Courtesy: Afribone-CN & AFP. Haruna.
Mali : retour du président Dioncounda Traoré dans un pays en pleine tourmente
BAMAKO
(AFP) - (AFP) - Après deux mois de convalescence à Paris, le président
malien par intérim Dioncounda Traoré rentre vendredi à Bamako, capitale
d’un pays en pleine tourmente où il avait été violemment agressé dans
son bureau par une foule de manifestants hostiles à son maintien au
pouvoir.
La
première des tâches de Dioncounda Traoré dès son arrivée prévue à 16H30
(locales et GMT) sera de travailler à la formation d’un gouvernement
d’union nationale exigée d’ici mardi par les voisins ouest-africains du
Mali, sous peine de sanctions économiques et politiques.
Un tel gouvernement doit avoir la légitimité suffisante
pour pouvoir lancer, avec le soutien de la Communauté économique des
Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), une contre-offensive dans le nord
du pays totalement occupé depuis quatre mois par les islamistes liés à
Al-Qaïda au maghreb islamique (Aqmi).
Dioncounda Traoré, dont le retour à Bamako a été
confirmé jeudi soir par le gouvernement malien, devra décider s’il
maintient à son poste son Premier ministre de transition, Cheick Modibo
Diarra, astrophysicien de renommée internationale qu’il avait nommé le
17 avril, de plus en plus contesté.
Le propre parti de M. Traoré, l’Alliance pour la
démocratie au Mali (Adéma), qui appartient au large front formé contre
le coup d’Etat à Bamako le 22 mars, a réclamé la démission de Cheick
Modibo Diarra, accusé "d’incompétence et d’amateurisme" face aux
immenses défis auxquels est confronté le pays.
Le retour à Bamako de Dioncounda Traoré signifie en
principe qu’il a reçu toutes les garanties nécessaires quant à sa
sécurité personnelle, pour que ne se reproduise pas l’agression dont il a
été victime le 21 mai dans son propre bureau à la présidence par de
jeunes manifestants surexcités qui l’avaient violemment frappé, le
blessant grièvement.
"Nous avons pris des dispositifs sécuritaires
nécessaires pour que son retour se passe bien. Nous avons mis en place
les moyens qu’il faut", a affirmé à l’AFP un haut responsable malien du
ministère de la Sécurité, sans vouloir donner plus de détails.
Soldats ouest-africains prêts
Des hommes armés et cagoulés, présumés proches de
l’ex-junte militaire du capitaine Amadou haya Sanogo qui avait accepté
de rendre le pouvoir aux civils après son putsch du 22 mars contre le
président Amadou Toumani Touré (ATT), continuent de semer la terreur à
Bamako.
Ils y attaquent régulièrement des militaires, des
politiques, des hommes d’affaires et des journalistes considéré comme
pro-ATT : des témoignages recueillis par la presse malienne et des
défenseurs des droits de l’Homme font état d’exécutions sommaires et de
tortures commis notamment à la caserne de Kati, près de Bamako, quartier
général du capitaine Sanogo.
Des chefs militaires de la Cédéao ont affirmé jeudi à
Abidjan ne plus attendre qu’une résolution du Conseil de sécurité de
l’ONU pour déployer au Mali quelque 3.000 hommes qui devront participer à
la reconquête du Nord, mais aussi aider à sécuriser les organes et les
dirigeants de la transition à Bamako.
Le Conseil de sécurité s’est abstenu jusque-là de donner
un mandat à une éventuelle force ouest-africaine au Mali, attendant
plus de précisions sur ses contours et sa mission.
Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, président
en exercice de la Cédéao, a déclaré jeudi à Paris espérer une résolution
"dans les tout prochains jours" pour "une éventuelle intervention
militaire", à l’issue d’un entretien avec le président français François
Hollande.
La Cédéao attend également une demande formelle de
Bamako et une aide extérieure, logistique et technique, que plusieurs
pays occidentaux, dont la France, ex-puissance coloniale en Afrique de
l’Ouest, sont disposés à apporter.
C’est de ce soutien que doit discuter le ministre
français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, au cours de la tournée
qu’il a entamée jeudi soir au Niger et qui doit ensuite le conduire au
Burkina Faso, au Sénégal et au Tchad.
© AFP - le 27/07/12 - 12:42
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