I understand these sentiments and views of Gadhafi in Mali. I do not blame them at all. I did however consider that at the end of the day, the recipients of Gadhafi's largesse, if they are honest with themselves, will stand by Gadhafi through thick or thin. I actually admire these Malians. It just so happens that they did not understand that the largesse they benefitted from in the name of Islam, was denied others, Libyan citizens among them. And it was given them in the name of Gadhafi, not Libya. That is why they must be graceful miskeens and hold brief for Gadhafi. If these folk are Muslims, they are indeed grateful Muslims. They will find answers in the Qur'An ul Kareem.
Fabaddala Lletheena Thalamoo minhum ghawla, Ghaira Llethee feela lahum Fa-Arsalnaa Alaihim Rijizah mina-Ssamaa-E bimaa kaanoo Yathlimoona. Haruna.
Libye : Tripoli chute mais Bamako est pour Kadhafi
Dimanche,
lundi, Bamako scotché à la radio et à la télé ne veut rien croire des
difficultés du Guide Libyen. Le héros de la rue africaine a créé sa
légende. Tout est de savoir si elle se renforcera avec les heures ou si
elle chutera avec Kadhafi.
« Je le jure, le Guide ne peut pas finir aussi
facilement ». « Non, il a une botte secrète qui va annihiler les
envahisseurs. Quelque chose comme la bombe atomique ou pire ». Bamako
s’est couché dans l’appréhension et s’est réveillé avec de la
température. Surtout dans les fiefs du Guide : le grand marché de Bamako
et les abords du Centre culturel Islamique qui est, avec la Télévision
nationale, un des tout premiers cadeaux de la Libye au Mali.
Sarkozy et Obama ? Des monstres
Le mythique Centre culturel qui, ce vendredi, avait prié
pour la victoire de Kadhafi contre les croisés, a pour voisins : la
radio libre Fr3 et plusieurs petits garages et commerces. Tout au long
de la crise, Fr3 a consacré plusieurs émissions à la Libye et a donné la
parole à plusieurs religieux maliens surtout formés chez le Guide.
Résultat : une déferlante pro-libyenne capable de souffler n’importe
quelle digue. Et relation de cause à effet aggravée par la proximité
d’un des rares partis encore marxistes du pays -le Miria-, la zone, en
quelques mois, est devenue un imprenable bastion kadhafiste.
Ce lundi, matelassiers, mécanos, vendeurs à la sauvette,
retraités venant pour un brin de causette, personne n’a cru un traître
mot de ce que disaient les radios occidentales sur la chute de Tripoli,
l’arrestation des fils Kadhafi ainsi que les difficultés du Guide
lui-même. « Même si on le montre menotté, il ne faut pas croire. Ces
occidentaux sont le diable en personne. Ils sont capables de sortir le
sosie de Kadhafi », met en garde le chef de file des insurgés de Bamako
qui, eux, sont insurgés contre tout : les insurgés de Benghazi citoyens
du Cnt (le Conseil National de la Trahison ici) ; l’Otan et les
Nations-Unies qui ne veulent que le pétrole, la preuve étant qu’on
annonce déjà le retour de Eni et de Total en Libye.
Mais sans rémission, les créatures les plus honnies de
ce quartier manichéen sont Sarkozy et Obama. Sarkozy n’était déjà pas la
tasse de thé des Maliens à cause de l’immigration choisie et du vague
sentiment « qu’il n’aime pas le Mali ». Obama qui a avait été applaudi
sur la Tunisie et l’Egypte a plus chuté dans le cœur des Maliens que
dans les sondages américains. « On ne veut plus de coiffure et ou de
T-shirt Obama ici », interdit un des insurgés les plus remontés du lieu.
Ce lundi, le grand marché évoque à peine la marche plus que timorée
organisée vendredi dernier par un leader politique contre la vie chère.
Il n’y en a que pour Kadhafi.
Ben Laden plutôt que Saddam
L’homme est incontestablement une mégastar dans ce
milieu qui éclate de rire en apprenant que tout ce raffut c’est pour la
démocratie. A l’instar du petit peuple qui, presque partout en Afrique,
préfère un homme à poigne qui tient ses sujets, qui les nourrit bien et
qui sait aider les plus pauvres. Or Kadhafi, pour eux, est le prototype
du père fouettard et du père Noël combinés. Bel homme de surcroît qui
affectionne le boubou indigo du Sahel, le verbe toujours haut, l’Afrique
chevillée au corps, le tout sur fond de procès permanent contre
« l’occident qui ne pense qu’à lui-même ». Telle est l’image du Guide.
Et on ne peut l’éviter où qu’on aille à Bamako. L’Hôtel de l’Amitié, un
cadeau égyptien à l’Etat malien racheté trois décennies plus tard par la
Jamahariya domine toute la ville, du haut de ses dix sept étages. Il
jouxte deux autres hôtels, tous récemment rachetés par La Libye.
Et quand on va de la rive droite vers la ville en
passant par le pont Fahd, on ne peut manquer l’imposante cité
administrative attribuée à Kadhafi. A tort puisqu’il s’agit d’un prêt à
l’Etat malien qui a même nécessité la vente ou l’hypothèque d’une partie
du patrimoine immobilier. Mais le Mali aime Kadhafi, point barre. La
presse occidentale le dit en position de faiblesse et cherchant à
négocier avec les rebelles. Mais pour les inconditionnels du Guide, tout
ça c’est de l’intox pour saper le moral de ses troupes héroïques. La
preuve : « dimanche soir, on avait donné ces troupes vaincues et
rendues, lundi, elles ont défendu la place verte et notre Guide »,
décrypte un commerçant de tissu qui ne tenait aucun compte de
l’impatience de ses clients. Et puis, comme pour se préparer au pire, il
concède plus tard : « ils vont avoir raison de lui car c’est l’armée
des superpuissances qui le combat. Mais Kadhafi ne finira pas comme
Sadam Hussein, sorti d’un trou de rat et exécuté un jour de fête
musulmane. Pour beaucoup de Maliens, en effet, Kadhafi, l’homme des
miracles, passera par les mailles des filets de l’Otan et, comme Ben
Laden, fera bientôt trembler l’Occident.
Adam Thiam
Le Républicain du 23 aout 2011