Haruna. Courtesy: Xinhua news.

Pr Alpha Condé, Président de la République de Guinée: « L’Etat va prendre entre 33% et 39% dans toutes les mines… » .																									



					
	
	
17-Fev-2011
A l’occasion de l’arrivée du Ministre chinois des Affaires Etrangères en Guinée, du 13 au 14 février, l'Agence de presse Chine Nouvelle (Xinhuanet) a rencontré le chef de l'Etat guinéen, Alpha Condé. Nous vous livrons l'intégralité de cet entretien. 

Comment évaluez-vous la visite du Ministre chnois des Affaires Etrangères en Guinée ? 

-Bon, c'est extrêmement important pour nous, parce que la Guinée a été presque le premier pays africain à établir des relations diplomatiques avec la Chine. Donc il y a une vielle amitié qui lie la Chine à la Guinée. 
Et aujourd'hui la Chine est un partenaire extrêmement important pour nous parce que la chine a une culture de coopération très poussée avec la Guinée. Et en ce qui me concerne, mois j'ai des relations avec les chinois depuis quant j'étais étudiant, avec la fédération des étudiants chinois. 
Donc j'ais beaucoup suivis l'évolution de la Chine, depuis les temps anciens jusqu'a aujourd'hui. Donc c'est un grand honneur pour nous que le Ministre des Affaires étrangères vienne. Je n'ai pas encore deux mois puisque j'ai été investi seulement le 21 décembre. Mais c'est vraiment un grand honneur pour la Guinée et j'espère que sa visite va renforcer beaucoup la coopération entre la Guinée et la Chine. 

A votre avis, dans le futur quelle importance accordez-vous à la coopération entre les deux pays ? 

-Ce qui est important c'est d'abord ce que la Chine peut nous apporter et ce que nous nous pouvons apporter à la Chine, parce que vous savez nous nous sommes pour une coopération Sud Sud, mais une coopération gagnant gagnant. 
Donc la construction des infrastructures en Guinée, la construction du chemin de fer et surtout des centrales sur les barrages de Kaléta et de Soapiti et aussi au niveau de l'agriculture. Donc en contre partie, nous allons permettre à la Chine aussi d'avoir accès à nos ressources minérales, particulièrement la bauxite et le fer et éventuellement d'autre minerais et si possible le pétrole. Donc nous voulons vraiment renforcer la coopération entre les deux pays. 

Dans le domaine économique et commercial, est ce que vous avez des propositions concrètes sur la coopération sino-guinéenne ? 

-Oui, nous avons demandé que la commission mixte paritaire se réunisse en mars pour qu'on revoie l'accord global qui nous lie avec la Chine. Nous attendons de la Chine sa participation d'investissement et aussi les crédits acheteurs, pour qu'on puisse acheter des matériels chinois. Mais en même temps pour que nous aussi nous puissions permettre à la Chine d'avoir des permis de recherche ici. 
Mais nous voulons aussi élargir la coopération au système bancaire et monétaire puisque vous savez qu'aujourd’hui le système monétaire est un peu perturbé. En même temps, nous voulons sur le plan international coopérer avec la Chine, au niveau de l'O.M.C, Organisation Mondiale du Commerce et aussi concernant l'environnement et l'effet de serre. Sur tous ces problèmes internationaux, nous voulons avoir une collaboration avec la Chine, pour que ensemble, nous asseyions de faire évoluer les choses. 

Les medias occidentaux estiment que la coopération entre la Chine et l'Afrique n'est pas une coopération légale. Monsieur le Président, qu’en dites vous à propos de cette coopération Chine Afrique ? 

-Moi c'est d'abord la coopération. Mois je suis panafricain. Je suis pour une coopération entre les pays africains et ensuite une coopération sud sud. Et quand ont dit sud sud, il y a seulement trois pays la Chine, l'Inde et le Brésil. Donc pour nous la coopération chinoise présente beaucoup d'avantage. Parce que d'abord la Chine non seulement fait des dons à l'Afrique, mais des investissements extrêmement important à des taux très faibles. 
Evidement c'est un peu gênant pour des pays occidentaux dans la mesure où aujourd'hui, ils ne sont plus les seules et qu'aujourd'hui nous avons trouver une alternative. C'est à dire il y a la coopération chinoise qui est l'alternative. Quand vous êtes dans un endroit et que quelqu'un d'autre vienne, vous voyez ce que ça fait. 
Bon, mais pour nous l'arrivée de la Chine est une très bonne chose pour nous. Non seulement ça permet des investissements extrêmement importants mais ça nous libère aussi de toutes pressions extérieures. Parce que si nous ne négocions pas avec une société occidentale, nous pouvons négocier avec la Chine. Donc pour nous la présence de la Chine est extrêmement importante dans l'évolution de notre pays. 

Vous êtes au pouvoir depuis deux mois. Quels sont vos principaux défis et avez-vous des mesures idéales pour faire face à ces défis ? 

-Pour le moment, nous sommes entrain de prendre des mesures structurelles, c'est à dire changer complètement la situation économique et sociale en Guinée. Vous savez, la Guinée a été très mal gérée. Nous sommes entrain de faire un nouveau code minier pour que nous soyons en partie propriétaire de nos mines. C'est à dire, l'Eta va prendre entre 33% et 39% dans toutes les mines. Deuxièmement, nous allons créer une société d'hydrocarbure, qui va être comme SONATRA en Algérie ou bien SONAGOL en Angola, qui va s'occuper donc et de la recherche pétrolière et de la commercialisation, qui pour le moment est dominé par des monopoles français TOTAL et SHELL. Ensuite nous allons créer une société de patrimoine qui porter toutes les actions qu'on a dans les mines. Nous allons aussi modifier le code pénal, modifier la façon de juger. Nous allons aussi revoir le code des investissements. Donc nous allons créer les bases, un peu ce que TEN CHaoping a fait quand il est venu en Chine, un peu comment il a restructuré parce qu'il faut restructurer. Donc les trois premiers mois, nous allons les consacrer à la restructuration de l'organisation, la reforme de l'administration. Hier j'ai créer un haut commissariat à la reforme de l'Etat et à l'administration. Nous devons d'abord mettre la Guinée sur les rails. Ensuite évidemment il est important qu'on donne satisfaction à la population, parce que vous savez les conditions de vie en Guinée sont très difficiles. Donc il faut qu'on permette à la population d'avoir accès à des denrées de coups moins élevés, mais surtout surtout, qu'on donne le courant, l'électricité, qui est le grand problème de la Guinée aujourd'hui. 

Pendant les cinq prochaines années, est ce que vous avez des limites dans le temps pour atteindre les objectifs fixés ? 

-Je pense que dans les cinq ans, nous pouvons résoudre l’essentiel des problèmes en Guinée. C'est à dire avoir l'autosuffisance alimentaire pour ne plus avoir besoin d'importer la nourriture. D'ailleurs nous entendons renforcer la coopération avec la chine dans les domaines agricole et agroindustriel. Deuxièmement nous espérons qu'on aura construit le barrage de Kaléta, ce qui va nous aider beaucoup dans le problème énergétique en guinée. Ensuite le barrage de Soapiti, parce que nous voulons que nos matières premières soient transformées sur place. Vous savez que pour passer de la bauxite à alumine et à l'aluminium il faut beaucoup d'énergie. Et comme nous ne voulons plus que nos matières premières soient exportées à l'extérieurs à l'état brute, il faut que nous aillons un programme qui nous permette de passer de la bauxite à alumine, de alumine à l'aluminium, de minerais de fer au fer. Donc vous voyez que le problème d'énergie est extrêmement important pour nous. Mais c'est pas quelques chose qu'on peut résoudre en un an. Mais j'espère que d'ici 2015 on va résoudre ces problèmes qui sont essentiel pour la Guinée. 

Les élections présidentielles se sont terminées avec succès en Guinée, sans incident majeur, contrairement à d’autre pays voisins comme la Côte d'Ivoire où deux présidents co-existent encore. A votre avis où se trouve la différence majeure entre le cas guinéen et le cas ivoiriens? Et avez-vous des propositions pour résoudre la crise postélectorale ivoirienne ? 

- Bon vous savez c'est difficile. Je pense qu'en Côte d'Ivoire après l'élection de Laurant Gbagbo, deux ans après, il y a eu la rébellion au nord. Donc finalement il considère que c'était Allassan Ouattara qui était derrière cette rébellion, don pour lui tous les problèmes ivoiriens viennent de Ouattara. Et je pense aussi que le Président Gbagbo était sûre de gagner les élections et il a été très surpris. Mais ce qui est important pour nous ce que la paix revienne en Cote d'Ivoire et que les ivoiriens s'entendent. Parce que non seulement la Côte d'Ivoire est un pays voisin. Si la maison de votre voisin brûle le feu peut vous atteindre. Et nous souhaitons donc que très rapidement la Côte d'Ivoire arrive a résoudre ce problème pour qu'elle reprenne sa marche en avant. Donc notre problème a nous est de faire en sorte que les deux parties s'entendent pour que la Côte d'Ivoire sorte de cette situation, parce qu c'est une situation qui est très préjudiciable à toute l'Afrique de l'ouest, d'autant plus que nous avons beaucoup de nos compatriotes en cote d'Ivoire. Nous avons près d'un million de guinéens en Côte d’ Ivoire. Donc nous sommes directement touché par la crise, sans compter les réfugiés qu'on reçoit massivement à nos frontières, qui viennent compliquer notre situation. 

Pour le moment mois j'écoute. J'ai été au Burkina où j'ai écouté le Président Compaoré, j'ai été en Angola où j'ai écouté le président Dos Santos. Donc pour mois, le problème c'est de voir comment rapprocher les positions pour qu'on arrive à une solution. Ça ne sert à rien de prendre des positions tranchées. Il faut plutôt voir comment, parce que l'Afrique est divisé sur cette question, donc comment dépasser cette division. C'est ça qui m'importe mois. 

Merci Monsieur le Président de la République ? 

C’est moi qui vous remercie très sincèrement. 

Propos recueillis par 
Ll’équipe TV Chine et l’Agence de presse Chine Nouvelle





 




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