Very sad. Haruna.
France: mort d'un Malien après des décharges de pistolet Taser
Source : Autres presses : Dernière Mise à jour : 01/12/2010 (Auteur : )
Un Malien de 38 ans en situation irrégulière
est décédé mardi près de Paris après avoir reçu deux décharges de
pistolet électrique Taser tirées par des policiers, une mort qui relance
le débat de l'usage de cette arme par les forces de l'ordre en France.
Contrairement aux Etats-Unis et au Canada, c'est la
première fois en France qu'une utilisation du Taser coïncide avec la
mort d'un homme. Mais des associations françaises avaient déjà dénoncé à
plusieurs reprises la dangerosité de de ce pistolet qui tétanise la
personne visée par une décharge électrique de 50.000 volts.
Le sans-papiers malien pourrait donc être la première
victime du Taser en France, même si son fabricant assure qu'elle n'a
jamais tué.
"Face à l'agressivité et à la violence de cette
personne (...), les policiers ont été contraints d'utiliser le pistolet à
impulsion électrique", a estimé le ministre français de l'Intérieur,
Brice Hortefeux, lors d'un point de presse.
L'homme, armé d'un marteau, a "pété les plombs" au
moment où des policiers, voulaient contrôler son identité après avoir
été appelés vers minuit pour une dispute à Colombes (près de Paris),
selon une source policière.
Il a tenté de frapper les fonctionnaires et a d'ailleurs légèrement blessé quatre policiers, a précisé Brice Hortefeux.
Les policiers ont fait usage du Taser après avoir
utilisé en vain du gaz lacrymogène et un bâton de défense sur cet homme
décrit ayant une forte corpulence. Les deux décharges n'ont pas semblé
d'abord avoir eu d'effet sur lui car il était même parvenu à retirer les
fils électriques projetés par le Taser après la première décharge.
Mais le trentenaire a fait un malaise plus tard dans
l'ascenceur au moment où il était emmené au commissariat. Les pompiers
et les services médicaux d'urgence ont tenté en vain de le réanimer.
Installé en France depuis 2003, ce Malien ne
disposait plus de titre de séjour valable et était sous le coup d'un
arrêté de reconduite à la frontière. Les policiers sont intervenus alors
qu'il se disputait avec la personne qui le le logeait et voulait
récupérer son appartement.
"Seule l'autopsie de cet homme permettra de dire si
notre pistolet est responsable du décès", a estimé Antoine di Zazzo, le
directeur de Taser France, la société qui commercialise ce pistolet
électrique utilisé par la police, la gendarmerie et l'administation
pénitentiaire françaises.
"A ce jour, dans le monde, le Taser n'a jamais tué quelqu'un", a-t-il assuré.
Mais des responsables de l'opposition ont demandé un
révision des conditions d'emploi du pistolet, tandis qu'une association
de défense des droits de l'Homme (RAID-H) a réclamé mardi "un moratoire
immédiat" sur son utilisation.
Brice Hortefeux a rejeté cette idée dans l'attente
des conclusions de l'enquête: "L'alternative au Taser dans le monde
entier, c'est l'arme à feu, et là précisément il n'y a pas eu
d'utilisation d'arme à feu. Il n'y a pas d'autre alternative au taser", a
assuré le ministre.
(©AFP / 30 novembre 2010 15h24)
© Copyright Romandie.com