You will end up without any Accords to lead you through a tenuous
transition. Word!!! I encourage sobriety among La-Guinea civilians and Forces
Vives. Haruna. Courtesy:Guineenews. I give you Hon. Sidya Toure', leader of
La-Guinea opposition party UFR-M. You cannot be in a state of eternal
transitions La-Guinea. Your kids wont let you. I say diaspora La-Guineans vote or
there be no elections. I don't wanna hear anything else. So if you know you
gotta do it, friggin get to it already.
Guinéenews a eu un entretien avec le président de l’UFR M. Sidya Touré. L’
ancien premier ministre parle de la transition, de ses inquiétudes et de
son programme pour la Guinée au cours de cette interview qui a eu lieu à son
domicile de la Minière le jeudi 05 mars 2010. Exclusif !
Guinéenews© : Quelle différence faites-vous entre la transition et la «
transsizion » c'est-à-dire entre la transition dirigée par le Capitaine Dadis
Camara et celle du Général Konaté ?
Sidya Touré : Je crois que ce n’est pas seulement une question de
sémantique. Nous avons une nouvelle situation qui est issue des Accords de
Ouagadougou et qui correspond, tant soit peu, au dernier document que les Forces
Vives ont déposé au président Compaoré, si je me souviens bien, au mois de
novembre 2009. Dans la mesure où ces desideratas ont été pris en compte, je
peux dire que nous sommes dans une transition qui correspond à ce que nous
souhaitions. Il nous appartient maintenant de mener cette transition à son
terme, et de faire en sorte qu’il n’y ait pas de dérapages et que nous
puissions arriver aux élections comme nous l’avons souhaité.
Guinéenews© : Il ne reste plus que 4 mois avant la fin de la transition,
êtes vous prêt pour les présidentielles ?
Sidya Touré : Ecoutez ! Je pense que nous serons prêts si les conditions
sont réunies. C’est vrai qu’il y a beaucoup de choses qu’il faut régler
notamment les problèmes de recensement, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur,
il y a le problème de la mise en place du Conseil National de Transition,
le toilettage de la constitution, l’émission des cartes d’électeurs, etc.
Toute cette organisation doit être mise en place, c’est pour cela que je
pense qu’il serait bon que nous nous consacrions le plus rapidement possible à
l’essentiel, si nous voulons arriver au terme de la transition comme
indiqué. Il y va de la crédibilité de la classe politique guinéenne mais
également il faut tenir compte du fait que ce pays ne peut pas rester dans une
transition permanente, car nous n’avons même plus les ressources pour tenir. Et
cela pourrait déboucher sur une situation sociale extrêmement aggravée.
Guinéenews© : Pouvez-vous me dire pourquoi les gens devraient voter pour
vous plus que pour une autre personne ? Autrement dit, quelles sont les
grandes lignes de votre programme de développement pour la Guinée ?
Sidya Touré : C’est un sujet sur lequel nous nous sommes beaucoup
appesantis et qui est d’ailleurs la raison de l’existence même de l’UFR. Nous
avons voulu nous mettre au dessus des problèmes socio-stratégiques de ce pays, c
’est pourquoi nous avons animé un parti transversal, qui va au delà des
régions, au delà des différents groupes socio-ethniques qui sont dans ce
pays. Nous nous sommes mis au dessus de cela pour une raison très simple : Nous
gagnerons ensemble ou nous ne gagnerons pas ! Il ne sera possible à aucun
des groupes ici de diriger ce pays contre les autres. C’est une des
philosophies majeures de l’Union des forces républicaines.
La deuxième chose est que nous avons un programme de développement
économique et social qui est basé d’abord sur le développement de l’agriculture.
Quand je dis cela, certains disent et les mines ? Mais, le secteur minier n’
a pas besoin de tant d’ouvriers pour être développé, mais plutôt d’un
contrat bien ficelé et une capacité de gouvernance de l’Etat qui permette de
respecter les engagements que nous allons négocier ensemble.
Or, nous avons ici des problèmes extrêmement importants comme le chômage
des jeunes, les problèmes de nourriture, etc. Et l’agriculture peut régler
ces problèmes, comme cela l’était avant l’indépendance de notre pays. Il ne
faut pas que les gens oublient qu’en 1957-1958, ce pays était un des pays
agricoles les plus importants de la sous-région. Nous étions le premier
producteur en Afrique de banane avec 125 000 tonnes par an dont 100 000
exportées, nous étions autosuffisants en riz, nous étions le deuxième producteur
de café derrière la Côte d’Ivoire, nous étions le premier producteur d’
ananas. Tout cela occupe des millions de personnes, nous l’avons testé ! Quand
j’ai pris la production cotonnière de 8 mille à 40 mille tonnes de 1996 à
1999, plus de cent mille personnes étaient intéressées par cette
spéculation.
En outre, nous avons un programme pour la formation. J’avais créé un
ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle en
1996, qui a reçu un maximum de financements de près de 70 millions de dollars.
Avec à la clé, le Canada qui avait posé sur la table un million de dollar
parce qu’ils étaient inquiets par ce problème. Vous savez, nous avons plus
de 20 promotions de l’université guinéenne qui sont sorties aujourd’hui, et
qui sont au chômage. Il faut rapidement les recycler.
Comment le pays peut-il croître ? C’est pourquoi, le libéralisme
économique est au centre des préoccupations de mon parti. Un libéralisme qui n’est
pas un laisser aller, mais qui tienne compte de l’intégration de tout le
monde, selon ses capacités. De même, un filet de sécurité doit pouvoir être
donné aux couches les plus défavorisées de la population. Mais sans ce
libéralisme, c'est-à-dire la possibilité pour les gens de créer de la richesse,
rien ne pourra aller de l’avant, sinon le mur de Berlin ne se serait pas
écroulé.
Il reste entendu que l’assainissement des finances publiques et la relance
économique doivent être intégrés dans cette vision. Mais, c’est une vision
qui doit être socio-libérale, une vision de bonne gouvernance basée sur
mon expérience propre et sur la crédibilité de ce que nous avons fait ici de
1996 à 1999.
Guinéenews© : Qui a intérêt à la non participation des Guinéens de l’
étranger aux prochaines élections présidentielles ?
Sidya Touré : Personne, je crois ! Mais ce débat a eu lieu pour une raison
très simple : des délais ont été communiqués à partir des Accords de
Ougadougou auxquels personne de nous n’avait participé. Ces délais étaient de 6
mois, alors que dans le document que nous avions remis au président
Compaoré, nous avions demandé un délai de 9 mois, qui tenait compte du problème de
la reprise du recensement. A partir de là, si vous êtes cadrés dans un
délai, et qu’on demande de fournir un chronogramme, on commence à se demander
ce qui est possible ou pas.
Pourquoi voulez-vous que ceux avec qui nous avons mené le combat contre la
dictature soient exclus, je veux parler de nos compatriotes vivant à l’
étranger ? Les manifestations ont eu lieu partout, en France, en Côte d’
Ivoire, aux Etats-Unis, en Belgique au Sénégal etc., nous avons nos militants
dans tous ces pays qui nous interpellent tous les jours !
Le programme de recensement a été bloqué à partir du 28 septembre, quand
il y a eu les massacres. Et seulement 56 000 personnes ont pu être
recensées. Maintenant, si nous voulons que cela reprenne, il faut s’exprimer
clairement là-dessus. Mais pas en jetant l’anathème sur les autres ou en disant
des choses qui sont contraires les unes aux autres. Si nous devons reprendre
le recensement, il faut le dire clairement qu’on doit reprendre le
recensement. Et dans ce cas, nous avons un problème dans le délai, on le pose et on
le résout ! On ne peut pas dire, faites le et en même temps, on ne bouge
pas la date des élections ! Voilà pourquoi ce débat a eu lieu. A aucun
moment, personne n’a pensé que les guinéens ne devaient pas voter. Moi-même suis
un Guinéen de l’extérieur, donc je ne vois pas pourquoi, on défendrait une
cause totalement différente. Je crois qu’il y a eu une manipulation au
sujet de cette idée qu’il faut abandonner et revenir à l’essentiel. Cela
consiste à ce que nous nous retrouvons au sein des forces vives et décidons
clairement si le recensement doit reprendre ou pas.
La dernière note qu’on a adressée à la CENI demandait de reprendre le
recensement et de nous dire dans quel délai cela pouvait être fait afin que
nous puissions négocier là dessus. Si cela nécessite un report, il faut que
nous ayons l’honnêteté de le reconnaitre. Mais, on ne peut pas dire le délai
ne bouge pas et on va refaire tout le recensement ensemble.
Guinéenews© : Il se murmure que vous êtes en pourparlers avec Lansana
Kouyaté et Bah Ousmane pour une éventuelle alliance au second tour, est-ce vrai
?
Sidya Touré : Non ! Je ne suis en pourparlers avec aucun de ces messieurs
qui tous deux sont des amis. Quand je prends le cas de Bah Ousmane, nous
avons mené l’opposition ici près de onze ans ensemble. Je connais Kouyaté
également très bien. Mais, nous n’en sommes pas là. Nous n’avons pas encore
commencé ce genre de discussions.
Comment pouvez-vous parler du second tour si vous n’avez pas encore réglé
le problème du 1er tour ? Je crois qu’il y’a le 1er tour à régler d’abord,
une fois cela réglé, nous pourrons parler des alliances.
Guinéenews© : Un dernier mot ?
Sidya Touré : Dire simplement que nous avons une très grande opportunité
aujourd’hui. Nous devons tout faire pour terminer cette transition de façon
inespérée, pour qu’enfin ce pays se dote d’un régime accepté par tous, qui
nous mène vers le développement économique et social que nous espérons
depuis si longtemps. Il faut que nous nous consacrions à cela ! Il faut qu’on
ait l’honnêteté de reconnaitre que lorsque l’on a des difficultés, il faut
en débattre.
Nous avons aujourd’hui le conseil national de la transition qui n’est pas
encore mis en place parce qu’il y a des demandes émanant des structures
politiques et autres, qui souhaiteraient que le nombre soit augmenté alors
que les Accords de Ouagadougou prévoient qu’il y aura 101 membres. Je pense
que si on commence à déchirer ces Accords dans tous les sens, nous allons
nous retrouver un moment donné sans Accords du tout ! Et à mon sens, ce sera
la porte ouverte pour n’importe quoi. Nous devons donc faire attention.
Ou nous voulons quelque chose qu’on peut gérer et qui nous permettra de
sortir d’une transition militaire afin que la Guinée se retrouve, ou nous
pouvons continuer des débats stériles entre nous, sans jamais chercher la
vraie solution, qui est parfois difficile mais qui peut être acceptée par nous
tous. J’appelle mes compatriotes à la sérénité, beaucoup de sérénité car
après tout, ce qu’on a aujourd’hui comme système est éminemment fragile. Et
plus nous perdurons dans ce système, plus la possibilité d’avoir un
dérapage excitera. Donc, je suis extrêmement préoccupé par cette situation.
Il reste entendu que le débat qui est là, est un débat de tous les
guinéens, qu’ils soient dedans ou dehors. Moi même, j’ai fait quarante ans de ma
vie dehors, donc je ne peux pas dire à quelqu’un quand j’étais là-bas, je
ne devais pas compter. Mais ce débat doit être mené dans la sérénité et
rapidement car le délai qui nous a été imparti par les Accords de Ougadougou
prendra fin au mois de juillet. A partir de là, nous serons livrés à nous
même. Donc, il faut dès maintenant commencer à analyser cette situation pour
ne pas être pris au piège et qu’on ne rejette ensuite sur la classe
politique, les forces vives, le fait que cette transition n’aura pas été menée à
son terme. Je souhaite que le bon sens l’emporte pour que ces discussions s’
arrêtent à un moment donné et que les élections se fassent dans les
conditions les meilleures, avec la participation de tous.
Interview réalisée par Amadou Tham Camara pour Guinéenews©
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