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Reporters Without Borders
Press Release
15 December 2008
GAMBIA
Journalists still live in fear four years after unpunished murder of
Deyda Hydara
Reporters Without Borders today expressed its disgust at the
obstruction and bad faith of the Gambian authorities who have allowed
continuing impunity to the killers of Deyda Hydara, co-founder of
privately-owned daily The Point, four years after his murder on 16
December 2004.
Hydara, who was also correspondent in Gambia for Agence France-Presse
(AFP) and Reporters Without Borders, was shot dead by unidentified
gunmen travelling in a taxi as he was driving his car in an outlying
district of the capital Banjul.
“The few public promises made by the Gambian authorities in this case
are smokescreens that fail to hide the obvious contempt in which
President Yahya Jammeh holds journalists”, the worldwide press
freedom organisation said. “In truth, the aim of the killers of Deyda
Hydara was to silence Gambians by submitting them to fear of the
“president’s men”. Only a campaign by those who do not live with this
fear can make this plan fail”, the organisation added.
In the weeks after the killing, Reporters Without Borders, which
carried out its own investigation, made public its strong suspicion
of the Gambian security services and in particular the “Green Boys” a
semi-clandestine group of partisans of the Gambian president.
There were several reasons for believing that Deyda Hydara was
targeted to silence fierce criticism regularly levelled at the
government by this journalist, former president of the Gambia Press
Union (GPU) and dean of the country’s journalists.
The police investigation promised by the Gambian authorities got
nowhere. The only official report, sent to the press by the Gambian
intelligence services in 2005, was “confidential”, outlining several
leads, most of them absurd, which were supposedly intended to shed
light on the circumstances of the killings.
Since that date, most of the key witnesses to the case have
disappeared, including the then director of the National Intelligence
Agency (NIA), Daba Marenah, of whom nothing more has been heard since
he was arrested after being implicated in an alleged coup attempt.
The Gambian press, reduced to a few privately-owned newspapers under
close government scrutiny is trying to survive in a climate in which
the least incident is severely punished. Arbitrary arrest, threats
and police brutality are now commonplace in a country ruled by a head
of state who in several interviews has expressed his contempt and
distrust for the media.
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GAMBIE
Quatre ans après l’assassinat de Deyda Hydara, la presse gambienne
vit toujours dans la peur
A l’occasion de la commémoration de la mort, le 16 décembre 2004, de
Deyda Hydara, cofondateur du quotidien privé The Point, Reporters
sans frontières exprime son écoeurement face à l’impunité dont
bénéficient ses assassins, rendue possible par l’obstruction et la
mauvaise foi des autorités gambiennes.
« Les quelques engagements publics pris par les autorités gambiennes
dans cette affaire sont des écrans de fumée qui cachent mal le mépris
assumé que le président Yahya Jammeh affiche envers les journalistes.
En réalité, l’objectif des assassins de Deyda Hydara était de réduire
les Gambiens au silence et de les soumettre à la peur des ‘hommes du
Président’. Seule la mobilisation de ceux qui ne vivent pas dans
cette crainte peut faire échouer ce plan », a déclaré l’organisation.
Deyda Hydara, par ailleurs correspondant de l’Agence France-Presse
(AFP) et de Reporters sans frontières en Gambie, a été tué par balles
par des inconnus circulant dans un taxi, alors qu’il se trouvait au
volant de sa voiture, dans la soirée du 16 décembre 2004, dans un
quartier périphérique de Banjul. Dans les semaines qui ont suivi
l’assassinat, sur la base d’une enquête menée sur place, Reporters
sans frontières avait fait part des soupçons sérieux qui pesaient sur
les services de sécurité gambiens, et notamment sur un groupe semi-
clandestin de partisans du chef de l’Etat, baptisé les « Green Boys
». Plusieurs éléments pouvaient laisser penser que Deyda Hydara avait
été la cible de représailles pour faire taire les critiques acerbes
que ce journaliste, ancien président de la Gambia Press Union (GPU)
et doyen des professionnels du pays, adressait régulièrement au
gouvernement.
L’enquête de police, promise alors par les autorités gambiennes, n’a
connu aucune suite sérieuse. Le seul document officiel publié par
les services de renseignements gambiens est un « rapport confidentiel
», transmis à la presse en 2005, évoquant plusieurs pistes, pour la
plupart absurdes, pouvant prétendument éclairer les circonstances du
crime.
Depuis cette date, la plupart des témoins clés de l’affaire ont
disparu, notamment le directeur de la National Intelligence Agency
(NIA) à l’époque, Daba Marenah, dont on est sans nouvelles depuis
qu’il a été arrêté après avoir été mis en cause dans une tentative
présumée de coup d’Etat.
La presse gambienne, réduite à quelques journaux privés étroitement
surveillés par le pouvoir, tente de survivre dans un climat où la
moindre incartade est sévèrement punie. Les arrestations arbitraires,
les menaces et les violences policières sont désormais considérées
comme routinières, dans un pays gouverné par un chef d’Etat qui, dans
plusieurs interviews, a exprimé son mépris et sa défiance envers les
médias.
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Ambroise PIERRE
Bureau Afrique / Africa Desk
Reporters sans frontières / Reporters Without Borders
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