Mr. Thiam puts the hostage camatte's ordeal in its proper context for Mali.
He also shares that Mali cannot seem to be at the mercy of Algeria and her
Salafists. Wanting to be loved by everyone has its opportunity costs.
Algeria cannot continue to export her problems to Mali and not share in their
mitigations. There is a limit to what even a sponge can absorb before it
must be wrung. Here is Adam Thiam folks. I like this guy. A lot. Some people
play footsie with the truth. Others tell it. And they do it. I like to
belong in this category of DaarManso's men and women. Haruna. Mams don't tell me
you don't know which newspaper Adam writes for. Kambians!!!!
Nord Mali : J-1 et l’angoisse !
L’équation est simple : Pierre Camatte sera un homme libre dans les heures
qui suivent. Ou il restera en détention, inégal devant le sort, c’est
humain, mais visitant de ses dernières pensées sa compagne Francine, le temps s’
égrenant, inexorable comme l’est le ravisseur de notre hôte.
Parce que l’infortuné otage est d’abord un homme, comme nous et non pas
une variable sécuritaire comme on tente de l’accréditer. Son maintien en
détention ou sa libération ne changera rien à la donne actuelle, ni dans l’
espace sahélo-saharien, ni dans les pays menacés par les frappes terroristes.
Son assassinat, par contre, après celui du Britannique Dyer, c’est fort
probable viendrait décupler la détermination de Bamako à se débarrasser du
chancre salafiste qui n’est plus très loin de ruiner notre image et d’isoler
diplomatiquement notre pays.
La première personne à le savoir, c’est l’émir Abou Zeid lui-même et c’
est pourquoi, à notre avis, tout n’est pas perdu pour le Français. Du reste, c
’est le souhait de tout le monde que le Mali ne soit plus indexé comme le
ventre mou de la lutte contre Aqmi mais cela doit-il passer par l’exécution
des otages détenus sur son sol ?
On ne peut pas balayer d’un revers de main l’argumentaire très souvent
entendu que négocier avec les Salafistes revient à les légitimer et à
renforcer la menace sécuritaire globale. Oui, c’est vrai que les rançons
accroissent leurs moyens de guerre. Oui, c’est également vrai qu’un salafiste
libéré est bien plus nocif qu’un Camatte libéré.
Mais le cynisme ne doit pas nous pousser à vouloir la mort d’un homme qui
nous a fait l’honneur de vivre parmi nous et de contribuer à soigner les
nôtres pour escompter une réponse radicale contre Aqmi.
Car la vraie question n’est pas dans le principe -il est vrai contestable-
des échanges de prisonniers et du paiement de rançons mais dans la pleine
perception de la menace terroriste, la détermination à la conjurer ainsi
que la stratégie et les moyens pour y réussir. Camatte libéré parce que ses
ravisseurs réalisent qu’ils ont pris l’otage de trop est l’idéal.
Qu’il soit libéré aux conditions de ses ravisseurs n’est glorieux pour
personne, ni le Mali ni la France, mais si tel est le compromis pour que son
sang ne soit pas versé chez nous, alors, il faudra s’y résoudre.
D’autant que la rupture supposée entre Abou Zeid le geôlier du Français et
BelMokhtar le gardien des otages italiens et espagnols et qui passe pour
plus coopératif et un peu homme d’affaires – donc plus enclin à libérer ses
otages contre un peu d’intéressement - peut être une rupture factice, un
plan salafiste destiné à tirer le plus grand profit possible de la crédulité
ambiante.
En d’autres termes, le sort des otages espagnols et italiens, -on ne sait
jamais trop- peut être lié à celui du Français et cela, bien entendu
changerait tout. Il est vrai, la donne algérienne ne peut pas être minimisée, d’
abord parce que l’Algérie pour nous est un voisin puissant et ensuite parce
ce que les déflagrations que nous ne voulons pas pour le Mali, nous ne
devons pas les vouloir pour un autre pays.
Mais, on ne peut pas non plus se réfugier dans la peur du puissant voisin
qui enverrait son armée dans nos provinces ou susciterait une nième
rébellion. Ce qu’il faudra désormais, c’est une action décisive et collective
pour régler une fois pour toute la question salafiste.
Cela veut dire la sincérité, toute la sincérité, la synergie, toute la
synergie, entre le Mali et l’Algérie et entre ces pays-ci et tous les
détenteurs d’enjeux dans la crise de l’espace saharo-sahélien. Notre pays, à cette
fin, doit mettre un point d’honneur à être lisible et visible sur ce
front.
Vouloir être aimable avec tout le monde est un trait de culture chez nous.
Mais peut-être, dans le cas qui nous concerne aujourd’hui, il vaut mieux
emprunter un peu à cette autre culture qui dit dans un de ses proverbes : «
aimable souvent est sable mouvant » !
Adam Thiam
Le Républicain du 19 Février 2010.
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
To unsubscribe/subscribe or view archives of postings, go to the Gambia-L Web interface
at: http://listserv.icors.org/archives/gambia-l.html
To Search in the Gambia-L archives, go to: http://listserv.icors.org/SCRIPTS/WA-ICORS.EXE?S1=gambia-l
To contact the List Management, please send an e-mail to:
[log in to unmask]
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
|