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Reporters sans frontières (RSF) s’étonne vivement de la condamnation de trois journalistes, le 21 avril à Dakar, pour avoir informé le public qu’une personnalité sénégalaise était inculpée pour trafic de faux billets. La justice a reconnu la “diffamation” pour des faits qu’elle sait par ailleurs avérés.



El Hadji Alioune Badara Fall, directeur de publication du quotidien L’Observateur, et son journaliste Alassane Hanne, ainsi que Vieux père Ndiaye, du quotidien Grand Place, ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis et 10 millions de francs CFA d’amende (plus de 15 000 euros) pour “diffamation” le 21 avril 2016. Ils avaient révélé en début d’année que Seydina Alioune Seck, fils du célèbre musicien Thione Seck, était inculpé pour “association de malfaiteurs” dans un trafic de faux billets. Quatre journaux avaient diffusé cette information, mais seulement deux intéressent la Justice. Alors que le procureur lui-même a montré, lors de l’audience, la preuve des poursuites lancées contre M. Seck, le juge a reconnu les journalistes coupables de “diffamation”.

 

 “Nous contestons ce jugement et nous allons faire appel, affirme leur avocat, Maître Baboucar Cissé. Ce jugement est une première au Sénégal, et vise à tuer la liberté d’information. Les articles étaient informatifs et ne portaient pas atteinte à M. Seck, qui a d’ailleurs été inculpé, arrêté puis libéré sous caution en attendant la fin de l’instruction.” Les services de renseignement, de police et de gendarmerie collaborent régulièrement avec les journalistes en leur fournissant des procès-verbaux d’audition. Même si la loi sénégalaise interdit ces pratiques, jamais aucun journaliste n’a été poursuivi pour avoir utilisé un tel document afin de révéler l’existence d’une procédure judiciaire. Le juge qui a rendu son verdict n’a pas lu à haute voix l’intégralité de sa décision et elle n’a pas encore été fournie à Maître Cissé.

 

 “L’utilisation d’un procès-verbal de gendarmerie pour une enquête journalistique est-elle en cause ? Si oui, pourquoi le juge n’a-t-il pas utilisé cette charge au lieu de retenir la diffamation, s’interroge Constance Desloire, du bureau Afrique de RSF. Les incohérences judiciaires du dossier font craindre un recul des droits à l’information, alors que le projet de Code de la presse dort depuis plusieurs années dans les tiroirs du Parlement. Preuve est encore faite, avec cette affaire, qu’il est urgent de dépénaliser les délits de presse”.

 

Les attaques contre la liberté d’informer se multiplient ces derniers mois. La radio privée indépendante Walfdjri a subi des tentatives de déstabilisation. En février, la Division des Investigations Criminelles exigeait les bandes d’une émission au cours de laquelle un militant critiquait le président Macky Sall. En mars ensuite, il a fallu qu’une foule d’auditeurs protège le bâtiment pour empêcher le directeur de l’Autorité de Régulation des Télécommunications de couper le signal de la radio.


Le Sénégal est 65ème sur 180 au
Classement annuel de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.





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Reporters Without Borders (RSF) is stunned to learn that a Dakar court has convicted three journalists of defamation for reporting an established fact, one that nobody disputes.

 

The three journalists – El Hadji Alioune Badara Fall, editor of the daily L’Observateur, Alassane Hanne, one of his reporters, and Vieux Père Ndiaye of the daily Grand Place – were given suspended sentences of two months in prison and were fined 10 million CFA francs (15,000 euros) on 21 April.

 

The case was brought against them because they reported in January that Seydina Alioune Seck, the son of well-known musician Thione Seck, had been charged with “criminal association” in a police investigation into trafficking in forged banknotes. The judge found them guilty of defamation although, during the hearing, the prosecutor himself produced evidence of the fact that this charge was brought against Seck.

 

“We dispute this ruling and we are going to appeal,” said their lawyer, Baboucar Cissé. “This decision is unprecedented in Senegal and is designed to suppress freedom of information. The newspaper reports were informative and did not prejudice Mr. Seck, who was charged, arrested and then freed on bail pending the outcome of the investigation.” In Senegal, the intelligences services and police routinely provide journalists with copies of the official reports of judicial hearings. This is forbidden under Senegalese law but no journalist has ever been prosecuted for using such a document as the basis for reporting the existence of a judicial case.

 

The judge who found against the three journalists did not read out his entire verdict in court and has not provided their lawyer with a copy. “Is the use of a police report for a newspaper story the issue here and, if so, why did the judge not convict them on that charge instead of defamation?” said Constance Desloire of RSF’s Africa desk. “The judicial inconsistencies in this case are fuelling concern about an offensive against the right to information, especially as a draft press law has been shelved for several years in parliament. This case has yet again demonstrated the urgency of the need to decriminalize media offences.”

 

The past few months have seen several attacks on freedom of information, in which Radio Walfdjri, a privately-owned independent radio station, has been a repeated target. In February, the Criminal Investigation Department demanding the recordings of a broadcast in which an activist criticized President Macky Sall. In March, the Telecommunications Regulatory Agency tried to disconnect the station’s signal but was thwarted by the crowd of listeners that gathered outside.

 

Senegal is ranked 65th out of 180 countries in RSF’s 2016 World Press Freedom Index.





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