Côte d'Ivoire : le Conseil de sécurité renouvelle le mandat de l'ONUCI pour six mois |
Mardi, 21 Décembre 2010 01:51 |
20 décembre 2010 – Le
Conseil de sécurité a décidé lundi de renouveler le mandat de
l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) jusqu’au 30 juin
2011 avec un effectif de 8650 membres et de prolonger jusqu’au 31 mars
2011 le déploiement temporaire du renfort de 500 hommes, alors que le
pays est confronté à une crise politique après le second tour de
l’élection présidentielle du 28 novembre.
Dans une résolution adoptée à
l’unanimité, le Conseil décide également d’autoriser le Secrétaire
général de l’ONU de prolonger de quatre semaines au plus le
redéploiement temporaire de la Mission des Nations Unies au Libéria
(MINUL) à l’ONUCI d’un maximum de trois bataillons d’infanterie et
d’une unité aérienne constituée de deux hélicoptères de transport
militaires.
Il confirme "son intention
d'envisager d'autoriser le Secrétaire général à redéployer des
contingents entre la MINUL et l'ONUCI en tant que de besoin et à titre
temporaire" et demande aux pays qui fournissent des contingents de
soutenir le Secrétaire général dans ce domaine.
En outre, il décide de proroger jusqu’au 30 juin 2011 l’autorisation
qu’il a donnée aux forces françaises de soutenir l’ONUCI dans la limite
de leur déploiement et de leurs moyens.
Dans leur résolution, les membres du Conseil demandent « instamment à
toutes les parties et acteurs ivoiriens de respecter la volonté du
peuple et les résultats du scrutin, attendu que la Communauté économique
des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine ont
reconnu en M. Alassane Dramane Ouattara le Président-élu de la Côte
d’Ivoire et le représentant des suffrages librement exprimés du peuple
ivoirien, ainsi que l’a proclamé la Commission électorale indépendante. »
Le Conseil « condamne la persistance des violations des droits de
l’homme et du droit humanitaire contre des civils signalées dans
différentes parties du pays, notamment les nombreux actes de violence
sexuelle commis dans l’impunité » et souligne « que les auteurs
d’infractions doivent être traduits en justice ».
Les membres du Conseil de sécurité prient instamment « toutes les
parties de collaborer pleinement à l’action de l’ONUCI et des forces
françaises qui la soutiennent, notamment en assurant leur sécurité et
leur liberté de mouvement et en leur donnant un accès sans obstacle ni
retard à tout le territoire de la Côte d’Ivoire. » Ils demandent
également à toutes les parties ivoiriennes concernées « à rétablir sans
tarder les émissions des médias ivoiriens non publics » et d’éviter
d’utiliser les médias pour inciter à la haine.
Le Conseil de sécurité « réaffirme qu’il est prêt à prendre des mesures,
y compris des sanctions ciblées, à l’encontre des personnes, qui entre
autres agissements, menacent le processus de paix et la réconciliation
nationale. »
De son côté, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en
Côte d’Ivoire, YJ Choi, a déclaré lors d’une conférence de presse lundi
que malgré les actes hostiles du camp du Président sortant Laurent
Gbagbo contre la communauté internationale, l'ONUCI continuerait à faire
son travail.
«
A partir du 15 décembre, le camp du Président Gbagbo a commencé à
augmenter les actes hostiles contre la communauté internationale, dont
le corps diplomatique, les Forces impartiales, et l'ONUCI », a souligné
M. Choi, lors d'une conférence de presse à Abidjan, la capitale
économique de Côte d'Ivoire.
S'agissant de l'ONUCI, le camp Gbagbo a commencé à renforcer les postes
de contrôle établis sur la route d'accès à l'Hôtel du Golf, où réside
le Président élu Alassane Ouattara. « Il a commencé à bloquer les
véhicules de l'ONUCI, y compris une ambulance de l'ONUCI transportant du
personnel médical. En outre, les postes de contrôle ont commencé,
épisodiquement, à refuser à des camions transportant de l'eau et de la
nourriture l'accès à Hôtel du Golf, privant des civils et des Casques
bleus d'eau, de nourriture et de médicaments », a souligné YJ Choi.
Au cours de la nuit du 17 au 18 décembre, une patrouille de Casques
bleus a été suivie par une voiture civile transportant six hommes armés
vêtus d'uniformes militaires. Ils ont tiré sur le véhicule de l'ONUCI
alors qu'il rentrait dans le quartier-général de la Mission à 1 heure du
matin. Ils ont continué à tirer sur la sentinelle le long du mur. La
sentinelle a riposté et ils se sont enfuis.
«
Depuis le 18 décembre, le camp du Président Gbagbo a commencé à
envoyer des jeunes hommes armés aux domiciles de certains employés de
l'ONU, frappant à la porte et demandant leur date de départ ou entrant
dans leur domicile sous le prétexte de rechercher des armes. Leur moment
préféré pour de telles visites jusqu'à maintenant a été pendant la
nuit. De tels actes sont des signes clairs d'un manque de modération qui
est indispensable dans l'exercice du pouvoir », a dit le Représentant
spécial de l'ONU.
«
Tous ces actes ne dissuaderont pas l'ONUCI de faire son travail alors
que nous nous rappelons de cette maxime de Winston Churchill : 'si vous
traversez l'enfer, continuez d'avancer' », a-t-il ajouté. « L'ONUCI
continuera d'avancer, de faire son travail ».
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a prévenu samedi soir que
toute attaque contre les Casques bleus des Nations Unies en Côte
d'Ivoire aura des conséquences. « Toute attaque contre des forces de
l'ONU sera une attaque contre la communauté internationale et les
auteurs de ces actes seront tenus pour responsables. Toute mesure
destinée à entraver et à restreindre les opérations de l'ONU est de la
même façon inacceptable. L'ONUCI remplira son mandat et continuera à
surveiller et à enregistrer toutes les violations des droits de l'homme,
les incitations à la haine et à la violence, ou les attaques contre
les Casques bleus", a dit Ban Ki-moon.
La Côte d'Ivoire est confrontée à une forte incertitude politique après
que le Président sortant Laurent Gbagbo a refusé de reconnaître sa
défaite lors du second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre.
La communauté internationale, dont l'ONU, a reconnu la victoire de son
adversaire Alassane Ouattara. Des affrontements meurtriers ont éclaté
jeudi entre les forces de sécurité loyales à Laurent Gbagbo et les
partisans d'Alassane Ouattara.
un.org
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