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Aujourd’hui lundi 14 mai 2012, depuis ce matin jusqu’à tard la soirée, les jeunes de Gao sont en révolte contre les occupants. Il s’agit particulièrement, de ceux de Gadeye, quartier habité essentiellement par les natifs de la ville et moins touché par les départs de populations. Ils ont envahi les rues, érigé des barricades, allumé des pneus, sortis des drapeaux du mali, en scandant « Abas Ancardine, Abas MNLA, Vive le Mali ». Les éléments des groupes armés répondaient par des tirs en l’air, à armes légères (un témoin me parlait même d’armes lourdes, car le sol tremblait me disait-il). Malgré ces tirs, les jeunes ont fait face les mains nues, et ont forcé les islamistes à battre en retraite et à quitter momentanément le centre ville. On dénote néanmoins un blessé par balle à la jambe.

Les jeunes ont voulu exprimer leur ras-le-bol des brimades dont ils sont de plus en victimes. Tout est parti d’un saccage par les éléments d’Ancardine la nuit du dimanche soir, de matériels audiovisuels, d’un groupe de jeunes qui jouaient au « Play station ». Ces jeunes se sont plaints auprès du chef coutumier en la personne d’ Arougaya Ibrahim Touré. Après rencontre, entre le notable et la direction d’Ancardine à Gao, une autre rencontre a été organisée ce lundi après midi entre les jeunes du quartier et la police religieuse d’Ancardine, à sa tête un natif de Gao, fils d’un marabout et vendeur de peau de bétail, récemment promu inspecteur de la ville,. C’est cette rencontre qui a mal tournée et a viré à l’émeute. Ancardine aurait accepté de dédommager les jeunes pour les casses de matériels. Aux dernières nouvelles, les tirs d’intimidation continuent encore bien après 21heures, heure locale. Leçon à retenir : Sans « armes adéquates », nos jeunes n’ont pas fui devant des islamistes « lourdement armés »