I encourage partners of Mali and those who invest in Mali elections to withhold funding of unconscionable elections organized by this CENI. If they do, they will be aiding and abetting a crime against the great people of Mali.
I encourage all opposition parties in Mali to declare their intent to BOYCOT any elections organized and conducted by this CENI, and to continue their legal challenge to it in the Mali courts. It is foolhardy to participate in your own disenfranchisement and abuse when you are able to defend yourself. And no matter the number of muslims in Mali, a representative of the Supreme Islamic Council ought not belong to a CENI that does not have representatives from other religions of Mali. You do not feign to avoid conflict by initiating conflict. Just on this basis alone, the 2012 elections MUST be boycotted by all sober persons and parties.
I encourage ATT to afford General Kafougouna Kone greater supervision. Haruna.
CENI : Quand la solution devient un problème
Dans
son discours à la Nation à la veille de la fête du 22 septembre 2011,
le Président de République a invité les Maliens à s’engager pour des
élections transparentes et crédibles. Mais de la manière dont les
membres de la CENI ont été désignés et le bureau de cette institution
installé, l’on est en droit de s’interroger sur la bonne foi de nos
autorités quant à leur volonté d’organiser des élections transparentes
et crédibles, gage de stabilité.
Une commission nationale indépendante par essence a pour
vocation d’être le gendarme des joutes électorales, sa raison d’être
est d’assurer la moralité des scrutins et permettre à la fois au droit
et à l’équité de s’exercer en toute liberté. Celle qui s’apprête à
exercer son mandat, par de multiples cotés, devrait assurer et s’assurer
des conditions idoines pour une gestion optimale et sans contestation
possible des consultations à venir.
Or pour la première fois dans l’histoire de la
démocratie malienne, le Gouvernement de la République vient de mettre
en place une CENI où l’opposition parlementaire n’est pas représentée.
En effet, l’unique représentant de celle-ci choisi par le Général
Kafougouna Koné a été dénoncé par le regroupement des partis de
l’opposition qui l’ont même accusé d’être un homme de main du ministre
de l’administration territoriale.
Alors que celle-ci s’apprête à saisir la justice
malienne afin que le droit soit dit dans la clef de répartition des
postes de la CENI entre elle et la majorité présidentielle, le
Gouvernement par l’entremise du ministre de l’administration
territoriale s’est empressé d’installer le bureau de la CENI, coincé
qu’il est par le démarrage effectif de la mise à jour des listes
électorales, en octobre.
Présidé par Mamadou Diamoutani du Haut Conseil Islamique
du Mali, la CENI est partie pour être la fausse note des élections
générales de 2012. Malgré les dénonciations de la clef de répartition du
siège de la CENI par l’opposition, le Gouvernement a tranché en prenant
fait et cause pour la majorité présidentielle, à un moment où la
société civile ouvrait des négociations entre les deux parties.
Comme si cela ne suffisait et à un moment où certains
pensaient que le Gouvernement allait admettre qu’il s’était trompé en
prenant un décret de nomination des membres de la CENI sans l’opposition
parlementaire, il sort avec la grande armada de la mise en place du
bureau, comme pour dire que le débat est clos. Au rythme où vont les
choses, il est fort possible que l’opposition n’ait pas gain de cause
devant la justice malienne.
En tout cas, certains Maliens ont déjà leur petite idée.
« En 2012, comme en 2007, la fraude va s’installer à demeure au Mali »,
indique un observateur de la scène politique malienne. Selon lui, en
2012, avec ce qui s’est passé à la CENI en Côte d’Ivoire, l’enjeu au
Mali ce serait d’avoir une CENI sans une opposition capable de
contester avec des éléments officiels et crédibles les résultats qui ne
refléteraient pas le suffrage des Maliens. « Mais, avec un CENI comme
celle que le Général Kafougouna Koné vient de mettre en place, est-ce
que le Mali n’a pas volontairement choisi de se passer de l’aide de
certains partenaires financiers et techniques ». Telle est la question
que se posent de nombreux Maliens.
C’est peut être conscient de cette donne que le Premier
ministre Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, depuis quelques jours aux
Etats Unis, ne rate aucune occasion pour demander aux partenaires
techniques et financiers de voler au secours de la démocratie malienne
en aidant financièrement le pays à organiser les élections de 2012. Mais
avec ou sans l’argent des partenaires, que vaut une CENI sans un
minimum de représentativité des partis de l’opposition ?
Que vaut une CENI qui ne se sera pas assurée de
superviser des élections dont les prémices seront faussées du fait de
l’inexistence et de la grande difficulté à mettre en place des listes
électorales fiables. Que vaut une CENI où les « garde-fous » sont tout
aussi parties prenantes ?
Il n’y a aucun doute, la démocratie malienne court le risque, dans ces conditions, de devenir l’ombre d’elle-même.
Assane Koné
Le Républicain du 27 Septembre 2011.