L’UE menace la Côte d’Ivoire de “sanctions”
La
chef de la diplomatie de l’UE Catherine Ashton est prête à envisager
des "sanctions" contre la Côte d’Ivoire si la crise politique née du
deuxième tour de l’élection présidentielle n’est pas rapidement résolue,
a indiqué lundi une de ses porte-parole.
"Catherine Ashton est prête à suivre les procédures qui
prévoient des sanctions s’il n’y a pas une résolution rapide à cette
situation de crise", a déclaré Angela Filote, au nom de la Haute
représentante de l’Union européenne aux Affaires étrangères, lors d’un
point de presse.
Elle n’a pas donné de détails sur le contenu de ces éventuelles sanctions.
L’aide au développement actuellement programmée par l’UE
en faveur de la Côte d’Ivoire, sur plusieurs années, s’élève à 254,7
millions d’euros.
"La Haute représentante rappelle que les résolutions de
l’ONU en vigueur (au sujet de la Côte d’Ivoire) prévoient des sanctions
ciblées contre ceux qui font obstacle à la transition pacifique" dans le
pays "et aux élections", a encore souligné la porte-parole.
"Elle est prête à suivre cette voie et elle est prête
aussi à prendre des décisions en matière de coopération" avec Abidjan,
a-t-elle ajouté.
Les
responsables de l’Union européenne, à l’instar de la communauté
internationale dans son ensemble, ont apporté leur soutien à Alassane
Ouattara, qu’ils considèrent comme le "vainqueur légitime" de l’élection
présidentielle en Côte d’Ivoire, face à son rival Laurent Gbagbo.
La Côte d’Ivoire est plongée dans la crise politique
depuis le second tour de l’élection présidentielle, avec deux rivaux
revendiquant le poste suprême, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo.
M. Gbagbo a été proclamé vendredi vainqueur de la
présidentielle avec 51,45% des suffrages par un Conseil constitutionnel
acquis à sa cause, qui a invalidé les résultats d’une Commission
électorale indépendante (CEI) donnant son rival en tête avec 54,1%.
Les deux hommes ont prêté serment successivement samedi,
M. Gbagbo lors d’une cérémonie au palais présidentiel et M. Ouattara
par un courrier adressé au Conseil constitutionnel.
Le Sud-Africain Thabo Mbeki poursuivait lundi une
médiation quasi-impossible alors que le fossé se creuse entre les deux
présidents.
Le monde entier redoute un nouveau cycle de violences après des incidents meurtriers ces derniers jours.
Le président Nicolas Sarkozy a indiqué lundi qu’il était
"très vigilant" concernant la sécurité des Français vivant en Côte
d’Ivoire.
"J’ai eu une fois M. Gbagbo au téléphone (dans la nuit
de vendredi à samedi, ndlr), je lui ai dit que c’est à lui de choisir le
rôle qu’il veut jouer dans l’histoire et (qu’)il doit laisser le
pouvoir au président qui a été élu", a-t-il insisté, lors d’une visite
en Inde.
Le gouvernement belge, pour sa part, a décidé d’envoyer
douze soldats de ses "forces spéciales" en Côte d’Ivoire pour la
protection de l’ambassadeur du royaume sur place et de son personnel
diplomatique.
BRUXELLES (AFP) - lundi 06 décembre 2010 - 13h11
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"Laurent Gbagbo ne peut pas rester à long terme"
Résumé : Julien Arnaud
reçoit Antoine Glaser, journaliste spécialiste de l’Afrique qui vient
nous donner son éclairage sur la situation en Côte d’Ivoire qui se
retrouve avec deux présidents à sa tête.
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Côte d’Ivoire : Banque mondiale et BAfD s’interrogent sur leur aide
La Banque mondiale et la Banque africaine de
développement (BAfD) ont indiqué dimanche qu’elles s’interrogeaient sur
l’opportunité de continuer à aider la Côte d’Ivoire, face à la crise
politique qui agite le pays.
"Nous
souhaitons continuer à travailler avec le peuple de Côte d’Ivoire dans
le combat contre la pauvreté, mais il est difficile de le faire
efficacement dans un contexte d’incertitude et de tension qui se
prolongent", ont indiqué les deux institutions dans un communiqué
commun.
"Par conséquent, conformément à notre politique, nous
continuerons à surveiller de près les événements et à réévaluer
l’utilité et l’efficacité de nos programmes étant donné la dégradation
du fonctionnement institutionnel", ont-elle ajouté.
Banque mondiale et BAfD ont fait part de leur "grande
inquiétude" face à cette crise, qui selon les deux institutions "se
poursuit depuis beaucoup trop longtemps".
D’après elles, elle "fera tomber beaucoup plus
d’Ivoiriens dans la pauvreté et causera du tort à la stabilité et la
prospérité économique de l’Afrique de l’Ouest".
Depuis le second tour de l’élection présidentielle le 28
novembre, les candidats, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, se
revendiquent tous deux présidents. Dimanche, M. Ouattara a nommé son
gouvernement et M. Gbagbo son Premier ministre, tandis que la communauté
internationale craignait que la situation ne dégénère en violences
entre les deux camps.
WASHINGTON (AFP) - lundi 06 décembre 2010 - 8h15