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Wed, 13 Feb 2013 12:00:56 +0100
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Français (
http://fr.rsf.org/au-moins-28-journalistes-de-radio-13-02-2013,44067.html)
English (
http://en.rsf.org/at-least-28-radio-journalists-in-13-02-2013,44068.html)
Español (
http://es.rsf.org/al-menos-28-periodistas-de-radio-13-02-2013,44069.html)

*Reporters sans frontières (http://www.rsf.org)*
*Communiqué de presse*

13 février 2013

*INTERNATIONAL - Journée mondiale de la radio*

*Au moins 28 journalistes de radio emprisonnés et 18 tués depuis début 2012*

A l’occasion de la Journée mondiale de la radio, célébrée le 13 février,
Reporters sans frontières rappelle qu’au moins 28 journalistes de radio
sont actuellement emprisonnés à travers le monde et que 18 ont été tués
depuis le 1er janvier 2012, soit en l'espace de treize mois.

"Nous exprimons toute notre solidarité à nos 28 confrères de radio
emprisonnés, parmi lesquels *Mam Sonando* au Cambodge, *Hassan Ruvakuki* au
Burundi, *Nestor Omar Pasquini* en Argentine. Nous pensons également à ces
stations meurtries, dans le viseur des ennemis de la liberté de
l'information : *Radio Shabelle en Somalie*, les *radios communautaires du
nord du Mali ou d'Amérique latine*, ainsi que les *stations des Philippines
les plus exposées*", a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de
l'organisation.


"A l'heure où l'attention se porte de plus en plus sur l'image et les
nouveaux médias, la Journée mondiale de la radio offre l’occasion de
rappeler que les médias traditionnels conservent un rôle crucial
d’information pour de nombreuses populations à travers le monde, notamment
dans les zones rurales ou reculées. Les journalistes de radio travaillent
trop souvent dans de terribles conditions d'insécurité, au prix de leur
liberté quand ce n'est pas de leur vie. Nous saluons leur courage et leur
dévouement", a-t-il ajouté.


 Les pays qui maintiennent des journalistes de radio derrière les barreaux
sont l'Erythrée (21), la Somalie (1), l'Argentine (1), l'Ouzbékistan (1),
la Turquie (1), le Burundi (1), le Cambodge (1) et le Vietnam (1). Des
professionnels ou collaborateurs de radio ont été tués depuis le 1er
janvier 2012 en Somalie (9), aux Philippines (4), au Pakistan (1), au
Paraguay (1), au Brésil (1), en République centrafricaine (1) et en
Tanzanie (1). D'autres pays comme le Honduras et l’Afghanistan ont
également enregistré des assassinats de journalistes, sans pour autant
qu'on puisse affirmer avec certitude un lien avec l'activité
professionnelle des victimes.


Le continent africain, où tradition de l'oralité et niveau élevé
d'équipement permettent à la radio de jouir encore d'un très fort impact
auprès des populations, est le théâtre du plus grand nombre d'attaques et
de violations à l'encontre de ce média et de ses collaborateurs. Les prises
en otage de stations par les islamistes armés dans les pays où ils
sévissent (Mali et Somalie notamment) en témoignent. Les suspensions et
blocages de stations étrangères, comme, à une époque, *RFI *en République
démocratique du Congo, la *BBC* au Rwanda ou *Voice of America* en
Ethiopie, par exemple, ou le brouillage de radios en exil, comme *Radio
Erena* dans la très fermée Erythrée, sont également le signe de la
crispation de gouvernements autoritaires vis-à-vis de ce média.


En Amérique latine, les radios communautaires occupent une place de premier
plan. Emanations directes des communautés ou des minorités (indigènes,
populations d’origine africaine, paysans, groupes de femmes), elles
constituent un modèle de média à part entière, à la fois indépendant du
giron de l’État et du secteur commercial. A but non lucratif et dirigées
par leurs propres auditeurs, elles jouent bien souvent un rôle éducatif
majeur auprès de populations tenues à l’écart des circuits institutionnels
ou des principaux centres de décision. Elles constituent également un
vecteur de mobilisation dans des pays marqués par de forts conflits locaux
(fonciers, environnementaux…) et un niveau élevé d’atteintes aux droits de
l’homme.


Cibles de persécutions régulières à ce titre, les radios communautaires ou
de structure associative se heurtent encore à des législations qui les
criminalisent ou les empêchent d’accéder à une fréquence régulière. Ainsi
au Brésil, où seules 4 600 d’entre elles disposent officiellement d’un
espace de diffusion. Au Chili, où ces radios ont démontré leur utilité
après le tremblement de terre de 2010 - de même qu’en Haïti - il ne fait
toujours pas bon informer des conflits opposant les communautés Mapuches
aux propriétaires terriens. Il en va de même dans la région militarisée de
l’Aguán, au Honduras, où les locuteurs des radios paysannes paient souvent
de leur vie la répression conjointe de l’armée et des milices privées. En
Colombie, les radios indigènes du département du Cauca subissent le feu
croisé des militaires et des FARC, toujours actifs dans cette zone, malgré
les pourparlers en cours entre le gouvernement et la guérilla.


Si l'Iran ne compte aucune radio privée, l'Afghanistan voisin jouit en
revanche d'un paysage radiophonique très fourni avec plus de 150 radios
privées. Dans ce pays, les stations font face à deux menaces principales :
la censure (gouvernementale ou émanant de responsables locaux) et les
attaques violentes menées par les Taliban. Ces derniers ont, en 2012,
saccagé au moins deux stations de radio.


Si la multiplicité des radios, notamment locales, contribue pleinement au
maintien du pluralisme médiatique en Turquie, en Russie, en Géorgie ou au
Kirghizstan par exemple, le secteur est l'un des premiers, avec la
télévision, à avoir été repris en main par les gouvernements les plus
autoritaires d’Europe de l’Est et d’Asie centrale. Nulle trace de débat
politique ou social sur les quelques antennes turkmènes, toutes détenues
par l'Etat ; nulle critique du pouvoir sur la FM azerbaïdjanaise, ouzbèke
ou kazakhe.


 Et pourtant, des radios telles que *Echos de Moscou*, *Radio Free Europe /
Radio Liberty* ou la *BBC*, basées à l'étranger et essentiellement
diffusées sur Internet, jouent un rôle essentiel pour briser le blocus de
l'information imposé à ces pays. Les services en langue locale de ces deux
dernières (dont plusieurs sont menacés de fermeture) offrent une rare
perspective d'emploi aux journalistes indépendants bélarusses,
azerbaïdjanais, turkmènes ou ouzbeks. Les risques sont considérables. En
témoignent la mort sous la torture d’*Ogulsapar Mouradova* au Turkménistan
en 2006, l’emprisonnement de son collègue *Dovletmyrat Yazguliyev* en 2011,
ou les manoeuvres calomnieuses auxquelles est soumise *Khadija
Ismaïlova*en Azerbaïdjan. Pourtant, les journalistes de radio
accomplissent un
travail courageux et déterminant pour le droit à l'information de leurs
concitoyens.


 Malgré une pénétration croissante de l'Internet, dans de nombreux pays
asiatiques, les populations rurales dépendent toujours de la radio pour
obtenir des informations indépendantes. Parce qu'ils animent des programmes
politiques au ton libre, ou parce qu'ils contribuent à des émissions
critiques, les journalistes des stations de radio locales qui parsèment les
Philippines font régulièrement l'objet d'attaques meurtrières. En 2012, pas
moins de quatre journalistes ont été tués : *Julius Caesar Cauzo* de *DWJJ
Radio *(08-11-12) , *Rommel "Jojo" Palma *de *dxMC* -  *Bombo Radyo*(30-05-12),
*Nestor Libaton *de *Radio dxHM *(08-05-12) et *Aldion Layao *de *Super
Radyo - dxRP *(08-04-12).


Au Cambodge, où la presse écrite et audiovisuelle est largement contrôlée
par le régime, *Mam Sonando*, le propriétaire de la radio indépendante *
Beehive*, comptait, jusqu'à son arrestation, parmi les rares commentateurs
politiques à pouvoir s'exprimer librement.  Agé de 71 ans, il a été
condamné par le tribunal de Phnom Penh, le 1er octobre 2012, à une peine de
vingt ans de prison. Reporters sans frontières et le Centre Cambodgien pour
les médias indépendants (CCIM) demandent sa libération immédiate et
inconditionnelle.


En Tunisie, les porteurs de projets radiophoniques n’ont aucun
interlocuteur officiel à qui adresser leurs demandes d’obtention du droit
d’occuper une fréquence. Ils sont les premières victimes de ce vide
juridique. Malgré les demandes répétées du Syndicat tunisien des radios
libres, aucun statut n’encadre l’existence des radios communautaires.
Depuis la révolution, seules douze radios ont obtenu une licence et sont
aujourd’hui menacées de disparition. Celles qui ont accepté de signer un
contrat avec l’Office National de Télédiffusion (ONT) se trouvent toutes
dans l’impossibilité de payer les sommes exorbitantes que cette entreprise
publique leur réclame, tandis que celles qui ont refusé le monopole de
l’ONT et émettent par leurs propres moyens sont actuellement dans
l’illégalité. Elles pourraient se voir contraindre de fermer leur antenne
si aucune réforme d’ouverture n’est mise en place rapidement.

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*INTERNATIONAL - World Radio Day*

*At least 28 radio journalists in jail, 18 killed since start of 2012*

On World Radio Day today, Reporters Without Borders regrets that at least
28 radio journalists are currently imprisoned and that 18 have been killed
in the past 13 months, since the start of January 2012.



“We express our support for the 28 radio journalists currently in prison,
including *Mam Sonando *in Cambodia, *Hassan Ruvakuki *in Burundi and *Nestor
Pasquini *in Argentina, and our thoughts are with embattled radio stations
that are targeted by the enemies of freedom of information, such as *Radio
Shabelle in Somalia*, *community radio in northern Mali and Latin America*,
and *the most exposed stations in the Philippines*,” Reporters Without
Borders secretary-general Christophe Deloire said.



“At a time when video and new media get more and more attention, World
Radio Day is an occasion to recall that traditional media still play a key
role in providing news and information to people in many parts of the
world, especially rural and remote areas.”



“Radio reporters are often exposed to great danger and sometimes risk their
freedom or their life. We pay tribute to their courage and dedication."



The countries where radio journalists are currently in prison are Eritrea
(21), Somalia (1), Argentina (1), Uzbekistan (1), Turkey (1), Burundi (1),
Cambodia (1) and Vietnam (1).



Since 1 January 2012, radio journalists have been killed in connection with
their work in Somalia (9), Philippines (4), Pakistan (1), Paraguay (1),
Brazil (1), Central African Republic (1) and Tanzania (1). Radio
journalists have also been killed in other countries such as Honduras and
Afghanistan without a clear link to their work being established.



Radio still has a big impact in Africa because of its oral tradition and
because stations are well equipped, and Africa is the continent with the
most cases of harassment and violence against radio stations. The
persecution of stations by armed Islamists in countries such as Mali and
Somalia is the most dramatic example.



The intermittent blocking of local retransmission by foreign stations such
as *RFI *in the Democratic Republic of Congo, the *BBC *in Rwanda or *Voice
of America *in Ethiopia and the jamming of exile radio stations such as *Radio
Erena* in repressive Eritrea highlight the problem of government hostility
to radio.



Community radio stations play a leading role in Latin America, where they
are directly run by communities and minorities (including indigenous,
people of African descent, peasants and women’s groups) and constitute a
model of media that are independent both of the state and commercial
interests.



Non-profit entities operated by their own listeners, community radio
stations often play a key role in educating people who have been excluded
from institutions and decision centres. They are also often a vehicle for
organizing protest in countries with many local conflicts about land or the
environment and frequent human rights violations.



Often the target of persecution, radio stations operated by communities or
associations are also the victims of legislation that criminalizes them or
prevents them from having a legal broadcast frequency. In Brazil, for
example, a country with thousands of community radio stations, only 4,600
have a legal frequency.



In Chile, where community radio demonstrated its usefulness after the 2010
earthquake (as in Haiti), stations can get into trouble for covering
disputes between big landowners and Mapuche indigenous communities. The
same goes in the militarized Aguán region of Honduras, where peasant radio
station reporters have been killed in crackdowns by soldiers and private
militias.



In Colombia, indigenous radio stations in the southwestern department of
Cauca are caught in the crossfire between the military and the FARC
guerrillas, who are still active in the area despite the negotiations
currently under way between the government and guerrillas.



Iran has no privately-owned radio stations, but neighbouring Afghanistan
has more than 150. They are exposed to two main threats – censorship by the
government or by local officials, and Taliban violence. The Taliban
attacked and ransacked at least two radio stations in 2012.



The many radio stations, especially local ones, help to sustain media
pluralism in countries such as Turkey, Russia, Georgia and Kyrgyzstan, but
radio broadcasting, like TV broadcasting, is closely controlled by the most
authoritarian governments in Eastern Europe and Central Asia. There is no
sign of political or social debate on Turkmenistan’s radio stations, which
are all state owned. There is no criticism of the government on
Azerbaijani, Uzbek or Kazakh FM radio.



But foreign-based stations broadcasting mainly on the Internet – such
as *Echoes
of Moscow*, *Radio Free Europe / Radio Liberty* and the *BBC* – play a key
role in breaking the news blockade in these countries. The local-language
services of *RFE/RL* and the *BBC* (some of which are threatened with
closure) provide rare job opportunities to Belarusian, Azerbaijani, Turkmen
and Uzbek independent journalists.



The dangers are considerable. That is clear from Turkmen journalist *Ogulsapar
Muradova*’s death under torture in 2006, her Turkmen colleague *Dovletmyrat
Yazguliyev*’s imprisonment in 2011 and the attempts to smear *Khadija
Ismayilova* in Azerbaijan. Radio journalists nonetheless work courageously
and effectively to satisfy their compatriots’ right to news and information.



Despite the Internet’s growing penetration, the rural population of many
Asian countries still depend on radio for independently-reported news.
Journalists with the many local stations throughout the Philippines are
often the targets of deadly attacks for being critical or for hosting
outspoken political programmes.



Four radio journalists were killed in the Philippines in 2012 – *Aldion
Layao* of *Super Radyo-dxRP *on 8 April, *Nestor Libaton *of *Radio dxHM *on
8 May, *Rommel "Jojo" Palma *of *dxMC-Bombo Radyo *on 30 May and *Julius
Caesar Cauzo *of *DWJJ Radio *on 8 November.



In Cambodia, where the print and broadcast media are mostly controlled by
the government, independent *Radio Beehive *owner *Mam Sonando *was one of
the few political commentators who expressed himself freely until his
arrest in Phnom Penh on 15 July 2012. Aged 71, he was sentenced to 20 years
in prison on 1 October. Reporters Without Borders and the Cambodian Centre
for Independent Media call for his immediate and unconditional release.


 In Tunisia, there is no government agency to allocate frequencies to those
who want to start up a radio station. They are the leading victims of a
legal void. Despite repeated requests by the Union of Tunisian Independent
Radio Stations, no law regulates the existence of community radio stations.
Only a dozen stations have obtained a licence since the revolution and are
now threatened with closure.



The Tunisian radio stations that signed a contract with the National Radio
and TV Broadcasting Office (ONT) now find themselves unable to pay the
exorbitant sums being demanded by this state agency, while those that
refused to accept the ONT’s monopoly and are broadcasting independently are
currently illegal. They could be forced to stop broadcasting if reforms are
not quickly enacted.


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*INTERNACIONAL - Día Mundial de la Radio*

*Al menos 28 periodistas de radio están encarcelados y 18 han sido
asesinados desde el inicio de 2012*

Con ocasión del Día Mundial de la Radio, que se celebra el 13 de febrero,
Reporteros sin Fronteras recuerda que en el mundo al menos 28 periodistas
de radio se encuentran encarcelados y 18 han sido asesinados en espacio de
trece meses, desde el 1 de enero de 2012.



"Expresamos toda nuestra solidaridad a nuestros 28 colegas que trabajan en
la radio y que están encarcelados. Entre ellos se encuentran: *Mam Sonando*,
en Camboya; *Hassan Ruvakuki*, en Burundi; *Néstor Omar Pasquini*, en
Argentina. También recordamos a esas estaciones de radio agredidas, que se
encuentran en el punto de mira de los enemigos de la libertad de
información: *Radio Shabelle, en Somalia*; las *radios comunitarias, en el
norte de Malí o en América Latina*, así como las *estaciones de Filipinas
que enfrentan más riesgos*”, declaró Christophe Deloire, Secretario General
de la organización.



"En un momento en que la atención se dirige cada vez más a la imagen y los
nuevos medios de comunicación, el Día Mundial de la Radio ofrece la ocasión
de recordar que los medios de comunicación tradicionales siguen teniendo un
papel informativo crucial para numerosas poblaciones en el mundo, en
especial en zonas rurales o recónditas. Los periodistas de radio, con
frecuencia desempeñan este trabajo bajo terribles condiciones de
inseguridad y a veces lo pagan con su libertad o su vida. Reconocemos su
valor y devoción”, agregó.



Los países que mantienen a periodistas de radio tras las rejas son: Eritrea
(21), Somalia (1), Argentina (1), Uzbekistán (1), Turquía (1), Burundi (1),
Camboya (1) y Vietnam (1).



Desde el 1 de enero de 2012 se han registrado asesinatos de profesionales o
colaboradores de la radio en: Somalia (9), Filipinas (4), Paquistán (1),
Paraguay (1), Brasil (1), República Centroafricana (1) y Tanzania (1). En
otros países, como Honduras y Afganistán, también han sido asesinatos
periodistas, sin embargo, no se puede afirmar con certeza que estos
crímenes hayan estado relacionados con la actividad profesional de las
víctimas.



El continente africano, donde la tradición oral y un elevado nivel de
equipamiento permiten a la radio gozar aún de un gran impacto entre la
población, es teatro del mayor número de ataques y violaciones contra este
medio de comunicación y sus colaboradores. Los secuestros de estaciones por
parte de islamistas armados en los países donde estos grupos actúan con
rigor (Malí y Somalia, principalmente) son prueba de ello. Las suspensiones
y los bloqueos de estaciones extranjeras como, en una época, *RFI *en la
República Democrática del Congo, la *BBC* en Ruanda o *Voice of America* en
Etiopía, y la interferencia de radios en el exilio, como *Radio Erena* en
la muy cerrada Eritrea, también son signo de la crispación de gobiernos
autoritarios frente a este medio de comunicación.



En América Latina las radios comunitarias ocupan un lugar primordial.
Surgidas directamente de comunidades o grupos minoritarios (indígenas,
campesinos, poblaciones de origen africano, organizaciones de mujeres),
éstas constituyen un modelo de medio de comunicación completo, a la vez
independiente del Estado y del sector comercial. Sin fines de lucro y
dirigidas por su propios auditores, con gran frecuencia las radios
comunitarias juegan un papel educativo importante en poblaciones mantenidas
al margen de los circuitos institucionales o de los principales centros de
decisión. También constituyen un vector de movilización en países marcados
por fuertes conflictos locales (territoriales, medioambientales…) y un alto
nivel de atentados a los derechos humanos.



Blanco de persecuciones frecuentes por ello, las radios comunitarias o de
estructura asociativa se enfrentan además a legislaciones que las
criminalizan o les impiden acceder a una frecuencia regularizada. Así, en
Brasil sólo 4.600 de ellas cuentan oficialmente con un espacio de difusión.
En Chile, donde estas radios demostraron su utilidad tras el terremoto de
2010 –al igual que en Haití–, no siempre es grato informar sobre los
conflictos entre las comunidades Mapuches y los terratenientes. Lo mismo
sucede en la región militarizada de Aguán, en Honduras, donde los locutores
de las radios campesinas a menudo pagan con su vida la represión conjunta
del ejército y de las milicias privadas. En Colombia, las radios indígenas
del departamento del Cauca padecen el fuego cruzado de los militares y las
FARC, aún activas en esta zona a pesar de las negociaciones en curso entre
el gobierno y la guerrilla.



Si bien Irán no cuenta con ninguna radio privada, su vecino Afganistán goza
en cambio de un vasto paisaje radiofónico, con más de 150 radios privadas.
En este país las estaciones enfrentan dos amenazas principales: la censura
(gubernamental o de los dirigentes locales) y los ataques violentos de los
talibanes. En 2012 estos saquearon por lo menos dos estaciones de radio.



Aunque la diversidad de radios, sobre todo locales, contribuye plenamente a
conservar el pluralismo mediático en Turquía, Rusia, Georgia y Kirguistán,
por ejemplo, este sector es uno de los primeros –junto con la televisión–
que los gobiernos más autoritarios de Europa del Este y de Asia Central
tomaron bajo su control. No existe ni el mínimo rastro de debate político o
social en las frecuencias turkmenas, todas bajo el poder del Estado,
ninguna crítica del poder en la FM azerbaiyana, uzbeca o kazaka.



Y sin embargo, radios como *Echos de Moscú*, *Radio Free Europe / Radio
Liberty* o la *BBC*, ubicadas en el extranjero y que transmiten sobre todo
por Internet, juegan un rol esencial para romper el bloqueo informativo
impuesto en esos países. Los servicios en lengua local de estas dos últimas
(algunos de ellos amenazados con ser cerrados) ofrecen una rara perspectiva
de empleo a los periodistas independientes bielorrusos, azerbaiyanos,
turkmenos o uzbecos. Los riesgos son considerables. Lo demuestran la muerte
bajo tortura de *Ogulsapar Muradova* en Turkmenistán en 2006, el
encarcelamiento de su colega *Dovletmyrat Yazguliyev* en 2011 o las
maniobras calumniosas de las que fue víctima *Khadija Ismailova* en
Azerbaiyán. No obstante, los periodistas de radio realizan un trabajo
valiente y determinante para el derecho a la información de sus
conciudadanos.


A pesar de la creciente penetración de Internet, en numerosos países
asiáticos las poblaciones rurales aún dependen de la radio para tener
acceso a información independiente. Ya sea porque conducen programas
políticos con un tono libre o porque colaboran con emisiones críticas, los
periodistas de las estaciones de radio locales diseminadas en Filipinas son
con frecuencia objeto de ataques mortales. En 2012 al menos cuatro
periodistas fueron asesinados: *Julius Caesar Cauzo*, de *DWJJ Radio
*(08/11/12);
*Rommel "Jojo" Palma, *de *dxMC* - *Bombo Radyo* (30/05/12); *Nestor
Libaton, *de *Radio dxHM *(08/05/12), y *Aldion Layao, *de *Super Radyo -
dxRP *(08/04/12).


En Camboya –donde la prensa escrita y audiovisual están muy controladas por
el régimen– *Mam Sonando*, propietario de la radio independiente *Beehive*,
era hasta su arresto uno de los raros comentaristas políticos que podían
expresarse libremente. Este hombre de 71 años de edad fue condenado por el
Tribunal de Phnom Penh el 1 de octubre de 2012 a una pena de veinte años de
prisión. Reporteros sin Fronteras y el Centro Camboyano de Medios de
Comunicación Independientes (CCIM) piden que sea puesto en libertad de
manera inmediata e incondicional.


En Túnez, quienes desarrollan proyectos radiofónicos no tienen ningún
interlocutor oficial a quien enviar su solicitud para tener derecho a una
frecuencia. Son las primeras víctimas de este vacío jurídico. Pese a las
repetidas peticiones del Sindicato Tunecino de Radios Libres, ningún
estatuto define la existencia de las radios comunitarias. Después de la
revolución sólo doce radios han obtenido una licencia y actualmente corren
el riesgo de desaparecer. Para todas las que aceptaron firmar un contrato
con la Oficina Nacional de Teledifusión (ONT) es imposible pagar las sumas
exorbitantes que esta empresa pública les exige. Mientras que aquellas que
rechazaron el monopolio de la ONT y emiten con sus propios medios se
encuentran en la ilegalidad y podrían verse obligadas a cerrar si no se
realiza rápidamente una reforma.


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*REPORTERS SANS FRONTIÈRES*
Ambroise PIERRE

Bureau Afrique / Africa Desk, Reporters W/o Borders

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