We cannot develop without our identities and culture. No nation can grow by replacing her culture with borrowed cultures. I think our brother Ace has a partner in La-Guinea's new minister of culture Ahmed Tidiane Cisse. Haruna. Here's an interview with Ace's twin brother. Ahmed Tidiane Cissé, ministre de la Culture Ahmed Tidiane Cissé, ministre de la Culture : « Il n'y a pas de politique nationale culturelle en Guinée » Guinéenews© : Bonjour M. Cissé ! Quelle sont vos impressions après votre nomination au poste de ministre de la Culture et du patrimoine historique ? Ahmed Tidiane Cissé : Bonjour, Kouyaté ! D'abord, je dirais que je suis très content d'avoir été choisi parmi tant de meilleurs qui font le même travail que moi. C’est la consécration d'un travail de longue halène. J'ai toujours évolué dans la culture. Même en France, c'est des études en cultures que j'ai faites. J'ai vécu de la culture là-bas. Même ici, j'ai voulu porter les mêmes choses, mais malheureusement, j'ai été mal compris. Car, il y avait un dysfonctionnement dans les déclarations et dans des hommes. Or, pour moi, la culture est le socle de tout ce qu'on construire. Aucun pays ne peut se développer sans son identité culturelle en empruntant aux autres leurs vécus culturels. Donc, j'avais toujours pensé que l'Afrique d'une manière générale, et la Guinée particulièrement, ne peut pas se développer sans tenir compte de ce paramètre. Donc, c'est de m'avoir nommé à un poste où je peux dignement apporter ma contribution dans le développement de notre pays. Ma crainte était que la tâche me semble immense, mais comme je serai entouré des gens de bonne volonté conscients de l'importance de la culture, cette crainte est déjà écartée. Si le Pr Alpha Condé qui est un ami de plus de trente ans m'a confié ce département, c'est parce qu'il connaît que je peux apporter beaucoup de choses à ce département. Guinéenews© : Quelles seront vos priorités pour réussir à la tête de ce département qui était tant convoité par d'autres hommes de culture ? Ahmed Tidiane Cissé : L'une de mes priorités sera de mettre les hommes politique à l'école de la culture ; que la vision de chaque leader politique parte d'un fondement culturel ; que les projets de société que nous élaborons, soient étudiés par un argumentaire culturel. C'est vous dire qu'on ne peut pas nous développer en ignorant notre identité culturelle. J'essayerai aussi d'être simple en restant moi-même, car le général De Gaulle disait que ' l'homme n'est grand qu'à genoux '. C'est-à-dire, il ne faut pas penser que le titre de ministre me met au dessus de tout le monde. C'est cette méthode là qui va nous permettre d'approcher et d'écouter tout le monde, afin d'aider le gouvernement à mettre en marche la locomotive du développement culturel. Guinéenews© : En tant qu'homme de culture aguerri, quelle analyse faites-vous de la politique culturelle de notre pays ? Ahmed Tidiane Cissé : Il n'y a pas de politique nationale culturelle en Guinée. Je l'ai toujours dit. Il y a quatre à cinq ans, je l'ai avoué aux hommes de culture de notre pays. Or, c'est la vérité. Il y a des actions et des activités culturelles disparates par-ci par-là, mais il n'y a pas de politique nationale culturelle. Il y a une politique officielle écrite, mais dans l'application, il n'y a pas de politique nationale de la culture. Il faut avoir le courage de le dire. Je ne dis pas que je vais imposer cette politique, mais je vais essayer d'appliquer la politique nationale de la culture dans notre pays. C'est une politique nationale. Je pense que le changement prôné par le Pr Alpha Condé, va inclure dans ses priorités, la mise en œuvre de ce qui est jusqu'ici théorique. C'est-à-dire la politique nationale culturelle, telle que rédigée depuis longtemps par des cadres évoluant dans ce secteur. Qu'on mette en valeur ces écrits. dans ce cas, on pourra parler d'une politique nationale de la culturelle. Mais, pour le moment, on chante,on écrit, on danse, on se rencontre, il n'y a pas de politique nationale de la culture; c'est-à-dire une détermination et une volonté politique qui se met dans les dispositions de construire les balises culturelles à l'intérieur desquelles tout évoluera. Guinéenews© : Avez-vous un message à l'endroit des hommes d’arts et de la culture dont la majorité chez nous, évolue dans l'amateurisme ? Ahmed Tidiane Cissé : Je dis que même le talent se travaille. Tout Guinéen croit qu'il est chanteur, musicien, poète ou danseur. Il y a des dons. Il y en a qui sont doués pour chanter, pour danser, pour écrire ou pour dessiner. Mais, on ne peut pas transmettre quelque chose qu'on n'a pas possédé de manière scientifique. Les amateurs doivent comprendre qu'écrire, danser, dessiner ou jouer du balafon, s'apprend, car c'est un métier. L'amateurisme, c'est juste pour jouer sur la place du village. Ça s'arrête là. Mais si vous voulez en faire un métier, il faut savoir qu'on doit apprendre. Car, l'amateurisme tue la création culturelle. L'amateurisme fait croire qu'en se faisant passer pour un chanteur ou un danseur, qu'on peut gagner sa vie. Non, c'est de l'illusion. Vous pouvez gagner votre vie pendant une heure ou deux jours, mais si le côté professionnel n'est pas là, vous rendez mauvais service à ceux qui se battent sur le plan professionnel pour gagner leur vie à partir de la culture. Parce que tout le monde est chanteur, danseur, écrivain. C'est ce qui décourage parfois les vrais professionnels. Il n'est pas interdit qu'on devient professionnel. Il faut accepter d'apprendre. Donc, je dis à ces gens que c'est bien de venir dans la culture, mais ils doivent accepter d'apprendre. Car, même le talent se travaille. Le professionnalisme s'impose pour transmettre la culture. Il s'impose pour créer et continuer à créer. Si vous avez un don pour créer, vous devenez professionnel. Sinon, vous allez de l’à-peu-près. Or, à-peu-près n'est pas créatif. Guinéenews© : Avec votre nomination à la tête du département de la Culture, promettez-vous qu'avec vous le défi sera relevé pour permettre à la Guinée de retrouver sa place d'antan dans le concert des grandes nations de culture ? Ahmed Tidiane Cissé : S'il vous plait ! Un défi est appelé à être relevé. Ça fait 20 à 30 ans que je suis dans ce domaine. Donc, si on me confie une telle responsabilité, la gageure est une gageure, mais le défi doit être relevé. Sinon, c'est un échec. Et si on entreprend une action de ce genre, on veut réussir. Je ferai en sorte avec les hommes et les femmes qui seront mes collaborateurs qu'on dise, il est venu, voici les traces qu'il a laissées. Et c'est comme ça qu'on peut rentrer dans l'histoire. Propos recueillis par Boua Kouyaté ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤ To unsubscribe/subscribe or view archives of postings, go to the Gambia-L Web interface at: http://listserv.icors.org/archives/gambia-l.html To Search in the Gambia-L archives, go to: http://listserv.icors.org/SCRIPTS/WA-ICORS.EXE?S1=gambia-l To contact the List Management, please send an e-mail to: [log in to unmask] ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤