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Wed, 6 Apr 2011 16:05:21 +0200
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Français uniquement (
http://fr.rsf.org/cote-d-ivoire-insecurite-terreur-et-manque-d-06-04-2011,39963.html
)
English version online later on Reporters Without Borders' website

*Reporters sans frontières (http://www.rsf.org)
Alerte*

6 avril 2011

*COTE D'IVOIRE***

*Insécurité, terreur et manque d'informations : un premier bilan sur la
presse dans la bataille d'Abidjan*

 Après six jours de combats pour le contrôle de la capitale économique
ivoirienne, Reporters sans frontières propose un premier bilan sur la presse
pendant la bataille d'Abidjan.



Tous les éléments d'une véritable guerre de communication, en parallèle aux
combats, ont été réunis : la télévision et la radio nationales, objets de
convoitises, utilisées à des fins de propagande, ont finalement été
bombardées ; le climat sécuritaire a rendu la couverture des événements très
périlleuse et nourri la diffusion de rumeurs et d'informations difficilement
vérifiables ; des menaces ciblées ont visé des journalistes, les faisant
basculer dans la psychose.



*La RTI au cœur du combat*



Dès les premières heures de leur offensive, le 31 mars, les Forces
républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), fidèles à Alassane Ouattara, ont fait
de la *Radio-Télévision Ivoirienne (RTI)*, contrôlée jusque là par le
pouvoir de Laurent Gbagbo, un objectif stratégique. Les combats entre les
FRCI, d'un côté, et les Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles à
Laurent Gbagbo), de l'autre, ont endommagé les locaux et les équipements, de
telle sorte que la *RTI* ne pouvait plus émettre à partir de son siège,
situé dans le quartier de Cocody. La nuit du 31 mars au 1er avril, et une
partie de la journée du 1er avril, le signal de la chaîne était coupé.



Les programmes ont repris dans la soirée du 1er avril. Emettant depuis un
camion mobile, la *RTI* a diffusé des messages de propagande appelant les
Jeunes patriotes à la mobilisation pour défendre Laurent Gbagbo et les
"institutions de la République", et dénonçant l'intention de la France de
perpétrer "un génocide" en Côte d'Ivoire.



Le 4 avril, dans la soirée, la télévision et la radio nationales ont fait
partie, avec le palais présidentiel, au Plateau, et la résidence de Laurent
Gbagbo, à Cocody, des dix-neuf cibles bombardées par les hélicoptères
français de la Force Licorne et de l'Onuci. Le lendemain, lors d'une
audition devant l'Assemblée nationale, à Paris, le ministre français de la
Défense, Gérard Longuet, a reconnu que l'un des objectifs des raids aériens
était bien de détruire les antennes de la *RTI*.



Nous demandons au gouvernement français de fournir, sans délai, des
explications sur ses frappes. Selon le droit international, même un média
servant d'outil de propagande au service de l'ennemi ne peut constituer une
cible militaire légitime. Il est protégé au même titre que tout bâtiment
civil.



Reporters sans frontières a bien conscience que la *RTI* a été utilisée non
pas comme un média de service public mais comme un outil de propagande
influent et dangereux. L'organisation l'a plusieurs fois accusée de
s'apparenter à un "média de la haine", en 2004, par exemple. Les messages
qui y ont été prononcés au cours des quatre derniers mois, et plus encore
cette semaine, étaient très inquiétants. Le 6 avril, le site Internet de la
chaîne diffusait une vidéo insoutenable de violences faites aux civils sous
le bandeau : "Alerte génocide holocauste en Côte d'Ivoire – Plus de 1200
civils calcinés à Duékoué par les pro-Ouattara". Ces informations sont
invérifiables.



*Comment informer au plus fort des combats ?*



En raison des couvre-feu imposés quotidiennement et de la violence, parfois
aveugle, des combats, la plupart des journalistes présents à Abidjan cette
semaine n'ont pas pu sortir dans la rue. Beaucoup ont travaillé par
téléphone, en restant cloîtrés.



Le 31 mars, jour de l'entrée des FRCI dans Abidjan, le véhicule d'un
journaliste du quotidien français *Le Monde* a essuyé des tirs de
kalachnikov sur l'autoroute du Nord. Deux jours plus tard, une équipe de
télévision française a vu sa voiture mitraillée. D'autres journalistes sont
restés cachés dans leurs bureaux ou ont trouvé refuge au camp militaire
français de Port-Bouët. Une vingtaine de journalistes occidentaux restent
quant à eux bloqués à l'hôtel Novotel, dans le quartier du Plateau, théâtre
d'une prise d'otages le 4 avril.



Conséquence du chaos ambiant, la presse écrite n'a pas pu fonctionner
normalement. La dernière parution des journaux d'Abidjan remonte au jeudi 31
mars, premier jour de l'offensive sur la ville. Le vendredi 1er avril, le
quotidien *Fraternité Matin* a été imprimé mais n'a pas été distribué.
Depuis, plus rien dans les kiosques.



Aux difficultés sécuritaires rencontrées par les médias se sont ajoutées les
menaces reçues par les journalistes.



*Les journalistes dans le collimateur des deux camps*

* *

Alors que les combats faisaient rage dans Abidjan en fin de semaine
dernière, une "liste noire" de personnes à abattre a commencé à circuler
oralement en ville. Plusieurs journalistes y figuraient et ont reçu des
appels anonymes de menaces de mort.



Nombreux sont les journalistes ivoiriens de la presse partisane entrés en
clandestinité, craignant d'être victimes d'une chasse aux sorcières.


"La psychose s'est emparée de la profession", a conclu Reporters sans
frontières.

----
Ambroise PIERRE
Bureau Afrique / Africa Desk
Reporters sans frontières / Reporters Without Borders
47, rue Vivienne
75002 Paris, France
Tel : (33) 1 44 83 84 76
Fax : (33) 1 45 23 11 51
Email : [log in to unmask] / [log in to unmask]
Web : www.rsf.org
Twitter : RSF_RWB


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