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Fri, 5 Jan 2018 18:34:42 +0100
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*______________________________________________________________________*

*​COMMUNIQUÉ
<https://rsf.org/fr/actualites/trois-ans-apres-la-tragedie-de-charlie-hebdo-des-dizaines-de-journalistes-menaces-de-mort-pour>
<https://rsf.org/fr/actualites/rdc-le-secretaire-general-de-journaliste-en-danger-victime-dune-tentative-denlevement>*
05.01.201
​8​

<https://www.facebook.com/Reporterssansfrontieres>
<https://twitter.com/RSF_Europe>

*Trois ans après la tragédie de Charlie Hebdo, des dizaines de journalistes
menacés de mort pour “blasphème”*


*A la veille du troisième anniversaire de la tuerie de Charlie Hebdo,
Reporters sans frontières (RSF) déplore que dans le monde des dizaines de
journalistes soient l’objet d’appels au meurtre ou de condamnations à mort
pour “blasphème” ou “apostasie”.*


Ecrire ou parler du religieux reste une affaire délicate. Au point de
risquer d’y perdre la vie. Trois ans après l’assassinat de douze personnes
dans les locaux parisiens de l’hebdomadaire *Charlie Hebdo*, les censeurs
au nom de Dieu ne baissent pas les armes. Ils demeurent l’une des plus
graves menaces pour la liberté d’informer un peu partout dans le monde. D’un
continent à l’autre, les appels au meurtre contre les journalistes accusés
de blasphème sont amplement relayés par les réseaux sociaux. En France, des
internautes anonymes suggèrent de perpétrer d’autres attentats contre la
rédaction de *Charlie Hebdo.* Au Bangladesh, des appels à la pendaison
publique
<http://www.newindianexpress.com/world/2017/dec/30/commonwealth-journalists-association-expresses-concern-over-threats-to-bangladeshi-scribe-1740692.html>
sont proférés contre *Shyamal Dutta*, rédacteur en chef du quotidien *Bhorer
Kagaj*, et son équipe. La parution, le 23 décembre dernier, d’un article
sur un livre consacré aux hadiths édité par un organe gouvernemental a jeté
son auteur et ses collègues dans la tourmente au prétexte de commentaires
sur les paroles du prophète jugées “vulgaires”.



Au Pakistan, les extrémistes religieux, tolérés par les autorités, menacent
journalistes et blogueurs en toute impunité, quand ils ne les tuent pas à
coup de machette* ou ne les font pas disparaître. Ce 7 janvier 2018, cela
fera un an que le blogueur pakistanais *Samar Abbas* a disparu à cause de
ses écrits <https://rsf.org/fr/les-journalistes-disparus>. Le fondateur de
l’Alliance progressive civile du Pakistan, défendant notamment la liberté
de culte à travers des articles publiés sur Internet, a été enlevé au même
moment que quatre autres blogueurs au début de l’année dernière. Après leur
disparition, une campagne diffamatoire sur Internet a été organisée contre
eux, les accusant de blasphème, passible de peine de mort au Pakistan. Fin
janvier 2017, quatre des cinq blogueurs ont été libérés mais aucun n’a
encore osé dénoncer ses ravisseurs. Les menaces reçues par la famille
<https://www.frontlinedefenders.org/en/case/disappearance-asim-saeed> de
l’un d’entre eux sont explicites : *“Vous qui avez proféré le blasphème,
vous méritez la mort. Vous n’appartenez pas à l’islam et, en tant que tel,
vous devez vous préparer à subir un châtiment douloureux, dont les
générations futures se souviendront.” *



En Algérie, le rédacteur en chef du média d’investigation Algériepart, *Abdou
Semmar,* en est pour sa part réduit à espérer que lui-même et les
journalistes de l’*Emission Impossible* ne payent pas directement le prix
le plus élevé, celui de leur vie. La diffusion le 22 décembre dernier, sur
la chaîne privée *Beur TV, *d’un débat sur le fanatisme religieux a
provoqué l’ire des islamistes radicaux
<https://www.maghreb-intelligence.com/algerie-fanatiques-menacent-journalistes-de-lemission-impossible/>.
“*Nous subissons depuis une énorme campagne de menaces et des pressions sur
nos vies*” alerte le journaliste algérien. La diffusion par la chaîne
qatarie *Al-Jazeera *d’une vidéo accusant les journalistes de porter
atteinte à l'Islam a décuplé l’ardeur des lanceurs d’anathèmes : “*Les
fanatiques s'en servent pour nous attaquer et nos familles commencent à
avoir très peur pour nos vies*” s’inquiète, à juste titre, Abdou Semmar.



“*A de nombreux endroits sur la planète, rapporter des faits est assimilé à
un comportement hérétique*, déclare Christophe Deloire, secrétaire général
de RSF. *Les fanatiques ne répriment et ne menacent pas seulement les
dessinateurs, soumis à une extrême violence, ils s’en prennent aussi aux
journalistes qui enquêtent sur le religieux et très au-delà sur les faits
de société et la vie publique. Les interdits posés par ces fanatiques
dépassent largement le champ du religieux. En aucun cas la notion de
blasphème ne saurait pourtant justifier une exception à la liberté
d’informer. Cela est contraire au droit international, ainsi nous demandons
l’abolition, dans les législations, de toute limitation de la liberté
d’information au nom de la religion.” *



*Charlie Hebdo* reste en première ligne de la bataille inégale entre
censeurs fanatiques et journalistes ou caricaturistes satiriques. Il y a
tout juste deux mois, leur Une sur l’islamologue Tariq Ramadan, accusé
d’agressions sexuelles, et déclamant “*Je suis le 6e pilier de l’islam”* a
déclenché une virulente campagne d’insultes et de menaces de mort
<https://www.marianne.net/politique/une-sur-tariq-ramadan-charlie-hebdo-croule-sous-les-menaces-de-mort>
sur les réseaux sociaux. Les menaces, persistantes, dont fait l’objet la
rédaction de *Charlie* ont un coût très lourd. Dans son dernier numéro
<https://charliehebdo.fr/en-kiosque/>, l’hebdomadaire révèle que plus d’un
exemplaire sur deux vendus sert à financer la sécurité des locaux et des
journalistes qui y travaillent. La liberté d’expression  “*est en train de
devenir un produit de luxe*” en conclut *Riss*, le directeur de la
rédaction dans un éditorial.



“*Trois ans après la tragédie, la solidarité avec Charlie demeure une
exigence morale, *déclare encore le responsable de RSF, Christophe Deloire.
 *La vie des salariés comme la survie économique du journal doivent être
défendues car Charlie est un symbole que nous ne pouvons laisser tomber
sauf à accepter une défaite face à l’intolérance religieuse”. *



*Soixante dix pays sont encore dotés de lois réprimant le blasphème*



Les demandes de mise à mort ou les condamnations sévères pour cause de
blasphème ou d’apostasie ne sont pas l’apanage d’extrémistes religieux
anonymes. Début 2017, 71 pays étaient encore dotés d’une loi réprimant le
blasphème. Depuis la publication du rapport de l’USCIRF,
<http://www.uscirf.gov/sites/default/files/Blasphemy%20Laws%20Report.pdf>
l’agence fédérale américaine chargée de la liberté religieuse qui a procédé
à ce recensement, seul un pays – le Danemark, en juin dernier – a supprimé
cette disposition
<http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/06/02/au-danemark-le-blaspheme-n-est-plus-un-delit_5138119_3214.html>de
sa législation. D’autres Etats envisagent au contraire de muscler leur
appareil législatif pour punir encore plus lourdement les blasphémateurs.



C’est le cas de la Mauritanie. “*Chaque musulman, homme ou femme, qui se
moque ou outrage Allah ou Son Messager (Mahomet), Paix et Salut sur Lui,
ses anges, ses livres ou l'un de ses Prophètes est **passible de la peine
de mort (...) même en cas de repentir*
<http://abonnes.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/17/mauritanie-le-blaspheme-sera-systematiquement-passible-de-la-peine-de-mort_5216590_3212.html>",
stipule le texte adopté le 16 novembre dernier par le gouvernement
mauritanien. Le repentir, qui avait permis quatre jours plus tôt au
blogueur *Mohamed ould Mkheitir *de voir sa condamnation à mort - pour un
post jugé blasphématoire - convertie en une peine de prison de deux ans,
n’est désormais plus possible. Censé être libérable depuis le 9 novembre,
le sort du blogueur est des plus incertain. Les autorités le maintiennent
en détention
<https://rsf.org/fr/actualites/lettre-ouverte-au-president-mauritanien-pour-demander-la-liberation-du-blogueur-mohamed-cheikh-ould>
dans un endroit tenu secret. Officiellement pour sa sécurité. Mais ses
proches craignent qu’il ne soit maintenu derrière les barreaux le temps que
la Cour suprême examine son cas, avec le risque qu’entre temps, le
parlement décide de rendre la nouvelle loi rétroactive...



*Deux lauréats du prix RSF condamnés pour blasphème*



Tout comme la Mauritanie, l’Iran prévoit l’application de la peine de mort
pour les délits de blasphème et d’apostasie. Le photographe *Soheil Arabi*,
lauréat du prix RSF 2017
<https://rsf.org/fr/actualites/le-journaliste-polonais-tomasz-piatek-le-photographe-iranien-soheil-arabi-et-le-media-turc>,
accusé d’être impliqué dans un réseau d’information sur Facebook
blasphémant l’islam et critiquant le régime, a été successivement condamné
à trois ans de prison, 30 coups de fouets, puis quelques mois plus tard à
la peine capitale, avant de voir sa peine ramenée, en 2015, à sept ans et
demi de prison ferme. Détenu depuis quatre ans, victime de mauvais
traitement, puis récemment en grève de la faim pendant 52 jours, le
journaliste-citoyen iranien est aujourd’hui très affaibli physiquement et
psychologiquement.



Un autre lauréat du prix RSF (2014), *Raif Badawi,* croupit aussi en prison
depuis cinq ans
<https://rsf.org/fr/actualites/raif-badawi-cinq-ans-de-trop-dans-les-prisons-saoudiennes>
“pour insulte à l’islam”. Accusé d’avoir critiqué et tourné en ridicule la
police religieuse sur son site de discussion intitulé “Liberal Saudi
Network”, le blogueur a été condamné pour “insulte à l’islam” à 10 ans de
prison, 1000 coups de fouets, un million de rials saoudiens en plus d’une
interdiction de quitter le territoire pendant 10 ans après sa libération.
Dans un cas comme dans l’autre, la peine est totalement disproportionnée
par rapport aux faits reprochés.



*Le blasphème, un instrument de censure des voix critiques*



Le plus souvent, loin de servir à protéger le sacré, ces lois s’avèrent
être un moyen d’étouffer les voix dissidentes, de réprimer les journalistes
, d’empêcher toute expression critique du système en place ou des
détenteurs du pouvoir. Des notions vagues qui servent trop souvent d’outils
pour condamner toutes les formes dissidentes ou minoritaires d’expression
comme le montre le cas de la journaliste soudanaise  *Shamael al-Nur*.
 Pour avoir dénoncé, en février dernier, “*l’obsession des régimes
islamiques pour les questions de vertus, d’habillement des femmes et
d’apparences, plus que pour les questions de santé et d’éducation*” dans un
éditorial publié dans le journal indépendant *Al-Tayyar,  *Shamael al-Nur a
fait l’objet de violentes menaces et a été menacée de poursuite en justice
pour apostasie
<https://rsf.org/fr/actualites/une-journaliste-accusee-dapostasie-pour-un-editorial-sur-la-politique-de-sante-publique-au-soudan>,
une accusation passible de la peine de mort au Soudan, où la loi islamique
en vigueur depuis 1983.



Dès 2013, RSF publiait un rapport intitulé «* Blasphème : l’information
sacrifiée sur l’autel de la religion*»
<https://rsf.org/sites/default/files/fr_rapport_blaspheme_bd.pdf> et
dressait un état des lieux de cette « offense » et de ses conséquences qui
pèsent sur les journalistes dans le monde. Cette étude décrit notamment le
danger que constitue cette notion lorsqu’elle est utilisée dans le but de
restreindre la liberté d’expression.










*Mélisande MassoubreResponsable du Bu*
*reau Afrique / Head of the Africa Desk*

*REPORTERS SANS FRONTIÈRES **| REPORTERS WITHOUT BORDERS*

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Tel :  (33) 1 44 83 84 76

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