[image: Images intégrées 1]
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<https://en.rsf.org/>*Communiqué de presse <https://fr.rsf.org/>*
​23.12
.2015

<https://www.facebook.com/Reporterssansfrontieres>
<https://twitter.com/RSF_Africa>


*​SÉNÉGAL​*

* Parler de corruption offense le chef de l'Etat sénégalais
<http://fr.rsf.org/senegal-parler-de-corruption-offense-le-23-12-2015,48688.html>*



*Quatre responsables et journalistes du groupe D-Média ont été arrêtés
depuis samedi dernier au Sénégal. Reporters sans frontières (RSF) rappelle
que tous les sujets, y compris les faits de corruptions liés au financement
politique, doivent pouvoir être traités librement, et s’étonne de mesures
aussi agressives dans ce pays pourtant connu pour son exercice pluriel et
relativement libre de la presse.Y a-t-il des sujets tabous au Sénégal ?
Plutôt réputé paisible pour les journalistes, le climat s’est récemment
tendu depuis les révélations de corruptions et de pots de vins, rendues
publiques par le journal français Le Monde
<http://www.lemonde.fr/athletisme/article/2015/12/18/le-pacte-de-moscou_4834601_1616661.html>.
Les discussions autour de ce scandal sur des antennes du groupe D-Média,
n’ont semble-t-il pas été du goût des autorités sénégalaises qui parlent
même d’ “offense au chef de l’Etat".Depuis samedi dernier, la police a
convoqué pas moins de quatre employés du groupe D-Média. Massamba Mbaye, le
directeur général du groupe qui comprend le quotidien La Tribune, la
chaîneSenTV et la radio Zik FM a été arrêté et longuement auditionné par la
police avant d’être reconvoqué pour le lundi suivant.Trois de ses équipiers
-la responsable des programmes de Sen-Tv, Ndèye Astou Guèye, son
journaliste-présentateur, Mamadou Mansour Diop et le journaliste Pap Bess
Diba- ont eux aussi été entendus lundi 21 décembre et priés de rester à la
disposition de la justice.Ces arrestations surviennent après la diffusion
vendredi sur les antennes de Sen Tv et Zik FMd’émissions discutant les
révélations de l’ancien président de la Fédération internationale
d’athlétisme, Lamine Diack, qui expliquait avoir reçu de Moscou des
pots-de-vin qu’il avait affecté en 2009 et 2012 au financement des
campagnes électorales de l’opposition au Sénégal.Dès le lendemain, la
police a fait irruption dans les locaux de Sen TV afin de confisquer toutes
les bandes des émission programmées entre 14 et 17h la veille et d’arrêter
Mamadou Mansour Diop, présentateur sur SenTv et Zik FM. Celui-ci est accusé
de "commentaires attentatoires" portant "offense au chef de l’Etat"."Le
Sénégal ne nous a pas habitué à ces mesures autoritaires qui envoient un
message menaçant et d’auto-censure à l’ensemble des médias, déplore Cléa
Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans
frontières. Les chefs d’accusation d’offense au chef de l’Etat sont
absolument disproportionnés. Les journalistes ont fait le choix de poser
des questions, certes dérangeantes, mais qui participent d’un débat public
légitime. Nous demandons que toutes les charges contre eux soient
abandonnées et qu’ils puissent continuer à exercer librement leur travail
d’information."Les atteintes directes contre les journalistes au Sénégal
s’étaient espacées ces dernières années. Néanmoins le pouvoir garde la
bride sur le cou de la presse indépendante. Le Parlement continue notamment
de refuser de voter le nouveau Code la presse, qui prévoit la
dépénalisation des délits de presse, et qui dort dans les tiroirs depuis
plus de cinq ans.Le Sénégal occupe la 71ème place sur 180 pays dans le
Classement 2015 de la liberté de la presse publié par Reporters sans
frontières. <http://fr.rsf.org/xxx-%3Ehttps://index.rsf.org/#!/>*
[image: Images intégrées 1]
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<https://en.rsf.org/>*Press <https://en.rsf.org/> release
<https://en.rsf.org/>*
​23.12
.2015

*​SENEGAL​*
*President "insulted" by talk of bribes
<http://en.rsf.org/senegal-president-insulted-by-talk-of-23-12-2015,48689.html>*

*Surprised by the summons of four D-Média group executives and journalists
in the past few days in Senegal, which has reputation for respecting media
freedom and pluralism, Reporters Without Borders (RSF) reminds the
authorities that the media must be free to cover all stories, including
corruption allegations.*

Are some subjects off limits in Senegal? The usually relaxed climate for
journalists has become much more tense since a recent report in the French
daily *Le Monde*
<http://www.lemonde.fr/athletisme/article/2015/12/18/le-pacte-de-moscou_4834601_1616661.html>
about
the alleged use of bribes for illegal political funding. Discussion of
these allegations on *D-Média* outlets did not please the authorities, who
are accusing them of *“insulting the president.”*

The first to be arrested was *D-Média* CEO *Massamba Mbaye*, whose outlets
include the daily newspaper *La Tribune*, *Sen TV* and *Radio Zik FM*. The
police interrogated him at length on 19 December and summoned him for
further questioning on 21 December.

Three of Mbaye’s employees – *Sen TV* head of programming *Ndèye Astou
Guèye*, presenter *Mamadou Mansour Diop* and reporter *Pape Bess Diba* –
were also questioned on 21 December and were told to remain available to
the judicial authorities.

The arrests were prompted by discussions on *Sen TV* and *Zik FM* on 18
December of a *Le Monde*report that Lamine Diack, the Senegalese former
president of the International Association of Athletics Federations,
confessed to a Senegalese anti corruption body that he solicited bribes
from Russians officials and used the money to fund opposition election
campaigns in Senegal in 2009 and 2012.

The police raided *Sen TV* on 19 December and asked to seize the recordings
of all the programmes broadcast between 2 pm and 5 pm the previous day.
They also said they wanted to arrest Diop for *“prejudicial comments
insulting the president.”*

*“We are not used to such authoritarian measures in Senegal, measures that
send a threatening message to all the media and encourage
self-censorship,”* said
Cléa Kahn-Sriber, the head of RSF’s Africa desk.

*“The charges of insulting the president are out of all proportion. The
questions posed by the journalists were, it is true, disconcerting but must
be regarded as part and parcel of a legitimate public debate. We call for
the withdrawal of all the charges against them so that they can continue to
cover developments freely.”*

Media freedom violations directly affecting journalists have been
relatively infrequent in recent years in Senegal. But the authorities keep
a close rein on independent media and parliament continues to refuse to
approve a bill decriminalizing media offences that has sat in drawer for
the past five years.

Senegal is ranked 71st out of 180 countries in the 2015 Reporters Without
Borders press freedom index. <https://index.rsf.org/#!/>





*Clea Kahn-SriberResponsable du Bu*
*reau Afrique / Africa Desk*

*REPORTERS SANS FRONTIÈRES **| REPORTERS WITHOUT BORDERS*

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