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Le président russe Dmitri Medvedev, le 27 mai
2011 au G8 de Deauville © AFP |
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DEAUVILLE
(France) (AFP) - 22:02 - 27/05/11 - Le conflit en Libye a connu
vendredi un développement politique majeur avec la décision de la Russie
de lâcher Mouammar Kadhafi, et pourrait entrer dans "une nouvelle
phase" militaire avec le déploiement d'hélicoptères d'attaque
britanniques aux côtés des français.
Maintenant la même attitude de
défi, le régime libyen a répondu qu'il n'était "pas concerné" par les
décisions annoncées au sommet du G8 en France et rejeté la médiation
proposée par Moscou pour sortir le pays d'un conflit qui a fait en plus
de trois mois des milliers de morts et risque de s'enliser.
Sur le terrain, l'Otan a accusé
les forces pro-Kadhafi d'avoir posé "un champ de mines" autour de la
ville stratégique de Misrata. Leur objectif est "d'empêcher la
population de circuler" et de "reprendre la ville" aux rebelles, a
déclaré le commandant en chef de l'opération de l'Otan, Charles
Bouchard.
Selon des sources hospitalières,
ces troupes continuent de bombarder cette ville située à 200 km à l'est
de Tripoli et à faire des victimes civiles.
Mais vendredi, c'est loin du front
que le sort du dirigeant libyen contesté a été débattu et que le
conflit a peut-être pris un nouveau tournant.
A Deauville (nord-ouest de la
France), où s'est tenu le sommet du G8, M. Kadhafi a perdu un allié de
poids, la Russie de Dmitri Medvedev qui s'est alignée sur la position
des Occidentaux pour réclamer son départ.
"Le monde ne le considère plus
comme le leader libyen", a dit M. Medvedev dont le pays refusait
jusqu'alors de soutenir les appels américain et français à son départ et
s'était abstenu lors du vote à l'ONU de la résolution 1973 autorisant
des frappes internationales contre Tripoli.
Après la signature par Moscou de
la déclaration finale du G8 affirmant que M. Kadhafi avait "perdu toute
légitimité", le président russe a offert à ses partenaires du G8 sa
"médiation" dans le conflit et annoncé l'envoi immédiat d'un émissaire à
Benghazi, fief de la rébellion libyenne dans l'Est.
Mais à Tripoli, la portée de ce
changement de cap russe a été minimisée par le vice-ministre aux
Affaires étrangères, Khaled Kaaim.
"Le G8 est un sommet économique.
Nous ne sommes pas concernés par ses décisions", a-t-il dit lors d'une
conférence de presse, soulignant avoir appris le changement de la
position russe dans la presse. "Nous n'avons pas été informés
officiellement. Nous sommes en train de contacter le gouvernement russe
pour vérifier les informations rapportées par la presse".
Il a rejeté dans le même temps une
éventuelle médiation de Moscou, affirmant que Tripoli n'"acceptera
aucune médiation qui marginalise le plan de paix de l'Union africaine
(...) Toute initiative en dehors du cadre de l'UA sera rejetée".
A Deauville également, le
président américain Barack Obama, qui a appelé une nouvelle fois au
départ du leader libyen, a averti que la coalition internationale allait
"finir le travail" en Libye.
L'Otan a intensifié depuis
quelques jours ses raids aériens sur la capitale libyenne Tripoli, où
cinq puissantes explosions ont de nouveau secoué jeudi soir le secteur
de la résidence de M. Kadhafi.
Signe d'une volonté d'accélérer
les opérations militaires en se rapprochant du sol, Paris et Londres
vont dépêcher des hélicoptères de combat capables de cibler plus
précisément les pro-Kadhafi en milieu urbain.
Les opérations de l'Otan en Libye
entrent dans "une nouvelle phase", a dit le Premier ministre britannique
David Cameron, alors que le président français Nicolas Sarkozy a
déclaré qu'il comptait se rendre avec M. Cameron, "le moment venu", à
Benghazi.
Le régime Kadhafi, en proie à une
révolte sans précédent depuis le 15 février, est sous le feu depuis le
19 mars des raids d'une coalition internationale intervenue pour assurer
la protection des civils.
La révolte a contraint près de
750.000 personnes à fuir, selon l'ONU, et fait des milliers de morts
selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo,
qui veut poursuivre M. Kadhafi pour crimes contre l'humanité.
Mais, acculé au départ depuis des
semaines, frappé par des sanctions et affaibli par des défections, celui
qui règne sur la Libye depuis près de 42 ans reste inébranlable.
"Connaissant l'homme, je ne crois pas qu'il va partir", a déclaré à
Deauville le patron sortant de la Ligue arabe, Amr Moussa.
AFP
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