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Thu, 14 May 2009 10:28:39 EDT
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ST : Ne pensez-vous  pas que le paiement d’une rançon pour la libération
des touristes allemands en  2004 a été pour beaucoup dans la multiplication
des enlèvements suivis de  demandes de rançon ?

ST: Don't you think that the payment  of ransom for the freedom of the
German tourists in 2004 has a lot to do with  the proliferation of abductions
followed by demands for ransom that we are  witnessing today?

ATT : Je pense surtout que ces prises d’otages  risquent de porter
préjudice à tous les pays de la région. Reg ardez ce qui se  passe dans le golfe d’
Aden, avec les actes de piraterie et tous les navires  militaires dépêchés
dans la zone par de nombreuses puissances.
C’est le monde entier qui se sent concerné par ce  phénomène de rançon. Je
sais qu’il y a un dilemme extrêmement important : payer  pour libérer les
otages et, de ce fait, prendre le risque de voir cet argent  utilisé contre
nous-mêmes, ou ne pas payer et laisser les otages en détention le  plus
longtemps possible. Maintenant, je dis, cessons de nous accuser  mutuellement et
parlons entre nous de cette menace qui pèse sur la bande  sahélo-sahélienne.
Je dis aussi qu’il ne faut pas se voiler la face et  cherchons une solution
ensemble. Les rançons ne sont pas le monopole de la bande
sahélo-sahélienne. Nous avons vu ça ailleurs et à plusieurs échelles. Il est  maintenant
important de savoir comment la communauté internationale fait face à  de telles
demandes et quelles sont les solutions les plus appropriées à  prendre.
ATT: I think above all else, the  abduction of hostages risks prejudicing
all the nations in the region. Consider  what obtains in the gulf of Aden;
Wanton acts of piracy with all the world's  navies dispatched in the area. It
is the entire world that is concerned with the  phenomenon of gratuitous
piracy and abduction. We have a serious dilemma: Pay  ransom for the freedom of
hostages and to have that ransom payment used  against you, OR, Do not pay
ransom and leave the hostages in captivity for  as long as possible. What I
say is: Let us cease groping for blame and culprit  and work together to
stem the wanton abductions in the Sahelo-Saharan region. I  say also that we
must not cut our throats to spite our faces. We must resolve,  with a united
front, to seek the solution to the menace. Ransoms are not  the exclusive
domain of the Sahelo-Saharan region. We have seen it elsewhere and  in its
various forms. It is now most important for the international community  to
reflect on the most appropriate solution for the  menace.

Basically, the irritation was that  even though it was a journalist who
intimated in his questioning of ATT that the  abductors and Salafists came from
Mali and that they were Malians, they were  nonetheless irritated with
ATT's succinct answers and his urging to avoid  playing the blame game when a
multinational conference to solve the  Sahelo-Saharan menace is being
organised. I will share Algerian Press reaction  with you later. Remmember, this
interview and the  press reaction to it, came before ATT and Mali, with help
from Burkina Faso,  gained the freedom of the 4 European hostages. I suppose
you can call it poetic  justice or the result of sobriety, grace, and
resolve. It is  unsettling how the El Watan interviewer tried to insinuate over and
over that  Mali pays ransom for the release of hostages when the head of
state of Mali  informs them that their assuptions were in error and that Mali
does not  officially sanction nor encourage paying ransom for release of
abductees. This  press pantomime is ominous and insiduous. It seems to me that
with Algeria's  patronnage of Mali's Algiers Accord with her Tuareg
community, the Algerian  press will exercise more due-diligence and sobriety in
their craft. After I  share Algerian Press reaction, I will share Malian press
counter-reaction. You  will see what I mean. And now that the hostages have
been freed in Mali's grace,  jealousy abounds. Harun Rashid. Al Mu'Umin. I
enc ourage Bouteflika to stay true  north in Algeria's historical partnership
with Mali. If they leave it to press  pantomime, they will forever be mired
in an unproductive and vicious cycle of  distrust, mistrust, and shirkdom.





Dossier
ATT à El Watan : L’interview  qui a irrité l’Algérie



Dans une interview réalisée la semaine qui a  précédé la libération des
quatre otages et publiée par El Watan  du 26 avril 2009, sous le titre, «
Amadou Toumani Touré,  Président du Mali : « Nous refusons de jouer le  rôle de
passeur d’argent », le chef de l’Etat malien  s’exprime sur les
préoccupations de l’heure, notamment la  question des otages occidentaux. Nous
reproduisons ici cette  interview dans son intégralité. (Lire aussi l’article publié
par  Liberte-algerie.com du 27 avril 2009 sous le titre : _Après les
allégations du Président Touré : Quand  le Mali protège le GSPC_
(http://www.afribone.net.ml/spip.php?article18912)  ».

ATT at El Watan:  The interview that irritated Algerian Press.
In an interview  conducted a week before the liberation of the 4 European
hostages and published by El Watan on April 26th, 2009, under  the title;
Amadou Toumani Toure', President of Mali - "We refuse  to play the role of
conduit for ransom paymen ts", the Malian  head of state shares the nation's
current preoccupations,  notably the question of western hostages. We
reproduce here, the  entire interview. (read also the article published by
Liberte-Algerie.com of the 27th April, 2009 under the title -  After the allegations
of President ATT: When Mali protects  the Salafists.
El Watan / Amadou Toumani Touré,  Président du Mali : “Nous refusons de
jouer le rôle de passeur  d’argent”
C’est un homme très inquiet, non seulement de  la présence des terroristes
du GSPC sur son territoire, mais  aussi des risques que cette présence peut
entraîner sur les  relations de son pays avec l’Algérie. El Watan /  ATT,
President of Mali: "We refuse to play the role of conduit  for ransom
payments". He is a man concerned, not only with  the presence of GSPC on his soil,
but also the attendant  risks that such presence could inure for  the
Algerio-Malian relations.
Dans  l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder dans sa résidence  de
Bamako, Amadou Toumani Touré, président du Mali, affirme que  son pays refuse
de jouer le rôle de passeur d’argent dans les  prises d’otages. Il rejette
également les accusations portées à  son encontre selon lesquelles son pays
aurait accordé  l’hospitalité aux terroristes d’Al Qaïda, notamment au
nord du  Mali.
In the conversation he afforded us at  his residence in Bamako, President
ATT reaffirms that his nation  refuses to play the role of conduit for ransom
payments in the  matter of hostages. He rejects the accusations that his
country  provides a safe haven for Al Qaa'Ida terrorists,  particularly in
North Mali.
ST : La région du nord du Mali connaît une  activité inquiétante des
groupes terroristes, notamment avec les  enlèvements de touristes suivis de
demandes de rançons. Que fait  le Mali face à cette nouvelle menace?

ST: The North of Mali knows a  disquieting activity by terrorist groups,
notably the abduction  of tourists followed by dema nds for ransom payments.
What is  Mali doing about this menace?
ATT : Aujourd’hui le  plus important dans cette région est la paix entre
les  différentes communautés. Mais il ne faut pas se tromper. Ce  n’est pas l’
ensemble de la communauté targuie qui était en  rébellion, mais une partie
seulement. Grâce à l’accord d’Alger,  aux efforts maliens et surtout à
notre disposition en faveur  d’un règlement, nous sommes aujourd’hui tous dans
une logique de  paix. Pratiquement, tous les combattants ont rejoint nos
forces  et ont déposé les armes. Nous sommes en train de dégager la voie  pour
la réinsertion des jeunes rebelles….
ATT: Today, what is most significant in North Mali  is the peace among the
various communities. We must not mistake  the opportunistic terrorisms to be
the handiwork of the  entire Tuareg communities. Thanks to the Algiers
Accord, efforts  of ordinary Malians, and above all our pre-disposition for a
sustainable solution, we are today, all in a frame of mind  trained toward
peace. Practically all the combattants  have rejoined the national forces and
have laid down their  arms. We are in the process of expediting the
reinsertion of  young soldiers.......
ST : Pensez-vous que toutes les armes ont été  déposées ?

ST: Do you think all the arms  have been laid down?? (Haruna - what a
question)
ATT :  Je dis que le dépôt des armes est beaucoup plus symbolique parce  qu’
il repose sur une volonté politique et morale de mettre fin à  un
évènement. De ce fait, je pense que personne ne peut avoir  l’illusion que toutes les
armes ont été déposées. D’abord, nous  n’avons pas l’inventaire de toutes
les armes et nous pensons que  même si quelques unes restent entre les mains
de certains, cela  ne remettra pas en cause la volonté de mettre fin à la
violence.  Il faut aussi savoir que le peuple malien est un peuple de
guerriers. De ce fait, s i certains gardent leurs armes c’est  uniquement pour
leur sécurité. Le plus important est que les  armes déposées constituent un lot
considérable, y compris en  munitions. C’est un geste fort qui mérite d’
être soutenu. Nous  sommes en période de consolidation de la paix par la mise
en  œuvre des projets relatifs au développement local.
ATT: I share that the laying down of arms by former  rebels is a symbolic
act in and of itself. It reposes the  settlement of the misunderstanding to
political dialogue and  moral serenity as opposed to violent exactions. In
that regard,  no one is under any illusion that all arms were laid down.
Firstly, we do not have an inventory of all arms and munitions  and we think
that even if there are some who retained their  arms, that will not reverse the
voluntary cessation of  hostilities. (My prophet ATT). We must also realize
that the  Malian people are culturally a warrior community. Therefore, it
is quite possible that those who retained their armaments did so  for their
own security and protection. Allahu Akbar. Most  significant is that the
quantity of arms and munitions that were  turned in represent a considerable
number and merits  commendation. We are now trained on maintaining the peace
and  implementing critical development projects for our  people.
ST : Vous êtes sur le point de tourner la page  de la rébellion au Nord,
mais que comptez-vous faire pour lutter  contre20les réseaux d’Al Qaïda au
nord ?


ST: You are on the cusp of  turning the page on the rebellion in North
Mali. But what do  you propose to fight against Al Qaa'Ida resources in  the
North? Its a long interview. I vill be back. Haruna. Keep  reading however
until I return. Thank you.
ATT  : Nous sommes conscients de ces menaces et dangers, mais à un  moment
nous étions plus partagés ou plutôt préoccupés par la  situation très grave
de la rébellion qui menaçait l’unité  nationale. We were coscious of the
menace  and dangers. However, we were more concerned at the time with  the
Tuareg rebellion which posed a graver threat to our  national unity. C’était le
problème des touareg, et  pendant des années nous avions les deux évènements
en  parallèle. Aujourd’hui, grâce à Dieu, nous avons pu ramener la  paix.
Mais en ce qui concerne l e problème des salafistes, je  pense qu’il est plus
juste de dire qu’ils sont dans la bande  sahélo-sahélienne et non pas
uniquement au nord du Mali. Ils  voyagent beaucoup, ils se déplacent tout le
temps et sont dans  cette région depuis longtemps. And for  some years now, the
two menaces occured simultaneously. Today,  thanx to God/Allah, we were able
t o yield peace. In the  matter of the Salafists, I think it is more
accurate to say  that they operate in the Sahelo-Saharan corridor rather than  in
North Mali. They are nomadic terrorists. They are on the go  all the time.
They have been native to this region for quite  some time now. Nous avons
senti toutes les menaces qui  pèsent sur cette région, à savoir le trafic de
cigarettes,  d’armes, de munitions et de drogue, les passeurs de  clandestins
et la présence des salafistes. Toutes ces menaces  sont transfrontalières et
aucun des pays ne peut trouver,  seul, la solution pour y faire face.
Raison pour laquelle le Mali a proposé  l’organisation d’une conférence, à
Bamako, sur la paix et le  développement. We have monitored all the menaces in
this  region, from the traffic in contraband, cigarettes, arms,  munitions,
drugs, to the people courriers and the Salafists.  All the menaces are
transnational and none of the constituent  nations can singularly ameliorate the
menaces. Reason why Mali  has proposed a conference in Bamako on peace and
development.
Toutes les dispositions ont été prises et nous  espérons qu’elle ait lieu
le plus tôt possible, puisque les  travaux préparatoires ont été terminés et
les textes de base  élaborés par les experts de chaque pays participant et
leurs  ministres des Affaires étrangères, à savoir le Tchad, la  Libye, l’
Algérie, le Niger , le Mali, le Burkina Faso et la  Mauritanie. Nous attendons
la réunion des chefs d’Etat pour  apporter leur caution politique et dégager
un plan commun pour  gérer ensemble cette bande sahélo-sahélienne qui, à l’
heure  actuelle, nous échappe à tous. We have  made all arrangements for the
conference and we hope it can  happen soon. The theme and texts have been
worked on by the  experts of participating nations and their ministers of
foreign affairs. These are Tchad, Libya, Algeria, Niger, Mali,  Burkina Faso,
and Mauritania. We look forward to the meeting  of our heads of states to
recommend a common approach to the  Sahelo-Saharan menace.










ST : Comment expliquez-vous q ue le Mali se  retrouve, après chaque
enlèvement, le pays où les terroristes  négocient la libération des otages en
réclamant des rançons  ?



ST: How do you explain that  Mali finds itself, after each abduction, the
country where the  terrorists negotiate the liberation of hostages for
ransom?
ATT : Vraiment je ne sais pas  pourquoi. Vous avez peut-être remarqué qu’
aucune prise d’otages  n’a eu lieu au Mali, mais dans les autres pays situés
au Nord à  l’Est et à l’Ouest. Maintenant la question que moi je me pose
est de savoir pourquoi les otages ont été enlevés là-bas et pour  quelles
raisons les terroristes ont-ils fait autant de distance  pour les ramener au
nord du Mali ? Nous avons fait des  investigations très profondes et nous nous
sommes rendu compte  que c’était un peu exagéré. Ils sont dans la bande
sahélo-sahélienne et non pas uniquement au Mali. Ils bougent  beaucoup et s’
arrêtent rarement dans un endroit. En 24 ou en 48  heures, ils traversent les
frontières d’un pays à un autre.  Donc, dire qu’ils sont au nord du Mali
est pour moi vraiment  réducteur. Raison pour laquelle je dis qu’il faut
conjuguer nos  moyens pour lutter ensemble contre ces menaces. Il faut arrêter
de nous renvoyer la balle et de coordonner plutôt nos efforts  pour pacifier
cette région.
ATT: Really, I do not  know why. You must probably have realised that none
of the  abductions happened in Mali, but in other countries in the  North,
East, and West. Now the question I ask myself is why the  terrorist travel
enormous distances after abducting their  hostages to bring them to Mali? We
have conducted some  investigations and we concluded the perceptions are a
bit  exaggerated. The terrorists are in the Sahelo-Saharan Band of  which Mali
is an entrepot (Carrefour if you will). They are a  mobile lot and do not
camp in any one place for long. Evian. In  24 or 48 hours, they cross
multiple frontiers. So to say they  are in North Mali is a bit simplistic. That is
the reason why I  have suggested harnessing our resources to fight these
menaces  together. We must cease to pass the buck and coordinate our  efforts
to ameliorate the threat to the  region.
ST : Même si les enlèvements ont eu  lieu dans d’autres pays, vous ne
pouvez contester le fait que  les otages ont été transférés vers le nord du Mali,
où les  négociations pour leur libération sont en cours  ?
ST: Even if the  abductions occur in other countries, you cannot argue the
fact  that the hostages are then transferred to North Mali where
negotiations for their liberation is handled?

ATT : Non, ils ne sont pas au nord  du Mali. Je voudrais être clair ; le
Mali ne veut pas entrer  dans une polémique sur le fait qu’ils soient sur son
territoire  ou pas. Je dis qu’ils ne sont pas seulement au Mali, mais sur
toute la bande sahélo-sahélienne. Nous savons qu’ils bougent et  qu’ils vont
d’un pays à un autre dans un espace de temps réduit.  Pour nous, cela a peu
d’importance.
Effectivement, le Mali a eu à nouer  le dialogue et à chercher dans quelles
mesures il pouvait aider.  Maintenant, dès qu’il y a une prise d’otages,
on dit que les  auteurs sont au Mali, c’est vraiment exagéré. Il est vrai que
le  Mali s’est impliqué dans le dénouement de la prise d’otages qui  a eu
lieu en Algérie en 2004, puis dans celle qui a ciblé des  Autrichiens en
Tunisie.
Aujourd’hui aussi, le Mali essaye  de s’investir pour voir quelles
solutions il faudra trouver pour  libérer les otages dont vous parlez. Mon pays est
dans une  situation très embarrassante et la plus gênante. On dit qu’ils
sont au Mali et tout le monde vient au Mali pour nous demander  de l’aide
dans le cadre du dénouement de l’affaire.
Nous disons seulement que nous ne  sommes pas responsables de ces prises d’
otages. Aucun des otages  n’a été enlevé au Mali. Raison pour laquelle nous
avons dit  qu’au lieu de continuer à chercher qui est responsable, il faut
plutôt penser ce que nous devons faire pour empêcher ces  enlèvements et
pacifier cette zone dont la sécurité concerne  tout le monde.
ATT: No. They are not  in North Mali. I want to be clear; Mali will not
engage in the  polemic of locus ambiguiem. I share that they are not in Mali
only, but diffused in the Sahelo-Saharan region with outposts  partout. We
know that they are constantly on the move and that  they travel efficiently
because of their affinity for the  terrain and knowledge of the geography of
this region. For us,  their peripheral presence in North Mali is not as
significant as  their scope in the region. Effectively, Mali endeavours to
establish dialogue  between the concerned parties and to figure out how we can
help  stem the tide of indiscriminate abductions in the region.  Now, whenever
there is an abduction, Mali is blamed for  theatre. Those claims are
onerously exaggerated. It is true that  Mali was implicated in the processing of
the hostages who were  abducted in Algeria in 2004, followed by the episode of
the  Austrian hostages in Tunisia. Today also, Mali efforts to invest  in a
solution for the four hostage currently held and of whom  you enquire. My
country finds herself in an embarassing  situation and one of anxiety. You
say they are in Mali, and  everyone comes to Mali to seek assistance in their
liberation.  What we are saying, is that we are not responsible for the 
abduction of hostages. Not a single hostage was abducted in  Mali. That is
exactly why we appeal that in the stead  of groping for imprecise and unhelpful
national  culprit, we must pause to reflect on what we can do to stem the
tide and to pacify the insecurity in the Sahelo-Saharan region  which affect
all the world.
ST : Ne pensez-vous pas que le paiement d’une rançon pour  la libération
des touristes allemands en 2004 a été pour  beaucoup dans la multiplication
des enlèvements suivis de  demandes de rançon  ?
ST: Don't you think  that the payment of ransom for the freedom of the
German  tourists in 2004 has a lot to do with the proliferation of  abductions
followed by demands for ransom that we are witnessing  today?

ATT : Je pense surtout que ces  prises d’otages risquent de porter
préjudice à tous les pays de  la région. Reg ardez ce qui se passe dans le golfe d’
Aden, avec  les actes de piraterie et tous les navires militaires dépêchés
dans la zone par de nombreuses puissances.
C’est le monde entier qui se sent  concerné par ce phénomène de rançon. Je
sais qu’il y a un  dilemme extrêmement important : payer pour libérer les
otages  et, de ce fait, prendre le risque de voir cet argent utilisé  contre
nous-mêmes, ou ne pas payer et laisser les otages en  détention le plus
longtemps possible. Maintenant, je dis,  cessons de nous accuser mutuellement et
parlons entre nous de  cette menace qui pèse sur la bande  sahélo-sahélienne.
Je dis aussi qu’il ne faut pas se  voiler la face et cherchons une solution
ensemble. Les rançons  ne sont pas le monopole de la bande
sahélo-sahélienne. Nous  avons vu ça ailleurs et à plusieurs échelles. Il est maintenant
important de savoir comment la communauté internationale fait  face à de
telles demandes et quelles sont les solutions les plus  appropriées à  prendre.
ATT: I think above  all else, the abduction of hostages risks prejudicing
all the  nations in the region. Consider what obtains in the gulf of  Aden;
Wanton acts of piracy with all the world's navies  dispatched in the area. It
is the entire world that is concerned  with the phenomenon of gratuitous
piracy and abduction. We have  a serious dilemma: Pay ransom for the freedom
of hostages and to  have that ransom payment used against you, OR, Do not pay
 ransom and leave the hostages in captivity for as long as  possible. What
I say is: Let us cease groping for blame and  culprit and work together to
stem the wanton abductions in the  Sahelo-Saharan region. I say also that we
must not cut our  throats to spite our faces. We must resolve, with a united
 front, to seek the solution to the menace. Ransoms are not  the exclusive
domain of the Sahelo-Saharan region. We have seen  it elsewhere and in its
various forms. It is now most important  for the international community to
reflect on the most  appropriate solution for the  menace.
ST : Vous avez déclaré publiquement  lors des dernières prises d’otages : «
Trop c’est  trop !!! ». C’est trop par rapport à quoi ? Les prises  d’
otages, les rançons ou le fait que le Mali soit utilisé comme  terre de
négociations par les terroristes ?
ATT : D’abord, les otages ne sont  pas Maliens. Les auteurs de l’
enlèvement non plus et l’endroit  du rapt est hors de nos frontières. A la limite, de
quoi nous  mêlons-nous ? Nous nous retrouvons dans des situations ambiguës
: c’est-à-dire d’une part, face à une situation humanitaire où  il faut
vite aider, et d’autre part, face à une autre situation,  cette fois-ci
sécuritaire, qu’il ne faut pas  encourager.
Nous sommes fatigués d’être face à  ces dilemmes, fatigués de gérer des
situations aussi ambiguës et  aussi gênantes. Nous aurions pu adopter la
position de certains  en disant que ce problème ne nous regarde pas, dès lors qu’
ils  estiment que la bande sahélo-sahélienne est le nord du Mali. Il  faut
que nous sortions de ce cercle vicieux et que nous nous  regardions en face,
que nous parlions ensemble au lieu de  chercher qui a fait quoi. Ce qui est
certain, c’est que ces  salafistes ne sont pas Maliens.
Ils viennent de quelque part non ?  Des Maliens sont parmi eux… Nous, nous n
’avons pas de preuves  que des Maliens font partie de cette bande de
salafistes, mais  je ne l’exclus pas. C’est là aussi qu’il faut prendre en compte
 la dimension de ce groupe qui prône le nationalisme et entraîne  toute la
bande sahélo-sahélienne, en profitant de nos  faiblesses, avec toutes les
conséquence s que cela peut  engendrer. ST : En 2004, le nombre de salafistes
évoluant dans  la bande sahélienne ne dépassait pas la soixantaine, alors  qu
’aujourd’hui, ils ne sont pas moins de 250. Vous ne pensez pas  qu’ils ont
trouvé un terrain propice dans cette région pour  l’installation d’une
base arrière qui pourrait menacer le Mali  ?
ATT : Le danger est d’abord pour  l’Algérie. Parce que c’est elle qui se
bat depuis des années  contre cette force terroriste. Ce n’est pas le cas du
Mali. A ce  jour, le Mali n’a jamais été la cible des salafistes. Mais t out
 ce qui arrive à l’Algérie nous touche vraiment. Ce qui me  surprend, c’
est plutôt la passivité des uns et des  autres.
ST : Vous voulez dire les pays  frontaliers ?
ATT : Tous les pays de la bande  sahélo-sahélienne nous disent, vous devez
faire ça, mais alors  pourquoi eux ne l’ont-ils pas fait ? Nous avons dit
que l’ère  des rançons est internationale et toutes les menaces auxquelles
nous faisons face ont une dimension internationale. Les réponses  ne peuvent
être qu’internationales. Réunissons-nous et discutons  ensemble pour empêcher
les prises d’otages et sécuriser la bande  sahélo-sahélienne. Raison pour
laquelle, d’ailleurs, le Mali  attend cette conférence des chefs d’Etat qui,
selon no us, est  la meilleure tribune pour prendre en charge ces  menaces.

ST : Tout le monde sait que la  libération des deux otages autrichiens
enlevés en Tunisie a été  faite en contrepartie d’une rançon négociée par
certains  notables maliens, alors qu’officiellement vous dites n’avoir  joué
aucun rôle dans cette affaire. Qu’en est-il alors  ?
ATT : Maintenant, je vais vous  parler en tant que président du Mali et ami
de l’Algérie. S’il y  a eu rançon, je ne le sais pas, parce20que
rappelez-vous, les  otages sont restés neuf mois entre les mains des terroristes. Le
Mali s’est limité à établir des contacts humanitaires. Nous  avons accepté d
’aider nos amis autrichiens qui sont aussi les  amis de l’Algérie. Je le
dis, en tant qu’officier d’honneur, et  je regarde l’Algérie, tout en le
disant, que personnellement je  ne sais pas s’il y a eu une rançon.
Et s’il y en a eu une, je ne sais  même pas quel a été le montant et s’il
a été versé. Ce dont je  peux vous assurer, c’est que ni le Mali, ni son
président, ni  ses responsables officiels n’ont été impliqués dans une telle
transaction, si tel était le cas. Vous savez que nous n’avions  pas de
contacts directs avec les ravisseurs, mais nous pa ssions  par des intermédiaires
qui, eux, passaient aussi par d’autres  intermédiaires.
C’est vrai qu’il y a eu une demande  de rançon, mais j’ai été catégorique,
en disant que je  n’accepterai pas de servir pour son paiement. Notre rôle
se  limitait aux contacts humanitaires seulement. Nous avons refusé  d’
entrer dans ce jeu parce nous savons que cela allait se  retourner contre nos
amis, alliés et voisins, mais aussi contre  nous.
ST : Un commandant a été dépêché  par vos services=2 0pour négocier avec
les ravisseurs la  libération des Autrichiens. Il a été tué en cours de route
et  les accusations ont été portées contre certains de vos  militaires qui
auraient changé le cours des négociations pour  arracher le paiement d’une
rançon. Qu’en pensez-vous  ?
ATT : Le commandant Mbarka a été  tué à la sortie de Kidal et jusqu’à ce
jour l’enquête n’a pas  déterminé pourquoi et par qui. Où Mbarka partait ? Je
ne le sais  pas.
ST : Certains disent que c’est vous  qui l’aviez désigné en tant que
négociateur, il aurait été  détenteur d’un ordre de mission signé par vous…
ATT : Non, pas du  tout.
ST : Qu’en est-il des otages a  ctuellement détenus par des salafistes au
nord de votre pays  ?
ATT : Nous sommes en train de tout  faire, dans un cadre humanitaire pour
que l’ensemble de ces  otages soient libérés sains et saufs. A tort ou à
raison, nous  avons maintenant une réputation de négociateurs. Une mission qui
ne nous plaît guère. Que faudrait-il faire ? Croiser les bras et  attendre ?
Nous sommes vraiment coincés entre les hésitations,  raison pour laquelle
nous voulons que le sommet des chefs d’Etat  ait lieu20le plus rapidement
possible pour que nous puissions  parler. Les gens disent, ils sont au nord du
Mali, et le Mali  est un pays souverain qui n’a qu’à s’ouvrir. Pour nous,
la faute  ne nous incombe pas.
Nous sommes très mal à l’aise.  C’est toujours à nous qu’on demande de l’
aide et cela nous gêne.  Mais il y a une responsabilité que chaque pays doit
prendre.  Revenez un peu en arrière. Il y a eu une première prise d’otages
en 2004, puis une autre, suivie de deux autres et nous  continuons à nous
renvoyer la balle. Jusque-là, nous n’avons  rien fait. Nous ne faisons qu’
attendre une autre prise d’otages  pour commencer à nous accuser mutuellement.
Le sommet  sahélo-sahélien est important. Il nous permet de parler entre
nous sur la situation. Aucun pays, seul, ne peut faire face à la  menace. ST
: Les preneurs d ’otages exigent une rançon et vous,  vous refusez d’
accepter de jouer ce rôle d’intermédiaire pour le  paiement. Comment comptez-vous
agir pour faire libérer les  otages mais aussi éviter de tels actes ?
ATT : Soyez sûre d’une chose. Le  Mali n’acceptera jamais de servir dans
une quelconque  transaction financière entre les ravisseurs et les pays  d’
origine des otages. Nous acceptons de passer par des  intermédiaires pour
avoir des nouvelles et de nous inves tir  dans le domaine policier pour voir ce
qu’il faut faire. Mais il  est important aussi de savoir que ces gens n’ont
pas besoin du  Mali pour négocier une rançon. Le désert est grand et les
contacts sont multiples. Ils n’ont donc pas besoin de nous. De  notre côté,
nous avons clairement dit à qui veut l’entendre que  le Mali ne jouera pas le
rôle de passeur d’argent… ST : Même  dans l’affaire des otages autrichiens
?
ATT : Je ne sais pas s’il y a eu  une rançon, ni qui l’a versée. Le Mali a
refusé de s’impliquer  dans une telle transaction.
ST : Mais il l’a fait lors de  l’enlèvement des touristes allemands en 2004
…
ATT : Ces Allemands ont été enlevés  en Algérie… Puis, ils ont été emmenés
au nord du Mali pour  négocier une ranC3on, obtenue par l’intermédiaire des
Maliens…  Il faut quand même se poser la question sur l’endroit où ils ont
été enlevés. Nous nous sommes toujours demandés pourquoi les  otages sont
enlevés ailleurs et dirigés chez nous. La première  responsabilité c’est là
où les otages ont été enlevés. Cette  responsabilité ne doit pas être
occultée. Pourquoi des pays qui  ont plus de moyens que le Mali n9 9ont pu les
empêcher de  traverser la frontière ?
Ce n’est pas un reproche, parce que  nous savons comment les choses se
passent. Par contre, nous  aussi, nous ne pouvons accepter d’être accusés sans
avoir la  possibilité de nous défendre. Qu’on aide le Mali à trouver des
solutions. Vous savez que ses moyens sont limités. Il est pris  entre l’étau de
deux situations difficiles. Accepter de servir  de passeurs d’argent au
profit des terroristes, cela se retourne  contre nous. Rester les bras croisés,
cela aussi se retourne  contre nous. Que pouvons-nous faire ? Pourtant, ce n
’est pas  notre problème. Des partenaires des pays de l’Europe, les
Nations unies, le secrétaire général de l’ONU, nous interpellent  et nous disent
qu’il faut que le Mali s’implique. Que faut-il  faire ? Rester les bras
croisés ?
ST : Tous ces pays vous demandent  de servir d’intermédiaire ?
ATT : Non…mais dans tous les cas,  personne ne peut nous obliger à jouer ce
rôle. Nous jugeons la  situation en fonction de notre conscience, et nous
nous  abstenons de jouer le rôle de passeur d’argent. Vous êtes-vous  demandé
pourquoi les otages autrichiens sont restés neuf mois  entre les mains de
leurs ravisseurs. J’ai dit clairement que  s’il y a transaction, elle se
fera sans mon pays.
ST : Est-ce la raison de cette  longue détention ?
ATT : Je ne sais pas. Mais ce que  je sais c’est qu’à chaque fois qu’il y
a une prise d’otage, le  Mali est désigné comme négociateur. Je voudrais
préciser aussi  que le Mali n’a pas vu un sou et ne s’est jamais impliqué en
tant que passeur d’argent. Sur un plan moral et humanitaire,  nous avons
reçu des équipes chez nous et tenu qu’elles soient  là, à leur apporter notre
aide et assistance afin qu’elles  soient plus près des événements. Nous l’
avons fait par amitié à  ces pays, à nos partenaires au secrétaire général des
Nations  unies, qui nous a appelés pour nous demander de nous  investir.
Je pense que ces otages ne  concernent pas seulement le Mali, mais aussi le
système des  Nations unies auquel, nous tous, nous participons. Le
diplomate  onusien est venu dans nos pays pour une20mission de paix et il a  été
enlevé. Nous sommes tous sommés de nous impliquer pour  sauver sa mission, pas
parce qu’il est Canadien, un pays qui a  de fortes relations avec les Etats
de la région, mais aussi  parce que c’est un cadre des Nations unies. Je
pense que la  responsabilité est partagée par tous les pays de la  région.
ST : Pensez-vous que leur détention  ne sera pas longue comme celle des
deux Autrichiens  ?
ATT : Vraiment, je ne sais dans  quel état sont les otages. Mais je
souhaite qu’ils soient tous  libérés le plus tôt possible. D’abord vis-à-vis des
Nations  unies, parce qu’enlever un cadre de cette institution donne une
très mauvaise image du continent en général et de la bande  sahélo-sahélienne
en particulier. Le Mali seul ne peut rien  faire. Si nous nous engageons dans
ces affaires d’enlèvement,  c’est uniquement dans un but humanitaire et
non pas comme  passeur d’argent.
Nous savons à quoi sert cet argent  et le préjudice que ces fonds vont
causer à des pays frères et  amis comme l’Algérie. Nous ne comprenons pas
comment les  terroristes trouvent l’hospitalité auprès de la population du  nord
du Mali, alors que dans d’autres régions pourtant  similaires comme le nord
du Niger, de la Mauritanie et du Tchad,  ils sont pourchassés.
ST : Mais d’où sont-ils venus ?  Ils ont fui le sud de l’Algérie parce qu’
ils n’étaient pas en  sécurité, qu’ils semblent avoir trouvée au nord du
Mali...
ATT : Non, non…avec toute l’amitié  et l’estime que j’ai pour votre pays,
il va falloir que je parle  franchement avec vous. C’est facile de dire
pourquoi le Mali n’a  pas fait ou aurait dû faire. Les questions que je me pose
sont :  pour quelles raisons sont-ils venus au Mali ? Comment ont-ils  fait
pour y arriver ? Quelle voie ont-ils empruntée ? Qu’ont  fait les autres
pour les empêcher de franchir les frontières  ?
Je pense que l’important n’est pas  de dire qu’ils sont au nord du Mali ou
du Niger. Réfléchissons  un peu : pour se sentir un peu libre, il est plus
judicieux de  choisir l’extrême nord du Mali, qui est à proximité de  l’
Algérie, la Mauritanie. Le nord du Niger n’est pas rentable,  parce qu’il n’y
a que l’Algérie et le Niger. De plus, la  rébellion qu’a connue le nord a
rendu la région totalement  hostile aux personnes qui viennent se promener.
Une situation aggravée par les  affrontements fratricides entre quelques
groupes de touareg.  Donc, en tant que soldat, si je dois aller chercher un
refuge  quelque part, j’irais certainement dans cette région. Ils n’ont  ni
visa ni passeport, y a-t-il plus propice pour eux qu’un  terrain où l’
insécurité est totale ?
ST : Le diplomate onusien a été  enlevé par des contrebandiers et remis aux
terroristes. Ne  pensez-vous pas que cette transaction démontre la
corrélation  dangereuse entre les terroristes et l es trafiquants en tous  genres
dans la région ?
ATT : Absolument. C’est pour cette  raison qu’il faut que nous parlions
entre nous, en tant que  chefs d’État, de ces menaces. Chacun de nous est
resté chez lui  en se disant que cela ne le concernait pas. En définitive,
aujourd’hui tout le monde accuse la bande sahélo-sahélienne, qui  est en
réalité, nous tous, le Mali, le Niger, la  Mauritanie…
Dieu seul sait les efforts que  l’Algérie fait vis-à-vis de ce phénomène et
combien son peuple a  souffert. Il lui a fallu beaucoup d’héroïsme et d’
engagement  pour lutter contre ce fléau. Comment après tous ces efforts,
toutes les propositions faites par le président Bouteflika pour  faire revenir
la paix, nous nous retrouvons incapables de réagir  contre cette situation.
Je pense effectivement qu’il y a  une constante qui réunit différents types
de trafic très  rentables : la vente de cigarettes, d’armes et de
munitions, les  passeurs qui achemine nt les clandestins vers l’Europe dans des
conditions inhumaines, et qui souvent les laissent mourir dans  le désert, et le
trafic de drogue, la reine des menaces, le  danger le plus insidieux. La
drogue vient de la Colombie par le  golfe de Guinée et traverse la bande
sahélo-sahélienne pour être  dirigée contre notre jeunesse, notre avenir, contre
lE2Europe et  contre tout le monde.
ST : Tout comme le trafic d’armes  …
ATT : Le trafic de drogue est  beaucoup plus dangereux, parce que la drogue
rapporte d’énormes  fonds qui permettent d’acheter beaucoup d’armes et de
complicités. C’est un trafic extrêmement juteux.
ST : Est-ce que la porosité de la  frontière peut-elle s’expliquer par
cette complicité achetée  ?
ATT : La responsabilité est  commune. Je pense que pendant très longtemps,
certains éléments  de la rébellion touareg ont beaucoup combattu pour
pouvoir  marquer cet état de fait qu’est la revendication politique. Elle  a été
analysée et acceptée dans le cadre d’un accord que nous  avons signé et mis
en application. Mais certains ont continué.  Leur revendication était quoi ?
Ils nous demandent de quitter  Tinzaouatine qui est un point de passage
obligé de la limite  territoriale. Il faut se poser la question pourquoi cette
revendication. Je ne dirais pas plus, mais20seulement il faut  savoir qu’il
y avait parmi les rebelles quelques éléments  déterminants.
ST : Pensez-vous que les  revendications politiques cachaient en fait leur
complicité avec  les salafistes ?
ATT : Certaines de leurs revendi  cations étaient justes. Raison pour
laquelle, nous les avons  acceptées. Comprenons-nous, certains qui ont plus de 50
ans, 60  ans et 70 ans, munis d’un armement et des véhicules
tout-terrains, renouvelés constamment, tiennent deux ans et  trois ans contre une armée.
Ils parcourent des milliers de  kilomètres, changent les pneus, s’
approvisionnent en carburant.  Comment est-ce possible ? C’est pour vous dire que
quelque part,  il y a une nébuleuse qui sert et qui soutient ces groupes avec
des moyens financiers…
ST : ça peut être des États  ?
ATT : Je ne le pense pas. Je suis  même convaincu que les Etats ne sont pas
impliqués. Ces  activités sont toutes dirigées contre les Etats. Il faut
quand  même préciser qu’au plan politique, les Etats nous ont beaucoup  aidés.
Nous avons une relation exceptionnelle avec l’Algérie, le  Niger et les
autres pays frontaliers.
Personne ne pourra me faire croire  que les Etats ont eu un rôle à jouer.
Ce ne sont pas eux qui  vendent la cigarette et les armes ou qui font le
trafic de  drogue et d’arme s et vous ne pouvez pas imaginer les tonnes  d’
armes, de drogue et de cigarettes que nous avons interceptées  dans le Nord et à
proximité de certains pays  frontaliers.
Le désert est tellement grand, et  lorsque nous avons autant d ’argent nous
pouvons acheter autant  de complicités. Je ne peux faire ce raccourci et
accuser les  Etats, les armées et nos services de sécurité de  complicité.
Je ne dirais pas aussi que tout le  monde est honnête, mais je suis
convaincu qu’il y a une volonté  chez les pouvoirs politiques et aussi chez les
opérationnels  pour combattre ces menaces qui déstabilisent notre  région.
ST : Après le sommet des chefs  d’État de la région prévu à Bamako, que
compte faire  concrètement le Mali pour lutter contre le terrorisme  ?
ATT : Le Mali fait toujours face  aux menaces. Nous les combattons
quotidiennement. Les quantités  d’armes, de munitions et de drogue que nous
interceptons  régulièrement sont la preuve de nos engagements sur le terrain.  Les
bandes frontalières du Mali sont immenses au nord : 1200 km  de frontière
avec l’Algérie, 2000 km avec la Mauritanie et 900  km avec le Niger. Est-ce
facile de maîtriser tous ces espaces  avec le peu de moyens que nous avons ?
Raison pour laquelle, je  dis que la solution ne peut être que  collective.
< div class=spip>ST :  A travers le sommet auquel vous avez appelé, vous
voulez  impliquer politiquement et matériellement les États de la région  dans
une lutte commune contre ces menaces...
ATT.20Je crois qu’il est nécessaire  que nous partagions une vision, un
plan d’action, une volonté  politique participative au lieu d’accuser l’autre
de ce qu’il a  fait ou n’a pas pu faire. Autant nous mettre ensemble pour
décider de ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Aucun pays seul  ne pourra
trouver la réponse à cette situation. La solution ne  peut être que
transfrontalière.
ST : Ne pensez-vous pas que  certaines puissances étrangères qui exploitent
les richesses des  pays de la région font tout pour maintenir ces derniers
en  situation de faiblesse ?
ATT : Je ne le crois pas. Dans  toutes nos analyses politiques et
militaires, aucune information  de ce genre ne nous a été présentée. A ma
connaissance, il n’y a  jamais eu d’Etat impliqué dans ces menaces. Si tel était le
cas,  c’est que nous avons un déficit en informations. Si d’autres le
savent, il faudra qu’ils nous le disent.
Il faut que nous le sachions pour  prendre les mesures qu’il faut. Mais je
ne pense pas que cela  soit le cas. Par contre, si nous n’arrivons pas à
résoudre nos  problèmes n ous-mêmes, d’autres viendront le faire à notre
place. Je l’ai répété à plusieurs reprises, et ce, depuis le  premier enlèvement
des touristes allemands. Depuis, combien de  prises d’otages y a-t-il eu ?
Et nous n’avons, encore une fois,  rien fait. Nous sommes là, coincés à
attendre qu’un autre  enlèvement ait lieu pour commencer à chercher ce qu’il
faut  faire. Les autres ont leur opinion publique tellement attentive  à la
vie d’une personne que très souvent ils nous mettent  vraiment mal à l’aise
parce qu’ils ne prennent même pas en  compte notre sécurité.
Il n’y a que la vie des otages qui  les intéresse. J’avoue que c’est de
très bonne  guerre.
ST : Vous avez aujourd’hui deux  affaires sur les bras. Quatre otages
détenus par un groupe et  deux autres par un autre groupe de terroristes. Que
comptez-vous  faire concrètement pour les dénouer ?
ATT : J’avoue que je n’ai rien  concrètement. Ce que je fais est d’ordre
moral et humanitaire…  Les services de renseignement des pays concernés sont
à Bamako  et leurs gouvernements vous sollicitent et font pression sur  vous
pour les aider… Personne ne fait pression sur nous. C’est  vrai, ils sont
là. Ils attendent, ils cherchent des contacts,  etc. Ils sont très p roches
des lieux et je pense qu’il y a plus  de poids sur eux que sur nous.
Ils ont une manière de voir qui est  peut-être différente20de la nôtre.
Nous aussi nous tenons à la  vie des autres. Mais le Mali n’a rien à voir avec
tout cela. Ni  les ravisseurs, ni les otages, ni l’endroit de l’enlèvement
ne  sont maliens. C’est vrai, les gens sont venus nous demander de  les
aider pour tenter de pister les auteurs et j’ai tenu à leur  dire que ces
derniers ne sont pas seulement au  Mali.
ST : Vous voulez dire que les  otages ne sont pas au Mali ?
ATT : Je dis que les auteurs sont  dans la bande sahélo-sahélienne, pas
uniquement au Mali. Eux,  ils rendent compte à leurs pays, à leurs
gouvernements et à  leurs Parlements. Nous les comprenons. Une fois de plus, je dis  que
le Mali aurait pu adopter une autre position. Mais il a  clairement affirmé
qu’il ne rentrera jamais dans une quelconque  transaction financière.
Maintenant que faut-il faire  ?
Laisser que les autres viennent  faire ce qu’il faut faire à notre place et
après aller chercher  des accusations contre le Mali ? Il faut nous aider
et non nous  laisser gérer ces affaires en nous disant débrouillez-vous, vous
 êtes un pays souverain. J’avoue que le problème est beaucoup  plus moral.
Il y=2 0a de très bonnes  coopérations avec certains pays. D’autres qui ne
nous ont jamais  sollicités viennent nous demander notre assistance pour
des=2  0raisons humanitaires et nous leur exprimons notre disposition à  les
assister. Par contre, ce que nous ne pouvons pas faire,  c’est de prendre l’
argent et les remettre aux ravisseurs pour  qu’il soit utilisé demain contre
nos voisins. Moralement, nous  ne pouvons le faire.
ST : Vous avez déclaré publiquement  que vous suiviez ces affaires
personnellement et de très près.  Quelles sont les revendications réelles des
ravisseurs  ?
ATT : Je ne sais pas exactement ce  qu’ils demandent. Ils en ont exprimé
certaines sur leur site  internet et je n’en sais pas plus que ce qu’il y a
sur ce  document. Je pense que le problème le plus important n’est pas  ce
qui a été porté sur internet. Parce que les groupes sont  tellement différents
et leurs positions sont tellement diffuses.  Je ne pourrais pas en dire
plus sur cette affaire puisque les  enquêtes sont en cours…
ST : Pensez-vous que le dénouement  risque de prendre beaucoup de temps ?
ATT : Franchement, je ne sais pas.  Ce que je sais, c’est que j’ai hâte
que le Mali en soit  débarrassé le plus vite possible. Il est quand même
désolant de  voir que dans cette affaire, tous les20pays de la région sont
tranquilles, sauf le Mali parce que tout le monde estime que  c’est le Mali=2
0qui doit trouver une solution. Nous sommes  fatigués de jouer ce rôle. Nous ne
savons plus quoi faire. Il  faut bien que nous parlions entre nous. Nous ne
pouvons pas  comprendre les hésitations des uns et des autres.
Tout compte fait, nous avons besoin  aussi d’être entendus. Nous ne
reculerons pas devant certaines  questions, mais en même temps il est important que
tout le monde  s’implique dans la lutte contre toutes les menaces qui
pèsent  sur la région. Le Mali d’aujourd’hui souhaite sortir de cette  situation
le plus tôt possible. Par contre, il est important de  relever qu’il y a eu
des enlèvements par  procuration.
Nous pouvons en parler parce que  nous avons arrêté deux ou trois éléments
sur les six ou sept  ayant fait partie du groupe auteur de l’enlèvement du
diplomate  onusien au Niger. Ils ont donné des détails sur cette  opération…
ST : Ce sont des Maliens ou des  Nigériens ?
ATT : Un peu de tout. Ils ne  reconnaissent ni frontière ni nationalité.
Les prises d’otages  sont devenues un fonds de commerce. Il y a le grossiste
et le  détaillant. Cela nous a permis de comprendre qui sont les  auteurs de l
’enlèvement et à qui les otages ont étA 9 remis. Ces  informations nous ont
aidés à dégager des pistes de recherche  assez=2 0importantes qui vont nous
aider à traquer le reste du  groupe et à les arrêter le plus rapidement
possible.
ST : Vous confirmez que  l’enlèvement du diplomate onusien était une
commande des  terroristes ?
ATT : Non, je ne le pense  pas.
ST : Mais vous venez de dire que  les auteurs ont agi avec une procuration…
ATT : J’ai dit par procuration  parce que nous nous sommes rendus compte
que ce ne sont pas les  salafistes qui sont venus chercher les gens au Niger.
Ce sont  des intermédiaires que j’appelle par procuration. Peut-être que  le
mot ne convient pas, mais c’est la réalité.
ST : Les auteurs ont-ils remis  l’otage aux terroristes parce qu’ils n’
avaient pas la logistique  pour le garder longtemps ou tout simplement parce qu’
il  s’agissait d’une prestation de service payante ?
ATT : Je pense qu’au stade actuel  de l’enquête, dont les résultats seront
certainement partagés  avec les pays concernés, la seule certitude est que
les  terroristes ne se sont pas déplacés au Niger pour enlever M.  Fowler.
Il fallait trouver des gens réguliers qui peuvent se  promener facilement au
Mali et au Niger et un peu partout dans  la région. Parc e que tout compte
fait,20il y a mille chemins  pour rejoindre le Mali. Maintenant, est-ce qu’il
y a eu une  commande ou non, je ne sais pas ?, mais il s’agit bel et bien  d
’une organisée. Ils ne sont pas tombés sur M. Fowler par  hasard.
Ils l’ont suivi et pisté et trouvé  le moyen de le prendre à des lieux où
ils ont décidé de le  prendre. Ils n’ont même pas pris ses affaires. Ils n’
ont pris  que la personne, pratiquement sans rien.
C’est pour dire que l’opération a  été bien préparée. Ils sont partis dans
une zone qui n’est  contrôlée ni par le Mali ni par le Niger. C’est une
réalité. Ils  connaissent et savent choisir les endroits qui les arrangent. Ce
 n’était pas un hasard. L’opération a été bien  planifiée.
ST : Ne craignez-vous pas que cette  alliance entre les terroristes et les
trafiquants en tout genre  ne constitue une grave menace sur la stabilité de
la région  ?
ATT : Justement, pourquoi la région  est-elle ciblée ? Parce que nous
sommes tous là à nous regarder  et à nous renvoyer mutuellement la responsabilité
sans prendre  la peine d’agir. La question n’est pas de savoir pourquoi
les  salafistes sont au Mali, mais plutôt comment ils sont arrivés au  Mali ?
Il ne peut pas y avoir des choses  que le Mali et l’Algérie ne peuvent se
dire. Nos deux pays sont  liés par des relations ancestrales et historiques.
Lorsque j’ai  vu le président Bouteflika, il m’a parlé d’un Mali que je ne
connaissais pas. Il savait plus de choses sur mon pays que  moi-même. Il a
travaillé avec mon père lors de la guerre de  libération. C’est pour cela
que je dis que sur le plan  politique, nous avons des relations
exceptionnelles.
ST : Vous voulez dire que c’est sur  le plan opérationnel qu’il y a un
problème ?
ATT : Il y a objectivement quelque  chose qui bloque sur le terrain.
Pourquoi tout ce temps à ne  rien faire ? Pour quelle raison nous n’avons mis
aucun  dispositif ou système d’alerte qui puisse nous permettre de  communiquer
entre nous sur des menaces aussi graves ? Le Mali,  c’est une superficie de
plus d’un million de kilomètres carrés.  La frontière entre l’Algérie et le
Mali est de 1200 km, et avec  la ST : N’était-il pas question de créer ces
patrouilles mixtes  algéro-maliennes pour assurer le contrôle de la zone  ?
Je pense que le Mali et l’Algérie  sont en voie de voir comment travailler
ensemble. Mais j’avoue  que nous sommes beaucoup plus au stade théorique que
pratique.  Il faut que nous desce ndions un peu sur le terrain, parce que  c
’est là que le problème se pose réellement.
ST : Lorsque vous avez lancé l’idée  de l’organisation d’un sommet des
chefs d’État, vous avez invité  quatre pays, alors qu’aujourd’hui vous l’avez
élargi à sept.  Pourquoi ?
ATT : Au début, nous avons invité  quatre pays, l’Algérie, le Niger, la
Libye et le Burkina-Faso.  Les événements en Mauritanie ont fait que nous avons
estimé  qu’il est important d’attendre que la situation se décante dans
ce pays, dont la participation au sommet est très  importante.
Mais rien n’exclut l’élargissement  à d’autres pays qui se sentent
concernés par la bande  sahélo-sahélienne qui est devenue le théâtre de tous les
trafics. Regardons ce qui se passe dans le golfe d’Aden. Ce sont  les flottes
du monde entier qui sont arrimées là-bas et qui  n’arrivent pas à trouver
une solution. Les actes de piraterie se  poursuivent.
Alors, que dirions-nous, nous qui  sommes issus de cette région, démunis de
tous les moyens de  lutte contre ces menaces. Je le précise, l’Algérie et
le Mali  ont beaucoup réfléchi et il faut maintenant trouver un terrain  d’
entente pour passer aux actions et prendre le problème A 0  bras-le-corps.
Nous s ommes face à un phénomène  qui ne connaît pas de frontières. Lors de
la rébellion au Mali  et au Niger, les rebelles allaient jusqu’au Tchad
pour  s’approvisionner en mines antipersonnel. Vous voyez bien que les  mines
ne venaient ni du Mali ni du Niger. Ce qui prouve que ces  gens n’attendent
pas de visas pour passer d’une frontière à une  autre.
Mais je me suis dit qu’au lieu de  se demander qui a fait quoi, il valait
mieux s’asseoir autour  d’une table pour trouver ce qu’il faut faire le plus
tôt  possible. Ceux qui sont en Europe ne peuvent pas se dire eux  aussi qu’
ils sont loin et donc épargnés. La preuve, les otages  sont tous des
Occidentaux.
Personne ne peut être à l’abri et  nous ne pouvons pas continuer à nous
accuser mutuellement. Dans  notre région, il faut accepter que chacun de nous
ait une part  de responsabilité. C’est pour cela que nous soutenons la
politique d’ouverture qui nous a permis de résoudre en partie la  rébellion
touareg.
ST : Ne croyez-vous pas que la paix  reste compromise si des mesures
socio-économiques ne suivent pas  l’accord d’Alger sur le terrain ?
ATT : Quand je parle du nord du  Mali, c’est comme si je parlais de l’
Algérie. Gao, Tessalit et  Kidal sont pour moi la dernière wilaya de votre
pays.20Ce sont  des régions très pauvres. Il n’y a pas de routes, de centres de
santé, d’écoles, de puits, de structures de base pour la vie  quotidienne.
En fait, il n’y a rien. Un jeune de cette région  n’a aucune chance de
pouvoir se marier ou réussir sa vie, sauf  peut-être de voler une voiture ou de
rejoindre les  contrebandiers. Alors, donnons-leur une chance pour qu’ils ne
prennent pas les armes.
Je n’ai pas manqué de dire à mes  amis algériens de ne pas oublier que
cette région est une wilaya  de votre pays vu les relations étroites qui lient
nos deux  populations. Il faut qu’il y ait une vaste coopération dans le
domaine du développement, qui reste la seule parade contre  toutes les menaces.
Les routes que nous ferons, la  plâtrerie de Tessalite que nous avons
installée pour avoir de  l’emploi, le carburant qui va coûter moins cher dans
cette zone  constituent un ensemble de projets de développement que  l’Algérie
a promis et c’est là qu’il faut aller très vite, car  il s’agit de la seule
arme à même de combattre le fléau. Nous  pouvons avoir la plus grande armée
au monde, mais nous ne  pourrons jamais venir à bout de ces menaces sans un
 développement durable.
Regardez toute cette flott e  militaire qui est au golfe d’Aden et pourtant
elle n’a20pas  réussi à stopper les pirateries. Cette jeunesse qui n’a
rien à  faire tout au long de l’année devient corvéable et malléable par  tout
le monde et tant qu’il y a des désœuvrés bien armés et bien  riches, les
effectifs des salafistes se multiplieront et la  menace devient plus forte. Le
message que je veux transmettre  lors de ce sommet, est celui-ci : il est
temps maintenant de  prendre le problème ensemble.
C’est facile de continuer à dire  qu’ils sont au nord du Mali, et que le
Mali répond en affirmant  qu’ils sont ailleurs et qu’entre temps, la bande
vient commettre  une autre prise d’otages. La pauvreté est le terreau de
toutes  les menaces. C’est pour cela que nous avons appelé ce sommet « Réunion
pour la paix et le développement  ».
J’avoue que nous avons voulu  attendre après l’élection présidentielle en
Algérie et nous  espérons que ce sommet ait lieu le plus tôt possible. Tout
est  prêt, nous n’attendons que la réponse du président Bouteflika  dont la
présence à ce sommet est capitale tout autant que celle  du président
libyen, Mouaâmar Al Gueddafi. Pour gérer ces  menaces, il faut que l’Algérie sache
qu’elle a une wilaya de  plus qui est Kidal. L’histo ire de votre pays est
liée à cette  région.
=0 A
Le Mali a soutenu la révolution  algérienne. Des membres de l’ALN étaient
hébergés dans la région  de Gao et de Tombouctou. Bouteflika avait même le
surnom de  Abdelkader El Mali. Il est très connu dans ces  villes.
Je pense que c’est une chance pour  nous qu’il soit président parce qu’il
connaît très bien nos  problèmes et nos préoccupations. Propos recueillis
par Salima  Tlemçani (la semaine dernière avant la libération de 4  otages).
Source: El Watan du 26 avril  2009
Le Républicain du 29 Avril  2009


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