Au lendemain de la découverte, en
Côte d'Ivoire, d'ossements qui pourraient être ceux du journaliste
franco-canadien Guy-André Kieffer,
et dans l'attente des résultats des tests ADN qui seront pratiqués en France la
semaine prochaine, Reporters sans frontières apporte son soutien à la famille
et salue les efforts du juge Patrick Ramaël de faire avancer l'enquête.
"Tant qu'il n'est pas
confirmé qu'il s'agit bien des restes de Guy-André Kieffer, il est
indispensable de rester prudents, mais une chose est sûre : c'est la première
fois, depuis près de huit ans, que l'enquête va si loin. C'est la première fois
que le juge d'instruction Patrick Ramaël est en mesure d'entreprendre des
fouilles, d'effectuer des prélèvements sur un squelette et de lancer des
analyses ADN", a déclaré Reporters sans frontières, qui rappelle que
l'organisation s'est constituée partie civile dans ce dossier, immédiatement
après la plainte déposée par la famille, en 2004.
"Nous ne sommes pas encore
au bout du chemin menant à la manifestation de la vérité. Si les ossements retrouvés
sont bien ceux de Guy-André Kieffer, confirmant ainsi que le journaliste a été
assassiné et enterré après son enlèvement, il restera à confondre les coupables
et les commanditaires. Qui exactement a enlevé le journaliste? Qui l'a tué?
Pourquoi? Plusieurs personnes citées dans ce dossier et soupçonnées d'être
impliquées ne sont pas inquiétées", a ajouté l'organisation.
Le 6 janvier 2012, un squelette a
été découvert dans un village de la région d'Issia (ouest de la Côte d'Ivoire),
après que le juge français Patrick Ramaël a ordonné d'y effectuer des fouilles.
Des prélèvements ont été effectués en vue d'analyses ADN. Les résultats
devraient être connus au cours de la semaine prochaine.
Le juge Ramaël a effectué trois
déplacements en Côte d'Ivoire depuis le changement de pouvoir en avril 2011.
Lors de son dernier séjour, en novembre, il avait notamment auditionné Patrice
Baï, ancien chef de la sécurité rapprochée de Laurent Gbagbo, et le commandant
Anselme Séka Yapo, qui assumait la même fonction auprès de Simone Gbagbo,
l'épouse de l'ex-président.
Le 16 avril 2004, Guy-André Kieffer est kidnappé par un commando sur le
parking d'un supermarché d'Abidjan après avoir été attiré dans un piège par
Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo. L'enquête sur cette affaire s'est
longtemps heurtée aux relations tumultueuses entre la France et la Côte
d'Ivoire, aux difficultés pour mener des recherches sur place, et à l'omerta
qui entourait les protagonistes de l'affaire, tous proches de la Présidence
ivoirienne de l'époque.