Fantabulous. Defections, Desertions, Surrender at the Airport. How wonderful is this? Thank you UN, Guillaume Soro and the FN, and Commando Invisible. Thank you Ivorians. Haruna.
CI : En fuite, Laurent Gbagbo perd les derniers leviers du pouvoir
La
chute de Laurent Gbagbo est désormais certaine. Après d’intenses
combats nocturnes à Abidjan entre sa garde rapprochée et les troupes du
président élu Alassane Ouattara, le président ivoirien sortant a dû fuir
vers une destination inconnue. Dans son camp qui a enregistré de
nombreuses défections, c’est toujours le silence radio.
La scène était surréaliste. Alors que les combats
faisaient rage entre les Forces républicaines d’Alassane Dramane
Ouattara et les miliciens fidèles au président sortant autour de la RTI,
la télévision d’État diffusait en boucle des images de Laurent et
Simone Gbagbo, tout sourires, en train de plaisanter avec leurs proches.
Des images qui n’avaient visiblement pas été tournées ce jeudi 31 mars,
mais dont le seul but était de montrer que Laurent Gbagbo était
toujours président de la Côte d’Ivoire...
Mais aux environs de 23 heures (locales et GMT), la RTI
ne pouvait plus donner le change aux Ivoiriens. Son signal était coupé,
après qu’elle a été pilonnée à l’arme lourde. Les combats étaient
terminés et les forces pro-Ouattara en prenaient le contrôle. Selon nos
informations, le général de l’armée de terre Firmin Detoh, qui s’était
rallié un peu plus tôt à Ouattara, a participé à cette prise en envoyant
ses hommes en renfort. De grosses pertes ont été infligées aux
miliciens qui gardaient les lieux après la désertion de la gendarmerie
et des Forces de défense et de sécurité (FDS).
Nady Bamba en fuite
Les désertions ou ralliements ont été nombreux durant
ces dernières quarante-huit heures. Le général Mangou, chef d’état-major
des armées, s’est réfugié mercredi soir à l’ambassade d’Afrique du Sud,
Édouard Kassaraté, patron de la gendarmerie a rallié quant à lui les
Forces républicaines (FRCI) pro-Ouattara jeudi après-midi. En réalité,
tous les chefs de grands commandements ont fait allégeance au président
élu, exceptés le patron de la Garde républicaine, Bruno Dogbo Blé et
celui du Groupe de sécurité du président de la République (GSPR), le
colonel major Nathanaël Brouaha Ehouman. Deux autres sont restés fidèles
à Gbagbo, et sont même parmi ceux qui ont le plus combattu cette nuit :
le commandant Boniface Konan (fusilier marin commando) et le commandant
Jean-Noël Abehi (escadron blindé).
En plein milieu de la nuit, la résidence présidentielle
où logeait Gbagbo a été prise par les FRCI, puis fouillée de fond en
comble : aucune trace du président sortant, de sa femme, ni de ses
proches, dont la plupart se terrent ou ont fui à l’étranger. Nadiana
Bamba alias Nady, la seconde épouse de Gbagbo, a quitté Abidjan dans
l’après-midi. Elle a été aperçue à l’aéroport embarquant sur un vol
régulier. Appiah Kabran, conseiller juridique de Gbagbo ou Gervais
Koulibaly, le porte-parole du président sortant, ont quant à eux préféré
rester à Accra (Ghana) alors qu’ils devaient prendre un vol de Emirates
pour Abidjan. Charles Blé Goudé et Pascal Affi N’Guessan, qui avaient
tous deux éteint leurs portables dans la soirée, n’ont pas donné de
nouvelles. Mamadou Koulibaly, le président de l’Assemblée nationale, se
trouverait à Accra.
Derniers bastions
Les derniers bastions de résistance des pro-Gbagbo
subsistent aux alentours du palais présidentiel au Plateau et dans le
camp de gendarmerie d’Agban, qui ne s’est pas rendu. Dans le quartier de
Cocody, de fortes explosions - probablement des tirs de mortiers - se
faisaient encore entendre vendredi matin. Les combats dans la journée et
la nuit ont été rudes, notamment l’après-midi dans le quartier
d’Attiécoubé Sébroko, devant le QG de l’Onuci entre les Casques bleus et
la Garde républicaine de Bruno Dogbo Blé, qui a subi de lourdes pertes.
Enfin, les forces des Nations unies en Côte d’Ivoire
(Onuci) ont pris le contrôle de l’aéroport d’Abidjan jeudi, a affirmé à
l’AFP un responsable de l’ONU sous couvert d’anonymat. Le commandant en
chef de l’aéroport, qui avait 100 hommes sous ses ordres, a fait
défection « et remis le contrôle aux troupes de l’ONU de façon
pacifique ». Une information confirmée officiellement un peu plus tard.
« À la demande des autorités aéroportuaires civiles, nous avons envoyé
une unité de 30 hommes. Il ont rencontré un peu de résistance sur la
route de l’aéroport, mais ils y sont arrivés », a confirmé un
porte-parole des Casques bleus, Michel Bonnardeaux. Quel que soit
l’endroit où le président sortant se trouve, il ne contrôle plus le
pays.
01/04/2011 à 09h:21 Par Jeune Afrique