements de partis
politiques venaient du fait que l’électorat ayant voté pour chacun des
qualifiés du premier tour, ne pouvant suffire pour lui assurer la
victoire au second tour, il leur fallait copter quelques recalés dans
l’espoir que les électeurs respectifs de ces derniers, suivant le choix
de leurs leaders permettraient au candidat de l’alliance en question de
gagner le sprint final. Dans
l’esprit, ces types d’alliance permettent aussi aux candidats ne
s’étant pas qualifiés pour le second tour, de faire prendre en compte
leurs idées et certains aspects de leurs programmes, pour une nouvelle
dynamique politique.
Comme pour dire qu’en politique, ‘’il est possible de gagner en perdant’’. Mais
tout cela, c’est un peu sur le papier. Il ne se passe pas toujours
ainsi. Dans le cas de la Guinée. Le deal pourrait durer tout au moins
jusqu’aux législatives qui sont théoriquement prévues dans six mois.
Ceci dit, dans les deux alliances, d’autres pourraient reprendre leur
indépendance un peu plus tôt. Surtout que les alliances ne semblent pas
avoir pesé dans la bataille de Cellou Dalein Diallo par exemple.
Certains de ses supporters vont jusqu’à penser que ce fut une erreur tactique. La
lutte politique intégrale pourrait alors reprendre. Dans ce cas, les
regroupements ne reviendraient que dans le cadre de la constitution des
groupes parlementaires. Mais dans le camp du gagnant, on pourrait
maintenir l’unité de façade pour ne pas courir le risque de s’imposer un
parlement hostile. Toutefois,
le futur président pourrait bien vouloir, le plus tôt, prendre des
décisions et des actes destinés à faire comprendre qu’il n’entend se
laisser prendre en otage par son entourage.
Dans
le camp qui aura perdu, on pourrait très vite commencer à se rejeter la
responsabilité de l’échec. L’un accusant l’autre de l’avoir plus nui
que servi. Mais là aussi, comme on l’a précédemment dit, quand toute la
passion et l’émotion se seront dissipées et surtout face à la nécessité
de faire front commun contre la majorité au pouvoir, un peu par instinct
de conservation, on se resserrera les coudes. A moins de vouloir
délibérément prêter le flanc.
Brahim Bangoura pour GuineeConakry.info