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Thu, 8 Oct 2009 13:43:46 +0200
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Français (http://www.rsf.org/La-presse-dans-le-viseur-des.html)
English (http://www.rsf.org/We-know-you-we-ll-make-you-pay.html)

Reporters sans frontières (http://www.rsf.org)
Communiqué de presse

8 octobre 2009

GUINEE

La presse dans le viseur des militaires : "On te connaît, on te  
réglera ton compte"

"Si tu passes la porte, je te coupe la langue", "La prochaine fois,  
quand il y aura des événements, on saura descendre pour te trouver",  
"On te connaît, on te réglera ton compte". C'est en ces termes que  
les militaires guinéens s'adressent actuellement aux journalistes de  
Conakry. Dix jours après la répression sanglante du 28 septembre,  
Reporters sans frontières dénonce un environnement nauséabond et  
appelle les médiateurs du conflit à protéger les professionnels des  
médias.
"Le règlement nécessaire de la crise guinéenne passe non seulement  
par la protection des civils, mais également par celle des  
journalistes, lesquels subissent les dérapages des militaires. Quant  
à Dadis Camara, s'il prétend encore diriger la Guinée aujourd'hui, il  
doit absolument ramener ses hommes à la raison", a déclaré  
l'organisation.

L'équipe d'une radio privée, dont certains collaborateurs ont reçu  
des menaces explicites de la part de militaires appartenant à  
l'entourage du chef de la junte, travaille désormais barricadée dans  
ses locaux et se contente d'une programmation minimum. Plusieurs  
journalistes d'autres médias, dont Reporters sans frontières souhaite  
préserver l'anonymat pour d'évidentes raisons de sécurité, sont  
accusés de "donner des informations aux étrangers" et ont reçu des  
menaces de mort par téléphone. Certains ne signent plus leurs  
articles, d'autres ont été contraints de fuir leur domicile.

Le 5 octobre, à l'occasion de l'arrivée dans la capitale guinéenne du  
président burkinabé Blaise Compaoré en tant que médiateur de la  
crise, des journalistes de médias privés se sont vu barrer l'accès au  
salon d'honneur de l'aéroport. Certains ont été brutalisés, sous les  
yeux du ministre en charge de la sécurité présidentielle. Seuls les  
journalistes des médias d'Etat et de la presse burkinabé ont été  
admis. A la case Bellevue, où ont eu lieu les entretiens, les bérets  
rouges ainsi que la garde rapprochée du Dr Frédéric Kolié, ministre  
de l'Administration du territoire, ont copieusement insulté  
l'ensemble des journalistes présents et ont promis de s'en prendre à  
eux, "dès les prochaines émeutes". "Tout le monde en parlera", ont  
affirmé les bérets rouges. La télévision d'Etat, entre autres, a été  
accusée de "complicité" avec les manifestants pour n'avoir pas  
diffusé d'images du saccage d'un commissariat.

Après les événements du 28 septembre à Conakry, Reporters sans  
frontières avait recueilli le témoignage de Mouctar Bah,  
correspondant en Guinée pour l'Agence France-Presse (AFP) et Radio  
France Internationale (RFI). Celui-ci racontait comment son confrère  
de la British Broadcasting Corporation (BBC), Amadou Diallo, et lui- 
même avaient été violentés. Lire le précédent communiqué (http:// 
www.rsf.org/Deux-journalistes-de-la-presse.html). Ce jour-là,  
plusieurs journalistes guinéens ont été blessés, parfois à l'arme  
blanche, après avoir été passés à tabac. Certains ont même été  
arrêtés, pendant plusieurs heures. Leur matériel a été  
systématiquement dérobé ou cassé. Aujourd'hui, c'est l'ensemble des  
journalistes (presse écrite, radio, télévision, mais aussi  
collaborateurs de sites Internet) qui vit sous la menace.

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GUINEA

“We know you, we’ll make you pay,” soldiers tell journalists

Soldiers in Conakry have been addressing journalists in a very  
threatening manner, with such comments as “If you go out the door,  
I’ll cut your tongue out,” “The next time things happen, we’ll know  
where to find you” and “We know you, we’ll make you pay.”
Ten days after army Red Berets dispersed an opposition protest with a  
great deal of bloodshed in Conakry on 28 September, Reporters Without  
Borders warns that the climate for the press has become extremely  
menacing and appeals to mediators to try to protect journalists.

“A resolution of the Guinean crisis requires protecting not just  
civilians in general but also journalists in particular, as they are  
the target of military abuses,” Reporters Without Borders said. “And  
if Guinea’s military leader, Capt. Dadis Camara, claims to be still  
governing the country, he must make his troops see reason.”

The staff of one privately-owned radio station, some of whom have  
received explicit threats from soldiers close to Camara, are  
currently barricaded inside the station and are producing just  
minimum programming.

Several journalists with other news media, whom Reporters Without  
Borders prefers not to identify for obvious security reasons, have  
been accused of “giving information to foreigners” and have received  
death threats by telephone. Some journalists are withholding their by- 
lines from their reports, while others have fled their homes.

When Burkina Faso President Blaise Compaoré flew to Conakry on 5  
October as a would-be mediator in the crisis, journalists from  
privately-owned media were denied access to the airport area where  
visiting dignitaries arrive. Some of the journalists were roughed up  
in front of the minister in charge of presidential security. Only  
state media journalists and the Burkina Faso media were admitted.

In Bellevue, where the meetings with President Compaoré took place,  
Red Berets and the bodyguards of territorial administration minister  
Frédéric Kolié poured insults on all the journalists present,  
promising to go after them “as soon as the next riots break out.”  
“Everyone will talk about it,” the Red Berets said. Even the state TV  
was accused of “complicity” with the protesters for failing to show a  
ransacked police station.

Reporters Without Borders interviewed Mouctar Bah, the Conakry  
correspondent of Agence France-Presse and Radio France  
Internationale, after the 28 September bloodshed in Conakry. He  
described how he and BBC correspondent Amadou Diallo were threatened  
and roughed up by soldiers. Read the previous release (http:// 
www.rsf.org/Two-reporters-for-foreign-media-go.html). Many  
journalists were beaten and injured on 28 September, some sustained  
stab wounds and some were arrested for several hours. At the same  
time, their equipment was systematically stolen or smashed. All of  
the country’s journalists – print media, radio, TV and website  
reporters – are now threatened.

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Ambroise PIERRE
Bureau Afrique / Africa Desk
Reporters sans frontières / Reporters Without Borders
47, rue Vivienne
75002 Paris, France
Tel : (33) 1 44 83 84 76
Fax : (33) 1 45 23 11 51
Email : [log in to unmask] / [log in to unmask]
Web : www.rsf.org




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