Courtesy: Afribone consolidated news.
Contagion de la crise du Nord à Bamako : des jeunes s’emportent dans la rue ce 2 février
Pendant que la ville de Kati connaissait une relative baisse de tension, la capitale malienne, elle, a entamé sa première journée de protestation, ce jeudi 2 février 2012, contre la crise dans le nord du pays.
La ville de Bamako a connu des manifestations populaires ce jeudi 2 février 2012. Avec des cris hostiles au chef de l’Etat, plusieurs jeunes ont parcouru des quartiers du centre-ville enflammant des pneus et autres objets sur la voie publique. Ces émeutes ont essentiellement concerné les quartiers du Badialan, Bolibana, Dravela, Bamako-coura, le quartier commercial, Dar es Salam et Médina-coura, comme nous avons pu le constater. Ces heurts qui ont débuté vers 9 heures ont duré jusqu’au début de l’après midi et les avenues principales de ces quartiers étaient pratiquement toutes barricadées.
Ces manifestants s’insurgent contre la gestion faite de la crise du Nord par l’Etat. « Il faut faire revenir nos militaires si on ne peut pas faire la guerre » scandait un groupe de protestataires attroupé au bord de flammes allumées non loin du siège de Malitel à Dravela. Au moment où nous mettons cet article en ligne, la situation était devenue relativement calme comparativement à la matinée mais elle restait toujours tendue.
On ne peut pas encore produire d’état de lieux en termes de dégâts matériels. Les manifestants s’activaient généralement à enflammer des pneus sur les routes, sans s’attaquer aux édifices publics. Les commissariats de police mis en alerte, les agents faisaient la navette dans les secteurs sensibles à bord véhicules Pik-Up, histoire de dissuader les manifestants, sans pour autant chercher à les disperser.
Selon des informations, Ségou (chef lieu de la quatrième région), situé à 240 kilomètres à l’est de Bamako, a également connu des manifestations. On apprend de certaines sources dans cette ville que le gouvernorat a été envahi par les contestataires.
Si Bamako et Ségou étaient à leur première manifestation, Kati, elle, est occupée par des émeutiers depuis trois jours. Jusqu’à 13 heures de ce 2 février 2012, la ville restait inaccessible aux automobilistes. Plusieurs véhicules de transports en communs étaient stationnés aux portes de la ville assistant impuissamment à la scène. Les motocyclistes, eux, empruntaient des pistes cyclables pour y accéder.
Seydou Coulibaly
02 Février 2012
ATTAQUES REBELLES AU MALI : Bamako a-t-il perdu le Nord ?
Le Nord-Mali est en proie à une offensive de la rébellion touarègue. A Niafounké, village du célèbre guitariste malien Ali Farka Touré, les habitants sont pris dans l’étau des échanges de tirs entre l’armée malienne et les rebelles touaregs dont on dit qu’ils bénéficient de l’appui des membres de AQMI. Le Mali, en pleine campagne électorale, est obligé de faire face à des attaques jamais vues auparavant. Cette fois-ci, les rebelles ont attaqué les régions qu’ils estiment devoir être sur leur fameux territoire de l’AZAWAD. Une offensive coordonnée qui, il faut le reconnaître, donne du fil à retordre à l’armée malienne.
L’ampleur des combats n’est pas surprenant parce qu’avec le flot d’armes de toutes sortes revenues de la Libye de Kadhafi, les troupes du MNLA ont de quoi être plus offensives et plus dangereuses. L’attaque du 24 janvier n’a pas encore livré tous ses secrets. On parle d’atrocités de la part des rebelles sur les populations et sur des militaires de l’armée malienne. L’Etat malien a demandé l’ouverture d’une enquête sur les événements de l’Aguelhok, dans la région de Kidal, dans l’extrême-nord du pays, preuve du caractère sérieux des accusations. On observe cependant un silence-radio sur le nombre des victimes civiles et militaires au niveau de la communication gouvernementale, laissant ainsi la place à la rumeur avec ses effets dévastateurs dans l’opinion publique.
La preuve, cette manifestation des parents des militaires au front, reflète bien cette opacité qui entoure les opérations de l’armée malienne. Les familles veulent non seulement avoir les nouvelles des leurs, mais en plus, elles demandent à l’Etat d’ équiper convenablement ses troupes sur le terrain pour l’accomplissement de leurs missions. C’est une interpellation à prendre au sérieux du côté de ATT qui, en bon général d’armée, sait que le soutien de l’opinion est déterminant pour gagner la guerre contre les rebelles. Gare au gouvernement donc, si cette opinion se rend compte que l’armée malienne jette ses hommes en pâture aux rebelles touaregs, sans équipements adaptés à la menace et sans un bon appui logistique. Comment assurer la sécurité des populations et la souveraineté de l’Etat sur plus d’un million de Km2 dont la moitié est constituée de désert ? Comment sécuriser dans ce cas les populations et les détachements militaires chargés de cette protection ?
Un vrai dilemme qui se paie cash. Une armée en difficulté qui peine à tenir ses positions et dont les renforts sont incertains ou trop lents. Pour ATT qui se prépare à céder son fauteuil de président dans quelques mois, c’est un cadeau empoisonné à son successeur et rien ne dit que cette crise touarègue ne va pas influencer la campagne électorale. La recrudescence de la rébellion touarègue entache le mandat finissant de ATT qui, à force de négocier la paix, a tout simplement oublié de préparer cette guerre inévitable parce que les revendications du MNLA sont tout simplement irréalisables. Malheureusement, le Mali tarde à tendre la main à l’aide militaire internationale. Ses pays voisins ne l’appuient que très timidement.
Il est vrai que chacun entend gérer à sa manière les Touaregs vivant sur son sol pour des considérations de politique intérieure. Hélas, c’est oublier que le territoire de l’Azawad, cet espace vital que le MNLA réclame, s’étend du Burkina à l’Algérie en passant par le Mali, la Mauritanie et le Niger. Tôt ou tard, il faudra se décider à agir collectivement, soit pour faire la guerre, soit pour gérer politiquement le statut définitif de ce peuple.
Abdoulaye TAO
Le Pays
jeudi 2 février 201
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