Haruna. Courtesy: Le Faso newspaper.
CI : Dominique Ouattara parle à Bruxelles
1. « La Côte d’Ivoire
reprendra sa marche en avant »
2. « Nous devons multiplier les actions communes »
3. « Si la notion de Première Dame devrait avoir un sens…. »
Le Forum Crans Montana a enregistré à Bruxelles à l’hôtel Le Plaza hier
mercredi 16 février sa 5ème réunion annuelle des Premières Dames.
Mme Dominique Ouattara faite oratrice principale ( keynot speaker) a
livré, devant une quarantaine de pays et une vingtaine d’organisations
du Monde entier dont l’UNESCO et l’ISESCO, sa vision de la « promotion
de l’égalité des sexes dans le cadre de la promotion de la coopération
sud sud ». Intégralité d’un discours qui a fait mouche.
Excellences, Mesdames les Premières Dames,
Madame la Directrice Générale de l’UNESCO,
Monsieur le Directeur Général de l’ISESCO,
Monsieur le Président du Forum de Crans Montana,
Mesdames et Messieurs, distingués invités,
Je considère que c’est pour moi un grand honneur de
pouvoir intervenir ce jour devant cette prestigieuse assemblée de
Premières Dames, si méritantes et expérimentées et de pouvoir apporter
ma modeste contribution à nos préoccupations communes.
C’est aussi et surtout un honneur à l’égard de mon pays,
la Côte d’Ivoire qui traverse en ce moment bien des difficultés mais
qui, nous l’espérons, reprendra rapidement sa marche en avant pour la
paix. En effet, je suis certaine que la Côte d’Ivoire réalisera très
bientôt ses chances de progrès dans la fraternité et la concorde avec
tous ses enfants.
Permettez-moi aussi de voir dans votre invitation une
marque d’attention particulière pour la cause que nous défendons
ensemble : celle de la femme et de l’enfant en Afrique.
Je me réjouis de constater que les préoccupations de
cette table ronde coïncident, pour l’essentiel, avec la philosophie et
les valeurs de la Fondation CHILDREN OF AFRICA que j’ai honneur de
présider.
Je voudrais en rappeler quelques unes : Promotion et
égalité des sexes, femmes et affaires publiques, coopération Sud/Sud,
rôle des femmes dans la transmission de l’héritage culturel, etc…
De nombreuses conférences se tiennent régulièrement
autour de ces thèmes. Et pour avoir pris l’habitude de suivre ces
questions, je me permettrai de faire deux remarques :
D’abord, on reconnait de façon presqu’unanime la
nécessaire implication des femmes à tous les niveaux de la société, dans
la vie publique ou dans d’autres secteurs.
En second lieu, on relève que la vraie difficulté pour
permettre aux femmes de jouer un rôle efficace, se situe au niveau des
choix stratégiques et des modalités concrètes d’actions.
En effet, entre les premiers pas mal assurés d’une
petite fille qui manque de tout, y compris de kit scolaire minimum et la
scientifique accomplie aux postes de commandes, quelles sont les
différentes étapes indispensables à franchir ? Où se trouve le chemin
critique ?
Comment lutter contre les pesanteurs de tous ordres qui peuvent décourager même les volontés les mieux affirmées ?
Voilà, à mon avis, quelques aspects du véritable défi.
Chers amis,
Je crois aussi que le meilleur remède contre le
découragement et l’abandon, réside dans les échanges d’expériences. Nous
avons en effet, chacun et chacune à un niveau ou à un autre, une somme
d’échecs et de réussites que nous devons partager pour améliorer nos
résultats.
De ce point de vue, on ne peut que se féliciter de
l’idée de coopération Sud/Sud, d’une part et de rapprochement des
cultures d’autre part.
Et je me réjouis particulièrement des échanges fructueux
de ce jour. Ils seront mis au profit de toutes les organisations qui
œuvrent à l’épanouissement et à la promotion de la femme.
Nous devons multiplier les partenariats, les actions
communes ponctuelles ou pérennes et promouvoir une coopération
multiforme aussi bien, entre nous-mêmes au Sud, qu’avec nos sœurs et nos
amis du Nord.
Excellences, Mesdames les Premières Dames et Chères Sœurs,
Vous avez pris conscience de vos responsabilités. Et
vous savez que, si la notion de Première Dame devait avoir un sens,
c’est avant tout celle d’assumer une grande responsabilité sociale dans
nos pays respectifs avec beaucoup de volonté, d’imagination et de
ressources.
Je voudrais profiter de l’occasion qu’il m’ait donnée
aujourd’hui pour vous adresser, chères Premières Dames, mes
félicitations les plus chaleureuses et toute mon admiration. En effet,
vous avez démontré votre engagement sans réserve et réussi des prouesses
là où l’espoir était à peine permis.
Chères Sœurs,
J’aimerais compter sur votre aide pour suivre votre exemple et bénéficier de votre expérience.
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Je dispose déjà, grâce à Dieu, d’un outil de travail que
mon équipe et moi-même, avons patiemment forgé depuis douze (12) ans :
la Fondation CHILDREN OF AFRICA créée pour soulager nos pauvres frères
et sœurs démunis.
Cette Fondation fait preuve d’une volonté déterminée.
Nous avons pu impliquer en Côte d’Ivoire des dizaines de personnes de
toutes conditions qui en ont fait leur cause personnelle et qui
s’identifient aux actions menées.
Nous avons aussi fait preuve d’une certaine imagination
pour trouver des financements privés grâce aux âmes de bonne volonté.
Nous avons procédé à une segmentation de nos interventions dans le
domaine social : la santé, l’éducation, la mise en place de financements
de micro projets pour les femmes par exemple …
En outre, n’ayant aucune visée clientéliste, nous avons
dès le départ en 1998, noué des contacts au-delà de notre pays. C’est
ainsi que vous remarquerez quelques unes de nos interventions dans
d’autres pays africains.
Nous croyons en la ressource humaine comme première
ressource de notre continent qui est si riche. C’est pourquoi,
l’investissement dans l’éducation, notamment des couches les plus
défavorisées, loin d’être un effet de mode, est pour nous un véritable
axe stratégique. Et pour y répondre nous avons participé à la
construction de plusieurs infrastructures scolaires et de formation.
Notre volonté est de faire beaucoup plus dans ce
domaine. Notre plan de développement intègre en effet largement la
question de l’éducation sous toutes ses formes.
Par ailleurs, comme nous savons que notre jeunesse doit
se former tout le long de son parcours professionnel, nous avons pris
quelques initiatives afin de lui permettre de se familiariser, dès
maintenant, avec les nouvelles technologies de l’information et de la
communication, par la création de salles multimédia à travers le pays.
L’accès au savoir par le biais de ces nouveaux outils
numériques permettra à la femme en particulier de développer ses
connaissances en alliant sa culture et ses contraintes familiales à sa
volonté de s’affirmer pleinement.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je voudrais donc redire ma confiance dans les actions
des personnalités telles que vous, qui, bien que confrontées à des
compétitions économiques âpres, prennent le temps de réfléchir à des
sujets si essentiels pour l’avenir de l’Humanité. Je veux parler de la
Solidarité, des échanges, du partage et de la volonté d’avancer
ensemble.
Oui, Excellences, Mesdames et Messieurs,
Nous irons loin tant que nous garderons intacte cette
volonté de progresser ensemble. La fraternité humaine finira
nécessairement par transcender tous les intérêts économiques, pour
devenir une valeur en hausse.
Excellences, Chères Premières Dames, Mesdames et Messieurs, Chers invités,
C’est à la fois mon espérance et ma conviction.
Je vous remercie
Le Faso.net
17 Février 2011.