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Haruna Darbo <[log in to unmask]>
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Mon, 12 Jul 2010 18:28:16 -0400
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Mohamed Touré est le fils de l'ancien président guinéen Ahmed Sékou Touré, qui a conduit les destinées du pays de 1958 à sa mort en 1984. Guinéenews© a interrogé Mohamed Touré qui, pour la première fois parle de son père, de son arrestation, de la nécessité d'une réconciliation nationale et de son souhait pour la Guinée - dont il dit : "comme si je ne l'ai jamais quitté" - afin que ce pays entre dans le concert des nations et occupe la place qui est la sienne.

Guinéenews© : Les Guinéens connaissent surtout votre père. Parlez-nous un peu de vous.

Mohamed Touré: Je n'aime pas trop parler de moi. Vous dites que les Guinéens connaissent surtout mon père. Il est évident que je ne peux pas être connu comme un homme d'Etat qui a marqué son époque à l'image de feu le président Ahmed Sékou Touré. Mais cependant, je pense qu'étant né en Guinée, et ayant pratiquement eu toute mon éducation en Guinée, non seulement à Conakry mais dans l'ensemble du pays, je pense qu'il y a un nombre suffisant de Guinéens qui me connaissent et qui savent exactement quels sont mes ressorts (?) sur le plan moral, sur le plan intellectuel, et sur le plan social. Et vous-même qui m'interviewez, on a eu à passer des moments ensemble, notamment à l'école, à Kankan, mais aussi à Conakry au CER de Boulbinet. Donc, comme vous, il y a beaucoup beaucoup de Guinéens qui me connaissent suffisamment.

Guinéenews© : Mais la nouvelle génération ne sait pas vraiment qui vous êtes. Etes vous marié ? Avez vous des enfants ? Qu'est ce que vous faites présentement aux Etats-Unis ?

Mohamed Touré: Je suis un fils de Guinée. Des circonstances particulières de mon histoire m'ont amené à vivre ces 20 dernières années aux Etats-Unis où je mène des activités à mon compte. Et où j'ai fondé une famille avec une épouse et 5 enfants.

Guinéenews© : Vous évoluez dans quelle genre d'activité?

Mohamed Touré: Je fais de la consultation sur le plan financier essentiellement.

Guinéenews© : Parlons justement de la question que l'on ne peut pas éviter. Parlons de votre père. Vous savez que 26 années après le décès du président Sékou Touré, il y a toujours des discussions dans le pays, à l'étranger, notamment à propos des violations de droits de l'Homme, des arrestations. Comment réagissez-vous à cette partie douloureuse de l'histoire de notre pays ? Bien que vous personnellement n'ayez rien à voir avec ces faits, le débat est là. Quelle est votre opinion là-dessus?

Mohamed Touré: D'abord je n'accepte pas le fait que parce que je n'y ai pas participé, ou je n'ai pas participé à la période dont vous faites référence, je ne suis pas concerné. Je pense plutôt qu'en tant que Guinéen, nous sommes tous concernés par les faits de notre histoire. Que ces faits soient plaisants, glorieux ou qu'ils soient déplaisants, je pense que nous tous, nous devons l'éparpiller, de façon entière afin que des leçons soient tirées de notre évolution historique. Et que nous projetions un avenir de bonheur pour tous. C'est ainsi que je vois la question. Et je pense sincèrement que nous devons dans un esprit d'ouverture totale accepter la vérité de notre histoire et la mettre dans le contexte qui définissait la période de l'avènement de cette histoire et tirer les leçons objectives afin que sur la base de la vérité, de la justice, et dans le souci d'une réconciliation définitive, pour le bien de notre pays, pour notre bien à nous, et pour l'avenir de nos enfants et des générations dont vous faisiez état un peu plus tôt.

Guinéenews© : Parlant des derniers moments de votre père. En 1984, les Guinéens ont été très étonnés (d'apprendre la mort de leur président) et il semble apparemment, vous avez été le dernier à être avec lui. Pouvez-vous nous parler de ces moments-là, des derniers moments de votre père ?

Mohamed Touré: C'est là une question assez personnelle. Mais en raison de l'amitié qui nous lie vous et moi, je vais vous dire qu'effectivement mon papa a souffert d'une altérose sclérose. C'est-à-dire que c'est l'aorte qui s'est durcie et qui a éclaté. C'est la condition qui l'a essentiellement emporté.

Guinéenews© : Vous a t-il laissé un message particulier en tant que fils ainé ?

Mohamed Touré: Il est évident que sa vie elle-même est un message pour moi. Elle est aussi un message pour pratiquement toute la jeunesse guinéenne et au-delà à la jeunesse africaine. Le message particulier… C'est sûr qu'il a toujours voulu que nous fassions preuve de courage dans la défense de la vérité. C'est essentiellement le message qu'il a laissé : la défense de la vérité et la défense conséquemment des intérêts de toutes les couches opprimées et de toutes les couches qui ont besoin de sortir d'un joug d'exploitation quel qu'il soit et de s'affirmer en tant que personne humaine.

Guinéenews© : Puis finalement, il y a eu les funérailles, et puis il y a eu le coup d'état, votre arrestation, l'arrestation de votre famille et votre emprisonnement. Parlez nous de cette période.

Mohamed Touré: Après la semaine qui a suivi le décès du président Sékou Touré, des funérailles nationales ont été organisées. Et si vous étiez à Conakry, vous avez certainement vu l'engouement du peuple de Guinée, la douleur qu'il a exprimé par rapport à la perte subite et cruelle qu'il venait de subir.

Au delà de cela, vous savez qu'en 1984, la Guinée était sur le plan international en très bonnes relations avec pratiquement tous les pays du monde. A l'exception peut-être d'Israël avec lequel nous n'avions pas encore de relations diplomatiques. Parlant d'Israël, je vous en fait la confidence, c'est certainement quelque chose qui était en chantier, parce que la raison qui a provoqué la rupture des relations diplomatiques, était l'invasion d'Israël en Afrique.

Guinéenews© : En 1967…

Mohamed Touré: Oui en 1967, lorsqu'en riposte à la guerre des Six jours, Israël a occupé certains territoires de l'Egypte. A la longue, Israël et l'Egypte ont fini par se rapprocher, et donc les raisons de ce sevrage des relations diplomatiques avec Israël n'existaient plus. Donc un travail de fond était en train de se mener afin que la Guinée reprenne ses relations diplomatiques avec Israël. Et du coup, la Guinée était en relation parfaite avec le monde entier ! Et cela s'est manifesté lors des obsèques, par la qualité et le nombre des délégations internationales qui sont venues présenter leurs derniers hommages au président Ahmed Sékou Touré. Donc...c'est comme cela que je prends cette phase du décès, et au-delà des obsèques du président.

Bon vous me dites qu'après, évidemment il y a eu le coup d'Etat militaire qui est venu un peu par surprise changer systématiquement le cours de notre histoire, et j'ajouterais certainement pas pour le meilleur. Mais c'est comme ça. Et j'estime que cela a été le produit de la trahison de la part de certains cadres qui étaient en fait pour les échelons de la gestion et de la direction du parti et de l'Etat à l'époque. Donc un fait de trahison. Et finalement je crois qu'après 25 ans ou presque de régime militaire d’exception qui nous a été imposé, les résultats sont là pour montrer quel a été le fruit de cette trahison.

Guinéenews©: Vous avez été étonné de voir qu'au bout d'une semaine après, les gens sont sortis dans la rue. Pendant une semaine, les gens ont pleuré la disparition du président Sékou Touré et la semaine d'après ils sont sortis dans les rues, se sont mis à danser pour saluer la fin du régime de votre père. Comment le système s'est en quelques sortes écroulé.

Mohamed Touré: Vous savez .. Moi je peux vous dire. Le coup d'état est arrivé quand ? Le 4. Personnellement je n'ai été arrêté que quelques jours après, le 7. Donc j'étais encore à Conakry et je voyais un peu l'évolution de la chose. Quand les gens disent qu'il y a eu engouement populaire, manifestation etc... Bon, je dis qu'il faut vraiment le dire avec beaucoup de réserve. Parce que les images que moi j'ai vu avant mon arrestation, à la télé, ou dont j'ai été témoin, parce que je circulais en ville bien que l'étau se resserrait petit à petit... Je circulais en ville, je rencontrais des hommes en uniforme qui me faisaient même à moi des signes de victoire. Les populations ne m'ont pas agressé, j'étais libre de mes mouvements, jusqu'à ce qu'on m'arrête le 7. Et les images que j'ai vu à la télé, je vous dis sincèrement, c'était des images de bambins, de gamins et de femmes, essentiellement des femmes du camp qui criaient, qui étaient massées et auxquelles on donnait des branches d'arbres. Voila ce que j'ai retenu pendant les jours que j’ai fait du 4 au 7 avant mon arrestation. Alors je ne sais pas si ce qui est appelé engouement populaire l'était. Vraiment.

Guinéenews© : Et vous avez finalement été arrêté. Vous avez été emprisonné. Parlez-nous de cette période.

Mohamed Touré: Bon ! J'ai été arrêté. Il ne faut pas se demander pourquoi. Je me suis résigné au fait de savoir que de toutes les façons, il fallait un bouc émissaire... Ce qu’on appelle un « scapegoat » Et que donc.... pour justifier le coup d'Etat, il fallait trouver nécessairement des ennemis... Donc finalement, ces ennemis aux yeux de ceux qui ont fait le coup d'état se sont limités aux membres du gouvernement, de l'appareil politique et aussi aux membres de la famille du président. Ils ont pensé que peut être, cela aiderait à justifier leurs actions... J'ai donc été arrêté, j'ai été en prison pendant 4 ans. Et voilà!

Guinéenews© : Avez vous été jugé ? Avez -vous reçu des chefs d'accusation ? 

Mohamed Touré: Non ! Vous savez de toutes les façons qu'il n'y a pas eu de jugement. Je vous dis que la raison pour laquelle j'ai été arrêté, c'est parce que j'étais le fils de mon père.

Guinéenews© : Certains diront que c'est ce qui est arrivé à plusieurs familles pendant les moments durs de la Révolution et que c'est un système qui a été créé et qui vous a avalé comme il l'a fait pour des milliers de Guinéens.

Mohamed Touré: Je n'ai pas bien compris votre question...

Guinéenews© : On pourrait vous répondre que c'est un système d'arrestation sans jugement qui existait au moment de la Révolution. Et que vous n’avez été que victime à votre tour d'un système qui a été créé avant vous. Que répondez-vous à ces critiques ?

Mohamed Touré: Bon vous savez... On vit une situation en Guinée qui est très malheureuse. Et qui nécessite justement que nous faisions une introspection. C'est à dire que nous nous regardions vraiment bien dans le miroir. Et que nous déterminions exactement les causes qui emmènent le pays dans cette spirale descendante.

Il a été dit qu'à l'époque les arrestations étaient arbitraires... qu'il n'y avait pas de jugement. Ca ce sont des arguments qui sont placés. Mais je dirais qu'il y a des contre-arguments à cela. Parce que .... Et c'est pour ça qu'il faut qu'ensemble, nous nous asseyions et pas dans un esprit revanchard, pas dans un esprit de nécessairement gagner un combat quelconque parce que le seul combat que tous ceux qui sont concernés peuvent mener, tous les acteurs de la vie de la Guinée, le seul combat que nous devons gagner c'est celui de l'avenir de notre pays.

Donc cette approche qui veut que des gens aient été accusés, ou arrêtés à tort, emprisonnés sans jugement, c'est ... c'est .... Moi je pense que c'est le produit d'une propagande forcenée qui a été imposée, qui nous a été forcée en travers de la gorge pendant des années et des années. Il suffit de s'occuper de voir exactement quelles sont les causes réelles des traumatismes que le peuple de Guinée a connu et déterminer si oui ou non il y a eu des processus juridiques (même si ces processus juridiques ne sont pas ceux que nous connaissons en Occident) mais est-ce qu'il y a eu des processus juridiques qui ont abouti à ces condamnations.

Guinéenews© : Processus juridiques ?

Mohamed Touré: Oui. La Guinée avait un système de justice. Un système de justice qui lui était propre qui s'est manifesté quand elle a connu certaines épreuves qui étaient essentiellement justifiées par une volonté de remise en cause de sa souveraineté nationale. Vous voyez, toutes ces questions sont des questions de fond dont on ne peut pas discuter comme ça sur un plan unilatéral, parce que sur le plan des sentiments, sur le plan émotionnel, on a eu des coups. Je pense que nous devons dépasser ça. Evidemment j'ai eu des coups ... Une grande partie de ma famille a péri en prison. Sans jugement. Mais je n'en fais pas un cheval de bataille. Non ! Je veux dire simplement nous devrons arriver à une société qui bannit ça. A force de dire : « Sous le PDG il y a eu ceci ! Sous le PDG, il n'y avait pas de droits de l'homme ! Les droits de l'homme n'étaient pas respectés! » A force de le dire et de s'en convaincre, on donne la possibilité à d'autres régimes qui viennent se placer, avec en toile de fond une volonté de se venger. On donne la possibilité à d'autres régimes de venir et d'utiliser ces moyens-là sur des bases qui n'ont été que dites.

Donc, il faut essayer de mettre un terme à toute cette spirale. Du coup nous devons résolument nous asseoir, discuter de ces questions-là, mais de façon fondamentale et sur la base de la vérité.

Moi je ne dirais pas par exemple que tous ceux qui ont été arrêtés après l'agression du 22 novembre 1970 ont été arrêtés .. Euh... sur des bases nécessairement véridiques ou objectives. Peut-être pas tous. Mais ce qui est clair, c'est qu'il y a des faits qui ont été reprochés. Ces faits là.. Bon je comprends que… notamment les enfants qu'on appelle aujourd'hui... de ceux ... qui sont organisés en association "L'Association des Enfants des Victimes de la 5ème colonne" Moi je comprends qu'un enfant soit émotionnellement touché, et même révolté, quand ton père est tragiquement un père. Là n'est pas la question. Mais est-ce qu'ils peuvent aussi, au-delà des sentiments émotionnels, aller un peu plus au-delà et accepter que le débat soit fait de façon dépassionnée pour l'avenir de nous tous. Je crois que moi.... En tout cas c'est la vision que j'ai. Personnellement je n'ai de ressentiment envers personne. Je l’ai déjà déclaré en Guinée. J'ai pardonné à ceux qui m'ont fait du tort. Ça c'est une décision personnelle qui n'a rien à voir avec ceux qui peuvent influencer le devenir de notre nation. Ça nous devons le faire tous ensemble. 

Guinéenews©: Donc en quelque sorte, pour résumer, vous préconisez une sorte de vérité-réconciliation nationale pour que cette page soit tourné, pour que l'on s'oriente vers l'avenir, vers la construction de la Guinée.

Mohamed Touré: Oui, absolument ! Parce que ce qui se passe, c'est que les pouvoirs utilisent ces divisions futiles.. Finalement parce que quand l'on prend par rapport à l'objectif, qui est l'objectif national -la construction de notre nation- toutes les autres considérations deviennent secondaires. On donne l'opportunité à certains pouvoirs... moi je sais. .. je suis bien placé pour le savoir. Le régime qui est passé, le régime du président Conté, il a joué cette carte. Il a utilisé certains qui avaient des ressentiments... Il a voulu aussi nous utiliser personnellement, mais nous n’avons jamais cédé parce que nous avions une opinion beaucoup plus grande que nous-mêmes. Nous avons une opinion par rapport à cette nation qui demande à ce que, avec sérénité et dans un esprit de dépassement, que l'on fasse fi de certaines considérations. 

Guinéenews©: 25 ans après, vous suivez toujours l'actualité de la Guinée ? Vous intéressez-vous à ce qui se passe actuellement en Guinée même si vous n'êtes pas physiquement présent ?

Mohamed Touré: Oui, je le disais récemment à la presse guinéenne qui avait eu l’occasion de m’interviewer, je me demande si j'ai jamais quitté la Guinée. C’est pour vous dire à quel point je suis concerné. Directement je fais attention à tout ce qui se passe dans mon pays. 

Guinéenews©: Avez vous l'intention de rentrer en Guinée ?

Mohamed Touré: Absolument!

Guinéenews©: Allez vous vous impliquer dans le jeu politique en Guinée ?

Mohamed Touré: Mais.. Il est forcé que tous les citoyens guinéens s'impliquent dans... Je n'appelle pas "jeu". Pour moi la politique n'est pas un jeu. C'est une question extrêmement sérieuse. D'autant plus qu'elle entraine par ceux qui la font et surtout par ce qui en sont les tenants ... entraine donc des conséquences graves sur la vie de milliers de personnes. Donc ca ne peut pas être un jeu.

Maintenant l'implication… la politique, il est clair que ... Bof... la politique on la fait, ou alors elle vous fait. Dans ces conditions, j'encourage tous les Guinéens, toutes les Guinéennes, tous les citoyens de s'engager dans la vie politique. Et de s'engager dans cette vie politique de façon sincère. De façon honnête sans penser à ça comme un jeu. Et sans faire... pour garantir simplement les intérêts personnel et égoïstes. Donc, c'est mon approche de la chose je pense que ... Oui je m'implique dans la vie politique de mon pays.

Guinéenews©: Actuellement, nous assistons à une période de transition qui est assez cruciale. Quelle est votre lecture de la situation actuelle. Quelle est votre lecture de la situation actuelle. Comment sortir de cette impasse?

Mohamed Touré: Effectivement nous sommes dans une phase qu'on appelle Transition . Bon la Transition c'est quoi? C'est une période de temps qui sépare deux réalités: une passée, et une à venir. Donc, nous savons quel a été le passé de la Guinée. Je pense que nous devons faire l'effort, l'exercice et prendre le temps de revisiter ce passé là de façon plus systématique, plus objective et sur la base essentiellement de la vérité. Ceci est un préalable. 

Je disais que de toutes les façons le passé - en tout cas les 24 dernières années qui ont succédé au régime du PDG - les résultats que cela nous a laissé sur le plan de la déliquescence de l'état. Sur le plan des réseaux internationaux de trafic de drogue, qui s'y sont infiltrés et qui se sont implantés. Sur le plan de l'organisation... peut être de la désorganisation même au sein des forces armées. Sur le plan du recul moral que notre société connait. Sur le plan du recul que nous connaissons par rapport à la consolidation du tissu social et de la nation en tant que telle, il faut vraiment réfléchir à comment mettre en place, un système cohérent qui permet l'épanouissement de toutes nos capacités, de toutes nos valeurs sur le plan national. 

Guinéenews© : Concrètement cela signifie quoi? Comment arriver à cet objectif? Parce qu’on a essentiellement un problème économique car il s'agit de gérer le pays afin de créer la richesse. On a un problème économique, un problème de gestion, un problème de bonne gouvernance. Est-ce que vous avez vous des suggestions concrètes comment élever le niveau de vie des populations?

Mohamed Touré: Le problème est essentiellement d'ordre politique. Il est d'abord d'ordre politique. Il est d’ordre politique dans la mesure qu'il faut qu'il y ait un pouvoir qui soit l'émanation du peuple. Pour en arriver là il y a des étapes. A mon avis. Et c'est vraiment humblement que je partage cet avis personnel de citoyen. Donc il y a des étapes à franchir. 

Aujourd'hui, après le décès du président Conté, une équipe de jeunes militaires s'est accaparé du pouvoir exécutif du pouvoir en Guinée. Elle est venue et a présenté un programme. 

Au départ ce programme a connu tout l’engouement de pratiquement beaucoup. En tout cas de la majorité des Guinéens. Ce programme était essentiellement de renforcer l'état, lutter contre la corruption qui était endémique, lutter contre des réseaux de narco trafiquants. Et en bout de compte, mettre en place une série de mesures qui pouvaient nous emmener à créer un état de droit. Un état de droit par ultimement l'organisation d'élections pour que le peuple définisse cette clarté (…) qui doit contribuer si vous voulez .à la lutte pour l'émancipation de la nation guinéenne. Donc le c’est le programme si vous voulez que le CNDD s'est fixé. 

C'est un programme si il est respecté, est louable. 

Je pense.. et la je veux passer si vous le voulez un conseil à mes frères du CNDD, et notamment à son président, le président Dadis, auxquels je pense est important et nécessaire de dire la vérité.

Je pense que ce programme en soi est un programme assez grand. Et que.... Pour qu'il soit retenu dans l'histoire, il faut qu'aujourd'hui emmener le pays à cette position de pays normal avec des institutions normales, fortes, structurées. Et que, la gestion de ce pays soit au travers de ces institutions et non plus par rapport à des individus. Ceci est important. Ceci est crucial. Et si le CNDD, arrive à créer ces atteindre ces objectifs avec l'aide de tous, le pari sera gagné. Mais si le CNDD n'arrive pas à créer ces conditions. Dans des contradictions qui ne sont pas et tombe dans des contradictions qui ne sont pas essentielles, dans ces conditions, le problème reste entier et il faudra continuer à réfléchir à comment nous pouvons finalement créer un état de droit qui puisse dans ce 21ème Siècle rentrer en relation d'égal à égal avec tous les états et toutes les nations du monde.

Guinéenews© : Nous arrivons à la fin de notre entretien. Quand est ce que les Guinéens vont revoir Mohamed Touré à Conakry?

Mohamed Touré: Très bientôt. Mohamed Touré reviens à Conakry. Je ne vous dirais pas exactement la date puisque je ne la connais pas encore personnellement. Mais je pense que très bientôt, j'aurais le plaisir d'être parmi les Guinéens.




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